Taxation de l’héritage

Sarkozy propose une réforme de la taxation de l’héritage. Analyse.

Jus hic nihil aliud, quam quod justum est, significat,
idque negante magis sensu, quam ajente, ut jus sit, quod injustum non est

Le mot «droit» ici signifie simplement ce qui est juste,
et a un sens plutôt négatif que positif:
en sorte que le droit,
cÂ’est ce qui nÂ’est pas injuste.
GrotiusDe Jure Belli ac Pacis (1625)

Une autre preuve du caractère négatif qui, malgré l’apparence, est celui de la justice,
c’est cette définition triviale: «Donner à chacun ce qui lui appartient».
Si cela lui appartient, on nÂ’a pas besoin de le lui donner ;
Le sens est donc : «Ne prendre à personne ce qui lui appartient.»
Schopenhauer

Pour quÂ’il y ait injustice il faut que quelquÂ’un soit injuste :
peut-on considérer a priori qu’un testateur est injuste
à moins de tenir toute richesse pour une injustice?
Pascal Salin

À ces quelques citations je vais risquer d’abuser de la patience du lecteur en y ajoutant celle-ci: simplex sigillum veri, le simple* est le signe du vrai. C’est évidemment par pédanterie que je cite en latin mais aussi pour montrer que la clarté et la simplicité de la philosophie du droit étaient connues depuis longtemps en Occident, qu’elles puisent dans une tradition ancestrale. Les économistes libéraux, principalement ceux de l’école autrichienne (1), ont redécouvert et justifié rationnellement toutes ces évidences. Quant au socialisme, finalement, il n’a fait que les pervertir en imaginant une introuvable «justice sociale», un non-sens qui a quand même bien servi puisque les hommes de l’Etat ont érigé cette escroquerie intellectuelle en racket fiscal et en rhétorique pour tromper les électeurs (dont certains trouvent tout de même leur compte, par intermittence).

Si les principes élémentaires de justice étaient appliqués l’héritage serait simplement un transfert légitime de titres de propriété sur lesquels l’Etat et «la société» n’auraient strictement aucun droit. C’est simple, évident, mais les esprits dérangés, confus, s’éloignent de ce qui est évident, simple et logique. Et c’est toute la pratique de la social-démocratie de compliquer ce qui est simple. Ce qui est rendu compliqué engendre des clivages politiquement utiles, des majorités de circonstances, alors que ce qui est simple a pour seul résultat une unanimité politiquement inutile et, de ce fait, honnie par les pseudo-démocrates (2) et les politiciens.

Une réformette louable mais qui ne change rien

«La France aurait-elle enfin décidé de remettre en question la taxation de l’héritage?» (Le Point, 16 septembre 2004). La réponse est évidemment non. Pour des raisons philosophiques et économiques qui ne sont pas minces le ministre de l’économie Nicolas Sarkozy a décidé de supprimer l’impôt sur les successions si le capital transmis à un héritier direct (enfants, petits enfants) se limite à 200 000 euros (3). Mais comme il fallait s’y attendre le principe même de la taxation n’est pas remis en question. Appelons ça un petit cadeau pré-électoral à destination de ceux qui ne savaient pas encore trouver leur chemin dans le maquis de la loi pour échapper aux «droits de succession».

Pour y échapper il y a par exemple le recours à la donation: on se dépossède de son vivant pour que nos héritiers légaux ou choisis n’aient pas à s’acquitter de la taxe sur l’héritage. En clair, la loi dit : vous êtes trop vieux pour avoir encore besoin d’être propriétaire, veuillez passer la main, allez vous réfugier dans un hospice, renoncez à votre indépendance matérielle gagnée par une vie de labeur, vous entrez dans le royaume des morts-vivants. Belle moralité. Mais la propriété est la continuité de la personne comme l’a bien montré Locke. L’incitation fiscale à la dépossession n’est donc rien d’autre qu’une prime au sacrifice de soi. De ce point de vue la réformette Sarkozy est moralement méritoire. Mais ce n’est qu’une goutte d’eau de moins dans l’océan de l’injustice fiscale qui frappe les testateurs et les héritiers.

De fait, la structure des «droits de succession» n’a pas été remise en question (l’expression «droits de succession» est d’ailleurs assez révélatrice du double langage qui sème la confusion, car ces «droits» sont précisément une négation du Droit de disposer de sa propriété et de la transmettre librement). Le taux marginal de l’impôt sur la succession se monte toujours à plus de 40% et touche les successions des plus fortunés qui n’ont pas été assez habiles (ce qui est rare) pour créer des «fondations» par lesquelles ils peuvent posséder sans être propriétaires et transmettre sans payer d’impôts (du bricolage quoi), ou pour avoir utilisé toutes les possibilités légales d’éviter le coup de massue de la taxe.

Le bricolage de la social-démocratie est donc total : on superpose une structure fiscale, des moyens d’y échapper, une pseudo-justice «sociale» et un timide respect des droits de propriété. Un fatras incohérent qui ne satisfait personne mais assez égalitairement, grâce à Sarkozy désormais. L’égalité devant l’injustice, c’est là tout ce que parviennent à produire des gouvernements gouvernés par les prochaines élections.

La taxation sur l’héritage est injuste et nuisible

La taxation sur l’héritage est d’abord injuste. Qui peut légitimement être propriétaire des biens transmis si ce ne sont les propriétaires eux-mêmes et les héritiers désignés. La «société»? Et qui parlera en son nom? Et la société, qui est-ce? Personne. Et qui osera prétendre qu’il est juste de voler le bien d’autrui pour réaliser une «justice sociale» introuvable, indéfinissable, et qui se réduit toujours, en pratique, à l’octroi du bien volé à des groupes électoralement puissants, plus généralement aux groupes choisis par le pouvoir politique ou, plus concrètement encore, aux hommes de l’Etat eux-mêmes et à leur bureaucratie?

En cent ans, selon Le Point, le taux marginal de l’impôt sur l’héritage est passé de 1% à 40%! On peut douter que le souci de «justice sociale» soit la raison de cette escalade. Ces chiffres montrent plutôt clairement le lien entre l’impôt et l’intervention arbitraire de l’Etat dans les affaires humaines privées, la croissance de la bureaucratie, le clientélisme inhérent à une démocratie «illimitée» (Hayek). Et même si une Constitution fixait un taux d’imposition invariable, cet impôt resterait injuste.

Il y a deux arguments favorables à la taxe sur l’héritage qui sont particulièrement perfides, aussi séduisants que fallacieux :

«Il serait inique de recevoir sans avoir travaillé». À ceux qui pensent cela on peut répondre tout simplement qu’ils devraient se contenter d’appliquer leur morale subjective à eux-mêmes et réclamer la possibilité de transmettre LEURS propres biens à qui bon leur semble (l’Etat, si ça leur fait plaisir) mais sans forcer les autres à faire de même. Un principe moral qui ne peut pas être universalisé sans violer les mêmes droits de propriété des autres ne peut pas être un principe de justice (4)

Un autre argument repose sur l’origine historique a priori douteuse de l’acquisition de la propriété. À quoi il faut répondre que la taxe ne concerne pas la légitimité de la propriété (elle ne met pas en question l’ «origine» de la propriété) mais la transmission de la propriété. Il s’agit donc de deux questions de droit logiquement distinctes. Par ailleurs, aurait-on montré que la fortune d’un testateur provient d’une violence initiale que cela ne ferait pas de la «société» ou de l’Etat les propriétaires légitimes de cette fortune. C’est un problème juridique qui implique des ayants droit précis, s’ils existent encore (lorsque la prétendue violence remonte à l’Ancien Régime par exemple), et qui, seuls, peuvent prétendre à un droit quelconque.

Mais la taxation de l’héritage n’est pas seulement immorale et injuste, elle est aussi économiquement nuisible. Elle disperse le capital, elle le liquide, le consomme, le détruit. Ces taxes serviront à engraisser les bureaucraties, à des dépenses publiques, à acheter des clientèles électorales. Autant de causes d’un appauvrissement général. La dette publique qui pèse sur tous les citoyens démontre bien que l’Etat dépense toujours plus qu’il ne taxe, quel que soit le niveau de la taxation. Destruction de valeur au lieu de création. Tout le contraire d’une économie capitaliste fondée sur le profit et l’accumulation du capital.

Les lois fiscales sont fondées sur l’arbitraire et le confusionnisme, au gré des majorités politiques du moment. La plus grande incohérence y règne. La réforme Sarkozy va dans le bon sens mais sans dissiper la confusion. Le vol légal se poursuit, il n’est qu’aménagé.
* « simple » ne veut pas dire facile à comprendre mais clarté, harmonie et logique. Il sÂ’agit dÂ’une simplicité conceptuelle obtenue grâce à une définition réaliste et cohérente des concepts et au très petit nombre de principes de justice logiquement reliés. Une belle application de cette façon de procéder se trouve dans « l’éthique de la liberté » de Murray Rothbard http://membres.lycos.fr/mgrunert/ethique.htm (mis en ligne avec lÂ’aimable autorisation des éditions Les Belles Lettres ( www.lesbelleslettres.com )

(1) À propos de l’influence du thomisme sur l’ «école autrichienne» lire ce texte de Guido Hülsmann: http://membres.lycos.fr/mgrunert/Hulsmann.htm

(2)Lire de François Guillaumat ce qui reste du concept de «démocratie» après en avoir expurgé les incohérences habituelles: http://membres.lycos.fr/mgrunert/Pseudodemocratie.htm

(3) pour une présentation du bricolage de la proposition de loi de Sarkozy voir cet article: http://www.lexpress.fr/info/economie/dossier/heritage/dossier.asp?ida=429475

(4)«Lorsqu’il s’agit d’une proposition normative, c’est l’idée, formulée par la Règle d’or de l’éthique ou l’Impératif catégorique de Kant, qu’il n’est possible de justifier que les normes que l’on peut formuler comme des principes généraux, valides pour tout le monde sans exception» Hans-Hermann Hoppe: http://membres.lycos.fr/mgrunert/Hoppe_laissez_faire.htm

Drame du réchauffement

Drame climatique

Quelques extraits dans l’article.

Il y a trente mille ans, les continents étaient encore peuplés de nombreux grands mammifères, qui s’étaient épanouis pendant le pléistocène. Cette période, qui s’est étendue entre 1,8 million d’années et 10 000 ans, a été marquée par plusieurs épisodes glaciaires et interglaciaires. La « mégafaune », très diversifiée, comportait alors environ 150 genres d’animaux répartis sur tous les continents du globe.

[…]

Sceptiques, d’autres chercheurs ont fait valoir que l’homme préhistorique, avec ses armes certes efficaces, mais primitives, ne pouvait avoir contribué seul à la disparition d’une si grande quantité d’espèces. De profonds changements climatiques et environnementaux survenus à partir de 21 000 ans, date du dernier maximum glaciaire, n’auraient-ils pas aussi joué un rôle ? A en croire les chercheurs, cet épisode glaciaire et le réchauffement de 10 °C qui a suivi pourraient être à l’origine du drame.

[selon un paléobiologiste, dans la revue Science] « Les données paléontologiques, climatologiques, archéologiques et écologiques dont nous disposons montrent que la chasse n’est pas en cause sur tous les continents, bien que les humains aient contribué à l’extinction sur certains d’entre eux. Il semble que l’intersection de l’impact humain avec des changements climatiques importants ait dirigé le rythme et la géographie de l’extinction dans l’hémisphère Nord. »

Le climat s’est réchauffé subitement de 10°C ? Certainement le résultat de l’invention de l’agriculture à la même époque et à l’intense déboisement qui s’est ensuivi… puis les hommes de l’époque, avec le mépris caractéristique de cette espèce, ont massacré le patrimoine commun de l’Humanité intemporelle tout ça pour quelques protéines supplémentaires, alors qu’ils auraient pu devenir tous végétariens, ayant découvert l’agriculture! Et maintenant, 10.000 ans plus tard, nous en sommes réduits à rêver des mammouths alors qu’ils devraient parcourir nos campagnes, et émerveiller les plus petits!
Heureusement grâce au traité de Kyoto nous pouvons dire plus jamais ça!

X Prize

47 ans après le 1er vol de Spoutnik, SpaceShipOne a réussi son second vol dans l’espace en moins d’une semaine et a gagné le X Prize.
Sans aucune subvention.

Réflexions sur l’anarcho-capitalisme

Cet article est une réponse à l’intervention d’un lecteur de la Page Libérale.

Un autre point m’étonne davantage: contrairement au libéralisme classique, l’anarcho-capitalisme ne semble pas avoir jamais été réalisé historiquement. N’est-ce donc pas utopiste comme position, alors que les libertariens se définissent comme concrets et pragmatique?
Un éclairage de la part d' »autorités » (personnes auxquelles on se réfère parce qu’elles s’affirment comme ressources indiscutables) m’intéresserait beaucoup.
Minarchiquement vôtre…

Sans prétendre être une « autorité », je vais tâcher de répondre à cette question, après un bref rappel.

* La tradition libérale.

De mon point de vue, est libérale toute personne favorable à la liberté individuelle, au sens politique du terme (et non métaphysique; j’y reviendrai).

Je crois qu’il n’y a pas de « libéralisme classique ». Cette expression désigne en fait les économistes dits classiques comme Adam Smith. Savoir si Smith est l’ancêtre du libéralisme moderne ou le chef de file des auteurs libéraux n’est pas évident du tout.
C’est le cas pour certains qui mettent en avant la fameuse « main invisible ». Mais à ce sujet, Smith n’a rien inventé: Mandeville l’avait précédé avec sa « fable des abeilles ». Pour d’autres, Smith est carrément le grand-père de Marx via Ricardo (Philippe Simonnot, L’erreur économique)!
En fait, il existe des éléments de libéralisme chez presque tous les économistes et les philosophes. Tous prônent une certaine liberté. On peut trouver des apports à la tradition libérale chez des auteurs très éloignés par ailleurs de ce courant. Platon a le premier expliqué l’utilité de la division du travail, il n’était pourtant pas précisément libéral.

A mon sens, il existe simplement un courant ou une tradition libérale, qui remonte au moins à l’antiquité grecque (et non simplement à Locke ou Hume) et qui est aujourd’hui plus vivante que jamais. Il n’y a aucune raison de s’arrêter aux classiques et d’en faire des demi-dieux.
Cette tradition libérale est marquée par une série de découvertes philosophiques (notamment métaphysiques, épistémologiques et éthiques) et économiques.
Elle est mue par l’enrichissement du savoir humain. Au fur et à mesure qu’on comprend la nature de l’univers et de l’homme, on perçoit de plus en plus l’intérêt et la nécessité de la liberté. C’est pourquoi la tradition libérale, au début très étatiste, devient de plus en plus anarchiste.
Cette évolution vers les idées anarchistes est le résultat d’un processus de « dépouillement des habits du roi ». Tous les penseurs du courant libéral, philosophes ou économistes, ont contribué à retirer au « roi » -l’Etat-, un de ses « habits », un de ses prétextes. Les philosophes des lumières ont détruit l’argument divin. Les libre-échangistes, l’argument interventionniste. Les objectivistes, l’argument moral. Les autrichiens, l’argument méthodologique -positiviste, etc.
Si on nettoie ces écrits de leurs erreurs, et qu’on n’en retient que la substantifique moelle, c’est-à-dire ce qui semble raisonnablement valide, on découvre que le roi est bel et bien nu: il ne reste plus aujourd’hui d’argument majeur en faveur de l’Etat qui n’ait été réfuté quelque part.

Ceci explique pourquoi de plus en plus d’intellectuels libéraux sont anarchistes. Certains d’entre eux -je pense par exemple à François-René Rideau– n’en sont donc plus à réfuter les arguments en faveur de l’Etat, mais à tenter de comprendre quels mécanismes ont engendré et engendrent toujours ces erreurs. Mais ces recherches ne sont accessibles et intéressantes que pour ceux qui ont déjà intégré que tout argument en faveur de l’Etat est nécessairement erroné.

* Anarchie et liberté

Jusqu’à présent, je n’ai pas employé l’expression « anarcho-capitalisme ». C’est à dessein, car il faut être bien clair sur cette terminologie. Si l’anarchie existe, elle est unique. Elle signifie l’absence de coercition à grande échelle, l’absence de gouvernement. Du point de vue libéral, donc, il n’existe rien qui puisse ressembler de près ou de loin à l’anarcho-communisme (ou -syndicalisme): ces constructions théoriques ne peuvent avoir aucune contrepartie dans la réalité car elles sont absurdes: elles prônent l’abolition de toute propriété privée, ce qui n’est même pas pensable. En effet, une société sans propriété privée serait caractérisée par l’interdiction systématique d’employer quelque ressource que ce soit sans l’accord de tout le monde, de sorte que, comme le dit Hoppe, « littéralement personne ne serait jamais autorisé à faire quoi que ce soit avec quoi que ce soit ». Ce serait la mort par inanition.

L’anarcho-communisme ne prône donc pas l’anarchie, mais à strictement parler, l’anéantissement de toute l’humanité. Son erreur fondamentale provient du fait qu’il conçoit la propriété privée comme une institution artificielle introduite par l’Etat pour opprimer les pauvres, alors que c’est précisément le contraire qui est vrai: l’Etat cherche par tous les moyens à restreindre le champ de la propriété privée par des taxes, règlementations, monopoles « publics », répressions,etc. ce qui a pour effet d’empêcher l’enrichissement de la masse des gens. Plus fondamentalement, l’anarcho-communisme fait la confusion gravissime entre liberté politique -la liberté au sens libéral- et liberté métaphysique -la capacité à maitriser la nature.

Cette confusion est courante mais doit être éliminée sous peine de brouiller complètement tout débat sur la liberté.

Malheureusement, le terme « anarchie » est trop souvent revendiqué par les « anarcho-communistes » pour pouvoir être utilisé sans confusion par les libéraux. Aussi ont-ils choisi de s’appeler par défaut -pour ceux qui sont concernés- « anarcho-capitalistes« .

* L’absence de précédent

J’en viens maintenant aux questions posées par l’intervenant.
Il semble avoir existé par le passé des sociétés anarchiques relativement stables, comme l’Irlande Celtique. Il existe des discussions sur ces cas, mais je ne m’y risquerai pas, n’étant pas moi-même historien. Que les spécialistes nous en parlent.

Quoiqu’il en soit, là n’est vraiment pas la question. Car enfin, cette objection (« Il n’a jamais existé de société anarcho-capitaliste par le passé ») ne peut provoquer à mon sens qu’une réponse: et alors ?

Avant l’avènement de la première démocratie, -quelque soit le sens qu’on donne à ce terme- aucune démocratie n’avait jamais existé.
Avant l’avènement de la première monarchie, aucune monarchie n’avait jamais existé.
Avant l’invention de la roue, aucune roue n’avait jamais existé.
Avant le premier vol spatial, personne n’avait mis les pieds dans l’espace.
(Monsieur de Lapalisse doit être content s’il me lit.)

N’était-il pas « utopique » de souhaiter ces évolutions ?

Les idées philosophiques précèdent toujours leur application. Il n’y a pas d’acte sans idée, il n’y a pas d’organisation sociale sans idée.

Une fois qu’on a compris qu’un maximum de liberté est à la fois souhaitable et logiquement possible, on est naturellement amené à appeler de ses voeux une société anarchique, ou anarcho-capitaliste.

Il se trouve de surcroît que l’histoire de l’humanité a été jusqu’à présent celle d’un perpétuel changement, qui grosso modo a conduit à une amélioration progressive. Pourquoi ne pas penser et souhaiter que l’on puisse arriver un jour à un stade avancé de liberté ?
Il n’y a là aucune contradiction. Etre « concret » et « pragmatique » ne signifie pas qu’on souhaite bloquer la société au stade où elle est actuellement, qu’on refuse tout progrès ou toute avancée. Les anarcho-capitalistes ne sont pas, au contraire, des ultra-conservateurs qui refusent tout changement dans les coutumes de la société.

Une fois assimilé le fait que l’avancée de la liberté politique coïncide nécessairement avec l’avancée du niveau matériel, scientifique, intellectuel et moral des masses, on peut également faire la réflexion suivante: qu’il serait inquiétant que l’humanité ait connu par le passé une anarchie généralisée et stable, car cela signifierait qu’il y a eu depuis une régression massive de la liberté et donc un retour à un stade antérieur de barbarie. Cela s’est déjà produit, quand par exemple suite à une guerre ou autre catastrophe, des démocraties sont revenues au stade de dictatures. Cela pourrait se produire également dans le futur au sein d’une hypothétique société libre -anarchique-. C’est le fameux argument de « l’instabilité » de la société anarcho-capitaliste.

* « L’instabilité » de la société anarcho-capitaliste.

Cet accusation d’instabilité est souvent évoquée par les adversaires de la liberté politique radicale -l’anarchie-. Elle est symptomatique d’une difficulté à comprendre ce qui fait la stabilité d’une société.

Imaginez que vous vous trouviez il y a quatre mille ans en Egypte et que vous tentiez de défendre l’idée de démocratie. Nul doute que personne ne vous accorderait plus de cinq minutes avant de vous traiter au minimum de doux rêveur. On vous rétorquerait que sans le Pharaon, la société sombrerait dans le désordre, la violence et le néant; que le Pharaon est le seul à pouvoir infléchir les dieux, et qu’il ne saurait être question de s’en passer. Vous seriez amené à entrer dans un débat métaphysique et épistémologique complexe face à des gens qui n’en connaissent pas les rudiments, en vain. La tâche des anarcho-capitalistes dans le monde actuel est du même ordre.

Aucun gouvernement au monde n’est capable d’assurer la stabilité d’un système social. Cette stabilité est le produit de l’idée que les gens se font de leur système social. S’ils pensent massivement que la démocratie est le meilleur système, alors il y aura une démocratie, d’autant plus stable que l’idée est partagée. S’ils régressent et se prennent à croire qu’un dictateur est « nécessaire », au moins momentanément, alors il y aura une dictature. S’ils pensent qu’un Pharaon est indispensable, il y aura un pharaon, et cela peut durer des milliers d’années. Si un jour, une proportion suffisante de gens sont intimement persuadés que l’Etat -tout Etat-, est par nature nuisible et qu’il faudrait l’abolir, alors il disparaîtra dans l’oubli général. La société anarcho-capitaliste verra alors le jour, et beaucoup de gens ne comprendront pas comment leurs ancêtres pouvaient croire à l’utilité de l’Etat. Et aucun groupe n’aura la moindre de chance de le rétablir en s’appuyant sur des arguments que tous considèront désormais comme du boniment.

La guerre contre l’Etat est une guerre d’idées. C’est une guerre de diffusion de l’information, d’explication, de pédagogie, de construction conceptuelle: il s’agit de comprendre que la liberté est bonne dans tous les domaines de l’existence, et d’autant plus qu’ils sont fondamentaux. Il s’agit de comprendre que toute restriction de la liberté introduit de la destruction et du désordre au détriment de la masse et au profit d’une petite élite.
Tant que les gens n’auront pas compris cela, l’Etat prospérera. Le jour où ils l’auront compris, aucune force au monde, aucun groupe armé ne pourront empêcher la disparition inéluctable de l’Etat. Mais pour en arriver là, il faut accepter de prendre connaissance des écrits des auteurs libéraux, ce que la plupart des gens refusent farouchement de faire.

Qu’est-ce qui empêche qu’un Pharaon prenne le pouvoir aujourd’hui en se réclamant d’Osiris ? Ce n’est ni la Police, ni l’armée. C’est l’information qui est dans vos têtes, à vous qui me lisez. Cette information vous fera dire: « en voilà une idée loufoque! On n’a pas besoin de « Pharaon ». Vos descendants diront peut-être un jour: « en voilà une idée loufoque! On n’a pas besoin de « Président de la République ».

* La société anarcho-capitaliste, une « utopie » ?

On entend souvent dire que l’anarcho-capitalisme est « utopique ». Tout dépend du sens qu’on veut donner à ce mot, bien sûr. « Utopie » n’est pas entendu ici au sens originel de l’île proto-communiste Utopia qui est manifestement inadapté à l’anarcho-capitalisme; je suppose qu' »utopie » désigne ici plutôt une société qui ne peut exister dans le monde réel parce que certaines de ses caractéristiques ne correspondent pas à la réalité métaphysique du monde. L’utopie communiste, par exemple, se fonde sur l’hypothèse de l’homme « nouveau », elle ne tient pas compte du fait que l’homme est ce qu’il est et pas autre chose. Par conséquent, elle doit nécessairement échouer, c’est-à-dire détruire, parce que l’homme n’est pas un homme « nouveau ». C’est une donnée métaphysique et quand on ne tient pas compte des données métaphysiques, on se heurte à un mur. L’utopie « anarcho-communiste » relève de la même erreur. Elle y ajoute de surcroît (au moins dans certaines de ses versions) l’idée que le monde sera « libéré de la rareté »: tous les biens seront disponibles pour tous en abondance. Cette théorie nie une donnée métaphysique, qui est justement la rareté des biens. Elle est donc « utopique » et ne peut que mener à des désastres. Elle veut également supprimer l’argent. Or l’argent est une condition métaphysique nécessaire à l’existence d’une société avancée, compte tenu de ce qu’est l’homme et de ce qu’est l’univers. Par conséquent, cette utopie ne peut pas prendre corps sans occasionner une régression épouvantable du niveau de vie des hommes. Il n’est besoin d’aucune expérience pour en avoir la certitude absolue.

Rien de tel avec l’anarcho-capitalisme, qui se fonde au contraire sur des arguments logiques et se garde de contredire toute donnée métaphysique. C’est au contraire par l’analyse fine de la nature de l’univers et de l’homme qu’on parvient à la conclusion de l’anarcho-capitalisme comme idéal de société. La tradition libérale qui y mène est d’abord une tradition du rationalisme, scrupuleusement respectueuse de la réalité et de la logique.

C’est la raison pour laquelle je ne me dis pas particulièrement « anarcho-capitaliste », mais surtout rationaliste ou tout simplement réaliste.

Scandale de la finance d’Etat

Financement de bulles financières et malversations comptables, c’est le double effet kiss-cool des entreprises bénéficiant de garanties d’Etat. La SEC (l’autorité des marchés US, l’équivalent de la COB en France) a ouvert une enquête sur Fannie Mae, une agence de refinancement des crédits immobiliers, qui couvre l’énorme somme de 1.000 milliards de dollars sur le marché du crédit immobilier (autant que son confrère Freedie Mac). Pour donner des équivalences à ceux qui ne se rendent pas compte de l’énormité de ce genre de chiffre, il faut savoir que celà représente, grosso modo, autant que la dette de la France ou 65% du PIB de la France, qui se chiffre à 1600 milliards d’euros.

WASHINGTON, Sept. 22 – A federal report accusing Fannie Mae, the giant mortgage company, of improper accounting has led to an informal investigation by the Securities and Exchange Commission, the company’s board announced Wednesday. Shares of the company fell $4.96, to $70.69, on the New York Stock Exchange.

With $1 trillion in assets and $53.8 billion in revenue, Fannie Mae ranks as the country’s 20th-largest industrial corporation and is second among the three largest financial institutions in the country, between Citigroup and the Bank of America.

(source: NY Times)
Il faut aussi rappeler que c’est ce genre d’institutions qui refinançant les crédits immobiliers ont contribué à la bulle immobilière.

Financement de bulle et malversations comptables, c’est le double effet kiss-cool des entreprises bénéficiant de garanties d’Etat. Ceci rappelle fortement Enron.
En effet, Fannie Mae a été créée en 1938 en plein New Deal, il s’agit d’une agence semi-gouvernementale, couverte par l’Etat. Au sujet de Freddie Mac et de Fannie Mae, les américains parlent de GSE (governement-sponsored enterprises)

Et si cette institution se trouve en réel défaut financier, et celà l’enquête de la SEC le dira, c’est le marché immobilier qui s’effondre, celà impactera aussi les banques, intermédiaires pour les crédits immobiliers, et par la même une bonne part l’économie.

La FED (banque centrale américaine, équivalent de la BCE) voulant éviter un effet boule de neige, refinancera cette institution avec de la monnaie fraichement imprimée. c’est ce qu’elle avait fait, à la fin des années 90, lors du scandale LTCM, un hedge fund qui faisait des placements à risques à découvert. cette intervention ne manquera pas d’avoir son effet sur l’inflation et sur la santé de l’économie et donc des citoyens.

Et à ce moment-là, ce sera encore vu comme une faillite du capitalisme financier. Alors qu’il s’agit de sociétés semi-étatiques couvrant des risques dans des proportions inimmaginables, et avec des inter-relations entre système monétaire, banquaire et financier entretenues par le monopole du système monétaire étatique.

à ce propos, dans les Echos du 27 septembre, un article sur le projet de faire une « Euro Fannie Mae »:

Bataille autour d’une « Euro Fannie Mae »

L’objet est de créer une « Euro Fannie Mae », une agence de refinancement pour l’ensemble de la place bancaire européenne, sur le modèle des agences américaines Fannie Mae et Freddie Mac. Deux mécanismes seraient instaurés. Soit l’agence achète aux banques leurs crédits immobiliers qu’elle finance par l’émission d’obligations sur son propre nom et se rémunère par une marge d’intérêt. Soit l’agence fait office de véhicule de titrisation pour les banques qui veulent garder leurs crédits immobiliers inscrits à leur bilan, mais en transférer le risque de crédit. Dans ce cas, elle garantirait le paiement des intérêts et du capital aux investisseurs des parts de crédits titrisées, moyennant une commission des banques émettrices.
[…]
La Fédération hypothécaire européenne tire la première. Elle s’attaque à un paramètre essentiel au fonctionnement de l’agence : la garantie de l’Union européenne, dont elle aura besoin pour émettre à moindre coût. Sans elle, les émetteurs auront avantage à émettre sur leur propre nom.

Source : Les Echos
A la vue des performances de Fannie Mae aux Etats-Unis, ce sera un superbe objet financier pour les boursicoteurs européens.

Mais peut-être pas pour le citoyen lambda, qui verra, à terme, son niveau de vie diminuer, son boulot disparaître et des difficultés pour nourrir ses enfants. Et c’est ce que nous pouvons observer depuis que les Etats et les banques ont monopolisés l’instrument de l’échange, la monnaie, dans le but de se financer sur le dos des citoyens. Cet instrument central dans la vie sociale, qui se doit d’être stable dans le temps, se trouve être manipulé rendant le futur de plus en plus incertain. Et celà, augmentant la peur envers le futur, diminue l’horizon temporel des individus. Nous nous trouvons donc dans une spirale inverse de celle qui a vu le sauvage passer au status d’Homme civilisé, processus qui va de pair avec l’allongement de l’horizon temporel.

Ce n’est pourtant pas bien compliqué de comprendre qu’un système qui fait porter les risques sur la collectivité ne peut conduire que vers plus de prise de risque (sans responsabilité équivalente), et donc vers plus de chaos social.

Article de Vincent Poncet.

Toujours moins

Entendu Gilles de Robien sur France Info (je résume ses propos), répondant à une question d’un journaliste:

les compteurs de vitesse affichant plus de 180km/h ou même 200km/h sont une provocation malsaine

Une provocation malsaine ? Il faut s’empresser de les interdire… De toute façon, la meilleure façon de ne plus avoir de morts lors d’accidents de circulation c’est encore d’empêcher de circuler, n’est-ce pas ?

Journée sans

La voiture, c’est pas bien ont décrété nos zélites, et pour enfoncer le clou c’est aujourd’hui la « Journée sans voiture ». Et pour une fois je vais être un gentil citoyen, car… je n’ai pas de voiture. Malheureusement il semblerait que je sois l’un des seuls à entreprendre cette démarche civique car Le Monde titrait hier:

Journée sans voiture : les raisons d’un échec programmé

La cause de cet échec est simple:

Faute d’implication de l’Etat et des grandes municipalités

Pour passer d’un échec à un succès en France, il suffit de faire intervenir l’Etat!

Les cyclistes de l’association Vélorution ironisent à peine :  » Vélorution se félicite du décès de cette opération [la Journée sans voiture], qui laisse apparaître au grand jour la dramatique nullité des politiques publiques pour réduire la pollution liée aux transports »

Traduction: le cache-sexe festif de la Journée sans voiture vient de tomber, et les ayatollahs de la bicyclette s’en réjouissent puisqu’ils vont maintenant pouvoir militer pour L’année sans voiture, avec barrages aux portes de Paris pour empêcher ces vilains banlieusards de polluer les tranquilles quartiers boboïsés! Gare au contrevenant, il se verra non pas retirer son permis de conduire mais sa voiture, qui sait!

la Journée sans voiture, lancée en 1998 dans l’enthousiasme, s’est racornie au fil des années, au point que l’édition 2004, mercredi 22 septembre, devrait être particulièrement terne. Seuls quelques quartiers de Paris seront fermés à la circulation, 56 villes mèneront des actions contre 72 l’année précédente – déjà décevante -, et le ministère de l’écologie s’abstiendra de toute communication d’envergure, en s’en remettant aux municipalités et aux médias.

L’enthousiasme des bobo-écolos, des socialo-démagos et des journalistes. Le commun des mortels, lui, prendra son mal en patience, puisque personne n’ira le consulter: métros encombrés, embouteillages monstres, perte de chiffre d’affaire pour certains commerces…

Mais le faible lustre annoncé de cette Journée sans voiture, et la faible implication gouvernementale est aussi, selon Michel Destot, député et maire (PS) de Grenoble et président du Groupement des autorités responsables de transport (GART), le reflet de la politique du gouvernement de M. Raffarin : « Il est difficile pour le gouvernement de faire la leçon : en 2004 comme en 2005, il a complètement annulé les financements de soutien aux tramways dans les villes – à l’exception d’une mesure de 65 millions d’euros dans le collectif budgétaire – et il a coupé la bourse, zéro euro, zéro centime, aux plans de déplacement urbain, qu’étudient les villes petites et moyennes. »

Les tramways: le nouveau gouffre financier des mairies, le métro de la ville moyenne. Ca marche très bien les trams, c’est rapide, c’est « propre » (dans la mesure où ils sont électriques et que la pollution est déplacée…) mais ça coûte très cher, il faut former des agents de maintenance, de conduite, des entrepôts dédiés, construire les voies, poser les caténaires… Au final ne serait-il pas moins coûteux d’acheter des bus, pour lesquels il existe déjà des infrastructures (dépôts/routes), des mécanos et des chauffeurs, que de tout recommencer à zéro ? A Paris notamment un projet de tramway ceinturant la capitale entrave déjà la circulation alors qu’il existe déjà des voies de bus « en site propre » sur le même trajet, et qu’il suffirait d’augmenter la fréquence pour un coût bien inférieur… (pour le meilleur réquisitoire contre ce genre de dépenses, rien ne vaut un épisode des Simpsons: Marge versus the Monorail)

M. Destot vante au contraire la Semaine du transport public, qui implique du 16 au 22 septembre près de 150 villes, sous le slogan : « Citoyens, engageons-nous pour le développement durable et utilisons les transports publics ! » C’est que la Journée sans voiture n’est pas sans défaut : « Elle est perçue comme une agression contre la voiture, poursuit l’élu de Grenoble, et pour plusieurs maires qui sont déjà engagés dans de lourds travaux dans le centre-ville pour réaliser une nouvelle ligne de tramway, comme à Grenoble ou à Bordeaux, ajouter la fermeture totale du centre-ville serait contre performant. »

Ah, le beau slogan: à bas la voiture, vive les transports en commun, votre façon de contribuer à la sauvegarde de la planète! Une agression contre la voiture ? Non, vous n’y pensez pas, il y a juste des policiers pour vous empêcher de circuler, sauf si vous arborez une cocarde bleu-blanc-rouge! Et il est possible de construire un tram sans pour autant empêcher les gens de circuler librement…

C’est sans doute dans les têtes des automobilistes que se joue le succès de l’opération, qui vise à désintoxiquer les Français de leur automobile.

On va vous guérir de votre automanie qu’ils nous disent! C’est vrai quoi, on a pas besoin de voiture pour faire de courses, emmener les enfants à la crêche, partir en weekend, aller voir un client… Une bonne cure de désintoxication étatique: prohibition, flics, amendes, éventuellement prison pour les contrevenants ?

« Cette année, il n’y a pas d’enthousiasme, pas d’envie, pas de plaisir », dit Denis Baupin, adjoint (Verts) au maire de Paris et qui fut, en tant que conseiller de la ministre Dominique Voynet en 1998, un des initiateurs de la première Journée sans voiture. « Cette opération doit être une sorte de fête, pour que l’on ait envie de la refaire tous les dimanches, voire d’autres jours dans l’année. » En juin prochain, la Ville de Paris organisera ainsi sa propre journée libérée des automobiles, sur un vaste périmètre, de façon à « revenir à l’esprit initial de la fête dans la ville, que les gens aient du plaisir, profitent des animations, redécouvrent les rues et les avenues sans voiture ».

La voiture est un moyen: les gens ne la prennent pas par plaisir, et s’ils doivent laisser la voiture au garage celà veut dire qu’ils doivent aussi abandonner ce pourquoi ils prenaient leur voiture, ou trouver des alternatives moins pratiques. Et ce n’est pas en parsemant les rues de cracheurs de feu, de troupes de théâtres de rue et autres « intermittents du spectacle vivant » que les Parisiens auront « plaisir » à être entravés dans leurs activités quotidiennes, puisque ceux qui vivent de leur travail et non d’argent « public » doivent aller travailler malgré les obstacles…

Il reste que le faible intérêt des gens découle peut-être des idées fausses qu’ils se font : selon un sondage réalisé par l’IFOP pour Direct Assurance, une filiale d’Axa, 70 % des personnes interrogées jugent que la pollution produite par leur automobile n’est pas importante. « En 2003, renchérit M. Destot, nous avons fait pour le GART une conférence des citoyens, avec un groupe d’accros à la bagnole. Au bout de la session, ils nous ont dit qu’il fallait plus leur parler de responsabilité collective si l’on voulait promouvoir les transports en commun. »

C’est quoi un « groupe d’accros à la bagnole » ? Des gens qui préfèrent leur voiture, le soleil ou la pluie, et gaspiller leur pognon dans l’essence et l’entretien de leur voiture ? Mauvais citoyens! Il faut les « responsabiliser collectivement ». Allez savoir ce que ça veut dire, moi je ne sais pas. Que ce sont les comportements individuels qui font le Grand Tout et nous précipitent vers le Grand Réchauffement ? Ah oui, ça doit être ça. Et quand ça ne suffira pas, il y aura une taxe supplémentaire , de moins en moins de places de parking, et leur prix s’élèvera jusqu’à ce que ne circulent plus dans Paris que les très riches, les ministres, les ambulances et la police…

« Les gens n’ont plus l’excuse de ne pas savoir que la pollution est importante et qu’il y a un risque de changement climatique, pense quant à lui Anthony Fonteyne, de Vélorution. Simplement, la mayonnaise ne prend pas. » Alors que le Mondial de l’automobile s’apprête à drainer près d’un million et demi de visiteurs, il est clair que les opposants à l’impérialisme automobile ont encore du pain sur la planche.

Il y a un risque de changement climatique, le mot est lancé! Sur ce sujet voir le dossier Ecologie et réchauffement. Concernant l’impérialisme automobile, je ne sais pas si on doit rire ou pleurer devant la connerie de cette expression. Et même si je n’ai pas de voiture, j’irai au prochain Mondial de l’automobile car entre les taxes et le manque de places de stationnement je fais déjà partie des « exclus »…

M. Lepeltier devait annoncer, mardi 21 septembre, le déblocage de 40 millions d’euros pour encourager les recherches sur les « voitures propres ».

Ce qui va réellement encourager les « voitures propres », ce sera le manque de pétrole… plus le prix est haut, plus les automobilistes se tourneront vers d’autres énergies, enfin, les constructeurs. Il faut d’ailleurs noter que des investissements colossaux (on parle en milliards d’euros) sont consacrés aux solutions « hydrogène » « Ã©lectrique » etc par les constructeurs…

De son côté, l’association Agir pour l’environnement lance une campagne contre les 4 – 4 : « Nous voulons l’établissement du bonus-malus écologique sur les voitures, dit Stephen Kerckhove, son porte-parole, un étiquetage des consommations des voitures, et la possibilité pour les municipalités d’interdire la circulation des véhicules les plus polluants lors des épisodes de pollution. »

Les voitures écologiques sont celles produites dans les 5 dernières années, bien réglées et bien entretenues. Entre une Twingo de 1990 et un 4×4 de 2003 lequel pollue le plus d’après vous ? Et quid des habitants de province où des 4×4 sont utiles, voire même indispensables. Pourquoi devraient-ils payer plus cher leur voiture ? Et pour l’interdiction de circuler avec « les voitures les plus polluantes », il faudra combien de flics pour contrôler tout ça ?

Bref tout cela nous promet de belles campagnes de communication (où les bobos de la com vont pouvoir s’enrichir), des subventions à des associations citoyennes (donc écolos), des intermittents heureux, des flics avec un boulot pas trop compliqué ni risqué (mettre des amendes à des innocents), des bobos heureux (car le bobo parigot est content quand il a la rue à lui tout seul pour faire du vélo en regardant les cracheurs de feu), des politiciens satisfaits d’eux-mêmes (comme ils le sont toujours de toute façon)… le tout sur votre dos, puisque vous payerez les campagnes de pub, les intermittents, les tramways (même si vous habitez la Lozère), votre voiture plus cher (surtout si vous habitez la Lozère), et vous perdrez du temps à cause des embouteillages, des métros en grève, etc. Tout cela au nom d’un réchauffement hypothétique, épouvantail moderne pour citoyens festifs sensibilisés.

On veut des impôts !

Enfin, Chirac « l’ultralibéral » se positionne en faveur d’une taxe au niveau mondial dont le produits pourraient atteindre les 50 milliards de dollars tout ça pour aider les pays pauvres (et leurs dirigeants…). Bon reste à décider de la répartition entre les Etats et ensuite que ça arrive aux populations pas comme l’aide actuelle; mais comme chacun le sait c’est l’intention qui compte…

La mauvaise nouvelle c’est que les prélevements obligatoires augmenteront encore en 2005; et oui les baisses d’impôts ne couvrent que la moitié des hausses de charges…

Ah en dépit de la réforme de la sécu, le déficit sera encore de 10 milliards d’euros en 2005 : ah seulement! Cela promet encore des baisses d’impôts…

Greenwheels

Vous avez dit pollution ? Vous avez dit encombrements ?

LA HAYE (AFP). Une entreprise néerlandaise de location de voitures à l’heure, Greenwheels (Les roues vertes), est devenue en moins de 10 ans une « success story » tout en désengorgeant routes et agglomérations notoirement congestionnées.

Pas besoin de taxes , de règlements, de projets « citoyens ». Pas besoin de politiciens. Bref, pas besoin de force brute.

L’intelligence et l’imagination, pour peu qu’on les laisse libres d’agir, font très bien le travail.

Surtout quand elles sont motivées par le plus puissant des moteurs: l’intérêt personnel.

Une entreprise néerlandaise de location de voitures à l’heure, Greenwheels (Les roues vertes), est devenue en moins de 10 ans une « success story » tout en désengorgeant routes et agglomérations notoirement congestionnées.
« Aux Pays-Bas, nous détenons plus de 80% du marché de la location à l’heure, et en Europe, nous sommes un des plus grands », indique Jan Borghuis, membre de la direction de Greenwheels.
Il refuse de dévoiler le nombre d’abonnés et le chiffre d’affaires « pour des raisons de concurrence », mais cite volontiers une étude du ministère néerlandais des Transports, selon laquelle d’ici 2010, 400.000 personnes devraient être affiliées auprès de Greenwheels ou une autre organisation comparable.

Si cette projection se réalise, cela rendra 65.000 voitures actuellement en circulation inutiles, libèrera l’équivalent de 600 terrains de football en espaces de parking, diminuera de 3 milliards le nombre de km roulés aux Pays-Bas et représentera près de 11% des réductions de CO2 que le gouvernement néerlandais veut imposer au transports.

Le principe autour duquel cette entreprise a grandi est simple: le consommateur ne paie que ce qu’il roule, et n’a plus à se soucier de la voiture.

Greenwheels débute à Rotterdam (sud-ouest) en 1995 avec trois voitures. Moins d’une décennie plus tard, cette jeune entreprise dispose de 525 points de stationnement dans 30 des principales villes néerlandaises.

A chacun de ces points, une ou plusieurs voitures attendent un utilisateur, abonné à Greenwheels, qui a réservé « sa » voiture quelques minutes plus tôt par internet ou par téléphone.

Un « petit » abonné de Greenwheels peut déjà effectuer des trajets pour 2,5 euros de l’heure (5 euros en heure de pointe), auxquels il faudra ajouter quelque 0,19 euros de frais d’utlisation au kilomètre, carburant compris.

Les abonnements vont de 5 à 50 euros par mois selon la consommation en km des membres. Les tarifs à l’heure et au km sont décroissants, voire gratuits, pour les « gros » utilisateurs.

« Selon l’association des consommateurs néerlandais, c’est le moyen le moins cher de rouler pour les personnes qui n’utilisent pas quotidiennement de voiture ou qui roulent moins de 10.000 km par an », explique M. Borghuis.

Aux Pays-Bas, cela signifie en moyenne près de 1.600 euros d’économies sur les faux-frais (taxes, assurances, parking, entretien,…) que représente annuellement une voiture, avant d’avoir roulé le premier km.

« Tous les abonnés reçoivent une carte magnétique qui permet d’ouvrir et de démarrer la voiture. Cette carte nous permet également de calculer le nombre d’heures et de km qu’a effectués le conducteur. A la fin du mois nous lui envoyons la note, comme le ferait une compagnie de téléphone », précise Jan Borghuis.

Chaque voiture Greenwheels (des Peugeot 106 et 206, reconnaissables à leur peinture rouge cerise avec des décorations vertes) dispose d’un permis de parking pour la ville où elle est stationnée. Un atout de poids dans une ville comme Amsterdam où, dans certaines quartiers, l’attente pour une carte de stationnement résidentiel peut atteindre 10 ans. La voiture est équipée d’une carte-essence pour toute station-service aux Pays-Bas, d’un abonnement au Touring Club néerlandais, et elle est couverte par une assurance tous-risques.

Les entretiens et les nettoyages sont pris en charge, « ce qui est également un souci en moins pour nos abonnés », estime M. Borghuis.

Delanouille, tu peux te rhabiller.

I SS F

Conjugaison de l’ISF à Tous les Temps ou Concentré de Sagesse Française dans un Simple Acronyme : – Impôt de Suppression de la Fortune
– Instrument de Suçage de Fric
– Insipide Soupe de Fortunés
– Idée Franchement Stupide
– Impôt à Susciter la Fuite
– Imbécilité du Sordide Fabius
– Impôt Socialiste et Faciste
– Instrument de Suicide Français
– Monstrueuse Redevance Télé des Riches
– Stimulant d’Envie Sociale
– Dopant de Lutte des Classes
– Imposer pour Régner
– Instrument de Dictature de la Majorité
– Engin Jouissif pour Marxiste Invétéré
– Outillage Démagogique de Ramassage de Voix
– Expéditeur de Riches en Suisse
– Enrichisseur de Pays Moins Tarés
– Dopant Artificiel du Marché Immobilier
– Stimulateur Economique du Chômage
– Pacemaker de Déconstruction Economique
– Dynamite de Vieille Famille
– Susciteur de Départs Définitifs
– Instantané de Paupérisation par l’Etat
– « En France, On ne Crée pas de Richesses, On les Supprime ».
– « En France, On ne Crée pas d’Emplois, On les Supprime par l’ISF ».
– « Laissez-moi Vous Plumer en Toute Légalité ».
– Impôt de Solidarité avec les Fonctionnaires
– Impôt qui Coûte Plus Cher Qu’il Ne Rapporte
– Occasion de se Vanter de N’Avoir Pas Supprimé l’ISF
– Indicateur Fidèle du Degré de Libéralisme de la Droite Française : 0.
– Indicateur de la Capacité de la Droite à (Se) Réformer : 0.
– Indicateur du Courage de la Droite Française : 0.
– Quéquette de la Droite Tenue par la Gauche
– Indicateur de Différentiation entre la Droite et la Gauche Française : 0.

Et In Si de Fuite