La Foi bafouée

Une fois de plus, des « artistes » s’en prennent au symbôle de tout l’Occident, de la Chrétienté dans son ensemble. La croix chrétienne est pour les besoins promotionnels d’un film assimilée à la croix gammée, symbôle du national-socialisme. N’allez pas voir « Amen » de Costas Gravas, c’est lui l’artiste qui pratique cette réduction « ad hitlerum » de la foi chrétienne. Votre propre foi compte peu dans cette histoire: ce dont il est question c’est plutôt de l’attaque de l’Eglise dans son ensemble, pour l’occasion associée au massacre des Juifs, que soi-disant Pie XII n’aurait pas dénoncé (ce qui est faux au passage).

Aucun cinéaste ne posera jamais la question de savoir pourquoi les voies menant à Auschwitz Birkenau, Buchenwald, Bergen Belsen, Treblinka et autres n’ont jamais été bombardés. Les alliés connaissaient bien l’existence des bases secrètes des V1 et V2, y compris celles creusées à même la montagne, où un officier SS du nom de Werner Von Braun supervisait le montage de ces fusées. Ils savaient dès 1942, c’est à dire dès le début de la « solution finale » ce qui se passait dans les camps. Mais cela pèse peu face au « silence » du Vatican. Rappelons tout de même que des chars allemands étaient au même moment dans la capitale romaine, et que des prêtres ont été fusillés, même un évêque si je me souviens bien, à Rome même, oui à Rome.

Les « artistes » subventionnés continuent donc leur opération de dénigrement des fondements mêmes de l’Occident: l’individualisme, mais aussi la solidarité, la famille, le respect d’autrui. Plusieurs fois j’ai pensé que les valeurs libertariennes pourraient se résumer au Décalogue: tu ne tueras point, tu ne voleras point, tu aimeras ton prochain…

Notons au passage que pour Le Monde le national socialisme est le «  régime le plus monstrueux de l’histoire humaine« . Encore un qui ne sait pas que dans l’horreur les communistes chinois, russes et cambodgiens se battent pour la palme. Pourquoi ne pas l’attribuer tout entière au socialisme, point commun de toutes ces doctrines assassines ?

Un dernier mot pour dire ceci: le Pape ne prononcera pas l’excommunication de Costas Gravas, pas plus qu’il ne lancera contre lui une « fatwa ». Le pardon est l’une des valeurs de base de la Foi chrétienne. Je vois mal le croissant vert transformée en croix gammée sans nos associations antiracistes crier au loup. Et pourtant ce n’est pas de l’Eglise assassine qu’il est question, alors que l’Islam tue partout sur Terre.

Etrange dualité de nos « artistes » et hommes d’Etat à l’indignation sélective. J’en vomis.

la faune et la flore

Natura 2000 est un réseau de sites écologiques protégés qui se met doucement en place en Europe et qui viole les droits de propriété; ceux-là mêmes qui seraient le moyen le plus efficace de protéger la faune et la flore. « Je connais la valeur d’une terre à vignes, mais pas celle d’un terrain gelé par Natura 2000 » dit Gérard Boesch, président de l’association des viticulteurs d’Alsace ( article du 10 février « Tirs croisés sur Natura 2000 », Dernières Nouvelles d’Alsace).

Voilà qui illustre parfaitement la rationalité d’un individu qui agit sans user de la contrainte politique: il se fie à ce qu’il connaît bien et il sait ce qu’est la valeur d’une chose. Il ne bâtit pas des projets en l’air car c’est lui qui en ferait les frais, pas les autres. C’est tout le contraire des constructivistes de la commission européenne qui élaborent des projets dans le vent, comme « Natura 2000 », mais qui n’en subissent pas les conséquences.

Pour donner une idée du genre de débats ridicules auxquels conduit le planisme de la commission européenne, voici ce qu’a dit une élue alsacienne lors d’une réunion d’élus et de représentants professionnels en Alsace: « Est ce que nous pourrons continuer à exploiter notre gravière dans une zone « oiseaux » ? ». Exploiter une gravière, c’est utile puisque ça existe sans nécessiter la contrainte étatique. Mais les zones « oiseaux », si cela avait une réalité quelconque ailleurs que dans un document bureaucratique, ça se saurait.

Le réseau NATURA 2000 est un réseau européen de sites naturels protégés. Il a pour objectif de préserver la biodiversité, notamment dans l’espace rural et forestier. Il est composé des sites relevant des directives « oiseaux » (1979) et « habitats » (1992). Mais le « zonage » de ces sites est un parcours du combattant car il se heurte à ce qui reste encore de propriété privée.

En Alsace, certaines définitions de sites du réseau « Natura 2000 » engendrent des conflits de droit. « En face de nous, explique un viticulteur alsacien à un journaliste sur les lieux, il y a un cutivateur qui avait arraché la vigne il y a une dizaine d’années et l’avait laissée en jachère. Il veut replanter maintenant sa parcelle de vigne mais il ne peut plus le faire parce qu’elle entre dans Natua 2000 ». Un autre viticulteur résume le problème: « Le gros litige se situe sur les terrains classés AOC [Appellation d’origine contrôlée]. Les terrains non classés posent peut-être moins de problèmes mais il reste le droit de la propriété. On nous prend des terrains pour y établir des protections que nous ne jugeons pas nécessaires et qui ne sont pas justifiées pour les terrains en question. » A Westhalten (« ses côteaux et sa flore » dit une pancarte à l’entrée du village), on sait encore ce que sont les droits de propriété. Ce sont des droits individuels détenus par des êtres humains; la flore n’a aucun « droit ». 17% de la surface du sol alsacien sont concernés par les directives « natura 2000 » et… 100% des habitants sont les victimes, souvent consentantes, du constructivisme européen.

Ces conflits inutiles proviennent de l’idée fausse que la faune et la flore peuvent être protégées en leur conférant le statut de « patrimoine de l’humanité » ou patrimoine européen. Seuls des propriétaires privés ont intérêt à protéger leur propriété en raison de la valeur qu’elle a pour eux. Créer des sanctuaires gérés par des fonctionnaires est à la fois injuste (violation des droits de propriété) et inefficace*. La privatisation du territoire, de la faune et de la flore, est sans doute le meilleur moyen de protéger les espèces menacées de disparition ou les sites naturels. Quant aux oiseaux migrateurs, ils n’appartiennent à personne sinon à ceux qui peuvent se les approprier (les chasseurs sur leurs terres ou les écologistes sur les leurs, s’ils en ont).

* cf. Pascal Salin, Libéralisme, chap.16 « La défense de l’environnement: bien public ou bien privé? » où il est clairement démontré que la privatisation des troupeaux d’éléphants (devenus propriété des villageois) a permis non seulement de les protéger mais d’accroître leur population à tel point que des permis de chasse peuvent être vendus et que la légalisation du commerce de l’ivoire ne pose plus aucun problème.

Enron, France même méthode…

Les comptes truqués ne sont malheureusement pas l’apanage de quelques entreprises privées. Ainsi, Laurent Fabius a du revoir de 2,5% à 1,5% la croissance française pour 2002. Il est vrai que le mensonge était tellement énorme que la situation n’était plus tenable.

Le déficit du budget sera donc plus important que prévu. Heureusement les moyens de diversion sont là…

Porto Alegre

Le libéralisme n’est pas la collusion entre les hommes de l’Etat et les intérêts économiques. Le banquet de Davos n’est donc pas une vitrine du libéralisme et encore moins du « néolibéralisme », notion qui ne signifie rien mais qui sert d’épouvantail aux marxistes de Porto Alegre. On se demande qui sont les plus éloignés du « Laissez-faire » et d’une d’une société libre où règnent les droits individuels. Est-ce les politiciens et les fonctionnaires de l’État mondial réunis à New York pour piloter la gouvernance mondiale ou alors les écolos-mondialistes du contre-forum de Porto Alegre qui veulent imposer leur solidarisme ?

Tant que les hommes de l’État américain peuvent imposer leur volonté, l’État mondial sera sans doute favorable au libre-échange. Mais on frémit de peur à l’idée de voir une autre puissance imposer sa loi. S’il existe une gouvernance mondiale, il vaut encore mieux que ce soit les États-Unis qui la dirige. Toutefois, confondre le banquet de Davos, le FMI et l’ONU avec le libéralisme est évidemment stupide.

On ne répétera jamais assez que le libéralisme, qu’il soit classique – dont la théorie la plus complète a sans doute été écrite par Hayek (« Droit, législation et liberté »)- ou qu’il soit plus radical dans sa condamnation de l’État en s’appuyant sur le principe de la propriété de soi, réside toujours dans une dépolitisation de la société.

Les libéraux aspirent à une réduction et à une décentralisation du pouvoir politique, voire à une extinction pure et simple du pouvoir politique.

Or ce que l’on peut appeler « l’État mondial » est précisément un ensemble d’institutions qui tend par nature à coordonner les politiques, à les uniformiser, et sans doute bientôt à les gérer de manière centralisée. La construction politique de l’Europe, dont l’Euro est une étape nécessaire, ressemble à une vaste opération de centralisation du pouvoir politique. La politique et la démocratie ont leur logique propre qui est l’accroissement et la centralisation du pouvoir de contrainte de l’État. La collusion entre le pouvoir politique, les institutions mondiales et les industriels n’a rien de libérale. Elle est le contraire du libéralisme, même si un des sous-produits de cette association d’intérêts est peut-être un accroissement du libre-échange économique. Un autre sous-produit, volontaire et pernicieux celui-là, est l’emprise des hommes des États sur les destinées individuelles.

Les pèlerins de Porto Alegre ne sont pas contre le mondialisme, c’est-à-dire l’intégration politique mondiale, bien au contraire. Ils souhaitent politiser encore davantage la société en changeant les normes fixées par l’État mondial. La force légale mais injuste de l’État est pour eux le seul moyen de réaliser leur rêve de « solidarité » et d’appauvrissement des pays occidentaux au profit des autres. Que cela conduise à un appauvrissement généralisé ne les ennuie pas, ils ne veulent pas le savoir. Que cela piétine la liberté individuelle n’a pas d’importance pour eux. Car pour eux, si les uns sont pauvres et faibles c’est parce que d’autres sont riches et forts. Ils ont dans l’esprit que les premiers ne peuvent exister que parce que les seconds les exploitent.

Alors pour masquer la violence politique de leur projet de solidarité forcée, ils inventent des épouvantails (le néolibéralisme). Ils sont même subventionnés pour cela:  » Le mouvement Attac et Le Monde diplomatique auraient reçu une aide de 80 000 euros du ministère français des affaires étrangères pour les aider à organiser le forum. » (Le Monde.fr : Une subvention du Quai d’Orsay à Attac). Ceux qui font la guerre au « néolibéralisme » sont des fonctionnaires, des syndicalistes ou des politiciens, des gens qui vivent grâce à l’argent public. Il est fort compréhensible qu’ils veuillent se protéger de la menace qui pèse sur leur gagne-pain, même s’il faut écraser les droits individuels en chemin.

A porto Alegre, on confond sans peine le libre-échange et la domination politique. On manifeste à la fois contre l’un et l’autre, en les associant comme les deux faces d’une même pièce. « La zone de libre-échange des Amériques, prévue pour 2005 et chère à George W. Bush, est en effet souvent perçue en Amérique Latine comme un instrument de domination des États-Unis. « Le FMI hors d’ici », « Non à l’OMC et à la Banque mondiale », figurent parmi les slogans les plus scandés par les manifestants » (Le Monde.fr : A Porto Alegre, une marche contre la « mondialisation néolibérale »). Les termes sont prudents mais la thèse est claire: la mondialisation économique signifie nécessairement la domination politique américaine. Il est évident que dans un monde étatisé, la société qui s’enrichit par l’échange libre et l’effort de productivité et d’inventivité alimente un État puissant, qui peut parasiter la société sans trop l’appauvrir. Cela ne réfute pas les heureuses conséquences du libre-échange mais l’État qui peut utiliser le vol légal de l’impôt pour pratiquer une politique étrangère dominatrice. Le libéralisme n’a pas besoin d’un Etat prédateur et dominateur. Il n’a même pas besoin d’Etat du tout.

En mêlant constamment le libre-échange, l’OMC, le FMI et l’État américain, les partisans de l’anti-mondialisation veulent faire croire qu’il existe quelque chose comme le « néolibéralisme » où l’État serait le complice nécessaire du libre-échange, alors que le pouvoir politique se définit justement comme une contrainte sur la liberté des échanges. Les frontières, les taxes, les politiques économiques, sociales ou étrangères sont autant de créations du pouvoir politique qui freinent le libre-échange.

« Notre devise est qu’un autre monde socialiste est possible, nous luttons contre le néolibéralisme et l’agression impérialiste » dit une militante du Syndicat des enseignants du Rio grande do Sul. Le marxisme, comme prêt-à-penser, est donc intact et immortel. Il imprègne toujours les cervelles. Même si sa nocivité, tout comme celle du socialisme, a été amplement démontrée, il demeure la seule idéologie de ceux qui prétendent inventer un autre monde, plus « juste ». Pour juger de la pertinence du contre forum de Porto Alegre, il est inutile de se casser la tête, il suffit de se replonger dans l’histoire récentes des faillites et des crimes du marxisme.

Quant au libéralisme, il est véritablement l’avenir d’un monde plus heureux et plus prospère si ses défenseurs parviennent à le libérer de son association à tout pouvoir politique, avec lequel il est logiquement incompatible.

Médias sous influence

Berlusconi possède 3 des 6 chaînes italiennes. Il est maintenant président du conseil ou premier ministre, et a donc en son pouvoir les 3 chaînes publiques. Enfer et damnation disent nos socialistes de droite comme de gauche!
Voilà une bonne occasion d’aborder le problème des médias d’état. Comme je le racontais déjà dans un précédent article (« Berlusconi, duce ? »), le premier ministre actuel d’Italie rassemble entre ses mains toutes les chaînes hertziennes du pays. Entre public et privé, rien ne lui échappe. M. Berlusconi aurait déjà commencé à nommer ses amis à la tête des chaînes publiques. L’inquiétude est grande dans les cercles politiques européens qui y voient l’antithèse de la démocratie. Vous croyiez que la démocratie c’était le droit de vote ? Naïfs que vous êtes, la démocratie c’est le contrôle de la télévision, et le pouvoir d’y placer ses amis!

En France, Catherine Tasca a été la plus véhémente, refusant d’accueillir le premier ministre italien, attendu pour l’inauguration du salon du livre à Paris, centré cette année sur… l’Italie. Au nom de la lutte contre l’exclusion certainement ? Comme d’habitude, c’est l’indignation à deux vitesses: quand le président Mitterrand nommait ses amis à des postes clés de l’audiovisuel français, qui criait au loup ?

En Italie, Massimo D’Alema, concurrent direct de Berlusconi puisque président des italiens démocrates « sinistra » (gauche en italien), a une position plus décapante: appliquer la loi de 1957 qui interdit à un concessionnaire d’une licence de télévision d’être élu. Ironie, cette loi ne semble pas interdire de se présenter à une élection. Et moi qui croyait que la démocratie c’était le respect de la « vox populi » au travers du vote!

Au sein du gouvernement Berlusconi, il existe un autre cas manifeste de « conflit d’intérêt »: son ministre des travaux publics n’est autre qu’un des entrepreneurs les plus importants du secteur. Va-t-il s’auto-attribuer des marchés ?
Encore plus amusant, l’avocat Carlo Taormina défendait ses clients de Cosa Nostra… tout en assumant les fonctions de secrétaire d’état à l’intérieur, avant de démissionner heureusement: un avocat ne peut être dans les deux camps à la fois, il lèserait ses clients.

Et puis les licences d’émission, ça se renouvelle. Berlusconi va-t-il renouveler la licence des chaînes télés qui ont fait sa fortune ? Le suspense est immense!
Et quand Rupert Murdoch rencontre Berlusconi en privé, est-ce pour parler politique ou business ? Toujours est-il que le lendemain l’action du groupe du premier ministre businessman augmentait en bourse. Dans quelle mesure les actionnaires ont-ils été influencés par la position politique de Berlusconi ? Comment assurer dès lors la concurrence puisque Berlusconi peut garantir à Murdoch une licence en Italie contre une alliance ailleurs ?

Les problèmes de conflits d’intérêts émergent dès lors qu’un homme politique peut user de sa position pour avantager ses clients, ses entreprises, sa famille… C’est tout simplement une position qui permet sans détourner de l’argent pour autant de profiter des lois pour accorder un avantage en dehors du marché. Le cas de Berlusconi est plus complexe puisque les reproches vont même jusqu’à lui nier la possibilité d’une vie politique, comme les propositions de Massimo D’Alema le laissent entendre.

Les solutions envisagées par les politiciens tiennent tout au plus de la cautère sur la jambe de bois: comité de sages pour juger la compatiblité entre un poste politique et une propriété ou une fonction, lois obligeant à vendre la propriété incriminée, limitations artificielles de possibilités de concentration dans les médias ou d’autres secteurs économiques…
Qui va nommer le comité de sages ? Le pouvoir en place ? Ne pourrait-il pas être tenté d’invalider une candidature gênante ? Le problème basique du conflit d’intérêt n’est donc en rien résolu. Pire: il ajoute au premier problème un second bien pire: en forceant l’arrêt d’une activité ou la vente d’une propriété, il lèse le propriétaire du bien, les clients potentiels, ou en empêchant la concentration c’est toute idée de concurrence qui est tuée immédiatement!

Et pourtant, toutes ces interrogations sans fins pourraient être balayées d’un revers de main. D’abord rappelons aux démocrates, même ceux de gauche, que tout citoyen devrait avoir accès à toutes les fonctions de l’état, sans distinction de patrimoine ou de fortune diverse.

Concernant le renouvellement des licences de télévision des chaînes de Mediaset, la position libertarienne élimine le problème à la racine: pourquoi devrait-on demander à l’état si on a le droit de diffuser sa chaîne de télé ? Non ce ne serait pas l’anarchie: il suffit là comme ailleurs de fixer des droits de propriété sur les canaux disponibles sur un territoire donné et de les louer aux enchères. Le plus offrant sur une période donnée se verrait ainsi attribuer le droit d’émettre, les droits étant versés… aux habitants du territoire en question, puisque qui sinon eux est le propriétaire de cette ressource ? Les rencontres entre magnat de la presse, qu’ils soient ministres ou pas ne changeraient alors rien au cours des actions….

Concernant les nominations d’amis au conseil d’administration des RAI, les chaînes publiques, le problème ne vient pas du fait que M. Berlusconi est à la fois concurrent de ces chaînes et leur directeur à la fois. Non, il tient dans l’existence même de ces chaînes. Rien ne justifie que 50% des chaînes italiennes soient publiques… pourquoi pas 50% de l’édition aux mains des fonctionnaires ? Pourquoi pas 50% des journaux aussi ? D’une part je doute que les démocrates zélés puissent parler de « pluralité démocratique » si 50% des médias étaient aux mains des hommes de l’Etat, donc à leur service, d’autre part c’est ignorer complètement le marché. Les préférences individuelles sont foulées aux pieds: en France on paye même une « taxe télévision », la redevance télé de 120 euros environ. Certains ne regardent jamais les chaînes d’état, payant plutôt le cable ou le satellite…. mais comme les compagnies de cable et satellite doivent donner au fisc les listes d’abonnés, vous payerez tout de même pour les chaînes indésirables, amusant non ?

Il reste malgré tout un argument des étatistes que je n’ai pas démonté: en démocratie, les pouvoirs judiciaires, exécutifs, législatif… et médiatique doivent rester en « Ã©quilibre ». Accepter cet argument signifierait abandonner aux politiciens le pouvoir de décision: l’équilibre, qui va le déterminer sinon eux ? Et n’est-il pas déjà rompu avec l’immixion des hommes politiques dans les médias ? La Cinque peut-elle tout dire sans perdre sa licence d’émission ? En France la chaîne M6 a bien failli la perdre soi-disant pour l’émission « Loft Story » où 12 jeunes gens enfermés dans une maison (le « loft ») se faisaient filmer en permanence. A moins que cela n’ait été parce que les reportages des magazines « Capital » (information économique, très libéral) et « Zone interdite » (très réaliste sur la criminalité) ?

Le dernier mythe des étatistes est celui de « l’information contrôlée par l’argent » (Massimo D’Alema in Le Monde.fr). Pour le dissiper, je vous pose juste une question: vous préférez lire la Pravda ou le New York Times ?

Pensée unique

Le peu de cas que font nos politiciens et nos journalistes du respect de la démocratie est affligeant. L’illustration la plus forte du moment est le sort réservé au gouvernement italien de Silvio Berlusconi présenté comme faschiste. Il s’agit bien ici d’un procès d’intention car on peut bien se demander quels actes faschistes ce gouvernement a bien pu commettre (et ceux même s’il contient quelques personnalités au passé sulfureux)

Il s’agit simplement d’une coalition de droite qui n’est que le revers de la médaille que celle qui gouverne la France actuellement. Le parti communiste au pouvoir n’a t’il pas dans le passé fait l’apologie du paradis communistes (et ces goulags). Mais en France, la fameuse démocratie et prétendue liberté semble devoir se réduire à accepter une prétendue solidarité pour être du coté des gentils. L’apparence est parfois trompeuse…

Construction européenne

L’arrivée de l’Euro marque une nouvelle étape dans la construction européenne ou plutôt dans une zone économique intégrée. Bien sûr, ce véritable marché unique reste imparfait : les lois et les fiscalités restent tellement dissemblables que les entreprises devront probablement continuer de raisonner pour beaucoup au niveau des états. Alors que l’harmonisation des législations nationales se révèle pour l’instant impossible, verra t’on un jour un état européen ? Doit-on le craindre ? L’Euro sera t’il l’ennemi des libéraux, débouchera t’il un jour sur un état européen ? En toute objectivité, je ne pense pas que cela soit possible. L’Euro est l’achèvement de la construction européenne : sa plus grande réussite. On peut aujourd’hui compter sur celui-ci pour en être sa dernière grande réalisation : celle qui va transformer l’union européenne en une zone de « libre échange » pure et simple. Les états actuels sont trop soucieux de leurs intérêts propres pour parvenir à une quelconque harmonisation des législations nationales. Certains, comme le gouvernement français actuel, sont même totalement irresponsables et ne pensent qu’à leur réélection. Même les peuples les plus pro-européens (ce qui touche le plus d’argent en l’occurrence) ont du mal à accepter d’aller plus loin : les Irlandais n’ont-ils pas dit non par référendum à la ratification du sommet de Nice ? Il faut dire que l’entrée de nouveau pays dans l’Europe (beaucoup plus pauvres) les auraient privés de moultes subsides.

L’harmonisation des fiscalités, n’est pas à l’ordre du jour. On parle en ce moment plus de concurrence fiscale ce qui semble pour l’instant amener les pays à haute fiscalité à baisser leurs taux d’imposition (La France suivra t’elle l’Allemagne ?) L’harmonisation des législations relève du casse tête : il aura fallu près de cinquante années pour parvenir à mettre au point une Société Européenne (de type SA) qui fait encore la part belle aux législations nationales. La directive européenne sur les OPA a été rejetée après des années de négociations. Pour entraver la construction d’un état européen, on peut compter sur « les constructivistes de tous partis et de toutes origines intellectuelles » prompt à défendre leurs intérêts qu’ils l’assument ou mettent cela sur le compte de la justice sociale. On peut compter sur les lobbies pour gangrener le but final de la construction européenne ainsi que les états et donc pour les discréditer aux yeux de chacun.

N’appliquons pas le principe de précaution à l’Euro. Il n’est ni bon ni mauvais, ce n’est qu’une simple monnaie, tout dépend de ce que l’on en fera par la suite. Il n’y a pas lieu d’être trop pessimiste. Au niveau français, l’Europe est même une très bonne chose (tout comme le conseil constitutionnel) pour tempérer la discrimination sociale que certains voudraient imposer. Ne regrettons pas les monnaies nationales comme les flux fervents défenseurs de l’état de droite comme de gauche, une société plus libre n’a pas besoin de telles frontières. Je ne partage pas ici le point de vue de ceux qui pensent qu’il faudrait laisser les monnaies nationales cohabiter avec l’Euro pour mieux pouvoir s’en retirer. Non seulement cela créerait certainement un effondrement de la monnaie nationale sur le marché des changes mais les taux de la BCE sont très favorables pour beaucoup de pays européens dont les monnaies étaient faibles dont le nôtre. Les gouvernements devraient prendre leurs responsabilités (les journalistes devraient réfléchir) au lieu de brocarder la BCE. On ne va pas me dire que des taux à 3,5% bride la croissance ! C’est vrai que 3 ou 3,25% changerait tout. La vraie solution réside dans ce que j’appellerais « une désintermédiation étatique » : dissocier le plus possible état et économie, réduire la pression fiscale et recentrer l’état sur les fonctions régaliennes qu’on lui attribut serait déjà un bon début…

Bourdieu et Nozick

La même semaine disparaissaient un libertarien notoire, Robert Nozick, et un marxiste édulcoré, Pierre Bourdieu. Equilibre cosmique ? On a pu parler d’équilibre cosmique lorsque disparurent, la même semaine, deux philosophes, Robert Nozick et Pierre Bourdieu, défendant des conceptions du monde radicalement opposées. En restant dans le registre métaphysique et du jeu de mot, j’ai bien envie de me laisser aller à une métaphore inspirée par la cosmologie de Démocrite.
Nozick, Bourdieu: des atomes et du vide.

Du côté « atomes », Robert Nozick, théoricien de la liberté, initiateur d’un libéralisme éthique fondée sur la propriété de soi, usant d’arguments parfois difficiles mais ayant toujours le souci de la clarté et le respect de l’intelligence du lecteur. Robert Nozick a connu une renommée mondiale grâce à son ouvrage « Anarchie, Etat et utopie » publié en 1974 ( voir la présentation par Pierre Lemieux, « l’anarcho-capitalisme », PUF, Que-sais-je?) .

Les arguments de Nozick visaient à réfuter les thèses de « Théorie de la justice » de John Rawls, le plus important théoricien de la social-démocratie. Le livre de Rawls prétendait justifier la possibilité d’un accord unanime raisonnable pour une société dans laquelle les ressources seraient redistribuées de manière équitable, en conciliant un principe de liberté et un « principe de différence » destiné à justifier certaines inégalités. Cette
construction théorique ne pouvait déboucher sur rien d’autre que la
pérpétuation d’un Etat redistributeur soumis aux chantages des groupes de pression. Mais du moins, elle fournissait aux élites de l’Etat une nouvelle justification de leur pouvoir. Avant Hayek, Nozick critiqua la conception de « justice sociale » ou « distributive » car il n’existe pas un état de la société que l’on pourrait qualifier de « juste en soi ». « Toute chose, écrit Nozick, quelle qu’elle soit, qui naît d’une situation juste, à laquelle on est arrivé par des démarches justes, est-elle même juste ».

Depuis Nozick, le libéralisme n’est plus seulement une théorie économique mais une théorie politique fondée sur le principe de justice, sur une une théorie du droit. Les libéraux pouvaient enfin s’appuyer sur une oeuvre qui ne cantonnait plus le libéralisme dans l’efficacité du marché. Simultanément, l’école autrichienne d’économie, et principalement Rothbard, accomplissait le
même travail théorique d’une autre manière. Le libéralisme se dotait d’un volet éthique en cohérence parfaite avec la théorie économique. On ne peut plus dire depuis Nozick et Rothbard: le libéralisme c’est utile en économie mais il ne vaut rien, ou ne dit rien, en matière d’éthique et de justice.

Comme l’a écrit, très récemment, Pierre Lemieux (Editorials – Montreal
Gazette – canada.com network), Nozick a montré combien il était difficile de justifier l’Etat. Dans « Anarchie, Etat et utopie » (PUF, libre-échange), Nozick tente de montrer qu’un Etat minimal pouvait naître à partir d’un marché libre où une multitude d’agences privées de sécurité conduirait sans violence à un monopole dont l’unique fonction légitime serait la protection des droits individuels, qui sont des droits de propriété. Toute extension de l’Etat minimal par le financement obligatoire de services dont certains ne veulent pas serait illégitime car nécessiterait l’usage de la force. Nozick, c’était le côté « plein » de l’univers, celui de l’épanouissement personnel par la minimisation de la violence de l’Etat.

De l’autre côté, avec Bourdieu, nous avons une science crypto-marxiste, prétentieuse et verbeuse, parfaitement adaptée aux fabriques de politiciens, sciences-po, ENA, et autres panthéons de la critique du capitalisme (école supérieure de journalisme de Paris) et marchepieds vers le pouvoir. L’oeuvre de Bourdieu, hypercritique, traquant les rapports de domination et expliquant
les mécanismes de leur reproduction a débouché sur une théorisation de la pratique du « mouvement social » comme un moyen, pour les dominés, éclairés par un bon guide (Lui), de se « libérer ». Le verbiage bourdivin a dégénéré en un soutien « théorique et pratique » aux grandes grèves et manifestations « prolétariennes » qui existent encore parfois en France (celles des routiers, des chômeurs, des « exclus » en tous genres…).

En voulant croire que les gémissements des victimes de l’Etat-providence en faillite étaient autant de signes de l’Histoire annonçant la fin du capitalisme, ou du moins sa nocivité, Bourdieu a simplement pris ses désirs pour des réalités. Enrober la contestation et la « misère du monde » dans le verbiage de la révolution permanente contre « la dictature du marché » et se
mettre soi-même en avant pour révéler le Sens de l’Histoire, c’était
l’opportunisme et le charlatanisme incarnés en une seule personne.

Après avoir élaboré « une version distinguée du marxisme », Bourdieu a trouvé le temps long et s’est jeté lui-même dans la bataille en participant aux manifestations et en théorisant « le mouvement social ». Il a fondé une collection de petits ouvrages militants (Liber raisons d’agir) qui devaient servir de bréviaires à la classe des intellectuels, elle-même ayant pour mission de guider et d’éclairer les « prolétaires ».

Dans un recueil de textes intitulé « contre-feux » et sous-titré « Propos pour servir à la résistance contre l’invasion néo-libérale », Bourdieu démontre son ignorance totale et volontaire de l’aspect éthique du libéralisme, tel que Nozick, Rothbard ou Pascal Salin, en France, l’ont justifié. Selon Bourdieu, et l’intelligentsia française, le libéralisme est impossible sans la complicité de l’Etat et du pouvoir politique. C’est le mythe du complot capitaliste qui renaît sous une forme plus digeste que celle du marxisme
vulgaire. Mais au delà de tout ce gâchis de mots consacré à l’analyse des rapports sociaux, on peut retenir que la solution de Bourdieu est dans l’Etat, un autre Etat, qui ne serait plus complice des financiers et des capitalistes. Ainsi écrit-il, « une des raisons majeures du désespoir de tous ces gens tient au fait que l’Etat s’est retiré, ou est en train de se retirer, d’un certain nombre de secteurs de la vie social qui lui incombaient et dont il avait la charge: le logement public, la télévision et la radio publique, les hôpitaux publics etc. » (p.10). Bourdieu n’était pas pour le statu quo, il était contre le capitalisme, il diabolisait le « néo-libéralisme », notion inventée à l’usage des militants trop bêtes pour réfléchir. Quelle société désirait Bourdieu ? Eh bien vous ne le saurez
jamais. Disons qu’elle aurait comme un petit goût de paradis. Un paradis où toute « domination » serait abolie. Cela nécessiterait juste un peu de contrainte, pour forcer l’Histoire. La chute du mur de Berlin n’était, pour Bourdieu, qu’une simple…vue de l’esprit.
C’était le côté « vide » de l’univers.

Meilleurs voeux…

Comme chaque année, vous avez du recevoir dans votre courrier une enveloppe de la mairie. Oh, tiens donc que voilà: les voeux du maire. Cela vous est bien égal, vous les jetez aussitôt. Le Monde a quand même trouvé le moyen d’en faire un article. Et par ricochet, j’ai bien le droit de m’en moquer non ?
C’est l’apanage des puissants que de pouvoir ainsi satisfaire leur désir mégalomaniaque aux frais de tous, et ils ne se gênent pas pour le faire. « maires ou adjoints, présidents de conseils généraux ou régionaux, députés ou sénateurs » s’en donnent à coeur joie.

Cette année, dixit le Monde, ils jouent sur les registres de « la solidarité et du dynamisme« . Le plus ridicule a certainement été André Santini: les habitants d’Issy les Moulineaux ont reçu une « galacticarte » qui présente les « meilleurs voeux numériques » aux citoyens. L’initiative, pour ridicule qu’elle soit, a peut être coûté moins cher que d’autres: un email c’est moins qu’une enveloppe!

Les Lyonnais n’ont pas été déçus non plus: « Bienvenue au futur« . Evidemment, quand un politicien adresse ses « voeux » à 1million de personne, il ne peut trouver la phrase juste pour chacun, d’où l’effarante stupidité des propos. Mais dans ce cas, pourquoi envoyer de tels voeux au frais de ceux qui les reçoivent ?

Dans le genre délire mystique, les habitans de Bussy Saint-Georges ont eu droit à « L’esprit village sous sur notre ville« . J’espère que c’est un stagiaire facétieux qui a fait le coup, sinon je demande immédiatement que la loi About Picard sur les manipulations mentales soit appliquée au dangereux gourou qui a pondu ce mot!

Toujours plus haut, toujours plus fort, l’important c’est de participer… et donc les politiciens invitent leur femme sur les cartes de voeux: « Associé à son épouse Maryvonne, Philippe Adnot, sénateur (non inscrit), président du conseil général de l’Aube« , et « Jean-Marie Bockel, patron PS de Mulhouse, ne veut pas, lui non plus, que son épouse Marie-Odile soit oubliée dans les souhaits de bonheur adressés à ses administrés alsaciens« . On connaissait les dynasties politiques, maintenant il y aura des régentes!

Le Lot a pris la mer, mais « suit un bon cap« . Ah non, finalement il n’est pas parti, il est toujours à sa place, mais quelle belle métaphore pour l’homme politique de s’imaginer aux « commandes » d’un hypothétique navire, forcément homogène et insubmersible. J’imagine que dans la catégorie « insubmersible » les voeux argentins ont du battre tous les records cette année…

Ayons maintenant une pensée pour François Fillon, président du Conseil Régional du Pays de Loire qui fantasme que « 3 millions d’hommes et de femmes forment le même vœu : le progrès partagé« . Moi qui croyait chaque personne motivée par des intérêts propres, je me trompais: pour les politiciens nous voulons tous la même chose, et c’est bien entendu à eux nous la donner.

Une dernière pour la route: « En nous souhaitant à tous, pauvres humains, une année 2002 moins bête et méchante que la précédente…« . Voilà certainement les voeux les plus sincères et les plus réalistes de tout le lot. La journaliste du Monde les qualifie de « fausse note » :)

Sur ce, je vous souhaite à tous d’être LIBRES car c’est bien ce qui nous manque en France comme ailleurs: la liberté. Pensez aussi à mettre un amendement à la future constitution d’un « Ã©tat » libertarien que quiconque enverra des voeux devra le faire avec son argent.

Avis aux Suisses

File Information: setupcatchthesperm2.exe
Title: Catch the Sperm 2
Author: STOP AIDS Campaine – Swiss Federal Office of Public Health

Description: The sequel to the amazingly popular « Catch the Sperm » game from the Swiss STOP AIDS Campaigne. An action/arcade game that increases awareness about the spread of disease…and features really cute sperm.

Voilà amis Suisses, vous payez pour que soient produits des jeux ou d’après la description on doit « attraper du sperme ». Avis aux amateurs.