Le protocole Groeningen

Vous ne connaissez pas le « Groeningen Protocol » ? Voici quelques liens pour vous documenter:

Ce « protocole », en application à Groeningen en Hollande, permet aux docteurs de décider si un enfant (moins de 12 ans) doit vivre ou être tué, en outrepassant l’avis de la famille, pour des motifs « humanitaires ».

Réflexions sur le sort des démunis dans une société libre

L’idée que l’Etat serait un dernier recours, un filet de protection nécessaire aux personnes les plus vulnérables est presque unanimement admise, y compris par la plupart des libéraux.
Dans cette optique, la gestion d’un certain nombre de risques dépasserait les capacités du marché, et il faudrait donc que l’Etat s’en charge. Les risques cités en exemple concernent notamment la santé: accidents graves suivis de paralysies, maladies génétiques incurables exigeant des soins coûteux, etc.

Cette idée, version allégée de l’Etat-providence, est erronée comme toutes les autres justifications de l’Etat. Elle n’est en fait que la manifestation d’une réticence à penser de manière dynamique.
Comme lÂ’explique Hans-Hermann Hoppe:

« Si je ne sais absolument rien de cet événement singulier —cette tasse va se casser, cet avion s’écraser, ma maison sera détruite dans deux ans par un tremblement de terre— et par conséquent ne puis absolument pas prédire ni modifier aucun événement de ce genre, je peux pratiquement tout savoir de la classe d’événements dans son ensemble (Â…). Je peux savoir, à partir d’une observation des distributions de fréquences à long terme, que les avions d’un certain type s’écrasent avec telle régularité, qu’une tasse produite sur dix mille est défectueuse, que les machines de tel ou tel modèle fonctionnent dix ans en moyenne, et qu’un tremblement de terre frappe en moyenne telle région deux fois par an, détruisant, dans le long terme, un pour cent du
parc immobilier par année. Si bien que, même si l’événement singulier continue à me prendre au dépourvu, je sais presque certainement que des surprises de ce genre existent et quelle est leur fréquence.
(Â…)
Aucun d’entre nous ne sait qui sera touché par le risque en question, mais à partir de la fréquence objective à long terme des tornades et de leurs ravages telle qu’on la connaît pour l’ensemble de la région, il est possible de calculer une prime contre paiement de laquelle chacun d’entre nous pourra s’assurer contre ce risque-là.»

Pour résumer, retenons que dès qu’il y a probabilité de classe, il y a possibilité d’assurance.

En ce qui concerne l’assurance automobile, par exemple, il se trouve peu de gens pour penser qu’il faudrait qu’elle fasse l’objet d’un monopole public. En effet, le marché de l’assurance automobile fonctionne à peu près bien: les assureurs font leurs calculs, proposent leurs tarifs et remboursent les accidents des assurés. De leur coté, les automobilistes cotisent sans grosse surprise d’une année à l’autre, et sont remboursés en cas de sinistre. La concurrence fait pression sur les tarifs des assureurs, permettant ainsi un accès à des tarifs raisonnables à la masse des consommateurs. L’Etat est ici strictement inutile et toute ingérence de sa part ne pourrait que fausser la concurrence et augmenter les coûts qui se répercuteraient au final sur les consommateurs.

Etrangement, pour certains risques particuliers, la plupart des gens pensent qu’il ne peut en être ainsi. Prenons par exemple le risque de naître avec une maladie génétique très grave, nécessitant un traitement permanent et très coûteux. Des voix s’élèvent en cœur pour prétendre que dans ce cas, il faut évidemment que l’Etat se charge du problème, car sinon, les pauvres malades mourront dans la rue faute de soins.

Pourtant, il existe une probabilité de classe concernant les maladies génétiques, – une fréquence. On sait quÂ’une personne sur cent mille va naître avec la maladie X, une personne sur un million avec la maladie Y, etc. Il est donc tout à fait possible de calculer le coût dÂ’une assurance contre le risque de naître avec telle ou telle maladie. Imaginons quÂ’une personne sur cent mille naisse avec la maladie X dont le traitement coûte mille euros par mois, tout au long de la vie. Sur la base dÂ’une espérance de vie de quatre-vingts ans, le coût du traitement serait donc dÂ’un million dÂ’euros environ. Si on part sur une base de cinq cent mille naissances par an, il faudrait donc que chaque femme enceinte cotise à hauteur de dix euros pour garantir son enfant à naître contre le risque spécifique lié à cette maladie (en réalité, beaucoup moins, car le million en question est à verser progressivement sur une longue période. Il faudrait donc faire un calcul actualisé des flux futurs pour avoir une idée plus précise, mais ce nÂ’est pas lÂ’objet ici). Il faudrait bien sûr que cette assurance soit souscrite avant la possibilité de détection de la maladie, car sinon on sortirait de la classe de risque, et il nÂ’y aurait plus dÂ’assurance possible. Il est probable que lÂ’assurance devrait être souscrite avant le début de la grossesse, pour que la prime soit raisonnable. Il sÂ’ensuit que les gens les plus prévoyants payeraient moins cher que les autres, sur le long terme.

Il est possible d’affiner ce calcul, en fonction des antécédents familiaux, du sexe, de l’age des parents, etc… et les mêmes objections vont ressurgir, appelant les mêmes réponses : qu’adviendra-t-il pour les couples appartenant à des familles « à risque » ? Car il n’y a pas à douter que les compagnies d’assurance poseront des questions avant de signer un contrat. Là encore, « appartenir à une famille à risque » est un risque qui possède une probabilité de classe. Imaginons que j’ai un enfant de deux ans. Peut-être aura-t-il lui-même des enfants avec une personne à risque. Devra-t-il renoncer à épouser la personne de ses rêves sous prétexte qu’il y a un terrain génétique fragile dans la famille de celle-ci ? Non, si je souscrit une assurance contre ce risque-là. Je peux également assurer mes futurs petits-enfants. Bien sûr, plus ces assurances sont souscrites tôt, plus les primes sont faibles. Ai-je peur que mes enfants se droguent et n’aient pas les moyens de payer une cure de désintoxication ? Une assurance est possible, etc.

Le fait d’assurer des personnes à naître évite tout risque pour elles d’ «oublier» ou d’être dans l’incapacité de s’assurer elles-mêmes. Même les paresseux irrécupérables –pour autant qu’il y en ait- survivraient probablement sans travailler dans un monde où le marché de l’assurance serait développé. Rien n’empêche que des parents suffisamment soucieux de leurs enfants à naître cotisent –éventuellement à leur insu- pour leur assurer une petite rente à vie pour le cas où ils seraient trop peu enclins au travail. Dans un monde où le chômage n’existe pas (caractéristique d’un marché du travail déréglementé), il y aurait de toutes façons peu de candidats à la paresse et les cotisations de ce genre seraient donc assez faibles.

Un système d’assurance libre incite à la prévoyance à long terme, créant même avec le temps une culture de la prévoyance et de la raison dans les familles et les groupes sociaux. Un tel système renforce également la solidarité intergénérationnelle, la seule et vraie solidarité, celle qui est libre et volontaire. Car contrairement à ce qu’on entend souvent, la solidarité intergénérationnelle n’existe pratiquement pas dans le monde d’aujourd’hui. Elle a été tuée dans l’œuf par l’intrusion de l’Etat et sa solidarité factice, au point que les gens n’arrivent même pas à la concevoir.

C’est donc vers une société solidaire que tend la société libre, une société d’interrelations étroites, ou chacun est assuré contre tous les risques connus et quantifiables, y compris avant sa propre naissance.

On pourra crier à la complexité : en effet, faut-il donc connaître tous les risques possibles et imaginables, signer des milliers de contrats, chercher pour chacun le plus bas prix ? Certainement pas, et à terme, lÂ’offre ne se fera pas point par point, mais globalement. On sera assuré par un nombre réduit de contrats globaux contre quantité de maux et de risques. Il y aura des assurances « tous risques santé » comme il y a aujourd’hui des assurances « tous risques automobile ».

Je le répète : dès qu’il y a probabilité de classe, il y a possibilité d’assurance et l’Etat est inutile.

Mais qu’en est-il des risques à la fréquence inconnue ? Qui voudra nous assurer contre eux ? Certainement pas une compagnie privée, j’en conviens. Mais pas davantage l’Etat. Si par exemple des extraterrestres belliqueux envahissent la Terre, qui assurera votre maison contre les ravages occasionnés ? Probablement personne, et ne comptez pas sur les hommes de l’Etat pour vous indemniser : ils seront trop occupés à négocier leurs avantages personnels au détriment du vôtre.

Plus sérieusement, il se trouve que les seuls risques très difficiles à quantifier sont les risques… politiques, créés par les hommes de l’Etat eux-mêmes. Encore une fois, les hommes de l’Etat prétendent être la solution à des problèmes qui n’existeraient pas sans eux.

Il faut le marteler sans cesse : l’Etat n’est pas une divinité, c’est une institution humaine, composée d’hommes qui poursuivent des buts personnels et cherchent à maximiser leur profit personnel. Des hommes moins honnêtes et moins scrupuleux que les autres, voilà tout. Pourquoi diable penser que ces gens puissent détenir et mettre en œuvre la solution à un problème quelconque ?

On ne manquera pas de me faire remarquer que même si ce que j’ai écrit plus haut était réaliste et souhaitable, il n’en demeurerait pas moins qu’actuellement, rien de comparable n’existe ; que si aujourd’hui, on supprimait tout monopole et toute réglementation en matière de santé, de nombreux laissés-pour-compte s’en trouveraient fort embarrassés. Cette remarque appelle deux réponses : la première est que d’un point de vue moral, l’existence d’une injustice passée ne peut servir de justification à son maintien. Quand l’esclavage a été aboli, de nombreux exploitants de canne à sucre ont été ruinés : il se trouve simplement qu’ils n’auraient jamais du s’enrichir. De même, les gens qui comptent sur un système d’extorsion comme l’est la « Sécurité Sociale » pour se soigner aux frais des autres, ne pourraient s’en prendre qu’à eux-mêmes si celui-ci disparaissait brusquement avec ses promesses de paradis terrestre. La deuxième réponse est que la transition entre la servitude et la liberté –car c’est bien de cela qu’il s’agit- n’est pas spécifique à mon présent propos : elle concerne toutes les activités de l’Etat, de la production de chaussures à la production de monnaie. Le désengagement de l’Etat laisse toujours place au chaos qu’il a maintenu par la force et masqué par l’intensité de sa propagande. Il est toujours douloureux pour ceux qui vivaient au chaud sous son aile, en comptant sur la générosité des victimes. La sécurité factice entretenue à coups de trique par les hommes de l’Etat peut à tout moment disparaître, ce qu’elle finit toujours par faire le jour où les caisses sont bel et bien vides. On ne saurait s’en étonner quand on a compris que ceux qu’on appelle ordinairement des « responsables » sont en fait structurellement irresponsables. On ne peut mettre en avant les difficultés et même les dégâts éventuels occasionnés par la transition pour maintenir le statu-quo.

La véritable sécurité ne peut provenir que de la liberté d’assurance, fondée sur le contrat volontaire entre individus libres et responsables. Tant que l’homme sera l’homme, aucune contorsion de langage, aucun appel aux sentiments, aucune construction sociale n’y pourront rien changer.

Ils se sucrent!

Dans la grande légende des subventions agricoles, je crois que celles accordées au sucre en Europe doivent faire date. La PAC est la première politique commune européenne, ou plûtot le premier guichet de subventions, dans une optique de progrès et de solidarité bien sûr…
Aujourd’hui le prix du sucre raffiné sur le marché mondial est inférieur à 233 dollars la tonne : alors combien est payé la tonne de sucre raffiné en Europe Messieurs, Mesdames? 300 dollars? Pas assez! 400 dollars? Toujours plus… Pas 500 quand même (déjà le double du prix)… Et bien non la réponse est de seulement 632 dollars!
Et oui incroyable mais vrai! Et les exportations sont subventionnées pour 2.4 millions de tonnes… Soit 1 petit milliard de dollars de subventions pour exporter des marchandises qui ne valent pas plus de 550 millions : un bon calcul économique. (Bon c’est pour l’emploi bien sûr mais je me demande si on aurait pas pu en créer d’autres avec ce milliard libéré et réinvesti dans d’autres secteurs, sans parler de la baisse du prix du sucre : enfin ils savent ce qu’ils font l’UE…).

Malheureusement L’UE a été condamné à l’OMC (à bon c’est une pratique déloyale?), mais l’UE a fait appel : ouf! Néanmoins une réforme est à l’étude mais elle divise : le prix de la tonne raffinée baisserait de 632 dollars à 421 dollars à peine : soit même pas le double du prix mondial : une catastrophe! Et les exportations subventionnées passeraient de 2.4 millions de tonnes à 0.4 seulement…

« Oh rage, Oh désespoir… »

Comme quoi l’abus de sucre n’est pas dangereux que pour votre santé!

Veille du « développement durable »

Entendu aujourd’hui sur BFM (l’émission « Business Expression » a lieu du lundi au jeudi, diffusée en direct de 10h à 12h et rediffusée entre 14h et 16h).

Le cabinet de « conseil stratégique en développement durable » BeCitizen fait un C.A. de 2,5 millions d’euros par an (voir l’article « La régulation ou le chaos »). Son patron, Maximilien Rouer, est membre du Conseil National du Développement Durable et conseiller à l’ONU au sein de je-ne-sais-plus quelle instanceÂ…

Le « développement durable » est décidément un « vaste et fabuleux chantier » !

Monopole public

Pour tous les libéraux en manque d’idée pour Noël, Liberté Chérie a le cadeau parfait: Monopole public!
Avec ce jeu, faites découvrir à vos enfants la dure réalité qui les attend, faites partager à vos proches fonctionnaires les joies de travailler dans le privé, et aidez une association libérale par la même occasion!

Les pompiers pyromanes

L’une des grandes caractéristiques des hommes de l’Etat, c’est de prétendre éteindre un feu en en allumant un autre: ils mettent dans la rue des étudiants, et demain ils prétendront vouloir leur trouver des logements, ils augmentent les taxes sur les cigarettes et ensuite subventionnent les vendeurs de tabac… Dernier exemple en date: Borloo veut « encourager les emplois à domicile« . Borloo veut donc créer 500.000 emplois, avec l’aide des structures publiques, des associations, d’employeurs privés (oh ?). Ce seront des « services à la personne« , ce qui doit avoir une définition administrative sans avoir de sens réel, mais bon ça fait mieux sur la plaquette que « petits boulots indispensables »: jardinage, assistance informatique, assistance aux personnes âgées, soutien scolaire…

Tous ces boulots sont atrocement taxés et non rentables lorsque pratiqués dans le cadre légal: paperasses pour déclarer une entreprise ou une activité, déclaration fiscale, cotisations URSSAF basées sur le salaire etc. Vous n’êtes évidemment pas à l’abri d’erreurs de la part des administrations, qui vous prélèvent de sommes aléatoires, remboursées des mois après, de contrôleurs tâtillons, sans compter les aléas de l’activité. Moralité au bout de quelques temps votre activité devient à moitié au noir (cas fréquent du débroussaillage/jardinage: équipes de 10 personnes, 3 salariés, 7 au noir). L’assistance informatique à 40 euros de l’heure (soit 13 euros net pour l’entrepreneur) est complètement surclassée par les étudiants débrouillards qui vous réinstalleront Windows pendant leur temps libre. Les baby-sitters ? Vous en connaissez une après 18h qui paye des cotisations sociales vous ??

Bref, après avoir tué tous ces emplois, Borloo voudrait déverser une manne financière, s’imaginant qu’il va « créer » des emplois. L’argent se perdra dans divers méandres, enrichissant (de manière tout à fait légale bien entendu) des fonctionnaires, engraissant des observateurs, des conseillers. Il faudra ensuite justifier la dépense en produisant quelques rapports, et éventuellement trouver un exemple de création d’emploi pour France 2 (un sujet pour le 20h ?). Rien que du très classique. Mais pourquoi ne pas proposer à tous les salariés et entrepreneurs de France de choisir eux-mêmes leur couverture maladie, leur organisme de retraite etc ? (la réponse est simple: c’est un magot de plusieurs centaines de milliards d’euros)

Dans un registre légèrement différent, un rapport s’indigne de la réglementation de certaines professions: nécessité d’avoir certains diplômes pour exercer, numerus clausus, licences…
Je vois déjà venir les objections: mais pour les professions médicales ? Avec des assurances privées, vous appellerez votre assurance avant de consulter pour être certain d’être bien remboursé (comme aujourd’hui vous préférez peut-être certains garages « conventionnés » pour votre voiture!). Et les charlatans n’exerceront pas longtemps… Mais quid des coiffeurs ? Faut-il être diplômé d’un bac pro pour pouvoir tenir un salon ? (réponse facile: non il faut être avocat fiscaliste, comme pour toute activité déclarée…). Faut-il un BTS d’opticien pour gérer un magasin d’optique ? Non, certainement pas. Il faut du talent, de la volonté, de l’opiniâtreté. Il y a aussi les assistantes maternelles: il leur faut des agréments distribués par la DDASS (direction départementale des affaires sanitaires et sociales), soumis à renouvellement périodiques… Et dans certains métiers les numerus clausus servent uniquement à restreindre l’entrée de concurrents, et à gonfler artificiellement les prix…

Le rapport préconise donc de desserrer l’étau réglementaire pour un grand nombre de professions. L’Etat met le feu, et tente de réduire les dégâts. Trop souvent hélas les hommes de l’Etat allument ce qu’ils croient être des contre-feux, alors qu’ils provoquent en fait de nouveaux désastres.

Chronique de l’inversion morale

Voilà comment Roger et moi est présenté dans 20 Minutes:

Le premier film de Michael Moore, qui dénonce les crimes impunis du capitalisme roi dans sa bonne ville de Flint. Attention, ça décape!

Il a même droit à la photo centrale de la page « sélection TV ». Dans la même rubrique, il y a le résumé d’un film à propos d’autres crimes impunis (et bien réels ceux-là) : La déchirure. Mais Michael Moore et les crimes du capitalisme, c’est tellement plus actuel…

Droit à

Logiquement, quand un groupe dispose d’un pouvoir de nuisance important et est lui-même bien protégé des turbulences qu’il peut provoquer, il finit par s’organiser politiquement et en tire des avantages impossibles à conquérir autrement: subventions, marché protégé, avantages « sociaux »…
Les routiers possédaient ce pouvoir il y a encore quelques années: ils pouvaient bloquer impunément les routes de France, et négocier quelques baisses de taxes, des miettes comparées aux avantages des fonctionnaires. Mais cette fois-ci le gouverment a menacé de retirer les permis de conduire (qu’il distribue…) et les routiers n’ont pas osé le défier. On aimerait que la même sévérité soit de mise lors de la prochaine grève de la RATP ou de la SNCF…

Mise à jour: voir l’article sur le même sujet d’Axlman

homophobie

Le gouvernement a fait semblant de vouloir une loi contre l’homophobie. Enfin, « semblant »… les socialistes de droite sont prêts à se coucher devant n’importe quel groupe de pression. Encore une fois, faut-il le répéter, l’agression doit se définir de manière objective et minimaliste. C’est l’agression des droits de propriété, et donc de l’intégrité des personnes physiques et de leurs propriétés. Si nous étendons la notion de délit ou de crime à l’opinion exprimée, homophobe ou sexiste, nous entrons dans un régime politique fasciste, dont une des caractéristiques est de dire obligatoirement le contraire de ce qu’on pense (si ce qu’on pense n’est pas la « vérité » officielle)

Pourquoi les chantres du politiquement correct veulent-ils interdire l’expression de la pensée « déviante », non « conforme » ? Parce qu’ils s’imaginent que toute expression d’une opinion peut avoir des conséquences politiques. Et ce n’est pas si mal vu dans un pays où on fait des lois à la demande comme on produit du Camembert.

Les représentants auto-proclamés des « gays, lesbiennes et autres « trans » » veulent une loi sur l’homophobie. Il ne suffit donc pas qu’une agression soit délictueuse ou criminelle, il faut en plus qu’elle le soit en fonction de l' »identité » de la prétendue victime. Et alors la sanction sera aggravée.

Et pourquoi l' »identité » homosexuelle devrait-elle être davantage protégée que celle de Théo Van Gogh ? je me le demande bien. Pourquoi les juifs, les arabes, les homosexuels, les femmes, bénéficieraient-ils d’une loi d’exception et pas ceux qui osent dire que l’islamisme est un fascisme qui nous envahit (comme Théo van Gogh en a fait la triste expérience) ? Je me le demande bien.

Sur le fond du problème je me permets de donner mon avis. Les politiciens courtisent les minorités qui crient à la discrimination. C’est tellement évident: il est mal de discriminer, n’est-ce pas ? Pourtant, moi je discrimine tous les jours. Comme tout le monde. Il y a de bonnes et de mauvaises raisons de le faire. Chacun discriminera sur la base de ce qu’il connaît d’un individu. Il peut se tromper mais il serait ridicule et totalitaire de penser que les hommes de l’Etat doivent nous dicter de quelle manière il faut ou ne faut pas discriminer les individus avec lesquels nous sommes en relation. Encore une fois, les hommes de l’état ne sont pas omniscients. Et lorsqu’ils s’appuient sur une minorité organisée et dangereuse politiquement pour étouffer la liberté d’expression nous avons tout lieu de penser que nous nous dirigeons vers une tyrannie des minorités.

Dans une société libre chacun peut dire ce qu’il pense et se mettre en relation contractuelle avec qui il veut (1). Dans une société politisée comme la nôtre on force les gens à financer et à dire, contre leur gré, ce qu’ils ne veulent pas et ce qu’ils ne pensent pas.

Mais chut ! Il ne faut pas le dire.

(1) je précise, s’il en est besoin, qu’une société libre est toujours plus « policée » qu’une société politisée. « Policée » au sens où les comportements se règlent en fonction du principe de coopération (nécessaire pour vivre et établir des relations avec les autres). La politesse, le respect de certaines formes non-violentes de relation avec les autres, ne sont pas des produits étatiques mais résultent d’un apprentissage de la vie sociale fondée sur la coopération (pour une étude sociologique de l’émergence de ce genre de règles, voir Hayek (« Droit,législation et liberté » ; « la présomption fatale ») et bien entendu, Axelrod (« Comment réussir dans un monde d’égoïstes »)

Mise au point épistémologique

J’appelle ici « Ã©noncé vrai » un énoncé correspondant aux faits qu’il décrit (1).

En un sens, tout énoncé vrai est relatif, puisqu’il faut bien qu’il s’applique à certaines entités particulières à l’exclusion des autres. Par exemple, si je dis: « toutes les pommes sont des fruits », j’énonce ici une vérité relative aux pommes. Cet énoncé n’en est pas moins absolument vrai. Certaines personnes prétendent qu’il y a là une contradiction: selon elles, un énoncé relatif à certains objets particuliers ne pourrait pas être absolument vrai, sous prétexte qu’il ne s’appliquerait pas à « tous les cas ». Cette critique est complètement absurde. Si l’énoncé ne s’applique qu’aux pommes, et non aux salades et aux cyclotrons, il n’en est pas moins vrai dans tous les cas auxquels il s’intéresse: dans « tous les cas », une pomme est un fruit, ce qui veut dire: dans tous les cas où nous sommes en présence d’une pomme, nous sommes en présence d’un fruit.

Si je dis qu’il est absolument vrai que « la conscience existe », il est déplacé de me critiquer en arguant du fait que dans certaines parties de l’univers, il n’y a pas de conscience. L’énoncé « la conscience existe » ne signifie pas: « la conscience existe partout« . De même, certains avancent que la conscience n’a pas existé de tous temps et disparaitra peut-être à l’avenir. Là encore, cette critique est déplacée. Quand je dis: « la conscience existe », j’emploie le présent, non le passé ou le futur. La conscience existe maintenant, voilà tout. Et ceci est absolument vrai.

Bref, les critiques de l’idée de vérité absolue se fondent toujours sur des extrapolations arbitraires des énoncés absolument vrais qu’on leur soumet, et ce sont ces extrapolations et elles-seules, qui sont éventuellement fausses.

Les énoncés absolument vrais ont un objet plus ou moins vaste. Par exemple, l’axiome de la conscience qui énonce que « la conscience existe » ne concerne peut-être que les hommes, ou peut-être même que moi -et vous qui me lisez. Elle ne concerne peut-être ni le futur, ni même le passé. En revanche, l’axiome de l’existence qui énonce que « l’existence existe » est beaucoup plus large: il concerne tous les lieux, toutes les entités, toutes les périodes possibles. Mais ces axiomes sont tous deux absolument vrais.

Est absolument vrai également l’énoncé selon lequel « tout individu qui ouvre la bouche pour nier sa propre existence est en train de se contredire », puisque pour ouvrir la bouche, il faut obligatoirement exister (en d’autres termes, « l’individu » et la « bouche » sont des catégories d’existants). Inutile de répliquer que sur Mars cet énoncé ne s’applique pas. Il s’y applique parfaitement pourvu que quelqu’un y ouvre la bouche pour dire quelque chose. L’énoncé ne dit rien d’autre que ce qu’il dit. Il ne parle pas du cas où il n’y a personne, et ce cas n’invalide pas l’énoncé.

Tout cela semble très simple, mais beaucoup de gens sont pourtant incapables de le comprendre. Vous leur dites: un cheval marche à quatre pattes, ils vous répondent: « Faux. Dans ‘le cas de l’homme’, cet énoncé ne s’applique pas ! ». Mais justement, personne ne prétend que cet énoncé s’applique à l’homme, et cette réponse est donc complètement saugrenue. Autant chercher à prouver que 2+2 ne font pas 4 sous prétexte que 3+5 font 8.

Quel rapport, me direz-vous, avec la liberté ? Tout simplement, que si vous voulez éviter de vous laisser embrigader par n’importe quelle doctrine totalitaire, il n’y a qu’un seul moyen: acquérir un bagage épistémologique correct. Le point d’attaque de toute doctrine totalitaire est toujours une tentative de destruction de l’épistémologie réaliste. Elle vise toujours a empêcher les individus de former les concepts nécessaires à la contestation.

Si par exemple, vous vivez dans un monde où la plupart des gens pensent qu’il n’y a pas de vérité absolue, alors vous êtes en danger. Pour bien comprendre pouquoi, imaginez-vous devant un tribunal sur le point de vous condamner pour un crime que vous n’avez pas commis. A chacun de vos arguments, le juge vous répondra: « Il n’y a pas de vérité absolue. Ce que vous dites n’est donc qu’une hypothèse. Il se pourrait que ce ne soit pas vrai et vous n’avez donc rien prouvé. Argument suivant. »

Par exemple, vous pourriez bien soutenir que, n’étant pas sur les lieux du crime au moment des faits, vous ne pouvez pas les avoir commis.

Vous: « Il aurait fallu que je sois là où je n’étais pas. Ce n’est pas logique. »
Le Juge: « Que vient faire la logique là-dedans ? D’abord, la logique de qui ? »
Vous: « Celle de tout le monde. Et notamment l’axiome de non contradiction. »
Le juge: « Mais, cher monsieur, les axiomes sont arbitraires. Il n’y a pas lieu de prendre au sérieux l’axiome de non contradiction. Prouvez-moi donc sa validité et on en reparle. »

A la fin de l’audience, la conclusion du juge serait celle-ci: « Dans tout ce que vous avez dit, je n’aperçois pas la moindre évidence qui pourrait nous faire changer d’avis sur votre cas. Accusé, vous êtes donc condamné ».

Vous pourriez bien arguer que la charge de la preuve appartient à celui qui affirme, mais au nom de quoi donc ? Sans vérité absolue, cette proposition serait tout simplement arbitraire.

Cette histoire n’est là que pour vous faire prendre conscience du danger du relativisme épistémologique. Le relativisme est le plus sûr moyen de tuer dans l’oeuf toute forme de contestation idéologique, toute formalisatoin intellectuelle d’opposition au pouvoir politique, et donc toute opposition concrète et physique au pouvoir.

Logique, conscience et existence.

Les axiomes de la logique disent qu’une chose est elle-même et qu’une contradiction est toujours, infailliblement, le signe d’une erreur.

Les axiomes de la logique sont à la fois empiriquement testés et irréfutables. En effet, notre expérience quotidienne nous les confirme sans arrêt et on ne peut concevoir de cas où ils seraient faux. Par conséquent, les axiomes de la logique sont les connaissances les plus certaines que nous puissions avoir. Absolument toutes les connaissances que nous pouvons acquérir les présupposent vraies, de sorte que tout discours qui prétend remettre en question leur validité se contredit lui-même: il nie les conditions mêmes qui le rendent possible.

Ainsi, avancer que les « théorèmes de Gödel » réfutent les axiomes de la logique, ce n’est pas seulement faire montre de pédanterie doublée d’ignorance. C’est surtout affirmer que les conditions qui rendent possible la démonstration elle-même ne sont pas réunies, par conséquent c’est prétendre que les théorèmes de Gödel ne sont pas démontrés. La même chose vaut pour la prétendue remise en cause des axiomes de la logique par « la mécanique quantique »: si les axiomes de la logique ne sont pas valables, alors les assertions concernant la mécanique quantique elle-même sont dénuées de signification. Ce qui invalide évidemment toute tentative de l’invoquer pour prouver quoique ce soit.

En dépit de leur simplicité et de leur caractère indiscutablement vrai, ces axiomes sont critiqués avec rage par nombre de personnes qui affirment que la logique « n’entretient aucune relation nécessaire avec la réalité ». Ce mode de pensée est pourtant trivialement auto-réfutant: en effet, si les axiomes de la logique ne sont pas indiscutablement vrais, on se demande bien le sens que peut avoir cette phrase, car d’après sa propre affirmation, la « logique » n’est pas nécessairement la « logique », une « relation » n’est pas forcément une « relation », la « réalité » peut fort bien ne pas être la « réalité ».

Au lieu de rejeter cette escroquerie intellectuelle, la plupart des gens l’acceptent et s’y cramponnent avec force, admettant ainsi qu’ils la tiennent pour indubitablement vraie… ce qui est contradictoire ! Ces gens voudraient remplacer la connaissance certaine d’axiomes indubitablement vrais, par l’épistémologie de « l’empirisme » et du « pragmatisme », y compris dans les cas où elle ne peut pas s’appliquer (les sciences humaines). Ils voudraient qu’on déduise des vérités « relatives » de l’observation de corrélations entre des phénomènes sociaux. Par exemple, certains libéraux voudraient « prouver », grâce à la corrélation entre les libertés individuelles aux Etats-Unis et le niveau de vie dans ce même pays, que les normes libérales sont les meilleures. A ceux-là, n’importe quel totalitaire pourra clouer le bec en rétorquant: « Sophisme ! Corrélation n’est pas causalité ». Ou encore: « Variables parasites non contrôlées, impossibilité de conclure quant à la variable étudiée ! ». Et il aura bien raison. Ces libéraux-là ne font qu’offrir aux totalitaires le bâton pour se faire battre en acceptant tacitement de discuter sur la base des fausses normes imposées par eux (plus exacement importées sans justification des sciences de la nature).

La recette à suivre contre la destruction de la pensée humaine est donc simple:

– Si quelqu’un affirme qu’ « il n’y a pas de vérité absolue », demandez-lui si cette phrase est une vérité absolue. Si ce n’est pas le cas, alors ce n’est qu’une hypothèse non prouvée dont rien ne s’ensuit. Pourquoi faudrait-il donc s’en soucier ?
– Si quelqu’un affirme qu’ « on ne peut pas connaître la réalité », demandez-lui si cette phrase décrit la réalité, et si oui, comment donc il connaît cette réalité-là. Et si elle ne décrit pas la réalité, c’est donc qu’elle ne décrit rien et qu’elle est vide de sens.
– Si quelqu’un vous dit que « les sens ne nous renseignent pas sur la réalité », hurlez-lui dans l’oreille: « COMMENT ? » de façon à le rendre sourd. Et s’il se plaint, demandez-lui comment il sait que vous avez hurlé.
– Si quelqu’un vous dit « je sais que je ne sais rien », répondez-lui: « alors ferme ta gueule ». (Désolé, ça m’a échappé. Vous trouverez la bonne réponse tout(e) seul(e)!).

Il ne peut y avoir de compromis sur ces sujets si l’on veut défendre la vérité, condition nécessaire à la possibilité même de la liberté. (2) (1) La phrase d’origine était « J’appelle ici « vérité » un énoncé correspondant aux faits qu’il décrit ». Toutefois, Marc Grunert m’a fait remarquer que c’était une façon inccorrecte de s’exprimer. En effet, la « vérité » est une propriété -éventuelle- d’un énoncé, et non l’énoncé lui-même. Le lecteur me pardonnera, j’espère, cette imprécision.

(2) En savoir plus:
La dichotomie anlytique-synthétique, par L. Peikoff