Election présidentielle

Les socialistes ne semblent pas avoir compris les raisons de leur revers. Il s pensent que c’est parce qu’ils n’ont pas assez été à gauche alors que c’est tout le contraire.

Leur bilan est pourri avec des milliards jetés par les fenêtres pour défendre les corporatismes. Ne parlons même pas de l’insécurité et de la naiveté de certain. Un rappel : ce n’est pas le gouvernement qui fait baisser le chômage mais les entreprises qui investissent…

Parasites mondiaux

La nouvelle étude de l’OMS (organisation mondiale de la santé) vient de découvrir que faire du sport améliore la condition physique et permet de rester en forme.

Ils ont dépensé combien pour trouver cela?

iceberg alibi

Le ministre britannique de l’environnement estime que l’immense iceberg qui s’est detaché de la banquise est « la preuve de l’influence humaine sur le climat ». A la limite, il pouvait conclure que cet événement corroborait l’hypothese du réchauffement climatique mais en aucun cas celle d’une quelconque cause. La propagande se fait au plus haut niveau de l’Etat. L’intérêt est évident: justifier leur utilité.

Fred Singer (presentation Euro92 ci-dessous) a publié une étude très approfondie (cf ci-dessous) qui date de novembre 2000, dans laquelle il montre « l’absence de détection d’un rechauffement anthropique » de la planete.

Par ailleurs, Pascal Bernardin, dans « la face cachée du mondialisme vert »,
http://www.euro92.org/edi/biblio/bernardin2.htm, montre comment le prétexte de la lutte contre le réchauffement de la planète sert en fait a imposer des normes mondiales visant à contrôler les activites humaines, selon un plan fondé sur la theorie des systèmes.

liens Euro92: http://www.euro92.org/edi/liens/
Etude de Singer: http://www.cne-network.org/cne/pub/Singer French.pdf

capitalisme, libéralisme, démagogie

Georges W Bush n’a pas manqué la nouvelle occasion qui se présentait à lui de se mettre ses alliés à dos. En décrétant injustement une surtaxe de 30% sur les aciers importés, il a montré le peu de cas qu’il faisait de la liberté, fusse t’elle économique, lorsqu’elle ne va pas dans son sens. Ce n’est certainement pas cette politique qui rendra sa compétitivité aux aciers américains. Les antimondialisations sont décidemment partout : les hommes d’état y trouve une nouvelle fois leur compte…

Oui aux gratuits

20 minutes et métro, les quotidiens gratuits financés par la publicité uniquement arrivent en France et créent une belle pagaille. Il faut dire qu’ils remettent en cause le sacro saint monopole du syndicat du livre CGT sur la presse. Tant mieux… Quelle pagaille! L’arrivée des quotidiens gratuits a suscité une levée de boucliers en France pour empêcher leur lancement, avec une certaine réussite malheureusement.

Outre la remise en cause du monopole du syndicat du livre, on leur reproche leur manque d’objectivité car ils ne sont financés que par la publicité d’où un problème de déontologie pour certains. Pourtant TF1 ainsi que toutes les radios françaises reposent sur ce modèle. On voit bien ici la démagogie de ces arguments.

De plus, toutes les infos seront basées sur les dépêches de l’AFP, la même source que pour tous les journalistes : c’est la seule agence d’information francophone et il n’y en a que 6 dans le monde! Le danger d’être manipulé vient donc d’ailleurs. Il faut laisser le consommateur, qui n’est pas forcémment encore lecteur de journaux se faire son idée.

Il est vrai d’ailleurs que la France est le pays développé où on lit le moins la presse. Le carcan du livre cgt qui brime toute nouveauté en porte incontestablement la responsabilité. Dans une démocratie, chacun est sensé avoir le droit de s’exprimer : la CGT ne semble pas d’accord sur une des valeurs même revendiquées par notre société occidentale…

EUROPE

Ni démocratie européenne! Ni bureaucratie européenne! Mais un régime de liberté. Ce n’est pas cela que nous préparent les hommes de l’Etat européens. Une visite des sites officiels des institutions européennes nous donne une image réaliste de l’Europe politique qui se construit: règlements, règlements, règlements. Si vous désirez prendre la mesure du ridicule dans lequel l’Europe politico-bureaucratique se complaît, consultez donc le Journal officiel (1) des Communautés européennes. Voici un échantillon de la diarrhée de règlements évacuée par la Commission europénne:

« Règlement (CE) no 368/2002 de la Commission du 28 février 2002 établissant les valeurs forfaitaires à l’importation pour la détermination du prix d’entrée de certains fruits et légumes -Règlement (CE) no 369/2002 de la Commission du 28 février 2002 fixant le montant maximal de la restitution à l’exportation de sucre blanc pour la vingt-neuvième adjudication partielle effectuée dans le cadre de l’adjudication permanente visée au règlement (CE) no 1430/2001- Règlement (CE) no 374/2002 de la Commission du 28 février 2002 fixant le prix du marché mondial du coton non égrené » etc., etc.

Cette profusion de normes et de règlements est l’indice le plus fiable de la montée d’un totalitarisme bureaucratique en Europe. La réglementation des échanges n’est pas le seul terrain de prédiléction de la tyrannie du droit positif européen. La politique sociale, domaine traditionnellement réservé des politiciens en quête de clientèles, est un secteur où la réglementation fait florès grâce au zèle inégalable d’une commission européenne censée « incarner et défendre l’intérêt général de l’Union » selon les termes du site offciel des institutions de l’Union européenne. La rationalisation de l’esclavage et du racket des citoyens européens est bien rôdée.

L’Etat européen s’intéresse de très près à l’égalité entre femmes et hommes . Dans une Stratégie-cadre en matière d’égalité entre les femmes et les hommes la Commission s’attaque à une situation « inégalitaire » entre les hommes et les femmes. « Cette situation, lit-on dans l’introduction, peut être affrontée efficacement en intégrant l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques qui ont un impact direct ou indirect sur leur vie. Les préoccupations, les besoins et les aspirations des femmes doivent être pris en compte et se voir attribuer la même importance que ceux des hommes dans la conception et la mise en œuvre des politiques. C’est cette approche d’intégration de la dimension de genre (gender mainstreaming), adoptée par la Commission en 1996 (Communication de la Commission du 21.2.1996 « incorporant l’égalité des chances des femmes et des hommes dans toutes les politiques et activités communautaires » COM(96) 67 final), qu’elle entend rendre effective et consolider au travers de la présente proposition. »

Non seulement la Commission européenne reconnaît la légitimité des « politiques qui ont un impact direct ou indirect sur la vie des hommes et des femmes » mais en plus elle impose des normes régulatrices à ces politiques, en attendant d’en être le maître d’oeuvre exclusif, dans l’optique d’une tyrannie achevée.

A cette tyrannie bureaucratique s’ajoute le traditionnel détournement légal de fonds privés des politiciens qui se reproduisent à peu près selon la suite de Fibonacci (comme les lapins). Dernière idée…prévisible des hommes de l’Etat, due au candidat Chirac: un président européen. Nul doute que l’idée fera son chemin selon la logique imparable du pouvoir politique. La démocratie européenne est en marche.

Que faire contre cette exploitation éhontée des citoyens européens par les hommes de l’Etat? Peut-être, en premier lieu, prendre conscience de ce phénomène d’exploitation.

La société actuelle se divise fondamentalement en deux classes distinctes: les exploités et les exploiteurs. Si Marx n’avait pas tort sur ce point il avait néanmoins ruiné toute son analyse par une notion erronée de l’exploitation qui ne peut être que définie par le critère suivant: il y a exploitation, explique Hans-Hermann Hoppe, « lorsqu’une personne fait prévaloir ses prétentions à une maîtrise totale ou partielle de biens qu’elle n’a pas été la première à mettre en valeur, qu’elle n’a pas produits, ou qu’elle n’a pas acquis par contrat auprès d’un producteur-propriétaire antérieur. L’exploitation, c’est l’expropriation des premiers utilisateurs, producteurs et épargnants par des non premiers utilisateurs, des non producteurs, des non épargnants arrivés par la suite. » (L’analyse de classe marxiste et celle des AutrichiensPar Hans-Hermann Hoppe). (2)

Il y a exploitation d’un individu lorsqu’il n’est plus le propriétaire exclusif de son corps. Or la contrainte étatique est une appropriation des corps. La liberté de faire usage de son corps, et de sa conscience, en échangeant par contrat avec d’autres individus libres est en conflit ouvert avec la liberté des hommes de l’Etat d’édicter des règlements coercitifs.

Dans son texte révolutionnaire, Hoppe explicite le proverbe qui ouvre une autre analyse fondamentale, de
François Guillaumat, Qui est le propriétaire de mon corps? (3): « Qui met une corde à son coup trouve bien vite un
maître pour la saisir ». Les Européens en sont là. Ils ont mis une corde à leur cou et les hommes de l’Etat ne la
lacheront pas.

Mais, de même que c’est un certain état de l’opinion publique qui a rendu cette entreprise d’exploitation possible,
c’est un autre état de l’opinion publique qui peut l’abattre. Il faut y travailler sans relâche afin que l’utopie
d’exploitation des hommes de l’Etat européen ne se réalise pas.

(1) adresses des sites officiels visités:
http://europa.eu.int/eur-lex/fr/oj/2002/l_06020020301fr.html
http://europa.eu.int/inst-fr.htm
http://europa.eu.int/comm/employment_social/equ_opp/index_fr.htm
http://europa.eu.int/comm/employment_social/equ_opp/strategy_fr.html

(2) L’analyse de classe (Hans-Hermann HOPPE)
http://www.lemennicier.com/Ayn%20rand/L’analyse%20de%20classe%20Hoppe.html

(3) Qui est le propriétaire de mon corps?
http://www.liberalia.com/htm/fg%5Fproprietaire%5Fcorps.htm

AUTRES TEXTES DE REFERENCE:

Pour une Europe non-harmonisée par Pascal Salin
http://www.libres.org/francais/articles/europe/salin14a.htm

A bas la démocratie par Hans-Hermann Hoppe
http://www.liberalia.com/htm/hhh_a_bas_democratie.htm

Pourquoi je ne suis pas démocrate par Christian Michel
http://www.liberalia.com/htm/cm_pas_democrate.htm

l’Europe de Chirac

Chirac veut une constitution européenne et un président européen. Trève de bouffonnerie! Une démocratie européenne? Et la démocratie mondiale, c’est pour bientôt? Pour une critique dévastatrice d’un tel concept, voir ce texte de Hans-Hermann HOPPE: http://www.liberalia.com/htm/hhh_a_bas_democratie.htm
La construction européenne se réalise au bénéfice de l’Etat, du pouvoir politique, des hommes de l’Etat qui créent artificiellement leur propre « utilité » par le fait que leurs interventions futures dans la vie des gens se nourrissent de leurs interventions présentes. C’est le constructivisme totalitaire qui règne au sein de toutes les institutions européennes. Les citoyens européens jouent à un jeu dangereux. Quand prendront-ils conscience de leur exploitation par les hommes de l’Etat? Voir à ce sujet: http://www.lemennicier.com/Ayn%20rand/L’analyse%20de%20classe%20Hoppe.html

Comme le rappelle François GUILLAUMAT: « Qui met une corde autour de son cou trouve vite un maître pour la saisir »
http://www.liberalia.com/htm/fg%5Fproprietaire%5Fcorps.htm

Louable initiative

D’habitude, les antimondialistes, anticapitalistes, humanistes autodécrétés, et autres socialistes de tout bord s’occupent du capitalisme par la seule méthode qu’ils connaissent: la violence. Celle de la rue, comme José Bové, celle des impôts comme Fabius ou Juppé, ou par le biais d’organisations para-étatiques comme l’ATTAC qui mènent une campagne pour de nouvelles taxes.
Amy Domini n’est pas de ceux-là. Pour imposer sa vision d’un capitalisme « juste », elle a tout simplement choisi… d’être capitaliste elle-même. Rappel historique

Dans les années 60-70, le gouvernement des Etats-Unis mène une guerre, une guerre contre le communisme, au Viêt-Nam. Cette guerre est loin d’être populaire: elle coûte très cher, elle fait un grand nombre de victimes, aussi bien américaines que viêtnamiennes (civiles et militaires). L’opposition à la guerre manifeste, de façon violente parfois, réprimée par un état violent lui aussi, la Garde Nationale (sensée protéger la population) tuant même à plusieurs reprises.
C’est à cette époque que les premiers fonds d’investissements « Ã©thiques » apparaissent: les opposants ne voulaient pas financer des entreprises qui construisaient les armes diverses employées au Viêt-Nam.

Amy Domini a repris à son compte cette formule, créant un fonds d’investissement en 1990, le Domini Social Equity Fund. Dans un entretien à Time elle déclare: « faire de l’argent, c’est différent d’en voler ». En fait, les compagnies qui adoptent certains comportements « voleraient » le « bien public »: pollution, « exploitation » de la misère, jeux, produits nocifs pour la santé.

Après dix ans d’activité, son fonds gère près de 2 milliards de dollars, et fait aussi bien que l’indice S&P 500. Les entreprises qui répondent aux critères sociaux définis par Amy Domini forment elles mêmes un indice le « Domini 400 Social Index ».
Le fonds est donc une réussite économique, quand aux résultats sociaux, elle en est la juge, ainsi que les actionnaires qui lui font confiance! Elle-même avoue que l’activité des entreprises est incontrôlable en totalité: « il n’y a pas vraiment d’informations fiables pour savoir dans quelles conditions les multinationales font fabriquer leurs produits dans les pays émergents » (Le Monde). Etre dans le fond suppose donc respecter certains critères mais aussi prendre des engagements pas forcément vérifiables! Mais chaque année des entreprises font les frais des enquêtes du fonds Domini: entreprise énergétique pollueuse ? exit! D’autres ont manqué de transparence, croyant peut-être pouvoir s’offrir une virginité à peu de frais. Raté!

Ce type d’initiative peut être vue de façons diverses: certains argumenteront, à juste titre, que les « sweatshop » qu’Amy Domini dénonce permettent actuellement à des gens de vivre, que les fumeurs se font du mal volontairement, etc. D’autres critères comme la diversité ethnique des dirigeants sont contestables aussi: promouvoir les quotas me semble, personnellement, une bien mauvaise idée pour les minorités: accorder des passes droit en fonction de leur race, voilà bien une action raciste! D’ailleurs les déclarations sur le « public welfare », l’ « intérêt général », voilà des notions rejetées en bloc par les libéraux. L’intérêt général de qui ? (comme disait Rothbard ?)
Mais quelle que soit les positions que je puisse avoir sur ces problèmes, là n’est pas la question: la question est: ce type de fonds violent-ils les droits de quelqu’un ?

Il se trouve que les entreprises sont les propriétés des actionnaires. Ils peuvent en faire ce qu’ils veulent, évidemment les bonnes décisions sont récompensées par la réussite, c’est à dire que les fonds investis fructifient, et les mauvaises finissent par tuer les entreprises, et les fonds sont perdus. Le but des fonds sociaux est d’influencer les décisions prises par les managers: après tout, si les actionnaires veulent du social, les managers peuvent leur en donner. Mais l’intérêt des actionnaires est aussi d’avoir un retour. L’initiative d’Amy Domini consiste donc à utiliser le capitalisme pour le rendre « meilleur ».

J’approuve une telle initiative. En fait, que je l’approuve ou non importe peu: elle a le droit de le faire. J’approuve car elle n’utilise pas la violence, car elle ne prend pas appui sur des groupes de pression politiques, sur l’état et les organismes internationaux, toujours prêts à faire du « social » sur le dos de tout le monde. Si les entreprises socialement « correctes » perdent de l’argent ou font faillite, seuls les actionnaires ayant fait confiance à Amy Domini perdront de l’argent. Si les boss du FMI mettent 50 milliards de dollars dans un état qui ne rembourse pas ses dettes, tout le monde aura perdu. Nous sommes bien loins de la prétendue « dictature des marchés ».
D’autre part, les fonds sociaux utilisent leur image « propre » pour attirer de nouveaux investisseurs, et comptent aussi sur les performances boursières pour prouver que bien gérer une entreprise n’est pas incompatible avec le « social ». Pas question de solidarité obligatoire ou de lois sur le dumping social: les investisseurs sont libres d’entrer ou de quitter le fond.
Enfin, si la valeur qu’attribuent les actionnaires d’Amy Domini au « social » est élevé, ils peuvent tout aussi bien choisir de gagner moins d’argent, voire même d’en perdre un peu de temps à autre pour des raisons non-économiques. En somme la valeur « détruite » par les mauvais investissements correspondra en fait à une consommation de « social » par les investisseurs: un peu comme quand vous donnez à une oeuvre de charité!

Quand Amy Domini a commencé son activité au début des années 90, il n’existait pas de tels fonds. Certains investisseurs à titre privé pratiquaient des restrictions volontaires, mais cela ne constituait pas en soi un « business ». Maintenant il y en a plusieurs centaines, et les grands groupes de gestion de capitaux ont même les leurs, au même titre que d’autres produits financiers à placer auprès de leur clientèle.
Cette explosion a eu lieu sous le règne de la dictature des marchés. Un peu comme si des centaines de partis politiques avaient éclos en Union Soviétique sous Staline. En tout cas c’est ce que soutiennent les révolutionneux qui battent le pavé: nous serions sous le diktat des organismes financiers. Je les encourage à rejoindre le camp de la liberté, et à affirmer leurs préférences d’une façon qui ne lèse personne: messieurs d’ATTAC, créez votre propre fonds d’investissement!

politique de domination

La guerre anti-terroriste s’alimente-t-elle par elle-même? Rien ne dit que le terrorisme ne deviendra pas la forme permanente d’une réponse à la politique étrangère excessivement interventionniste des Etats-Unis. Il faut revisiter « l’éthique de la liberté » de Rothbard pour ne pas se laisser entraîner par la logique de guerre. La politique étrangère des USA est une politique de domination.

Depuis la chute du mur de Berlin le gouvernement américain est empêtré dans les conséquences d’une politique étrangère de domination. Les Américains, et les Occidentaux en général, sont entraînés par des politiciens avides de puissance dans une aventure géopolitique qui les dépasse. « Depuis quelques années, écrit Michel Massenet, l’hégémonie américaine s’est érigée en système; elle a mis fin à une organisation internationale fondée sur le leadership des Etats-Unis. » (Michel Massenet, Les guerriers humanitaires, François-Xavier de Guibert, Paris, 2001).

Dans son livre, Massenet démonte « l’idéologie du bien » qui sert de rationalisation à l’interventionnisme diplomatique et militaire des Etats-Unis. Cette idéologie est relayée par des « groupes d’hommes sans mandat » qui s’immiscent « en dehors de toutes procédures démocratiques dans les affaires intérieures et extérieures de l’Europe et de la France. Ils disposent de l’amplificateur des médias, prétendent au monopole du cœur et forment un cartel de la vertu. Ce sont les guerriers humanitaires. » (Massenet, p .12). C’est ainsi qu’au nom d’un prétendu « devoir d’ingérence » les humanitaires, au lieu de s’appuyer sur le droit, l’abolissent. « Ils ne se réfèrent à la morale que pour établir sur des bases solides leur droit de tuer ».

Et cela dans l’intérêt de qui ? Certainement pas des Américains, devenus des proies innocentes du terrorisme, mais sans aucun doute dans l’intérêt de ceux dont les perspectives de carrière et de prestige sont directement liées à la puissance de ce parasite du corps social qu’est l’Etat. « La guerre pour soi-même, rappelle judicieusement Michel Massenet, est une une figure classique de la politique depuis qu’Alcibiade incitait la ligue dirigée par Sparte à attaquer Athènes : une volte face lui permit alors de se porter au secours de la Cité qui l’avait exilé et d’y être acclamé en héros. Mais le combat de Clinton [en ex-Yougoslavie] ne fut ni un marathon, ni Omaha Beach, seulement un tir au pigeon ».

De fait, les représailles américaines en Afghanistan ont également tué, sans beaucoup de risque, des innocents mêlés à des coupables. Les bombardements, aveugles par nature, n’épargnent pas la vie des innocents. Et même si, pour le coup, l’intervention militaire semblait justifiée, on peut la considérer comme un épisode d’une série d’événements dont la cause principale réside dans une politique étrangère de domination qui parasite la société américaine et nuit aux Occidentaux.

L’actualité récente prouve que la paix américaine risque bien de ressembler à une série de guerres locales contre « l’axe du Mal ». On apprend ainsi que « dans le sud des Philippines, les premiers éléments des forces spéciales américaines ont débarqué [le 17 février] pour commencer la traque contre le groupe islamiste Abu Sayyaf. […] Côté « Axe du Mal », enfin, Washington lançait un nouvel avertissement par la voix de Condoleezza Rice. « Le statu quo actuel en Irak n’est pas acceptable », a prévenu la conseillère pour la sécurité nationale, tout en précisant qu’une attaque n’était pas imminente. »(1) La guerre, encore une fois, se profile à l’horizon. Pourquoi ?

Par nature, les hommes de l’Etat sont des pompiers pyromanes. Leur « interventionnite » les conduit a créer eux-mêmes les causes de leurs interventions futures, pour leur plus grande prospérité évidemment. C’est vrai dans les domaines économique et social où chaque mesure appelle des contre-mesures correctives (on le voit bien en France avec les « 35h » ou au sujet des retraites), mais c’est également vrai dans le domaine réservé des chefs d’Etat, la politique étrangère.

Il arrive souvent que les Etats soutiennent et arment leurs futurs ennemis. Et après il faudrait remercier les militaires et les chefs de guerre de nous en avoir délivrés. Là aussi, il s’agit d’une figure éternelle de la politique. C’est pourquoi il est navrant de voir tant de gens approuver les interventions militaires offensives sans se demander : à qui profite le crime ?

Dans un chapitre admirable de son grand ouvrage, l’éthique de la liberté (Les Belles Lettres, collection « laissez-faire ») (2), Murray Rothbard écrit que « dans un monde parfaitement moral, il n’y aurait pas d’Etats ni, cela va de soi, de politique étrangère ». En effet, un monde « parfaitement moral » est, pour Rothbard, un monde dans lequel les droits individuels et la propriété naturelle de soi ne sont pas légalement agressés. Dans un tel monde l’Etat ne pourrait pas exister car son existence ne peut pas être unanimement et librement accepté sans la menace de la force (le droit d’ignorer l’Etat n’est pas reconnu par l’Etat).

Mais nous ne vivons pas, loin s’en faut, dans un monde «parfaitement moral». Le réalisme, tant recommandé par les pragmatiques, nous impose d’agir dans un monde étatisé en nous donnant des objectifs accessibles, « réalistes ». Là encore, la lecture de Rothbard s’avère instructive et éclairante. « Mais étant donné que les Etats existent, s’interroge Rothbard, la pensée libertarienne peut-elle isoler des principes moraux qui serviraient de norme pour la politique étrangère ? ». Ces principes sont tous gouvernés par cette norme fondamentale : « réduire au minimum le degré de violence exercée contre les personnes par les hommes de l’Etat »

Quelques principes de base découlent du principe de non-agression. D’abord il est légitime, pour des individus, de se défendre de manière violente contre les agresseurs ainsi que, pour des victimes ou leurs mandataires, de poursuivre les agresseurs afin d’obtenir réparation. Mais il serait criminel de tuer des innocents au passage, comme ce serait le cas en tirant dans une foule ou en larguant une bombe dans une population. Ce qui est interdit à un groupe d’individus l’est aussi a fortiori aux hommes de l’Etat qui disposent de moyens de destruction de masse beaucoup plus considérables, financés par les impôts, c’est-à-dire par la menace de l’usage de la violence. « Les guerres entre Etats, écrit Rothbard, ne peuvent être menées qu’au moyen d’agressions contre les contribuables »

Aujourd’hui la guerre contre le terrorisme crée les conditions de sa perpétuation. Elle s’auto-alimente d’une part en raison du fait que des agressions injustes sont nécessairement commises (les bombardements tuent aussi des innocents) (3) et d’autre part pour la raison que « si la supériorité américaine [est] éblouissante, elle [n’empêche] pas la guerre d’être la source d’une profonde amertume, celle qui vient toujours sanctionner « l’ubris », l’offense aux dieux »(Michel Massenet, Les guerriers humanitaires, p.20)

La guerre est la santé de l’Etat. Et la lutte contre le terrorisme nous fait entrer dans une ère nouvelle, orwellienne, où les hommes de l’Etat ont intérêt à entretenir un état de guerre permanent pour étendre leur pouvoir. Ce qu’ils ne manquent pas de faire.

« Le mythe pernicieux, termine Rothbard, qui permet aux hommes de l’Etat de s’engraisser par la guerre est que la guerre serait une action de défense de leurs sujets menée par les hommes de l’Etat. Il ne s’agit là que d’un bobard, c’est le contraire qui est vrai. […] La guerre militarise et étatise la société, qui devient une horde à l’affût de ses ennemis prétendus, les hommes de l’Etat extirpant et réprimant toute dissenssion pour ne pas nuire à l’effort officiel de guerre et trahissant cavalièrement la vérité au nom d’un prétendu intérêt national» (L’éthique de la liberté, p.261)

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(1)Arnaud de La Grange, « Bush élargit sa guerre contre le terrorisme », Le Figaro du 18 février 2002
(3) cf. LA GUERRE CONTRE LE TERRORISME QUE NOUS PERDONS, Editorial de Martin Masse, Québécois libre N°91

Insécurité syndicale

Les 50000 gratuits du groupe métro ont été détruit à Marseille par les sauvageons de la CGT du livre, sorte de mafia de la presse. On peut douter que le syndicat soit condamné à une juste peine par une justice à plusieurs vitesses. La justice c’est le syndicat.

Gageons qu’il aura encore l’occasion de la rendre…