60 ans (I)

Comme si elle voulait fêter seule – puisque personne de politique ou de médiatique n’en a parlé jusqu’à présent -, le soixantième anniversaire des ordonnances d’octobre 1945 prises par un gouvernement provisoire hors cadre constitutionnel, jamais soumises à vote des citoyens depuis lors et instituant l’organisation de la sécurité sociale obligatoire que nous subissons encore à ce jour, la Cour des comptes vient de rendre public son « rapport annuel au Parlement sur la sécurité sociale ».
Ce rapport est le onzième que la Cour adresse au Parlement en application de l’article 13 de la loi du 25 juillet 1994. Il se situe dans le cadre des compétences très étendues confiées à la Juridiction dans le domaine du contrôle de la sécurité sociale.

Non seulement la Cour fête seule l’anniversaire de l’organisation, les médiatiques et politiques préférant apparemment fêter celui de la jumelle qu’est l’ONU, mais encore elle lui fait sa fête, peut-on dire, tant est édifiant une fois de plus le rapport disponible sur http://www.ccomptes.fr/FramePrinc/frame-rapports.htm et la
synthèse sur http://www.ccomptes.fr/Cour-des-comptes/publications/rapports/secu2005/synthese.pdf

Soixante après la création, la Cour s’astreint à expliquer que :
 » A la différence de lÂ’Etat, la sécurité sociale nÂ’a pas une organisation comptable centralisée. En particulier, il nÂ’existe pas l’équivalent de lÂ’agent comptable central du Trésor. Les « comptes de la sécurité sociale » ainsi dénommés par abus de langage ne sont pas des comptes au sens comptable du terme. Au mieux, ils désignent les comptes des branches et des régimes et opposent à lÂ’unité de lÂ’Etat lÂ’extrême diversité des organismes de sécurité sociale. »

Ce point est essentiel et il faudrait que chacun s’en souvienne.

Et elle n’hésite pas à faire part de la constatation que :
 » Malgré les progrès rendus possibles par les réformes comptables qui ont suivi la mise en oeuvre du principe des droits constatés dans les organismes de sécurité sociale [en 1994 !], lÂ’enquête réalisée auprès des agents comptables des caisses nationales pour le présent rapport a montré que les principes comptables n’étaient pas toujours correctement appliqués. »

En passant, je me permets d’attirer votre attention sur la litote élégante du scribe.

Cela l’amène à la conclusion intermédiaire suivante :
 » Les travaux du groupe « lisibilité des comptes » menés au sein du haut conseil ont montré que la présentation des états financiers de lÂ’ensemble des organismes de sécurité sociale, pourtant normalisée par le plan comptable unique, restait très hétérogène et que le contenu des annexes ne comportait toujours pas les informations utiles à la compréhension des comptes. »

Vivent les litotes !

Que la présentation des états financiers du Groupe Total, par exemple, s’avère être simplement hétérogène et que le contenu des annexes ne comporte pas les informations utiles à la compréhension des comptes, vous verrez un double phénomène se produire immédiatement:
– la chute du prix de l’action Total dans les bourses où elle est cotée, et
– en France, les hommes de la sécurité sociale en particulier « demander des comptes » à Total.

Tant mieux pour l’actionnaire de Total, l’anticipation d’un tel phénomène par les dirigeants lui évitera de le voir se réaliser, vive le capitalisme !

Tant pis pour l’assuré social dont les hommes de la sécurité sociale veulent le bonheur à sa place, l’obligent à verser des cotisations en conséquence et n’ont pas à se préoccuper de se former l’anticipation, c’est cela le socialo-communisme. Et cela à soi seul suggère comparativement pourquoi le socialo-communisme est impossible.

Une chose est certaine: en attendant la privatisation de la sécurité sociale s’il est optimiste ou sa faillite s’il est pessimiste, l’assujetti aux cotisations devrait se garder de s’encombrer l’esprit des chiffres de ces dernières années que lui jettent aux oreilles les médiatiques ou les politiques, ni a fortiori s’intéresser aux prétendues comparaisons internationales.

Quant aux chiffres antérieurs, ils méritent une seule chose : le mépris.

P.S. On pourra se reporter au post du 22 septembre de http://fr.news.yahoo.com/050922/202/4lig3.html lui aussi édifiant.

Interventionnisme

Cette semaine deux nouveaux crimes de l’Etat français:
1/ une nouvelle taxe, sur les billets d’avions. Vous ne pouviez déjà plus prendre votre voiture pour partir en vacances, vous ne pourrez bientôt plus partir en avion non plus. Et ensuite le ministre de la cohésion sociale viendra vous expliquer qu’il est inadmissible que x% des Français ne partent pas lors de leurs congés (mais il a rien compris, c’est pour veiller grand-mère qu’ils restent!)
Notez l’absurde ironie du motif de la taxe: l’aide au développement. Quelle meilleure aide au développement que d’aller passer des vacances dans un pays lointain ? Quelle meilleure aide au développement que de commercer avec ces pays ? Les premières victimes seront comme d’habitude ceux que l’on prétend aider.

2/ une menace envers les compagnies pétrolières. L’Etat est coutumier du fait: il y a quelques mois c’étaient les chaînes de supermarchés qui en faisaient les frais, avec un discours simple: « soit vous baissez les prix, soit on vous colle une loi ». La menace est suffisamment crédible de la part d’un Etat sans limite aucune, et les compagnies ont obtempéré.
Notez là aussi que si le prix de l’essence flirte (et même dépasse) les 1.52euros/litre, c’est d’abord et avant tout du fait des taxes monstrueuses (70% du prix de l’essence) que l’Etat prélève. Pour faire baisser le prix de l’essence rien de plus simple donc… sans avoir à menacer qui que ce soit: il suffit de baisser les taxes.

Amérique, je te hais !

Entendu sur une station de radio grand-public :

Ca se passe dans le pays le plus puissant au monde : les Américains, impuissants devant l’ouragan Katrina (…) Quelques 350 (?) soldats rapatriés d’urgence d’Irak sont entrés fusils sur l’épaule dans la Nouvelle Orléans (…)

Autrement dit, pour ceux qui n’auraient pas compris le message sous-jascent à cette annonce :

le pays le plus puissant au monde, les Etats-Unis, est incapable de faire face à une catastrophe de l’ampleur de celle provoquée par l’ouragan Katrina. Le pétrole étant plus important que la vie de ses citoyens, il a préféré ne faire rapatrier quelques centaines de soldats stationnés d’Irak pour venir en aide aux victimes de l’ouragan, plutôt que la totalité de ses troupes.

Mesurettes

Il y a quelques temps, en lisant l’inénarrable inégalités.org, j’ai découvert que je suis riche! En tant que tel, je n’ai qu’un droit, celui de fermer ma gueule, de payer, de payer, et encore de payer! (1). Et le discours de rentrée de Villepin colle parfaitement à ce que j’anticipais….

« Succès » du contrat nouvelle embauche

Domininique de Villepin a annoncé que « 30.000 contrats nouvelle embauche environ ont été conclus en un mois ». Il s’agit du premier bilan de ce nouveau contrat, mis en route depuis le 4 août, qui s’adresse aux 2,5 millions d’entreprises employant jusqu’à vingt salariés, et permet de licencier pendant deux ans un salarié, par simple lettre recommandée avec accusé de réception. Le Premier ministre a ajouté jeudi qu’il faudra « s’assurer que les titulaires ne rencontreront pas de difficulté en matière d’accès au logement ou aux services bancaires ».

Une bonne idée le CNE, mais il faudrait que ce soit le régime général et pas particulier… toutes les entreprises devraient pouvoir licencier un salarié sans motif. Oui, sans motif, à moins de l’avoir spécifié dans le contrat. Liberté de contracter = liberté de s’engager selon les modalités définies librement, ce qui n’est évidemment pas le cas ici.
Evidemment les pauvres gars qui signeront de tels contrats risquent fort de ne pas trouver de logement ou de ne pas pouvoir prendre de crédit… et il va donc falloir contraindre (et comment ?) les banques et/ou les propriétaires à prendre des risques qu’ils n’ont pas envie de prendre, ce qui aura forcément un coût, qui sera reporté sur d’autres…

Écoute des partenaires sociaux

« La France est le seul pays au monde où on nous promet un million de manifestants dans la rue à chaque rentrée », a noté dans son intervention Domininique de Villepin , ajoutant : « Si on a le sentiment de pas être entendu, c’est justifié, mais je vous promets que nous sommes parfaitement à l’écoute. Dans le dialogue continu que j’ai avec les partenaires sociaux, j’ai le sentiment que le message passe, et qu’il va passer de mieux en mieux », a ajouté le Premier ministre, alors que les syndicats lui ont reproché de ne pas tenir compte dans ses annonces de ses consultations.

Moi j’ai jamais eu le sentiment d’être entendu mais je n’ai jamais manifesté (ah si, une fois: la Marche pour le Capitalisme!)… mais puisque j’apprends que c’est justifié, je devrais m’y mettre! Je vais bloquer une entrée du métro, envahir les voies du RER, foutre le souk dans les rues et emmerder le monde!

Une prime de 1.000 euros de reprise d’emploi pour tous les minima sociaux

Dominique de Villepin a annoncé que la prime de 1.000 euros destinée à favoriser la reprise d’activité des chômeurs longue durée serait étendue à « tous » les bénéficiaires de minima sociaux et complétée par un « forfait mensuel de 150 euros sur un an ». Soulignant sa volonté de « revaloriser les mécanismes d’incitation financière à la reprise d’activité », le Premier ministre a rappelé que cette prime initiale était destinée à « financer les dépenses supplémentaires liées à la reprise du travail ».

Super! A travail égal, celui qui bosse depuis toujours sera payé 150 euros de moins, et il n’aura pas eu la prime de 1000 euros… c’est ça, l’égalité à la française!
Combien d’entreprises ou assoces bidons vont se monter et n’employer que des ex-RMIstes, juste le temps de toucher les primes ?

Une prime de l’emploi mensualisée

Dominique de Villepin a annoncé que la prime pour l’emploi (PPE) allait être mensualisée et que l’effort supplémentaire pour l’Etat serait d’un milliard d’euros sur deux ans (2006 et 2007). Le Premier ministre a indiqué, lors de sa conférence de presse mensuelle, vouloir faire de cette prime « un véritable complément de rémunération pour les bas revenus ». « Ce complément de rémunération sera versé chaque mois pour inciter à une reprise immédiate d’emploi », a-t-il annoncé. Avec ce nouveau dispositif, M. de Villepin a évalué l’augmentation de revenus à 800 euros sur deux ans (2006 et 2007) au niveau du Smic, « au lieu d’un peu plus de 500 » actuellement, soit une « augmentation de 50% ».

Super, encore l’égalité à la française! Pourquoi se casser le cul à gagner plus puisqu’être payé au SMIC + prime + gain en termes d’imposition = gagner autant ? De toute façon étant donné les augmentations annuelles du SMIC (environ 5%/an) beaucoup se font rattraper…

La privatisation des autoroutes pour lÂ’investissement public

Le Premier ministre a annoncé l’affectation « pour partie » du produit de la privatisation des sociétés d’autoroute à l’investissement public. « Pour préparer l’avenir, il faut de l’investissement », a-t-il déclaré. Il a indiqué que l’agence de financement des infrastructures de transport recevrait une dotation exceptionnelle de 4 milliards d’euros issue de la privatisation et bénéficierait de deux recettes supplémentaires: la taxe d’aménagement du territoire et une partie du produit des amendes radar.

Bravo M. Villepin, pour préparer l’avenir il faut investir! He bien dans ce cas rendez-nous l’argent et nous le ferons nous-mêmes! Quoi ? Vous ne nous faites pas confiance ? Si vous pensez que la France a besoin d’autoroutes laissez des entreprises privées les construire! Laissez-les exploiter! Et si aucune ne veut en faire c’est peut-être qu’il n’y en a pas besoin, ou qu’il y a des besoins plus urgents aux yeux des investisseurs, qui eux guettent les consommateurs, c’est-à-dire nous tous!

Prix du fioul : une aide de 75 euros pour les ménages modestes

Les « millions » de ménages les plus modestes qui se chauffent au fioul bénéficieront d’un chèque du Trésor Public de 75 euros, a annoncé jeudi le Premier ministre. « Je sais que certains de nos compatriotes subissent de plein fouet la hausse du prix du fioul domestique et de l’essence, sans pouvoir ajuster immédiatement leur consommation », a-t-il déclaré. « Je pense d’abord aux Français les plus modestes qui se chauffent au fioul : pour eux, je dégagerai une aide à la cuve de 75 euros sous forme de chèque du Trésor Public, sur présentation à leur trésorerie de leur avis de non imposition et de leur facture de chauffage. Cette mesure concerne plusieurs millions de ménages propriétaires ou locataires », a-t-il souligné.

Plusieurs millions dont je ne ferai de toute façon pas partie… allez hop, un cadeau comme ça, 75 euros * 5 millions de foyers (on va faire large) = 375 millions d’euros. Une fortune pour un individu, mais absolument RIEN au regard des 50 milliards d’euros collectés en taxe sur les produits pétroliers! Il se moque du monde…

Prix de lÂ’essence : lutter contre la hausse

Dominique de Villepin a annoncé une série de mesures visant à contrer les effets de la flambée des prix de l’essence, dont l’accroissement du crédit d’impôt pour les voitures propres, ou les changements de mode de calcul du coût de la carte grise. « Le crédit d’impôt voiture propre augmentera de 1.525 à 2.000 euros » a déclaré le Premier ministre. Il a également annoncé qu' »Ã  compter du 1er janvier le coût de la carte grise sera uniquement fonction du caractère polluant ou non des véhicules : pour 8% des véhicules, cela représentera un doublement du montant de la carte grise. Pour les autres véhicules, cette mesure sera neutre ». Le Premier ministre veut également que la France anticipe à 2008 l’incorporation de 5,75% de biocarburants dans les carburants en France, contre 2010 selon le texte d’une directive européenne.

Crédit d’impôts pour quelques véhicules équipés au GPL, et pour le reste rien, nada, que dalle… ah si, plus d’impôts pour les sales riches, avec leurs véhicules polluants. A moins que ce ne soit à l’encontre des familles nombreuses et désargentées qui achètent des diesel d’occasion, ou des campagnards avec des 4×4 indispensables…

Pas de baisse de la vitesse sur autoroutes

Dominique de Villepin a rejeté jeudi la proposition du ministre des Transports, Dominique Perben, d’une baisse à 115 km/h de la vitesse sur autoroute, mais il a recommandé aux automobilistes français de lever le pied afin de favoriser les économies de carburant. « Des propositions de baisse réglementée des vitesses sur route et autoroute ont fait l’objet d’études: je ne les ai pas retenues car les Français n’ont pas à supporter de manière autoritaire les conséquences de la hausse du prix du pétrole », a expliqué le Premier ministre lors de sa conférence de presse.

Trop impopulaire… ouf on y échappe jusqu’à la prochaine vague d’harmonisation européenne donc! Par contre quid de la TVA calculée sur le prix de l’essence… 20% de TVA sur 20% de hausse ça fait 25% de hausse finale… autoritaire ?

Réquisitions de terrains

Dominique de Villepin s’est déclaré jeudi « prêt à céder à la Ville de Paris la totalité des terrains des Batignolles », prévus pour les Jeux Olympiques, « Ã  condition » d' »y réaliser dans les 18 mois 2.000 logements intermédiaires et 1.000 logements étudiants ». Ces terrains devaient permettre de construire un village olympique dans le XVIIème arrondissement de Paris. Deux incendies dans des logements insalubres de la capitale ont fait 17 morts le 26 août et 7 morts le 29 août à Paris.

Dans le cadre de la bucarestisation de la capitale, de nouveaux logements seront construits! Bien sûr ils sont destinés aux pauvres et aux étudiants, les fonctionnaires et les potes de la République ont déjà les leurs. Les gens « normaux » comme moi passeront leur chemin. Et avec les 20% de « logements sociaux » obligatoires (loi SRU de Gayssot) dans toutes les villes, étant donné que certaines villes n’ont plus de zones constructibles (là où je réside notamment) l’offre va baisser pour les riches comme moi, et donc les loyer mécaniquement augmenter… (2)

Logement social

Quelque 50 millions d’euros seront dégagés pour mettre les centres d’hébergement et de réinsertion sociale « immédiatement aux normes de sécurité lorsque ce n’est pas encore le cas », selon le Premier ministre. L’Etat achètera également des « bâtiments collectifs inutilisés » pour les « transformer en résidences sociales » et créer ainsi 5.000 places en deux ans. Dominique de Villepin a aussi dévoilé une modification du régime actuel de la taxe foncière sur les terrains non bâtis et de la taxe locale d’équipement « pour inciter les maires à construire davantage de logements ». Il a également demandé au ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, de « réunir dès la semaine prochaine » l’ensemble des acteurs du monde du logement pour « Ã©tablir un nouveau pacte national pour le logement ».

Tiens donc! Des immeubles appartenant à l’Etat ou à des organismes para-étatiques ne seraient pas aux normes! Et l’Etat va encore acheter des bâtiments ? Quand je pense que je lisais cet été dans Le Point que l’Etat ignore le patrimoine immobilier qu’il possède… mais qu’à cela ne tienne, quand il y a un problème c’est toujours un manque de moyens donc à tout problème il faut consacrer plus de ressources (c’est à dire l’argent des autres)!
Et Villepin va continuer dans la logique de la loi « SRU » de Gayssot, en poussant à la construction de logements « sociaux »… quel gouvernement « ultra-libéral »! Je me réjouis de telles décisions!

Aides au logement

L’aide personnalisée au logement (APL), qui n’avait pas été revalorisée l’année dernière, est revalorisée « Ã  hauteur de 1,8% » dès ce jeudi. Par ailleurs, pour « lutter contre les évolutions spéculatives de l’immobilier » et favoriser l’accès à la propriété, le prêt à taux zéro va être accessible à plus de ménages. Dominique de Villepin a prévu que « les ménages gagnant entre 4.000 et 7.000 euros par mois dans les zones urbaines où le prix du logement est le plus élevé, notamment à Paris » puissent bénéficier d’un crédit à taux zéro. Une formule de « prêt bancaire intergénérationnel », pour faciliter « l’accès au crédit des personnes âgées et l’acquisition de logements pour les jeunes qui s’installent », est également à l’étude.

Une usine à gaz intergénérationnelle en vue… et une intervention dans le domaine du crédit histoire de tordre encore un peu le cou au marché. Peut-être une mesure dont je profiterai un jour. Quand j’aurai gagné au Loto (sauf que je n’y joue pas, ça sert à engraisser l’Etat…).

Bref comme vous pouvez le constater florilège de saupoudrage, éventail de miettes… Pour le logement il n’y a rien d’autre à faire que de libérer le secteur, qu’il y ait enfin un vrai marché, de vrais prix, et pas des privilégiés d’un côté et des laissés pour compte de l’autre, avec les cochons de payeur au milieu, pour l’emploi il faut juste baisser les charges sociales, pour le pouvoir d’achat il suffit de baisser les impôts… Et quand on entend l’autre imbécile de Bayrou demander une taxe Tobin « sociale »… J’ai un programme à leur proposer à ces politiciens:
Рbaisse de moiti̩ de la TVA
– suppression totale des taxes étatiques sur l’essence
– suppression de l’impôt sur les sociétés
– suppression de toute imposition sur les revenus du patrimoine
– suppression de l’impôt sur le revenu actuel
– suppression de la CSG/CRDS
– remplacement par une flat tax à x% sur les revenus au-dessus de 10.000 euros net/an (pas de déductions, pas d’abattements, rien!), pour compenser disons… 75% de ce que rapportait les impôts supprimés (donc baisse massive des impôts).
Au bout d’un an, bilan en terme de déficits, d’emploi, etc. Et référendum sur la poursuite de l’expérience avec une question simple: « puisque le déficit de l’Etat a atteint des proportions gigantesques (mais moindres que celles prévues par les économistes grâce à la croissance de x%), voulez vous continuer l’expérience de baisse des impôts ou revenir à la situation antérieure ? »
Evidemment, dans le cas où une majorité demande de continuer l’Etat devra s’adapter, mais ce serait en douceur car avec moins de chômage et plus de recettes fiscales… 1C’est pourquoi je n’attends strictement rien de Villepin et de son « big bang fiscal », qui va d’après les médias se résumer à moins de tranches un peu moins élevées, en 2007 juste avant les présidentielles (quelle coïncidence!), surtout quand Chirac a promis 30% de baisse de l’impôt sur le revenu en 2002 et qu’on en a toujours pas vu la couleur!

2je connais déjà une personne qui vit seule pour 470 euros/mois dans un 4 pièces, nous vivons à deux dans 45m2 pour plus de 800 euros… et tout le monde sait qu’il y a des tas de logements type « Gaymard » dans Paris, distribués aux copains…

Ras le bol

Bientôt les autoroutes limitées à 110km/h… Un ministre ne saurait jamais être à court d’idées, surtout quand elles peuvent rapporter de l’argent à l’Etat. Il a donc émis l’idée que les autoroutes pourraient bientôt être limitées à 110km/h (source: tf1.fr):

« C’est un sujet de réflexion« , a déclaré Dominique Perben. « Roulez cool !« , a-t-il lancé à l’adresse des automobilistes, nombreux sur les routes du retour en ce dernier grand week-end de l’été, traditionnellement marqué par de nombreux accidents. « Si l’on réduit la vitesse de 15km/h, le prix du plein reste le même qu’avant la hausse » des prix du pétrole, a ajouté le ministre. La vitesse est limitée à 130 km/heure sur autoroute.

Admirez la logique défaillante de Perben, admirez sa réthorique débile, admirez le bonimenteur pris en flagrant délit! Cet homme est-il un imbécile ou nous prend-il tous pour des cons ? Je penche pour la seconde hypothèse: il prend ses concitoyens pour des débiles.
Reprenons donc son discours:
1/ « c’est un sujet de réflexion »
On sait ce qu’il advient des sujets de réflexion. Un ministre émet une « idée » et regarde comment elle est traitée médiatiquement. Si la réception est bonne, nul doute qu’elle sera ensuite appliquée. Si elle est impopulaire, pas grave, il suffira de « l’expérimenter » avant de la « généraliser » quelques années plus tard. En plus les raisons d’hier ne sauront que plus impératives donc il sera « citoyen », « Ã©colo » ou « solidaire » de le faire donc ceux qui seront contre seront d’horribles fascistes, voire pire… des libéraux!
2/ « roulez cool »
vous avez déjà croisé un cortège ministériel ? vous avez déjà été dépassé par un cortège ministériel ? Si vous n’en avez jamais fait l’expérience, souvenez vous des Zil sur la Place Rouge: on s’écarte quand Monsieur le Ministre passe! Je me souviens d’ailleurs du cas d’un pauvre type en scooter renversé en plein Paris par Gayssot, à l’époque… ministre des transports! Gayssot avait expliqué qu’il était en retard à un conseil des ministres (ou un truc dans le genre), bref que sa fonction l’autorisait à user du privilège de griller les feux, de rouler à 100 quand c’est limité à 50, si tant est qu’il le fasse dans les règles c’est-à-dire en mettant le gyrophare. Sauf que dans le trafic parisien, ça n’évite pas toujours l’accident… Qui se souvient aussi de Sarkozy, flashé à 200km/h ? L’incident avait fait couler peu d’encre, on s’en fout en France on sait très bien que nos gouvernants ont des privilèges qu’ils interdisent au peuple d’en bas.
3/ « Si l’on réduit la vitesse de 15km/h, le prix du plein reste le même qu’avant la hausse »
J’ai rarement entendu un sophisme d’une aussi rare et évidente connerie. J’en ai un autre à lui proposer: « si je laisse ma voiture au garage l’essence est gratuite »… ou alors « devenez ministre et l’essence sera gratuite » ?

Et bien sûr une telle mesure pour être appliquée nécessite des moyens:

Le ministre a désigné la vitesse comme une cause majeure d’accidents de la route. Il a indiqué qu’une centaine de nouveaux radars, fixes et mobiles, avaient été mis en service début juillet, portant à 820 le nombre de total de ces appareils utilisés pour détecter les excès de vitesse. Une nouvelle tranche de cinq cents appareils sera ultérieurement mise en place, a précisé Dominique Perben, réaffirmant « la détermination du gouvernement à faire respecter les limitations de vitesse ».

Puisque la mesure est inacceptable, elle sera appliquée par la force, bien évidemment! Et tant pis pour les récalcitrants: on les montrera du doigt, ce seront des « monstres de la route », des « assassins au volant » même s’ils n’ont jamais un accident contrairement au petit con qui après une soirée arrosée sur une départementale se tue lui et ses potes…
Pour plus d’infos sur les relations vitesse/sécurité, lire Dossiers du net sécurité routière.

Et maintenant, passons à François Loos, ministre de l’industrie (dans Le Parisien):

« Il faut inciter les gens à consommer moins », souligne M. Loos. « Certains préconisent » une nouvelle limitation de la vitesse routière « mais rien n’est arbitré ».

Rien n’est arbitré, mais si « les gens » ne sont pas assez citoyens on se doute bien de ce qu’il arrivera.

Reste qu’il « ne faut pas tout attendre de l’Etat, c’est à chacun de faire un geste pour consommer moins de pétrole. Par exemple, réduire sa vitesse de 130km/h à 115km/h sur autoroute permet de faire une économie qui compense la hausse récente du prix du pétrole ».

Encore le même sophisme débile, absurde, guignolesque. Et pourquoi faut-il que « chacun fasse un geste pour consommer moins » ? Chacun paye son essence, en quoi cela concerne le ministre ? Et quid de ceux qui ne peuvent pas économiser ? Quid de ceux qui habitent en campagne, et doivent faire 100km tous les jours pour travailler ?

« Nous subissons effectivement un prix du pétrole durablement élevé, on retiendra d’ailleurs un baril à au moins 50 dollars dans le projet de budget 2006. Il faut bien s’y adapter », note le ministre.

Et qui décide de s’adapter ? Si les Français ont envie d’économiser, ils le feront d’eux-mêmes. Ils laisseront la voiture au garage de temps à autre. Ils ne partiront pas en weekend. Ils prendront le train. Ils feront du covoiturage. Ils n’ont pas besoin d’un ministre pour s’adapter…

Si le gouvernement est « prêt à faire face à toutes les difficultés que les professionnels rencontrent », pour les particuliers « c’est plus délicat », dit-il. Une mesure « sonnante et trébuchante aurait un coût gigantesque » et baisser les carburants de un centime d’euro à la pompe coûterait « 400 millions d’euros au budget de l’Etat ».

Comprenez: pour les beuglards, agriculteurs, pêcheurs, camionneurs, il est envisageable d’acheter la « paix sociale »! Plus ils ont de pouvoir de nuisance, plus ils sont entendus. Les particuliers ? Vous voulez dire les moutons ? Ceux-là peuvent toujours rêver. Cela « couterait » trop cher à l’Etat. Ce qu’il ne nous vole pas « coûte » à l’Etat. Un autre sophisme absurde…

« Et pour que cela soit vraiment sensible, il faudrait baisser de 10 ou 20 centimes d’euro, soit un coût de huit milliards d’euros », ce qui, souligne-t-il, est « totalement inenvisageable ».

Totalement inenvisageable pour un gouvernement qui n’a jamais rien fait d’autre que creuser les déficits, augmenter la dette, tout en réussissant à augmenter les impôts, tuant l’activité.
Vous allez me dire, c’est logique non, de tuer l’activité en augmentant les impôts ? Pas assez visiblement pour ce gouvernement gangréné par le socialisme.

Ah, pour conclure cet article, deux sondages:

75% des patrons de très petites entreprises (moins de 20 salariés) se disent pessimistes sur le climat général des affaires en France, baromètre trimestriel Fiducial/Ifop

Seuls 30% des Français se déclarent « optimistes » en « pensant à l’avenir » contre 70% qui expriment leur pessimisme, selon une enquête de l’IFOP à paraître dimanche dans Ouest-France Dimanche.

Cette étude traduit, selon l’IFOP, une « forte dégradation du degré d’optimisme des Français », avec un recul de 28% par rapport à la précédente étude identique, réalisée en décembre 2004 (58% d’optimistes).

Le pire de tous les résultats du socialisme n’est pas l’appauvrissement. C’est la perte de toute espérance.

Assises libérales

Une initiative à saluer: l’organisation d’Assises Libérales.

Les objectifs:

1. Enoncer la pensée libérale sur les sujets qui nous concernent le plus ; 2. Analyser les critiques de nos adversaires ; 3. Expériences internationales ; 4. Actions et recommandations.

Les organisateurs:

Les cercles libéraux, Liberté Chérie, Cercle Frédéric Bastiat, Contribuables associées, Ligne Droite, Réseau Liberté, et Action Libérale. Ainsi que: Institut Thomas More, Institut Turgot, Mouvement Fédéraliste de Bretagne, SOS Liberté, Femmes Libérales Européennes, Ifrap, et la Droite libre.

Mais le plus bel argument ce sont les participantes…

La liesse vous manque ? Regardez FR3 !

En cette époque de vaches maigres, de serrage de ceinture, de disette d’origine étatique, de déclin économique national sur fond d’expansion quasi-générale, quel divertissement France 3, porte-voix de l’Etat français au niveau régional, nous prépare-t-il à la « rentrée », afin de nous sortir du quotidien ? La copie d’un méga-production hollywoodienne avec des mousquetaires moustachus à la place des cowboys ? Non ! Un reportage sur les merveilles exotiques de la Polynésie française 10 ans après le dernier test nucléaire ? Que nenni ! Une longue saga sur fond d’empire colonial français, au temps de sa splendeur, pleine de polytechniciens barbus expliquant aux indigènes les vertus du cartésianisme à la française ? Non plus ! Vous cherchez toujours ? Et bien, je vous livre la réponse : la résurrection à l’écran de Jean-Paul Sartre, vous savez, ce grand visionnaire français célèbre dans le monde entier, entre autres, pour son strabisme (hélas, non reproduit par l’acteur qui l’incarne) et pour ses déclarations iconoclastes :

« Triomphe du socialisme. A cet égard il ne saurait y avoir l’ombre d’un doute quant à l’issue finale ».

« L’URSS veut la paix et le prouve chaque jour ».

« Toute la période où l’URSS ne possédait pas la Bombe, ce fut une période extrêmement difficile à vivre. Pas matériellement, bien sûr, mais en tant qu’intellectuel. Avec le plan Marshall et la menace, nous avons assisté au rétrécissement du groupe communiste ».

« Si quelqu’un essaye encore de me dire qu’en URSS la religion est persécutée ou interdite, je lui casse la gueule ».

« On peut très bien concevoir qu’à l’origine de l’édification du socialisme il y ait une terreur tournante et longue ».

Terreur tournante et longue, concept sartrien explicable probablement par le besoin dÂ’exterminer graduellement les adversaires du socialisme.

« L’extermination de l’adversaire et de quelques alliés n’est pas inévitable, mais il est prudent de s’y préparer ».

« En le premier temps de la révolte, il faut tirer : abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ».

« Puis tout cela a débouché sur la guerre de Corée. La guerre de Corée, ce n’était pas une tactique communiste : c’était le contraire. C’était un piège dans lequel les armées coréennes du Nord sont tombées. Nous avons alors découvert que la guerre froide pouvait se changer en guerre très chaude ».

La titillante description du téléfilm dans lequel ce génie à l’Etat pur est réincarné, pour l’édification d’une France qui, au lieu de gémir sous la férule de l’Etat-Providence-Totalitaire voulu par Sartre, devrait au contraire exulter, ne manque pas de sel :

«Les Amants du Flore»… Tel est le titre de la fiction de France 3 qui se tourne actuellement à Paris. Anna Mouglalis, égérie de Chanel, y incarne Simone de Beauvoir. Lorant Deutsch, un Jean-Paul Sartre aussi doué que rebelle. Le téléfilm retrace la fabuleuse et exceptionnelle histoire d’amour entre l’auteur du «Deuxième Sexe» et le père de l’existentialisme. La Sorbonne, le «Café de Flore» et le théâtre de la Michaudière sont autant de lieux investis par l’équipe de tournage sous la houlette de Duran-Cohen.

Arrêtez le massacre !

Nous nous associons � cette importante interpellation de Pascal Salin aux politiciens. Une offre politique libérale est plus que jamais opportune. C’est le moment. Et voici pourquoi. Par Pascal Salin.

Pascal Salin

ARRÊTEZ LE MASSACRE !

LETTRE OUVERTE AUX POLITIQUES DE TOUS LES PARTIS *

par Pascal Salin

Qu’avez-vous fait de ce pays ? C’est � vous tous, hommes et femmes politiques de tous les partis, que j’adresse cette question. Êtes-vous conscients que l’extension continuelle de vos pouvoirs et de vos prélèvements a provoqué l’inquiétude, le désespoir ou la lassitude ? Des siècles de civilisation, d’efforts, de goût du travail bien fait sombrent dans un désastre: une société sans espérance et conflictuelle, l’oubli des valeurs morales, la pauvreté et le chômage, le mépris du travail.

Enfermés dans votre logomachie sur le modèle social français – que le monde nous envierait, mais qui est en réalité un objet d’étonnement et de dérision –, vous continuez imperturbablement � promettre la croissance, la fin du chômage, la disparition des inégalités. Et pour cela vous dépensez toujours plus, vous contrôlez toujours plus, vous achetez des clientèles électorales avec l’argent que vous soutirez sans scrupule � ceux qui l’ont gagné par des efforts surhumains, d’autant plus surhumains que vous captez la plus grande partie de leurs fruits.

Vous vous gargarisez de politiques-gadgets – plans de modernisation sociale et de cohésion sociale, prêts � taux zéro, stimulation de la consommation, primes et aides variées – qui ne font que renforcer le mal et dont les mauvais résultats sont donc le prétexte de nouveaux gadgets. Et, au lieu de comprendre et d’avouer que les adversaires des Français et des Françaises sont � l’intérieur – c’est vous-mêmes –­, vous partez dans des guerres de diversion contre de prétendus ennemis extérieurs, qui s’appellent « mondialisation », « directive Bolkestein » ou même « Google ».

Au nom de la réduction de la « fracture sociale » vous prélevez toujours plus, vous empruntez toujours plus, obérant en cela le pouvoir d’achat des générations futures, vous détournez l’épargne de ses emplois productifs pour satisfaire vos promesses démagogiques. Car la réduction de la fracture sociale n’est qu’un prétexte pour faire croître sans arrêt vos propres pouvoirs et les pouvoirs de la bureaucratie. Cela serait risible, si ce n’était pas tragique, de constater que vingt-quatre ans de socialisme ininterrompu et de « lutte contre les inégalités », depuis cette date funeste de l’élection de François Mitterrand � la présidence de la République, n’ont fait que créer du chômage, provoquer la misère, développer les inquiétudes, susciter les conflits.

Vous avez ainsi fait naître d’autres « fractures sociales », celles qui existent, par exemple, entre ceux qui font des efforts immenses de travail, d’épargne ou d’imagination et ceux qui vivent de subsides, mais aussi de rentes et privilèges: le bien-être est de moins en moins la récompense des efforts personnels, il résulte de plus en plus de l’appartenance � des réseaux de pouvoir ou � des groupes revendicatifs qui obtiennent d’autant plus qu’ils sont plus nuisibles et menaçants.

Comment pouvez-vous ne pas être sensibles au drame humain que représente, pour des générations de jeunes, la perte de l’espoir ? Souvent courageux et motivés pendant leurs années de formation, ils savent qu’� la fin de leurs études ils risquent de se retrouver en stagiaires mal payés ou en chômeurs et si d’aventure ils peuvent espérer trouver ensuite un salaire rémunérateur, les charges fiscales seront telles qu’il leur sera difficile d’épargner pour se constituer un petit capital, pour se loger, pour faire vivre leurs familles.

Ne savez-vous pas que la plupart d’entre eux ne rêvent plus que d’une chose: quitter ce pays – qu’ils aiment pourtant, mais dont ils ne supportent plus les rigidités, les réglementations étouffantes, la spoliation fiscale ? Ce sont souvent les meilleurs qui partent, et c’est dans d’autres pays qu’ils créent une famille et font naître richesses et emplois. Et n’est-ce pas au demeurant un gâchis effrayant que d’avoir supporté ainsi pendant des années le coût de la formation de ces jeunes qui partiront en exil avant même d’avoir pu faire bénéficier autrui de leurs talents ?

Croyez-vous vraiment que l’on peut créer des emplois en punissant systématiquement tous ceux qui sont susceptibles d’en créer ? Croyez-vous vraiment qu’on peut retrouver une croissance forte et durable en empêchant l’accumulation de capital, en incitant les meilleurs � partir � l’étranger, en détruisant les incitations productives et en récompensant la paresse, les combines et les menaces ?

Tout cela est facile � comprendre et, si vous ne le comprenez pas, c’est que votre frénésie � dépenser pour vous attacher des clientèles électorales envahit votre pensée et votre action. Vous n’avez pas intérêt � voir, � comprendre, vous n’avez pas non plus intérêt � regarder le monde extérieur. Vous y verriez pourtant des pays prospères et pacifiés où des hommes et des femmes politiques courageux et clairvoyants ont su mettre fin rapidement � toutes sortes d’excès étatiques, en déréglementant, en remplaçant l’impôt progressif par un impôt � taux unique, en supprimant droits de succession et impôts sur le capital, en diminuant dépenses publiques et prélèvements.

Certains en viennent � se demander si seule une révolution pourrait faire éclater la gangue de rigidités et de spoliations qui enserre la vie des Français. Un tel événement peut se produire, mais il ne conduira nulle part si un projet libérateur n’est pas disponible et si personne n’est prêt � le porter. Les révolutions pacifiques sont, elles aussi, possibles. Mais il faudrait, pour cela, briser le monolithisme de la pensée dans la politique, les médias, l’enseignement. Et il faudrait qu’apparaisse enfin une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques nourris de convictions fortes et libératrices, prêts � réduire leurs propres pouvoirs afin de permettre aux individus de redevenir responsables de leurs propres vies.

* Cet article a d’abord été publié dans Le Figaro, le 2 août 2005.

Ne passez pas par la case départ

Enron

L’économie fonctionne d’abord à la confiance. Quand les puissants abusent de la confiance qui leur est accordée, au mépris des salariés, des actionnaires, et des lois, ils en subissent les pleines conséquences. Aux Etats-Unis. Car en France, ils sont remerciés avec de nouvelles responsabilités.
Toute la différence entre un capitalisme d’Etat, entre amis, et un capitalisme un peu plus sain.

Avortement

avortement

L’avortement est-il un crime ? Ma réponse est une thèse. Je la présente de manière sans doute imparfaite et programmatique. Mais la conclusion est claire: l’avortement est un crime.

S’il est un sujet tabou auquel on ne peut pas toucher sans provoquer une réserve prudente ou carrément l’indignation c’est celui de l’avortement légalisé. L’avortement désigne un fait qui provoque l’effroi voire le dégoût chez la plupart les gens de bon sens qui n’ont pas subi le lavage de cerveau féministe. C’est que, malgré sa banalisation (225 000 avortements par année selon l’association le droit de naître), il engendre des traumatismes graves chez la mère, un sentiment de tristesse confuse chez les proches et un scandale moral pour d’autres.
Mon intention est de montrer que l’avortement est un crime. Et cela malgré les objections dont les plus pertinentes ont été émises par François-René Rideau dans le cadre du débat qui a eu lieu sur un forum libéral et dont je tenterai de montrer qu’elles sont finalement infondées.

Les moyens de preuve

Je m’appuierai sur le réalisme des concepts (leur définition fondée sur la réalité), l’interdépendance des concepts et la logique de l’action humaine (praxéologie). La méthode praxéologique consiste � se fonder sur les évidences empiriques et la logique de l’action humaine. Les faits de la science expérimentale ne sauraient en aucun cas les réfuter car le caractère criminel de l’avortement ne découle pas de la science expérimentale mais de l’action humaine et de ce qu’elle implique. De fait, les sciences expérimentales ne sont pas le seul critère de vérité – ce n’est pas parce que celles-ci ne peuvent pas � elles seules résoudre un problème que celui-ci ne peut pas l’être par d’autres moyens parfaitement logiques. Le critère de cohérence logique et le principe de non-contradiction permettent d’aboutir � deux conclusions irréfutables : l’avortement consiste � supprimer un être humain, et il s’agit d’un crime. Pour en savoir plus sur ces moyens de preuve je renvoie � la thèse de François Guillaumat .

L’avortement supprime un être humain

L’action d’avorter signifie que l’on sait que l’être que l’on supprime est déj� un être humain. N’est-il qu’un amas de cellules sans nature spécifique ? Dans ce cas pourquoi avorter ? Pour se débarrasser d’un « objet » dont on ne sait pas ce qu’il est ? Encore une fois, l’action et l’expérience de l’avortement signifient que cet amas de cellules est déj� un être humain. Et s’il ne l’est pas encore alors � partir de quand l’est-il ?
Fixer une limite � partir de laquelle cet être créé dès la conception devient un être humain implique un processus de création que personne ne sait définir car c’est impossible. Serait-ce une sorte de création continue (1) ? D’aucuns définissent l’être humain par sa capacité � répondre de ses actes, par sa raison. Mais alors quelle différence y aurait-il entre avorter et tuer un nouveau-né ? De fait, quelle différence de nature y a-t-il entre un nouveau-né et un fœtus ? Une simple évolution qui, si on la laisse naturellement se réaliser, conduit � une identité. Mais cette évolution ne PEUT se produire que si l’être conçu est déj� un être humain. Imagine-t-on un fœtus de chimpanzé devenir ce que nous sommes ? Bref ! Il est impossible de nier la nature humaine de l’être conçu sans définir � partir de quand cet être deviendrait humain. Ce qui est empiriquement impossible.

Il est donc clair que la nature humaine de l’être conçu est certaine, qu’elle est impliquée par l’acte même d’avorter mais également par l’analyse conceptuelle de la création. Puisque la création continue de la nature humaine de cet amas de cellule est une absurdité, il faut en conclure que l’être conçu est déj� un être humain. L’évolution a lieu après la création et non pas avant. Pour qu’il y ait évolution il faut qu’il y ait d’abord création. Rien ne peut évoluer � partir de rien.

Le crime et le Droit

La nature humaine de l’être conçu étant établie, la question qui suit immédiatement est la suivante : l’avortement volontaire est-il un crime ?

DÂ’abord quÂ’est-ce quÂ’un crime ? « Le crime se définit par l’existence des Droits de la victime et le
fait qu’ils ont été violés » (François Guillaumat / FG). Ainsi tout le problème est de savoir si l’être humain, dès sa création possède des droits, et en particulier le droit de vivre. La réponse est assez simple. Comme il nÂ’existe pas de processus qui fait passer l’être créé de la nature dÂ’une « chose » � la nature humaine, puisquÂ’il est déj� dans sa nature un être humain, les droits que lÂ’on reconnaît � chaque être humain, en lÂ’occurrence le droit de vivre sans agresser autrui, ces droits lui sont attachés dès le départ, quÂ’il puisse ou non les défendre et les revendiquer. NÂ’importe qui peut le faire � sa place parce que cÂ’est un être humain doté de droits dès la conception.

Dès lors lÂ’avortement est-il un crime ? Si lÂ’on a reconnu que l’être détruit par lÂ’avortement est un être humain alors il sÂ’agit bien évidemment dÂ’un crime. « Personne n’a le « Droit » d’abandonner quelqu’un [un être humain] après l’avoir soi-même placé en situation de mourir si on l’abandonnait » (FG).

On le voit bien, la responsabilité et le droit sont parfaitement et logiquement liés. Agir n’est pas sans conséquences, et en l’occurrence parfaitement connues. L’avortement est � la fois un déni de sa propre responsabilité (faire comme si l’action n’avait pas eu lieu) et un crime (l’assassinat pur et simple d’un être humain).

« Les obligations de la mère naissent de sa responsabilité dans l’origine de la situation. L’enfant a des Droits a priori parce qu’il est un être humain, et que lui, � la différence de sa mère, n’a rien fait qui justifie qu’on le force � y renoncer, en tout ou partie – c’est l� la pertinence du fait qu’il n’a rien choisi » (FG)

Solution

L’avortement est un drame et un crime. Il coûte des vies humaines et ce ne sont pas les absurdités empiristes prétendument fondées sur la science qui me feront douter du fait qu’avorter c’est supprimer un être humain. Dès lors, comment peut-on en pratique éviter l’avortement ? Par le simple exercice de la responsabilité et au besoin par la force :

« la mère a le devoir d’assurer cette responsabilité jusqu’� ce qu’un autre puisse l’assurer � sa place – et elle a le devoir de s’assurer que cette autre-l� s’acquittera effectivement de la tâche. (Â…)Tout le monde a donc le Droit d’obliger quelqu’un qui a placé un tiers en situation de dépendre de lui pour sa survie, � garantir cette survie jusqu’� ce qu’on puisse mettre fin � cette situation de dépendance. Et les criminels sont ceux qui feraient mourir la victime de cette situation, sous prétexte de défendre le Droit, en l’espèce inexistant, de la personne qui l’y a placée » (FG)

Et Christian Michel exprime cela de manière plus concrète :

« J’avais quelques amis � dîner l’autre soir, et la conversation portant sur ce même sujet, j’émis l’avis que l’utérus artificiel serait le moyen de résoudre le problème. L’embryon y serait transféré aussitôt que détecté s’il violait la propriété de la femme sur son ventre. Ni meurtre pour ceux qui le jugent ainsi ; ni transgression, inconfort ou danger pour ceux qui mettent en avant les droits de la femme ; et incidemment, les droits du père, dont on ne parle pas dans la question de l’avortement, sont respectés
aussi » (2)

Il sÂ’agit de reprendre conscience du fait que lÂ’avortement nÂ’est rien dÂ’autre quÂ’un crime. La prise de conscience et la raison sont les premiers remparts contre la tyrannie et le crime.

Annexes

Réponse � une objection

François-René Rideau (Faré) ne s’oppose pas au fait que l’être conçu est de nature humaine mais au fait qu’il possède des Droits dès la conception. Il distingue l’être biologique et la personne juridique. La personne juridique obtiendrait ses droits non pas du simple fait qu’il est humain mais parce qu’� un moment donné il devient un sujet de droit, mais pas nécessairement dès la conception. A vrai dire cet argument qui nie le droit naturel se fonde nécessairement sur la définition d’une limite séparant l’être biologique et le sujet de droit. Cette limite est abandonnée aux aléas des contrats et des règles juridiques spontanées. C’est du moins ainsi que je le comprends dans la mesure où il n’existe pas d’autres alternatives dans le débat qui nous oppose que celle-ci : reconnaître que l’enfant est un sujet de droit ou bien qu’il le devient. S’il le devient seulement � partir de critères fondés sur « un instant � partir duquel », situé après la conception, alors tous les êtres humains qui ne répondent pas � ces critères d’un « sujet de droit » peuvent être supprimés. Cela revient finalement � détruire la notion de Droit.

Le cas des femmes violées

Le crime qu’est le viol ne concerne pas que la victime et l’agresseur. Ce crime ne supprime pas les droits de l’être conçu. Un crime ne peut pas en effacer un autre. Le fait que la création d’un être humain ne soit pas volontaire ne donne pas plus de droit de le supprimer que si elle était volontaire. En revanche cette situation engendre des obligations pour ceux qui veulent préserver cette vie et une obligation d’aide � la mère.

L’Etat avorteur

Lire l’article de Gilles Guénette qui ne discute pas sur le fond du problème mais sur la complicité de l’Etat.

Bertrand Lemennicier

Pour une analyse complète voir Bertrand Lemennicier

Et pour les réactions et mes réponses :

– http://www.peres-fondateurs.com/forum/viewtopic.php?id=6456&p=1
Je réponds � mes contradicteurs sous le nom de « XXX » � partir du message 57 (p. 3).
– http://www.quebecoislibre.org/05/050915-14.htm , idem
et enfin
http://www.quebecoislibre.org/05/050915-12.htm
(1) J’entends ici par création continue l’idée absurde que l’être ne serait pas encore ce qu’il est mais qu’il le deviendrait.

(2) Site de Christian Michel: www.liberalia.com