Une précision à 150.000 euros

A propos du « Plan Local d’Urbanisme« , les Verts (appuyés par l’UMP et l’UDF) ont menacé de ne pas voter les fonds pour affranchir les questionnaires parce qu’il n’était pas suffisamment Vert (ou suffisamment UMP UDF), malgré le fait qu’ils aient voté et approuvé ce questionnaire… Donc après négociation, décision a été prise d’imprimer et d’envoyer un deuxième document de façon séparée, pour un montant de 150.000 euros.
150.000 euros. Une paille pour ces élus capricieux. Qu’est ce que ça représente pour Alain Riou, le Vert à l’origine de cette mesure, 150.000 euros ? N’allez pas me dire que les Verts auraient pu financer l’envoi sur leurs fonds, les partis politiques sont eux-mêmes tributaires de l’argent « public »…

Voir cette précision d’Alain Riou lui-même
Notez que mes infos sont tirées du gratuit « 20 Minutes« . Quant à moi j’ai injustement blâmé M Riou, qui s’il est d’après 20 Minutes à l’origine de la mesure, n’aurait pas pu faire passer cette mesure sans le soutien actif de l’UMP et de l’UDF.

(note 2: si ce n’est pas Alain Riou qui a posté ce commentaire, il émane néammoins bien d’un PC à la mairie de Paris, vérification faite via l’adresse IP du posteur)

Commerce équitable

La figure du «consommateur intelligent» a toujours été un bon moyen de flatter la vanité de l’acheteur pour que son choix se porte sur des produits plus chers, pas forcément de meilleure qualité, mais bénéficiant d’une plus-value «morale». Après avoir connu le fameux «achetez français» nous voilà donc invités à consommer de «l’équitable». A l’occasion de la «Quinzaine du commerce équitable» un grand distributeur tente de profiter de la mode du moment –le commerce dit «équitable»- pour prendre de l’avance (si on peut dire) sur ses concurrents. Et il n’hésite pas, pour cela, non seulement à vendre des produits qui seraient issus de ce commerce, mais également à nous vendre le concept.

Politisation du commerce

Sur un des sites dont la visite est proposée sur le portail du distributeur, on peut lire ceci: «D’un moyen de relation entre les hommes, le commerce est souvent devenu un enjeu de pouvoir et de profit privé lié à la spéculation à court terme. Inéquitable, cette forme du commerce banalise une relation de dominant/dominé»

Moi qui pensais bêtement que le commerce consistait à vendre les meilleurs produits possibles au meilleur coût et moins chers que les concurrents, et que les consommateurs avaient intérêt à les acheter sans se préoccuper de savoir d’où ils viennent, ni qui les a fabriqués, me voilà sommé de résoudre un problème moral voire politique: dois-je aider les petits producteurs du Tiers-monde («small is beautiful») ou permettre aux gros distributeurs de s’enrichir grâce à moi et de renforcer ainsi la «domination» des multinationales ou des gros producteurs, qui -comme nous le savons tous si nous avons un minimum de connaissance de la vulgate marxiste- exploitent scandaleusement les «petits»?

C’est l’air du temps, désormais, de politiser ses achats. Achetez «équitable» et adhérez au parti communiste, achetez «moral» et lisez notre manifeste pour le «commerce équitable», le «développement durable» ou mieux: engagez-vous dans une association qui lutte contre la mondialisation capitaliste. Soyez solidaires et dépensez une proportion de vos ressources pour subventionner les producteurs éthiquement corrects. Quant aux autres, ceux dont je fais partie, que leur reste-t-il sinon de jouer le même petit jeu en boycottant les distributeurs qui font la promotion d’une politique et d’une idéologie crypto-marxistes?

Ce qui est bon pour la politique (voir l’article de Mickaël Mithra dans le Québécois libre: « le pouvoir politique est la capacité dÂ’une personne ou dÂ’un groupe dÂ’imposer certains des choix existants en détruisant les autres par un processus de restriction ») est mauvais pour le commerce, et ce qui est mauvais pour le commerce lÂ’est aussi pour tout le monde, y compris les petits producteurs du Tiers-Monde qui sÂ’enferment dans une logique du non-développement puisquÂ’ils sont dès lors condamnés par lÂ’idéologie du commerce «équitable» à demeurer indéfiniment dans cette petite niche économique que ledit commerce a pour principe de protéger.

Le «commerce équitable», on l’aura compris, est un cheval de Troie du socialisme. Acheter les produits dudit commerce est un engagement politique dont les motivations idéologiques sont par nature contraires au commerce libre. Pour l’instant il ne s’agit que d’une opération non étatique destinée à exploiter la mauvaise conscience des consommateurs occidentaux mais bientôt, lorsque les consommateurs «intelligents», qui sont aussi des électeurs, formeront un groupe de pression, on peut être sûr qu’un entrepreneur en politique saura séduire ces nigauds en proposant de rendre obligatoire pour tous ce qui n’est jusqu’à présent qu’un choix du consommateur, par exemple en subventionnant ou en privilégiant les distributeurs qui font la part belle aux produits issus du commerce «équitable». Il suffit d’attendre le retour au pouvoir des socialistes et des Verts

Une escroquerie intellectuelle

De fait, le «commerce équitable» n’est pas quelque chose de neutre, c’est un «concept» inventé par des adversaires du marché libre et c’est certainement le prétexte à toutes sortes de taxes et réglementations (1). Que ce soit l’intérêt de Leclerc dans le contexte français de faire sienne cette escroquerie conceptuelle est finalement assez logique, mais il n’en reste pas moins que c’est une chose nuisible en raison de son incohérence et des idées fausses quÂ’elle propage.

Le «commerce équitable» est un slogan racoleur et une escroquerie intellectuelle. Comme l’idéologie qui sous-tend cet appel est fondée sur la prétendue exploitation et la théorie marxiste d’un rapport dominant/dominé, se référer à cette notion équivaut à avaliser tout un tissu de contrevérités sur le commerce libre, l’exploitation capitaliste et la mondialisation capitaliste, contrevérités auxquelles Peter Bauer a tordu le coup depuis longtemps et plus récemment Johan Norberg

L’absurdité du concept est évidente dès que l’on comprend qu’il s’oppose à la liberté du commerce alors que le commerce libre est nécessairement équitable. En effet, dès lors qu’un producteur n’est pas contraint, ni par la loi, ni par la force, de réaliser un échange, dès lors que la loi ou la force n’imposent pas à l’acheteur un fournisseur privilégié, la justice commutative(2), la seule qui ait un sens dans les échanges, est accomplie. Or ce qui est juste ne saurait être inéquitable.

Mais puisque «le commerce équitable» est une idée fausse, pourquoi a-t-elle autant de succès? La raison tient au fait qu’elle cristallise toutes les idées du combat intellectuel anti-capitaliste, anti-libéral et anti-mondialisation. Il suffit de consulter les sites qui en font la promotion, et de lire les textes théoriques qui les alimentent. Exploitation de la main-d’œuvre, précarité des emplois, absence de droits sociaux…

Comme si les droits sociaux avaient été un point de départ dans la prospérité des pays occidentaux. C’eût été le cas que nous n’aurions jamais connu l’essor et le développement économiques dont les fruits ont été dilapidés et gaspillés par les socialistes, parasites du capitalisme. Le capitalisme de libre marché est le seul régime économique créateur de richesse et de bien-être à long terme. Le socialisme détruit la richesse et partage la pauvreté, le capitalisme conduit à une prospérité inégalement «partagée» mais juste, et à une élévation du niveau de bien-être ainsi qu’à un gain en dignité grâce à l’indépendance individuelle, mais aussi à la diffusion d’une morale de la responsabilité et de l’estime de soi. Grâce à la mondialisation capitaliste, chaque jour les choses s’améliorent (Voir sur ce point, Norberg, Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste, chapitre 1, éditions Plon, 2004).

Au lieu d’accepter les faits de l’amélioration rapide des conditions de vie des populations qui acceptent les règles du commerce libre, les «équitabilistes» veulent appliquer la bonne vieille méthode constructiviste: on échafaude une utopie, un plan, et on force la réalité à s’y conformer. Les effets pervers sont déjà présents virtuellement dans le système comme dans toute utopie socialiste. La liberté, quant à elle, n’a pas ce défaut, elle est adaptative, et les problèmes sont résolus par une multitude d’individus qui inventent de nouvelles solutions en coopérant.

N’oublions pas que cette utopie du «commerce équitable» est préfabriquée dans les cerveaux des «alter-mondialistes» à bon droit qualifiés d’alter-comprenants puisqu’ils sont incapables de percevoir l’inanité de leurs concepts en s’accrochant à une idéologie de type marxiste, celle qui a causé les plus grands désastres économiques de l’histoire, d’une part en conduisant des nations entières à la faillite et d’autre part, ce que l’on voit moins, en détruisant les capitaux qu’avait accumulés le capitalisme pour le bien-être de tous.

Les croisés du «commerce équitable» veulent défendre les petits producteurs «exploités» du Tiers-Monde? En réalité ils les utilisent pour définir un nouveau prolétariat mondial. Et gare à ceux de ces producteurs qui voudraient dépasser le stade artisanal en adoptant un mode de production avec des machines, de l’engrais, bref, en utilisant leurs profits pour faire autre chose que de la microproduction lambda, ils perdront immédiatement leur vrai «capital» (aux yeux des alter-mondialistes) qui est celui d’être pauvres et donc de susciter la compassion des riches Occidentaux qui achètent leurs produits. Voudrait-on nous rejouer la lutte des classes?
(1)On peut déjà lire cet appel à l’intervention étatique: «Les Etats devraient garantir les droits de leurs citoyens à s’associer librement et à négocier collectivement, appliquant correctement la législation sociale. Les consommateurs ont la possibilité d’acheter des marques qui respectent les droits sociaux.»
( actionconsommation.org )

(2)« La distinction entre ces deux espèces fondamentales de la justice se rattache étroitement à la distinction que nous avons établie entre la justice légale et la justice particulière. La justice particulière vise en effet une personne privée, qui n’occupe d’autre place dans la communauté que celle qu’occupe une partie quelconque à l’intérieur d’un tout. Or si l’on considère l’une de ces parties par rapport à une autre partie, on voit naître un simple rapport entre deux personnes privées, et les rapports de ce genre sont régis par la justice commutative, régulatrice des échanges qui s’établissent entre deux individus. Mais on peut considérer au contraire l’ordre qui s’établit entre le tout et ses parties, c’est-à-dire l’ordre qui répartit entre les différents individus ce qui leur appartient en commun; les rapports de ce genre sont régis par la justice distributive, qui veille à ce que chaque membre de la communauté reçoive la part proportionnelle des biens communs à laquelle il a droit (Sum. theol., lIa Ilao, 61, 1. Concl.). Dans l’un et l’autre cas la justice demeure fidèle à sa fonction propre, qui est d’assurer le juste milieu et de maintenir l’égalité entre les deux parties en présence, mais cette égalité n’est pas de
même nature selon qu’il s’agit de justice commutative ou de justice distributive» (saint Thomas, textes sur la morale, traduits et commentés par Etienne Gilson, éd. Vrin).

Notons que, puisque RIEN n’appartient à la société en tant que telle, la justice distributive appliquée au tout social n’a aucune signification. CQFD

Pauvre continent

L’Afrique n’en finit pas de sombrer, et les causes sont connues: tribalisme + étatisme = appauvrissement général consécutif aux luttes de pouvoir incessantes pour prendre le contrôle de l’appareil de prédation, l’Etat. En Afrique celui qui tient le fusil mange. Les autres creusent. Et ça ne semble pas près de changer, à la lecture d’une interview donnée au Monde par le président du Mozambique.

LM:que pensez-vous de la crise persistante au zimbabwe, pays voisin du mozambique ?

Les Blancs se voyaient accorder des privilèges tels que, pendant une décennie, ils ont continué à se voir comme des Rhodésiens -l’ancien nom des Zimbabwéens-. Ils ne se sont pas intégrés dans la société nouvelle. Si l’on y ajoute le problème de la terre qui n’avait pas été réglé de manière satisfaisante, on en vient aux antagonismes actuels.

La crise au Zimbabwe, rappelons-le, est dûe au fait que Robert Mugabe, pote à Chirac, a jeté à la rue les Blancs, 5% de la population qui faisait rentrer 90% des devises, fournissait outre le travail à des centaines de milliers de compatriotes l’école à 250.000 enfants de façon gratuite, et nourrissait le pays par leur production agricole. A part ça, la crise au Zimbabwe c’est leur faute.

Règle n°1: si on identifie pas le problème, on risque pas de trouver la solution, mais il faut quand même un problème sinon la solution attendue (voir les règles suivantes) n’arrivera pas.
Le problème c’est Mugabe qui s’est emparé de l’Etat zimbabwéen, a décimé la tribu rivale avec son parti-armée le ZANUPF, a donné les possessions des Blancs comme trophée à ses amis qui ne savent pas quoi en faire et croient que les Blancs ont volé la richesse aux Noirs. Maintenant les terres ne sont plus cultivées, les Zimbabwéens crèvent de faim et Mugabe tout content de lui refuse l’aide internationale sous forme de céréales, dans un pays qui était le « grenier à blé » de l’Afrique australe. Au passage Mugabe fait plaisir aux Européens en refusant du blé au prétexte qu’il contient des OGM mais en réalité affame ses opposants qui eux n’ont pas à manger.

Notez au passage que le président d’un Etat voisin pourrait au moins avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que Mugabe est une crapule de premier ordre, dont les décisions ont déjà coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes (famine), et met tout sur le dos des Blancs.
Les journalistes du Monde ont alors un éclair de lucidité en osant cette question:

La question de la terre est instrumentalisée par le régime de Robert Mugabe, depuis que celui-ci est à bout de popularité. Pourquoi les chefs d’Etat africains ont-ils tant de mal à le dire ?

Réponse sans appel:

Le problème foncier était à l’origine de la guerre de libération au Zimbabwe. Vous aviez les Blancs, les privilégiés, qui possédaient les terres, et les autres, les Noirs, qui n’en avaient pas

C’est la faute aux BLANCS! Ah mais faut vous le dire comment ? Mais Le Monde ne se démonte pas, ce n’est pas Chirac dont il est question:

LM: Une question simple : le régime de Robert Mugabe est-il, ou non, une dictature ?

Chacun lutte avec les armes à sa disposition. Mugabe répond à sa façon à une situation qui lui a été imposée par des forces qu’il ne contrôle pas. Je crois vraiment qu’il n’y a pas d’autre solution pour les deux parties que celle consistant à s’asseoir et à discuter pour surmonter le blocage actuel. Croyez-moi, les Occidentaux ont pris trop de décisions dans la précipitation, unilatéralement, sans suffisamment consulter les autres pays africains.

Typique. Mugabe est le jeu des évènements, il doit faire avec une situation dont il hérite, c’est la faute aux Blancs, c’est la faute aux Blancs.
Règle n°2: jamais les Blancs n’ont eu autant d’influence en Afrique que depuis la fin des colonies.

LM:En attendant, la population zimbabwéenne subit la faim, des pénuries diverses, une situation économique catastrophique…

Mais, s’il y a de la famine au Zimbabwe, c’est parce que les Noirs n’ont pas les outils, les semences, les engrais pour cultiver les terres dont ils viennent d’hériter. Peut-on refuser de leur fournir le nécessaire, parce qu’on veut sanctionner le président Mugabe ? Ce ne serait pas juste.

Les Noirs n’ont pas les outils qu’ils ont… volé aux Blancs expropriés ? Comment se fait-il ? Les Blancs au Zimbabwe ont été expulsés des fermes, dépouillés de leurs biens, ils n’ont pu partir qu’avec quelques affaires. Ils ont laissé l’engrais, les tracteurs et tout le reste. Ce qui manque ce ne sont pas les capitaux, ce sont les compétences. Filez un ordinateur à un analphabète, à quoi ça lui sert ? Dans un pays où justement les compétences étaient concentrées sur la population blanche (mais qui, via ses écoles gratuites, en faisait bénéficier tout le pays!), quand on les expulse il ne reste personne pour utiliser efficacement le capital abandonné. Pire: dans de nombreuses fermes les amis de Mugabe ont tout simplement laissé en jachère les terres, réduisant la valeur des terres à presque rien.
Là-dessus, oser un appel à « fournir le nécessaire » relève de l’escroquerie la plus dégueulasse qui soit. Et pourtant…
Règle n°3: si tout va mal, c’est pas faute de pillage et de compétences, c’est parce que les Africains manquent de moyens. C’est la solution aux problèmes de l’Afrique.
D’où le corollaire règle n°4: tout chef d’Etat africain est automatiquement membre d’honneur de la CGT section « manque de moyens ».

On peut tenter tout ce que l’on veut pour changer le régime politique au Zimbabwe. Mais ouvrons les portes pour que les Zimbabwéens puissent travailler ! On ne peut pas tout arrêter – les investissements, l’aide… – sous prétexte qu’il faut punir un chef de l’Etat. Mugabe a près de 81 ans ! C’est le peuple que vous punissez !

Comment fonctionne l’aide internationale ? D’abord les contribuables occidentaux sont culpabilisés par des campagnes médiatiques d’ONG « désintéressées », ensuite les gouvernements prennent leur part, envoient l’argent à l’ONU ou à toute autre organisme réputé pour son efficacité (FMI, banque Mondiale…), voire financent les ONGs soudain très intéressées. Ensuite l’aide arrive en Afrique où le gouvernement local pille le tout quand c’est en nature et détourne le reste quand c’est en dollars. Quelques miettes arrivent sur place et permettent aux bobos de se donner bonne conscience, avant leur prochain repas en ville (menu: 50 euros, bouteille à 40 euros, apéro à 7euros).
Alors évidemment, vous vous rendez compte de l’impact négatif sur la population d’arrêter l’aide! Au fait, il parle de l’aide que Mugabe a déjà refusé ?
Règle n°5: l’aide ne doit jamais s’arrêter, même si un gouvernement de pourris affame la population. Et n’envoyez que des chèques, ils veulent pas de blé, ça se stocke pas en Suisse.

en raison de la controverse autour de la présence du président Mugabe, cette conférence n’a pas lieu. Pourquoi lui interdit-on de discuter de problèmes qui le concernent ? Pourquoi lui interdire d’entendre les critiques qu’on pourrait lui faire, les conseils qu’on pourrait lui donner ? Voulez-vous attendre la fin du mandat de Mugabe ?

Mugabe est persona non grata en Europe, cela n’a pas empêché Chirac de le recevoir. S’il n’a pas osé aller ailleurs qu’en France c’est qu’il est sous le coup d’enquêtes pour crime contre l’humanité. Bien sûr ça ne gêne pas Chirac, le VRP en technologie nucléaire!
Règle n°6: il faut savoir dialoguer. L’écoute est la base de la compréhension mutuelle. Et pendant ce temps laissez nous massacrer nos opposants. Et n’oubliez pas la règle n°5. Continuez de verser du liquide.

LM: Votre pays est stable depuis une dizaine d’années. Qu’attend-il des pays pour se développer ?

Je dois à la vérité de reconnaître que le Mozambique a reçu beaucoup. Mais nous faisons aussi des efforts, ce qui nous a permis, par exemple, de réduire la part de l’aide extérieure dans notre budget de plus de 70 % à moins de 50 %.

« Je suis héroïnomane mais je prends plus que deux fixs par jour!« . Règle n°7: quand on arrête le crack on continue la coke.

Ce que nous demandons aujourd’hui aux pays riches, nous comme les autres pays en développement, c’est d’abord de respecter leurs engagements. Ils ont promis de consacrer 0,7 % de leur PIB à l’aide au développement. Qu’ils le fassent ! Qu’ils tiennent aussi leurs engagements en faveur des opérations de paix, par exemple au Burundi. Ensuite, la mondialisation ne doit pas être à sens unique. Il faut que les marchés – le coton, le sucre… – s’ouvrent aux pays pauvres.

Et voilà la vraie perle de cet article. Voilà le combat dont les libéraux doivent se faire les relais incessants. La plaie de l’Afrique c’est qu’elle ne peut pas lutter car l’Europe et les USA ne la laissent même pas entrer sur le terrain de jeu! La mondialisation n’existe pas en Afrique, ce qui rend tout développement impossible! (voir à ce sujet Pauvreté de la réflexion). D’un côté l’Europe distribue les subventions qui n’incitent pas à faire d’efforts, de l’autre elle ferme les marchés. Combinez cela avec un état d’esprit peu constructif (c’est le moins que l’on puisse dire…) des chefs d’Etat africains, et vous avez la recette pour 20 ans de plus de non développement africain.

Démocratie participative en action

Paris va se doter d’un nouveau PLU (Plan Local d’Urbanisme). A n’en pas douter ce sera un grand moment de la démocratie participative. Cette notion de démocratie participative est évidemment une escroquerie, dont les citoyens sont les victimes. Exemple dans le 20 Minutes n°505 du 30/04/04: à Montmartre le projet des « Verts » (non, pas vert comme islamiste) prévoit de supprimer des places de parking, de rendre piétonnes certaines rues. Résultat inévitable: plus d’embouteillages dans d’autres endroits, du fait simplement du détournement de trafic, du temps d’attente toujours plus grand pour se garer. Pour les riverains cela signifie aussi difficulté pour les courses, livraisons compliquées pour les commerces… Evidemment certains appartements vont soudainement voir leur valeur augmenter, et d’autres baisseront, dans des mesures imprévisibles à priori, mettant en danger les investissements réalisés des années auparavant…
Les derniers au courant, comme toujours, sont les « administrés »: « les travaux ont commencé et nous n’étions même pas au courant« . Normal: eux, ils bossent et ne s’occupent pas forcément de consulter les plans d’urbanisme de la Ville de Paris pour savoir à quelle sauce ils vont être mangés.
Dans un merveilleux exercice de démocratie de proximité, lors de la présentation du projet aux habitants dépités (« sous les sifflets » précise 20 Minutes), le maire du 18ème arrondissement a eu ces mots très clairs:

Daniel Vaillant a rappelé que les conseils de quartier ont un rôle consultatif

Bientôt le Plan Local d’Urbanisme à l’échelle de la Ville entière va à son tour être soumis à l’épreuve de la démocratie de proximité. Les Parisiens vont être consultés.

Ce plan « détermine ce qu’on a le droit de construire, où et comment » (JP Caffet, adjoint chargé de l’urbanisme): en somme, à part apporter les fonds pour construire, vous n’avez pas vraiment le choix. Pas question par exemple de construire d’immeuble de plus de 37m de haut, histoire de limiter l’offre, voire même de faire plus de deux étages dans les zones « vertes ».

Les plans imposent aussi des quotas de « logements sociaux » dans les arrondissements avec un maire à « droite », pas encore assez boboïsés pour avoir voté correctement en 2000 (c’est à dire à gauche évidemment). Toutes les constructions supérieures à 1000m² devront inclure 25% de logements sociaux. Evidemment cela fera baisser le prix de vente de l’ensemble, puisque d’un côté vous aurez des logements à prix réglementés, et de l’autre le prix du marché, bien plus élevé vous vous en doutez. En moyenne votre construction vaudra moins. Je prédis une hausse du prix des immeubles anciens… Ceci dit, le prix des immeubles aux alentours des constructions neuves aussi s’en ressentira car si les habitants des HLM de centre ville sont les mêmes qu’en banlieue, on peut craindre le pire. Et comme les occupants d’un HLM sont choisis par les offices HLM, pas question de discriminer vos locataires: ils vous seront imposés.
Au passage Delanoë se payera un électorat avec l’argent des autres, puisque le coût de sa clientèle sera totalement supporté par d’autres, laissant son budget intact.

Comme avec toute décision arbitraire, certains verront donc leur patrimoine immobilier s’apprécier ou se déprécier au gré des décisions.
Bien sûr, il reste quelques limites à l’arbitraire: « on ne peut pas imposer qu’une boucherie soit remplacée par une boucherie. La Constitution, où est inscrite la liberté de commerce, nous en empêche« . Vous êtes soulagés ? Pas si vite! « Mais on a contourné autant que possible la loi« . Je ne plaisante pas, c’est la phrase suivante dans l’interview! La Constitution de toute façon ne reconnaît les divers droits que sous réserve des lois en vigueur.

Pour définitivement être certain que les prix vont s’envoler dans certains quartiers, le nombre de sites protégés va être multiplié par 3. Dans ces lieux, pas question de refaire la façade, d’aménager ci ou ça, et pour les immeubles à proximité cela signifie aussi interdictions diverses sur les vitrines, la hauteur, la couleur, la taille des surfaces vitrées, les publicités, les antennes radios/télés… A noter aussi qu’autour du Sénat, ainsi qu’une large partie des 6 et 7ème arrondissements seront inconstructibles: prévoir une forte augmentation dans ces quartiers refuges, où il n’y aura pas de quotas sociaux car pas de nouvelles constructions, donc un quartier plus calme.

Les Parisiens auront donc ce pour quoi ils ont voté. Avec la droite vous aviez des voleurs au pouvoir (au sens libéral du terme: qui vivent des impôts), avec la gauche vous avez non seulement des voleurs, mais en plus leurs belles idées de mixité sociale, de retour à la nature et autres lubies alters. Et ne comptez pas sur la démocratie de proximité, la démocratie participative, les conseils de quartier pour vous sauvez: ils ne sont là qu’à titre consultatifs. Les bobos vont maintenant goûter les belles idées que le reste de la France subit depuis des années. Bonne chance.

Violence en hausse

Il y a peu on pouvait voir ce brave Sarkozy parader chiffres à l’appui: la délinquance baisse! La délinquance baisse! Mon action se fait ressentir! Grâce à moi, les Français sont plus en sécurité! Victoire!
Hélas. Hélas. Ces chiffres me semblaient bien suspects, voilà mes craintes confirmées:

Le nombre de crimes et délits commis contre les personnes au cours du premier trimestre 2004 a augmenté de plus de 10%

20 Minutes du 30/04/04. Détail de la hausse: meurtres +10,22%, tentatives de meurtre: +17,37%, coups et blessures + 7,97%.

Mon analyse: les petits délits ne sont plus reportés aux autorités, par contre les violences aux personnes font l’objet de plainte donc le chiffre global baisse: c’est une illusion statistique. Pendant ce temps la gravité moyenne des crimes augmente: plus d’atteintes envers les personnes.
Heureusement que nous sommes dans un pays civilisé, pas comme les USA (crimes et délits divisés par 2 depuis 10 ans) ou la Suisse (crimes et délits négligeables) où les armes sont d’accès facile.

Libre-échange sauvage

Henri Emmanuelli, invité du journal de 13h sur France-Inter le 29 avril, dénonçait la « constitution européenne » de Giscard qui d’après lui « vise à imposer une vision libérale aux pays européens » (sic). A juste titre Emmanuelli réclame un référendum sur l’adoption de cette « constitution » et prévoit son rejet par la majorité des Français. Mais son argument est le suivant : « il est tout à fait logique que les Français rejettent ce libre-échange sauvage qu’on leur propose ou qu’on veut leur imposer »…

Henri Emmanuelli est partisan « d’une Europe fédérale, d’une Europe sociale et d’une Europe puissance clairement distincte de la puissance américaine »…

Ceux qui trouveront des germes de « libre-échange sauvage » – expression absurde évidemment mais supposons simplement qu’il veuille dire par là « libéralisme cohérent et radical » (tel qu’il est défendu sur la PL par exemple !) –, ceux donc qui trouveront ces germes dans la « constitution européenne » de Giscard sont priés de les exposer en commentaire de cette brève.

Viva la revolucion!

Toujours à l’affût, Eric ABC a déniché un article dans Le Figaro (du 06/05/04) titré « La démocratie déçoit les Latino-Américains ». On les comprend, mais je ne donnerai pas les mêmes explications que la journaliste du Figaro.

à l’euphorie des années 80 a succédé l’amertume. Le dernier quart de siècle a surtout rimé, pour le sous-continent, avec une paupérisation de la population, un accroissement de la violence et des inégalités.

Petit rappel pour les nuls en histoire: les années 80 marquent la fin d’un tas de dictatures: celle de Pinochet, les généraux en Argentine, au Brésil… la « realpolitik » américaine de l’époque, face à la menace soviétique, voulait que « c’est un salaud, mais c’est mon salaud ». Imaginez l’espoir pour tous ces gens, ballottés de dictature en dictature, pseudo-socialiste, autoritaire, toujours étatiste, militaire ou paramilitaire, instable, bref des régimes invivables. La démocratie ne pouvait qu’être mieux. Espoirs déçus.

Une dégradation du niveau de vie aux conséquences dramatiques : [selon le PNUD] près de 55% des Latino-Américains accepteraient le retour à un régime autoritaire pour peu qu’il améliore leur situation économique

La foi en la démocratie baisse! Quel drame! Voir son niveau de vie baisser est dramatique. Les conséquences d’une baisse de niveau de vie sont multiples: baisse de l’investissement dans les études, émigration des talents (ils se ruent aux USA), moins de dépenses de santé… Les bidonvilles, la drogue, la violence, la prostitution généralisée, y compris des enfants: il est là le drame!
Que les Latino-Américains soient nombreux à se dire prêts à accepter une dictature pourvu qu’elle améliore leur vie, ne m’étonne guère…

La pauvreté concerne 225 millions de Latino-Américains (44% de la population), et on compte quelque 100 millions d’indigents. Les 10% les plus riches de la région ont un revenu 30 fois supérieur aux 10% les plus pauvres. La Banque mondiale calcule que les neuf pays les plus inégalitaires au monde sont latino-américains

Il y avait combien de pauvres en 75 ? Le revenu d’un pauvre d’alors était de combien ? de combien est-il aujourd’hui ? Ces statistiques montrent une situation bien sombre, mais ne permettent pas d’établir de comparaisons par rapport aux périodes antérieures.
Combiné tout cela avec la corruption, les trucages d’élections, le lobbying intensif, le cloisonnement social, accompagné de racisme, quelle crédibilité reste-t-il aux gouvernements ?

Malheureusement si le constat est clair les explications données à ce désastre sont très convenues:

En filigrane, c’est la démission progressive de l’État, au profit de marchés financiers peu régulés, qui est dénoncée. L’Amérique latine est, dès la fin des années 80, le terrain privilégié des expériences néolibérales imposées par le FMI et la Banque mondiale.

FMI ? FMI: aveu d’échec. Le FMI, comme la Banque Mondiale sont des machines à faire faillite aux pays qui profitent de leurs largesses: ils prêtent, l’Etat local empoche, « privatise » aux mains de proches du pouvoir, dilapide l’argent, achète une paix sociale temporaire, et quand ensuite le système s’écroule retourne voir le FMI pour en demander plus. Le FMI cède alors devant quelques vagues promesses jamais tenues, et le cycle recommence. Les perdants: les contribuables occidentaux, les populations d’Amérique du Sud. Exemple typique: l’Argentine. Les banques privées occidentales sont couvertes par leurs gouvernements, à votre détriment, elles n’ont donc aucun problème.

la baisse des barrières douanières, les privatisations, la libéralisation des services publics (eau, gaz, électricité, téléphone) ont favorisé l’arrivée de capitaux étrangers. Pour la majorité de la population, ces métamorphoses ont provoqué une désindustrialisation du tissu urbain, une hausse du chômage et de l’inflation.

C’est marrant comme les mêmes politiques s’accompagnent d’effets totalement différents selon les pays: les pays d’Asie du Sud ont pratiqué ces politiques et ont décollé subitement dans les années 60 à 90, et il n’en serait pas de même pour l’Amérique du Sud ? Peut-être parce que justement les privatisations n’en étaient pas, peut-être parce qu’un peu de baisses de tarifs douaniers étaient compensés par la mise en place de licenses d’importations etc.
Pour constater tout cela il faudrait aller au-delà de la répétition des mantras altermondialistes!

Aujourd’hui, seul un petit quart des Latino-Américains plébiscite l’action du marché. Ils sont 70% à exiger une plus grande intervention de l’État.

L’histoire politique de la majorité des pays latino-américains est aussi celle de populations déresponsabilisées, en attente d’un Etat paternaliste. S’enclenche alors un cercle vicieux : le paternalisme favorise le clientélisme, et partant, l’affaiblissement de l’État comme garant du droit.

Voilà qui fait sens: en fait c’est bien la mise en coupe réglée par des groupes de pression qui appauvrit ces pays. Un tas de gens s’accaparent l’Etat pour l’utiliser à leur profit. Chaque groupe empêche ses concurrents d’émerger, les prix de baisser, ou se crée un ilôt artificiel de richesse, une rente de situation basée sur une license d’exploitation monopolisée par exemple.
Vous appelez ça du libéralisme ? Le renard libre dans le poulailler libre, c’est l’Etat!
Un exemple ?

La lointaine province de Santiago del Estero est gouvernée par un couple, Carlos et Nina Juarez depuis un demi-siècle ! La recette : une savante distribution de postes de fonctionnaires ­ seule source d’emploi dans la province ­ et de l’aide sociale, mâtinée d’intimidation dans le plus pur style féodal.

Et voilà comment on ruine un pays: les fonds sont dépensés à acheter une clientèle électorale fidèle, qui appauvrit les uns pour ensuite les maintenir en dépendance et donne du travail aux autres sous couvert de solidarité avec les premiers!

En fait l’Amérique Latine n’a bénéficié que d’un ersatz de libéralisme économique (sauf le Chili!), et en fait de démocratie n’a connu que la partie corruption/clientélisme, bref ce qui existait déjà auparavant. Sauf que sous une dictature les personnes à prélever la dîme sont moins nombreuses, puisqu’il n’y pas besoin de s’appuyer sur une majorité électorale incertaine pour continuer à exercer le pouvoir et ainsi arroser les amis… Un tyran et sa clique sont plus vite rassasiés qu’une armée de fonctionnaires… et le tyran sait que si la population n’a pas faim elle verra en lui le sauveur, et alors sa légitimité est acquise.
Espérons simplement que les futurs dictateurs ne ressembleront pas à Castro mais plutôt à Pinochet, car sinon il se pourrait que l’Amérique du Sud bascule dans l’abîme pour une longue période.

Raisonnement Biaisé?

« Le gouvernement américain baisse les impôts pour tuer l’état », c’est en tout cas un point de vue (original pour le moins) exposé dans les Echos par E.BAREIRO universitaire et chercheur au CNRS… L’auteur affirme que la politique du gouvernement s’appuie sur la « théorie de l’offre » qui recommande une baisse des impôts pour inciter les gens à travailler (Bon mon avis personnel était que les baisses d’impots de Bush visait à stimuler la demande comme pour la baisse de l’impôts sur les dividendes mais passons).

Ensuite, c’est un raccourci douteux pour moi qui affirme que cette démarche peut se faire sans baisser les dépenses publiques en raison de la croissance économique engendrée. Je pense que c’est faux aussi bien dans une optique offre que demande :
– premièrement l’effet ne sera pas immédiat
– deuxièmement la croissance supplémentaire n’engendrera pas forcémment une création de richesse suffisante pour qu’il y est équivalence à la baisse d’împôt bien que cela génère création de richesse(si on baisse les impôts de 30 admettons que cela génère une création de richesse supplémentaire de 45 pour récupérer les 30 en recette fiscale, le taux d’imposition devrait être de plus de 67%)
J’affirme donc que cet argument est faux.

L’auteur constate que le déficit budgétaire des USA a augmenté ce qui est vrai (mais pas seulement à cause des baisses d’împôts aussi en raison de la hausse énorme et irresponsable des dépenses par l’administration Bush). Ensuite, une petite couche de social avec la fameuse étude de Thomas Piketty sur les inégalités( déjà commentée abondemment sur la PL je vous y renvoie) qui ne cessent de croître aux USA. Pour ma part, je rapellerais juste que toute égalité décrétée autre que de droit est forcémment injuste. En fait, les inégalités de conditions sont normales dans une société et pas forcémment génantes (dans un régime communiste, chacun a la même chose, ouf pas d’inégalités mais personne n’a rien ou peu). Mieux vaut un régime capitaliste où une petite partie seulement a peu. L’important est que ce peu soit suffisant pour vivre à peu près décemment et que l’on puisse améliorer sa condition (ce n’est pas toujours le cas malheureusement).

En fait, ces baisses d’impôts (l’auteur s’appuie sur Paul Krugman professeur à Princeton) viserait à mener les Etats-unis dans une telle impasse financière qu’il serait obliger de réduire leur dépenses publiques presque à 0. Machiavelique et même plus. Je n’y croit pas une seule seconde : l’équipe Bush n’a jamais été libérale ni sur le plan politique (la sécurité avant la liberté), ni économique (keyneisianisme + mesure anti-libéral comme augmentation des droits de douane). Je pense plutôt que la politique de Bush et électoraliste et dominé par une idéologie conservatrice et non libérale et simplement peu tournée vers le domaine de l’assistance sociale (ce qui est difficile à concevoir pour beaucoup de français mais la mentalité anglo-saxonne est différente).

D’ailleurs à ce moment là, avec de tels raisonnements, ne pourrait-on pas affirmer que nos organisations syndicales, Attac et cie, cherchent en réalité à détruire notre système de protection sociale (retraites, maladie, chomage) en le menant à la faillite en refusant toute réformes ? Machiavélique !

Un cerveau nouveau

Avant de reprendre vos plumes,
Pour creuser de nouveau abimes,
Traversez les rideaux de brume,
Venez dénombrer vos victimes.

Le Soleil Noir, Jean-Pax Méfret. Catherine Malabou (« philosophe et maître de conférences à Paris X – Nanterre » et très significativement spécialiste de Hegel, Heidegger et Derrida, trois figures emblématiques de la pensée anti-libérale..) aurait été bien inspirée de suivre les conseils de Jean Pax Méfret: dans la présentation de son livre « Que Faire De Notre Cerveau ? Le temps d’une question » (publiée dans une collection dirigée par une certaine Béatrice Bouniol) par son éditeur Bayard il est en effet écrit:

« Que faire de notre cerveau ? » n’est pas une question réservée aux philosophes, aux scientifiques ou aux politiques, c’est une question pour tout le monde

Notre cerveau ? Moi j’ai un cerveau, c’est le mien à moi. Il n’y a pas de cerveau collectif dont il faut se demander quoi faire. Je sais bien que les esclavagistes se demandent comment utiliser mes bras, mais maintenant ils veulent ma tête en plus ?
Et en plus quelle gentillesse de sa part, elle ne veut pas garder la question pour l’élite autoproclamée, même moi j’ai le droit de savoir ce qu’on va faire de « notre » cerveau.

Le cerveau n’est pas un poste de commande rigide ni centralisé. Il est plastique, change au cours de la vie, se laisse modeler par l’expérience, se répare aussi. Tout le problème est de ne pas confondre plasticité et flexibilité, de ne pas faire du cerveau le serviteur biologique de l’adaptabilité, de la polyvalence et de la docilité exigées par les nouvelles lois de l’économie mondiale. La question que pose ici Catherine Malabou est la suivante : comment faire pour que la conscience du cerveau ne coïncide pas purement et simplement avec l’esprit du capitalisme ?

Là on atteint des sommets.
L’adaptabilité de l’Homme n’est pas un fait nouveau. C’est justement la capacité de l’Homme (en tant qu’espèce « animale ») à s’adapter, à utiliser son cerveau à autre chose qu’à régler les cycles hormonaux qui l’a placé tout en haut de l’échelle (même si ça choque profondément les écologistes, de penser qu’il y a une hiérarchie des espèces).
La « mondialisation » n’a rien changé à cela. La mondialisation d’ailleurs n’est pas une cause mais bien une conséquence du génie humain quand il est libre de s’exprimer. Le capitalisme aussi: c’est l’auto-organisation économique de personnes libres. Personne n’a « voulu » le capitalisme, d’ailleurs le mot est l’invention de Marx…
Même Catherine Malabou le reconnaît: le « cerveau » est naturellement « capitaliste ». Et elle se pose donc cette question pleine de sous-entendus indicibles: comment faire pour changer la nature humaine ?
Elle pense que c’est un problème biologique, aussi sa conclusion n’est pas étonnante:

Au sommaire :

* Introduction : plasticité et flexibilité, pour une conscience du cerveau
* Champs d’action de la plasticité
* La crise du pouvoir central
* « Vous êtes vos synapses »
* Conclusion : Vers un altermondialisme biologique

L’Homme Nouveau par la sélection génétique ? L’eugénisme au service de l’altermondialisme ? Et en attendant d’arriver à l’Homme Nouveau, l’endoctrinement le remodelage et la rééducation réparation des cerveaux trop flexibles, trop adaptables ?
Ai-je tort d’y voir une troisième voie entre les camps khmers et le docteur Mengele ?

Menaces sur l’assurance maladie

Quand ATTAC parle de l' »assurance » maladie, vous pouvez être sûr d’atteindre des sommets de novlangue. Menaces sur l’assurance maladie (par le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie d’ATTAC):

l’assurance-maladie est un élément central de progrès social, aucun pessimisme et aucune résignation ne sont possibles. Attac réaffirme ainsi que toute véritable réforme progressiste de notre assurance-maladie n’est acceptable que si trois conditions sont remplies :
1. – Il faut réduire les inégalités sociales de santé qui demeurent fortes dans notre pays. LÂ’action publique dans le domaine de la santé doit prendre en charge lÂ’ensemble des facteurs qui agissent sur la santé (travail, logement, alimentation, éducation). La question de la santé ne peut être réduite aux soins.
2. – Le régime de base de lÂ’assurance-maladie doit reposer sur un financement solidaire. La participation financière demandée à chacun doit être fonction de son revenu et non de son état de santé ; les soins auxquels chacun à droit doivent être liés aux besoins et non à ce que chacun peut ou non payer. Les couvertures complémentaires actuelles n’étant pas toutes, loin de là, financées de façon solidaire, la seule voie de progrès est lÂ’amélioration de la couverture solidaire apportée par le régime de base.
3. – Toute véritable réforme de lÂ’assurance-maladie doit être démocratique et ne peut être lÂ’objet de décisions technocratiques. Les choix nécessaires doivent sÂ’appuyer sur un large débat public.

Je reprends le discours, en retirant la novlangue et en mettant des termes français:
Il est interdit de faire les comptes, de regarder la réalité en face, de tenter de comprendre ce qui se passe et pourquoi ça arrive. Et il faut même accélérer le processus:
1/ en allant au-delà de la santé: l’égalitarisme et l’interventionnisme doivent régner partout: les riches doivent manger comme les pauvres (donc ils iront au Mac Do aussi), et ATTAC vous dira combien de m² par personne il faut dans votre communalska. Et vos enfants iront tous au collège
2/ de chacun ses moyens à chacun selon ses besoins… enfin pas tant que ça: ceux qui ont plus de moyens devront avoir moins de besoins parce que les besoins de ceux qui ont moins de moyens… enfin vous avez compris: le mot « solidarité » signifie seulement impôts futurs.
3/ un large débat public dont le point de départ sera celui d’arrivée: il faut sauver la sécurité sociale, quel impôt nouveau allons nous mettre en place ? Allons nous taxer les riches (revenu imposable supérieur à 45.000 euros/an, 20% de la population) ou les moyennement riches (revenu imposable >35.000 euros/an, 30% de la population) ?

Le système de soin, monopole public étatique financé par l’impôt, est essentiel au socialisme (synonyme: « progrès ») français, il est hors de question de l’abandonner quand il coule: il faut donc persévérer dans l’erreur, continuer de creuser le gouffre, parce qu’au final cela fera progresser le socialisme (« progresser le progrès » en langage de gauche). L’objectif est l’égalité, et la liberté révèle les différences, car les travailleurs, les ingénieux, les têtus peuvent devenir riches, alors que dans une société pauvre tout le monde est pauvre, tout le monde sauf bien évidemment les nomenklaturistes, rôle que bien sûr l’avant-garde progressiste d’ATTAC se voit déjà tenir (cf les listes électorales qu’ils déposent pour les élections européennes).

Voilà pourquoi le programme d’ATTAC pour sauver l’assurance maladie propose de continuer dans la même veine. Il faut arriver le plus vite possible à la pauvreté généralisée, seule garante de l’égalité.