Les Antis

Mercredi soir, un documentaire sur les militants anti-mondialisations, les anonymes de partout, a été diffusé sur France3? chaîne publique. Sur un ton neutre, pratiquement sans voix off d’ailleurs, on voit la vie du militant, entre voyages dans toute l’Europe, manifestations, meeting. Et on peut aussi voir ce qui les sépare de nous: chez eux le mot liberté ne sert qu’à interdire. Etrange paradoxe: une femme chante un couplet sur le thème « touche pas à mon marché, moi aussi j’ai droit à ma liberté », pour en fait conclure qu’il faut interdire les OGM. Ils ne veulent pas non plus des traités commerciaux, au nom de la « liberté » du service public. Le droit d’échanger est bien cette liberté « liberticide » comme le disait le boss d’ATTAC. La mondialisation nous appauvrit tous
Toujours dans les banalités, sans même d’argumentation, sans même prendre le temps de regarder que depuis 30 ans les pays du Sud ont prodigieusement progressé, pensez simplement à Hong-Kong, à Taïwan, au Japon. L’Afrique ? Mais l’Afrique est sous-développé car là bas depuis la fin de la colonisation il n’y a plus ni écoles ni dispensaires. Et la loi des tribus, collectiviste par nature, a repris le dessus sur tout système économique construit par les blancs, avec la culture occidentale.
On aurait beau leur dire cent fois qu’un échange enrichit forcément au moins une deux parties sans léser l’autre, ces personnes ne comprendraient pas. Oui, effectivement, telle personne perdrait son travail, comme les employés des filatures qui sont passées d’Angleterre en Chine. Et ensuite ? Les Anglais sont-ils plus pauvres aujourd’hui qu’il y a cents ans ? Je ne crois pas. Pourtant jamais une telle considération n’est parvenue au cerveau de ces militants qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

Collabo!
Après cette mise en jambe, retour sur le prof d’économie, et la raison de son engagement: il nous raconte posément l’histoire de ses grands parents, qui ont collaboré pendant la IIème Guerre Mondiale. Inévitablement, il compare donc son attitude à celle des Résistants, qui arme à la main s’opposèrent aux nazis. Et donc ses adversaires du jour seraient des nouveaux nazis. Et donc je suis un « collabo » pour eux. Quand ils auront le pouvoir, faudra-t-il que je réponde de mes actes horribles, ceux d’avoir fait du business, rendu service à d’autres gens ? Faudra-t-il que je réponde de crime d’opinion parce que j’ai défendu le libéralisme ? Et ma copine aura-t-elle les cheveux tondus pour avoir fricoté avec l’ennemi ?
Je ne suis pas un collabo de quoique ce soit. Je m’oppose aux Etats qui brutalisent, pillent, tuent. Je suis contre les JO en Chine, contre l’extermination des Karens en Birmanie, celle des Chrétiens au Soudan. Je ne vénère pas Napoléon, Hitler, Staline ou Castro. Tout ce que nous demandons, nous libéraux, c’est de nous laisser vivre en paix. Personne ne les empêchera de tenter leurs expériences de produits bios, et d’ailleurs n’existe-t-il pas dans les supermarchés des rayons entiers de produits bios déja ?
Si ce genre d’arguments nous est servi, c’est tout simplement parce qu’il empêche les libéraux d’argumenter. Avant même de parler, vous êtes cuit, discrédité: vous êtes un collabo. Comment alors dialoguer ? On ne discute pas avec un collabo!

Et toujours les violences…
La propriété ? « Connais pas » pourraient-ils répondre. Ils saccagent sous l’oeil de la caméra une station essence d’une marque célèbre parce qu’elle serait responsable du maintien d’un état militaire dans un pays lointain.. Le narco-état birman n’a pas besoin du pétrole pour vivre. Les militaires ont les armes, l’argent, que peut faire une population asservie ? Rien. Ce n’est pas une compagnie pétrolière qui peut y changer quoi que ce soit!
Et puis il y a le discours… Le discours même est violent: il faut interdire, il faut aussi mener un combat, une lutte, une guerre.

Bien sûr, les « anti » refusent aussi que les Etats se séparent de l’éducation, de la santé, instruments de pouvoir plus qu’important. Où est donc la liberté si c’est l’Etat qui décide ce que doivent savoir vos enfants et non pas une école dont vous aurez pu évaluer les divers enseignements, les profs, et éventuellement les taux de réussite à l’entrée dans des lycées « cotés ». Non, ici vous prenez vos décisions au hasard, ou alors vous connaissez untel ou untel qui peut faire inscrire par un tour de passe-passe administratif votre enfant dans une école meilleure qu’une autre… Ou bien sinon comme les ministres qui nous gouvernent mettez les dans des écoles privées (Ségolène Royal).
Quand à la santé… on a vu en long en large en travers que les systèmes de soin étatisés étaient les plus grands fiascos possibles, et en France même le désastre est patent, jusqu’aux 40.000 infirmières qui manquent, aux lits en trop etc….

Pourtant les « antis » sont sympathiques. Ils se drapent dans la défense du pauvre, de l’opprimé. C’est noble certes, mais ils ont faux: les régimes communistes n’ont jamais apporté de réponses aux pauvres, ni aux opprimés. Ce n’est pas la liberté qui opprime et la loi qui libère. Le capitalisme a depuis déja 200 ans incroyablement élevé le niveau de vie de milliards de gens. Si aujourd’hui 6 milliards d’humains sont sur terre, contre à peine le tiers ou le quart il y a 100 ans, cela n’est pas dû à un soudain progrès miraculeux, mais à l’invention constante de nouveaux produits par des personnes qui travaillaient librement et pouvaient ensuite les vendre. Je vois mal d’ailleurs comment les industriels de la pharmacie vont pouvoir développer des molécules si elles n’ont pas de revenus… Certainement le prétexte à dire que le capitalisme est défaillant, que les entreprises s’assoient sur les profits passés, et qu’il faut que l’Etat sauveur nationalise les industries pharmaceutiques.

Concernant l’immigration, alors là le discours s’inverse! Autant les antis sont contre le transfert de toute marchandise entre pays, autant l’immigration doit être totalement libre. Pourquoi ? Parce qu’il faut partager la richesse et que nos systèmes « sociaux » le permettent. Nulle richesse ne saurait être appropriée! Car ils prônent l’égalité, toujours l’égalité.

Mondialisation m’a tuer
Pour appuyer le discours, rien ne vaut quelques pauvres. Alors au passage, tous les nantis qui voyagent de part le monde manifester, s’empressent d’apporter leur soutien éphémère. Comme des Américains de passage, aux ouvrières d’une usine textile délocalisée au Maghreb.
Et puis il faut aussi des phrases incompréhensibles pleines de menaces: « si le paradigme environnemental continue à être négligé, à cause de l’agenda de l’OMC et du FMI, qui veulent mondialiser à tout prix, alors dans quelques années ce sera le chaos politique et économique ». Le marché c’est déroutant ? Normal, c’est un équilibre instable, dynamique. Les prix sont insaisissables, ils changent sans cesse. Les quantités échangées dépendent de facteurs innombrables. Tout ça parce que les consommateurs ont chacun une vision différente de ce qu’ils veulent: certains voudraient plus d’ordinateurs, d’autres des voitures, des montres des télés, ou je ne sais quoi. D’ailleurs, la variété des produits qui nous sont offerts est tellement vaste que l’on ne saurait même pas faire un inventaire complet de toutes nos possessions (essayez!).

Nul état ou organisation centrale autoproclamée ne pourra jamais traiter les diverses envies des consommateurs. Il arrivera toujours à la fin un déséquilibre entre ce qui est produit et ce qui était voulu réellement. C’est le travail des entrepreneurs que de découvrir les désirs des consommateurs. Les risques sont ainsi limités: les investisseurs risquent leur épargne, les entrepreneurs jouent leur avenir professionnel. Les employés des entreprises risquent leur emploi. Tout le monde est motivé par le succès de l’entreprise. Alors que des employés d’Etat, payés par les impôts pris par la force, n’ont rien à attendre du succès de l’entreprise. Pour eux, la réussite ne passe pas par la satisfaction des consommateurs, mais par l’accroissement des prélèvements.

Parallèlement, les antis cherchent de « nouveaux » modes d’organisation. Et revoilà les militants du Larzac, cherchant des « coopératives », l’ « autogestion », etc… Et revoilà aussi les nouveaux hippies, qui cette fois se sont mués en « compagnies théâtrales ». Je crois d’ailleurs que le théâtre de rue faisait fureur dans les 70’s ? Alors voilà nos « chercheurs » partis dans la rue, présentant leur monopoly « anticapitaliste » (c’est eux qui le disent), sur le parvis de la Défense, haut lieu du business en France. Sous les yeux de ? Bof… des Renseignements Généraux (d’après le journaliste), et de quelques businessmen qui mangent un sandwich entre deux rendez-vous. Pas d’impact notable, mais encore une fois une nuisance.
Nuisance aussi quand les « têtes » de l’organisation « anti » s’immiscent dans les inutiles rencontres de discussion entre membres du sommet (à Prague), pour poser des questions forcément teintées de leur haine envers ces organisations centralisées dont ils regrettent surtout de ne pas tenir les commandes. Car ils ne les remettent pas en cause, loin de là. Ils voudraient simplement en faire leurs instruments, et c’est le but suivi.

Puis on en vient à des actions plus précises: résistance à la police, techniques pour boucher des rues, batailles de rue etc… Action Direct Network. Ca rappelle de bons souvenirs en France Action Directe (groupe terroriste des années 80 pour nos amis qui ne sauraient pas). Les voilà donc en quête de masques à gaz, d’essence bientôt aussi ?
Car ils ne sont pacifiques qu’en apparence: ils veulent bloquer, piller, voler. Qu’ils tentent d’emmerder les hommes de l’Etat qui se réunissent pour nous voler toujours plus, soit. Mais ils veulent aller plus loin, car leurs projets de société parfaite vous incluent, sans même que vous ne soyez au courant. C’est cela le collectivisme: certains savent, décident, et vous, vous êtes cuits: vous devez OBEIR.

Jamais le capitalisme ne vous forcera: le capitalisme n’est pas un système avec une « morale », c’est une organisation spontanée, issue de la liberté. Le capitalisme se construit tel qu’il est parce que les gens agissent, et non par une volonté politique. Jamais un homme politique n’a rêvé des merveilles que vous avez, les voitures, l’internet, le téléphone. Elles sont nées dans les esprits libres. Et tout ce que proposent les antis c’est de supprimer tout ça. De remplacer cela par leurs décisions, où vous ne serez qu’un jouet. Un rouage.

Mondialisme et discrimination positive

La révolution du droit s’étend jusqu’aux institutions mondiales. La « discrimination positive » devient la norme du droit positif et apparaît comme l’arme fatale d’un Etat mondial redistributeur, pour lequel les droits individuels n’existeront plus que comme sous-produits des faux droits collectifs, des « droits » des groupes. La conférence de Durban devait plancher sur le principe d’une réparation de l’esclavagisme. Le prétexte de l’assimilation du sionisme à du racisme a permis aux Américains de claquer la porte de la conférence. On ne peut que s’en réjouir car cette « réparation » repose sur des principes collectivistes, communautaristes et attentatoires au principe libéral d’égalité des individus devant le Droit sans distinction de race.

Comme l’indique le journal Le Monde du 30 août, le fond de l’affaire est la bataille philosophique relative à la discrimination positive: « M. Kennedy estime que le débat sur les réparations ne fait que commencer, aux Etats-Unis, et qu’il naît de la remise en question de l' »affirmative action », cette politique consistant à compenser par des dispositions spécifiques l’inégalité des chances liée à l’origine ethnique.  » On ne saurait mieux évaluer l’enjeu de ces Conférences onusiennes où l’antiracisme a pour fonction véritable d’imposer à l’ensemble de la planète une conception du droit pour le moins dangereuse puisqu’elle réduit l’identité d’un individu à son appartenance à un groupe social: les femmes, les noirs, les homosexuels et en fait toutes les « victimes » de l’histoire.

Fidèle à la méthode de Pascal Salin, je vais tenter de mettre un peu d’ordre dans les concepts. Or on peut repérer une relation logique, systématique, entre une certaine conception de la démocratie, le « désir de reconnaissance » des « communautés », l’égalité des chances et la discrimination positive. Le fait est que ce système a pour conséquence inéluctable l’organisation du collectivisme au niveau mondial, et à terme, un Etat mondial coercitif (socialiste).

Dans un ouvrage de référence et de facture hégélienne, Multiculturalisme, Charles Taylor, philosophe canadien, décrit de manière remarquable les fondements théoriques de « l’affirmative action ». D’abord Kant posa avec autorité et solennité « l’égale dignité » des tous les hommes. Mais pour Kant cette dignité était tout entière située dans la nature raisonnable, immuable, de l’homme et dans ses facultés morales a priori. Chaque individu est une fin en soi. Ainsi le droit devait être aveugle aux différences entre les individus. Avec Hegel, l’individu n’est plus que le sous produit d’une Histoire dont la substance n’est autre qu’un Esprit absolu qui se concrétise par un processus dialectique. Les individus sont ravalés au rang de fragments de cette Raison incarnée dans l’ Histoire divinisée. Leur substance est historique. La « dignité de l’homme » n’est plus un fait mais un combat, un « désir de reconnaissance ». L’individu ne veut pas être reconnu en tant qu’abstraction mais en tant que personne dotée d’une identité définie par son appartenance à un groupe social et par toutes sortes d’autres marques d’ unicité. L’ « Ã©gale dignité » devient alors l’enjeu d’un champ de bataille social. Et le « progressisme » de la gauche est ancré dans cette vision Hégélienne de l’individu.

La discrimination positive n’est que la traduction de cette conception hégélienne de l’individu historique, incomplet, défini par son histoire et celle de ses ancêtres. Un préjudice causé à ses ancêtres devient le motif d’un droit de « réparation », l’argument d’une différence de droit pour revenir à un état où le droit pourra de nouveau être neutre. Mais en attendant, il faut rendre aux personnes leur dignité en réparant leur préjudice historique.

Soit dit en passant, il ne faudrait pas confondre « réparation » à des victimes par une indemnisation et discrimination positive, comme le fait Le Monde: « L’idée d’une législation comparable à celle qui a indemnisé les Américains d’origine japonaise enfermés dans des camps pendant la seconde guerre mondiale lui [un think tank afro-américain] paraît inconcevable dans l’Amérique d’aujourd’hui. » La discrimination positive vise à créer une différence des droits au profit de certains groupes, pour corriger des préjudices passés. Elle n’a rien à voir avec une indemnisation ponctuelle de victimes d’agressions.

Le danger est grand cependant, outre l’insulte à l’égalité devant le droit chère aux libéraux. D’abord les individus n’existent plus qu’en tant qu’ils appartiennent à un groupe social. Ensuite, la discrimination positive conduit logiquement à l’expropriation d’un ou plusieurs groupes au profit d’un autre. Les décisions sont prises par une clique de politiciens auxquels les électeurs ont signé un chèque en blanc et qui cèdent aux groupes de pression familiers du terrorisme intellectuel, et manipulant les consciences par la guerre des mots (le politiquement correct). La tyrannie des minorités majoritaires (eh oui!, à cause du processus de marchandage) sera redoutable. Cette philosophie de la discrimination positive est aussi un bon argument pour étendre le pouvoir de l’Etat mondial, dont le moteur est la politique de redistribution des biens et des droits.

Comme cela était prévisible, les politiciens, toujours soucieux d’adopter les idées des clientèles les plus influentes, après avoir accepté le principe de la taxe Tobin, sont désormais prêts à faire leur révolution culturelle. La discrimination positive, ça marche, donc elle est juste, pour paraphraser le relativiste Feyerabend: « tout est bon ». Pour les politiciens, la démocratie n’est que le moyen de faire coïncider leurs intérêts avec leurs idées, et celles-ci avec la « justice » de la majorité.

Licenciements Boursiers

On parle beaucoup ces derniers temps de licenciements boursiers, les marchés financiers étant sur le banc des accusés en compagnie de la création de valeur pour l’actionnaire. Les marchés financiers seraient ils l’ennemi de l’emploi et de la croissance? Du point de vue de l’actionnaire, que sont fondamentalement les entreprises? Des investissements en capacité de production qui dégagent ou non une rentabilité supérieure au coût d’opportunité du capital. Cette définition ne fait pourtant pas l’unanimité. Nombre de dirigeants d’entreprises utilisent encore les concepts de croissance en terme de chiffre d’affaires, de résultat net ou même de bénéfice par action.

Si une telle situation a pu perdurer, c’est que les marchés financiers n’exigeaient pas une certaine rentabilité. Cette époque est aujourd’hui révolue. En effet, l’intervention massive des gestionnaires de fonds de placements anglo-saxons (entre autres), jugés sur le rendement annuel de leurs opérations a changé la donne. Les actionnaires sont désormais beaucoup plus exigeants en termes d’objectifs de rentabilité et d’analyses stratégiques. La création de valeur, principalement pour l’actionnaire (concept de Shareholder value) est désormais l’objectif assigné aux gestionnaires d’entreprises (Des études récentes analyse les enjeux de la répartition de la création de valeur entre stockholders (actionnaires) et stakeholders (Salariés, dirigeants, actionnaires…) mais la création de valeur reste un concept tourné vers l’actionnaire).

L’idée fondamentale qui est à l’origine des différentes mesures de la création de richesse par une entreprise consiste à dire qu’une entreprise crée de la valeur pour ses actionnaires dès lors que la rentabilité des capitaux investis est supérieure au coût des différentes sources de financement utilisées ou encore au coût du capital. Cela signifie en clair qu’il ne suffit pas qu’une entreprise soit bénéficiaire au sens comptable pour qu’elle crée de la valeur. En effet, si le coût des dettes financières est bien pris en considération dans le compte de résultat, il n’en va pas de même pour le coût des fonds propres.

Les investisseurs attendent aujourd’hui plus qu’une simple stratégie de croissance comme par le passé mais une véritable stratégie de la valeur afin de tirer le meilleur de la firme dans laquelle ils investissent. Il faut en effet bien prendre conscience que le capital apporté par les actionnaires a un coût. Le MEDAF (Modèle d’évaluation des actifs financiers) permet de déterminer ce coût. On ne crée pas de la valeur en fixant des objectifs « olympiques » au chiffre d’affaires qui ne sont souvent pas atteints et déçoivent le marché, avec les conséquences qui en découlent au niveau de la valeur de l’entreprise. Les actionnaires exigent une juste rémunération pour le risque pris : le Pricing du risque a d’ailleurs concentré beaucoup de travaux de recherche en finance ces vingt dernières années.

Afin d’assigner un objectif aux dirigeants, il convient de définir des indicateurs de performance qui mesure cette création de valeur et permettent ainsi de concilier ambitions actionnariales et managériales. L’indicateur le plus connu pour mesurer la création de valeur est sans conteste L’EVA (« Economic Value Added) du cabinet B.Stewart construite d’après la théorie pertinente des prix Nobel Modigliani et Miller. « Cette valeur se mesure comme la différence entre le résultat d’exploitation après impôt et le coût de financement de l’actif net ». Il existe une autre approche, popularisée en 1986 par Rappaport qui repose sur l’actualisation des free cash flows.. En fait, ces deux approches ont des fondements théoriques voisins puisqu’en actualisant des EVA futures, on obtient la MVA (Market Value Added) qui n’est rien d’autres que la somme des free cash flows actualisés (cf. Albouy Banque et Finance).

Les stratégies de croissance semblent souvent antinomiques d’une stratégie de valeur, particulièrement pour les non initiés. On parle ainsi de « licenciements boursiers », en partant du fait que les titres cotés s’offrent le plus souvent un rebond après des annonces de restructurations et de licenciements. Nul doute que ces affirmations vont rejaillir, la conjoncture économique se dégradant. Mais qu’en est-il réellement? Les investisseurs sacrifieraient ils la croissance sur l’autel de la création de valeur? On examinera dans un premier temps cette hypothèse en montrant comment une stratégie de croissance peut être l’antithèse d’une stratégie de valeur. Puis, on déterminera les moteurs de la création de valeur en développant ce concept et en s’interrogeant sur le rôle de la croissance pour cette création. Stratégie de croissance et stratégie de valeur sont-elles réellement antinomiques?

I-Quand la croissance détruit de la valeur…

1- Les nouvelles technologies

Le monde a connu jusqu’au début de l’année dernière, un véritable engouement pour le réseau Internet. Beaucoup d’entreprises ont fondé beaucoup d’espoir sur de développement du Web. La grande mode d’Internet qui s’est traduit par une envolée de la bourse dès qu’on avait une valeur qui touchait de près ou de loin à la technologie. On peut donner l’exemple de Highwave Optical Technologies dont le cours s’était envolé de plus de 250% le premier jour de cotation qui a prévu de licencier 480 personnes sur son site de Lannion et dont le cours s’est aujourd’hui effondré. Il y a eu un fantastique engouement pour la création de start-up, pour la nouvelle économie comme on l’appelle. Beaucoup de cadres ont rejoint ces sociétés et leurs promesses de gains mirobolants (stock options). Depuis le souffle est retombé aussi brutalement que la folie Internet était arrivée.

Tous les business plans des sociétés Internet reposaient sur des stratégies de croissance qui devaient à terme leur apporter une rentabilité que chacun jugeait très importante. Les résultats n’ont jamais été pour la majorité des sociétés engagés sur ce créneau au rendez-vous (à quelques exceptions près comme Yahoo! Qui parvient à dégager des bénéfices). Amazon, au départ librairie virtuelle a adopté une stratégie de croissance tout azimut qui n’a pour l’instant eu comme résultat que de détruire des milliards de dollars de valeur. Même des stars comme Excite@Home sont aujourd’hui proche de la faillite, les deux sociétés avaient pourtant fusionné pour 6,7 Milliards de dollars il y a un peu plus d’un an. Les exemples sont légions. D’ailleurs le 6 Aout dernier, on pouvait encore lire en page 19 du quotidien Les Echos : « Bipop-Carire paie cher sa politique de croissance tous azimuts », faisant allusion aux difficultés de la petite banque transalpine valorisée un temps plus que Fiat.

La majorité de ces sociétés n’a jamais crée de valeur ou assez peu dans le meilleur des cas, ce qui veut dire que le concept de création de valeur tant ressassé n’avait pas encore été parfaitement assimilé par ces jeunes pousses. Une croissance, aussi rapide soit elle, ne suffit pour créer de la valeur. On parle ici de croissance endogène qui ne suffit pas à constituer une stratégie de valeur pour la firme. Beaucoup d’entreprises ont choisi une autre voie pour se développer rapidement : la croissance externe. Ce type de croissance est-il compatible avec une stratégie de valeur?

2-Les Fusions aux bancs des accusés

L’heure des méga fusions serait-elle passée? Les appétits industriels des grands de ce monde seraient-ils apaisés? Si l’on en juge par les dernières statistiques parues sur le nombre et le montant des fusions acquisitions réalisées depuis le début de l’année, on pourrait effectivement déduire que les rapprochements à coups de milliards de dollars ne sont plus ce qu’ils étaient. Au 30 juin, ces opérations auraient ainsi diminué de 75%, à 250 milliards de dollars, si l’on en croit les chiffres publiés par le groupe Thomson Financial.

La baisse des cours de la bourse en est bien sûr une des premières causes, beaucoup d’acquisitions étant financées par échange de titres plutôt qu’en monnaie sonnante et trébuchante. Si certains ont cru, ces dernières années, que ces opérations de croissance externe allaient les propulser sur le devant de la scène grâce aux synergies dégagées, ils en sont en grande partie pour leurs frais. L’exemple de la fusion entre Daimler et Chrysler est édifiant : la réunion des deux constructeurs vaut aujourd’hui moins que le seul Daimler avant l’opération! Ces opérations ont effectivement générées des coûts souvent mésestimés (alourdissement de la dette, amortissement de survaleurs faramineux, plans sociaux onéreux…). En conséquence, les synergies tant espérées se font attendre et surtout « la relutivité » soit disant immédiate de l’opération est repoussée. Les actionnaires de la société acheteuse, alors frappés par la dilution, sont donc souvent perdants dans l’opération.

Les acquisitions sont au nombre des décisions stratégiques les plus importantes que doive prendre une entreprise. Une acquisition réussie peut être une source importante de création de valeur. En cas d’échec, elle détruit rapidement de la valeur, se traduit par de sérieux problèmes opérationnels et souvent par une perte d’emploi pour certains dirigeants. En dépit de la fréquence de ces opérations, si l’on en croit les études réalisées par le passé, les réussite se compte sur les doigts d’une main. Les résultats des recherches universitaires ou les analyses des conseillers en management, aussi bien que la simple expérience managériale, tendent immanquablement à démontrer la faible chance de succès de ce type de transactions. Les marchés ont d’ailleurs souvent tendance à sanctionner le titre de l’acquéreur lorsque celui-ci envisage une acquisition.

Lorsqu’il y a création de valeur, ce sont souvent les actionnaires de l’entreprise rachetée qui l’accaparent sous la forme d’une prime, laissant un gain négatif ou faiblement positif aux actionnaires de l’acquéreur. On peut bien sûr objecter que ces études sont en général basées sur les réactions immédiates à l’annonce d’une acquisition et ne tiennent donc pas compte de son potentiel à terme. Cependant, en réalité, les études réalisées en analysant les conséquences de ces acquisitions sur le long terme sont encore plus défavorables. Il s’en dégage en effet un schéma de rendements négatifs pendant plusieurs années. En outre, l’échec de nombreuses transactions s’illustre par un pourcentage assez élevé d’unions rompues dans un délai de quelques années avec souvent des moins values de cession à la clé.

On ne peut pas réellement affirmer qu’une stratégie de croissance externe est antinomique d’une stratégie de valeur car on distingue néanmoins quelques exemples de réussite au milieu de l’abondance de statistiques négatives concernant les fusions acquisitions. On pense immédiatement au succès de la stratégie de croissance de Cisco, fabricant Californien d’équipements de télécommunications, ou à l’intégration en douceur du conglomérat General Electric. Certes le titre Cisco a perdu depuis de sa superbe et General Electric a échoué dans sa fusion avec Honeywell mais ces aléas ne remettent pas en cause la création de valeur qui a résulté de ces opérations de croissance externe. Il faut se rappeler que sur les marchés financiers, il n’existe qu’une raison valable de conclure un accord : les actifs de l’entreprise cible doivent rapporter plus qu’ils n’ont coûté.

Bien au contraire, si la motivation du rachat tient à l’attrait intrinsèque d’une firme donnée, il ne risque guère d’y avoir création de valeur étant donné que cet attrait est déjà intégré dans la valeur de l’entreprise. Par conséquent, une union qui n’aurait comme motivation que le très bon positionnement de l’entreprise, ses perspectives de croissance ou sa rentabilité ne saurait se révéler fructueuse sur cette seule base. Les fusions acquisitions sont donc dangereuses et détruisent souvent de la valeur. On a vu qu’une stratégie de croissance interne accélérée ainsi que la croissance externe était souvent à l’opposé de la stratégie de valeur attendue par les actionnaires. Une vision à un horizon trop court des investisseurs ne seraient-ils pas la cause de cette situation?

3-Marchés financiers : une vision à court terme?

Depuis de nombreuses années, la question de l’obsession du court terme a fait couler beaucoup d’encre. D’aucuns affirment en effet que les sociétés américaines et britanniques ont vu fondre leur avantage concurrentiel par manque d’investissements à long terme et en rejettent la faute sur les marchés financiers accusés de privilégier le court terme. On retrouve ici en toile de fond une critique de la création de valeur qui n’encouragerait donc pas l’investissement et donc, par ricochet, la croissance.

Selon cette théorie, l’obsession du court terme des financiers de Wall Street et de la City a justement nuit à la croissance et à la compétitivité des entreprises américaines et britanniques. L’Allemagne et le Japon n’ont pas connu le même sort, car leur système financier est davantage dépendant des banques. Toutefois, les systèmes financiers de pays d’Europe continentale et d’Asie rejoignant peu à peu le modèle américain, on peut craindre à juste titre qu’ils ne soient « contaminés » à leur tour par cette maladie typiquement anglo-saxonne.

Contrairement à une image répandue, les actionnaires individuels investissent majoritairement à long terme. Le fait que ces investisseurs soient actifs sur le marché, c’est à dire qu’ils fassent « tourner leurs portefeuilles » en vendant et en achetant des titres, ne signifie donc pas que leur horizon soit le prochain quarter ou l’exercice fiscal en cours. La difficulté pour un investisseur en actions se trouvent dans la recherche d’informations qui lui permettront de se forger une anticipation à long et moyen terme. Dans ces conditions peut-on considérer l’EVA, qui mesure la création de valeur, comme l’indicateur suprême? La réponse est certainement à nuancer pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, l’EVA reste un indicateur de performance annuel. Rien ne permet donc d’affirmer qu’un EVA élévé sur un exercice est le révélateur assuré d’une politique de création de valeur à long terme. Par ailleurs, comme tout indicateur, il est manipulable. Il est en effet tout à fait possible qu’un EVA faible à court terme soit le fruit d’une politique d’investissement à long terme et à valeur actuelle nette (VAN) positive, et qu’un EVA élevé ne traduisent qu’une politique de sous investissement, notamment en R&D. Le risque de « court termisme » de la part des dirigeants n’est donc pas écarté avec un tel indicateur. La création de valeur à long terme n’est pas loin s’en faut antinomique de la croissance mais elle peut le devenir à court terme. Il existe en effet une relation d’agence entre les dirigeants et les actionnaires qui peut faire privilégier aux premiers une création de valeur immédiate en jouant sur ses instruments de mesure plutôt qu’une véritable création de valeur qui vise aussi forcément le long terme.

Enfin, la recherche de la valorisation maximum à court terme du capital financier peut entraîner une remise en cause de la compétitivité, donc de la survie, à terme, de l’entreprise. C’est le cas lorsque certains programmes de downsizing font perdre à l’entreprise une grande partie de son expérience accumulée et de son savoir-faire. Si en théorie, la maximisation de la valeur actionnariale à long terme n’est pas contradictoire avec la valorisation du capital humain, en pratique ces deux objectifs apparaissent souvent opposés, tout au moins à court terme. Afficher un EVA élevé peut parfois passer par un ajustement des coûts salariaux au risque d’amputer la compétitivité de la firme.

Stratégie de croissance et stratégie de valeur ne sont donc pas antinomiques en théorie et à long terme mais une stratégie de valeur mal comprise passant par la maximisation des indicateurs de créateur de valeur à court terme l’est très souvent. Les études empiriques sont unanimes sur un point : l’opération de désinvestissement est créatrice de valeur pour les entreprises qui la réalisent. Il semble de plus que les conflits entre actionnaires et dirigeants influent considérablement sur cette création de richesse. Mais au-delà des conflits, à force de désinvestir et en poussant le raisonnement à la limite, pourrait-il encore y avoir création de valeur sans entreprise? La réponse est bien évidemment négative. Alors, jusqu’où peut aller le désinvestissement et le downsizing ?

Les marchés financiers sont la cible privilégiés des accusations. Mais au bout du compte, le seul véritable danger induit par l’obsession des marchés serait de voir les entreprises renoncer à se lancer dans des investissements rentables à VAN positive. Dès lors les dirigeants d’entreprise seraient les vrais fautifs, puisque ce sont eux qui prennent la décision d’investir à long terme. Les chefs d’entreprise se détournent parfois de tels investissements, en se focalisant sur les bénéfices à court terme, alors que leur rentabilité peut mettre plusieurs années à apparaître…

Quand la croissance permet de créer de la valeur…

1-Les alliances, un bon outil pour une croissance profitable…

La croissance est un moyen d’avancer, pas une panacée. Des opportunités de développement existe aujourd’hui et les dirigeants doivent en tirer partie. On a vu dans la première partie que les acquisitions sont souvent destructrices de valeur soit que le prix payé soit trop élevé ou que des obstacles surgissent comme des cultures d’entreprise différentes par exemple.

Les coûts d’intégration qui suivent une acquisition font monter le coût global de la transaction. Ces coûts sont souvent loin d’être insignifiants. Face à des problèmes importants d’assimilation des actifs, les alliances peuvent s’avérer séduisantes, parce qu’elles permettent aux entreprises d’unir leurs ressources sélectivement en fonction des besoins. Contrairement aux acquisitions, elles n’exigent pas que l’on extraie totalement les actifs des autres entreprises, ni qu’on se débarrasse des actifs indésirables après la réalisation de l’investissements.

Le groupe Nestlé, par exemple, a scellé un partenariat en Europe avec General Mills pour les céréales de petit déjeuner, sans intégrer pour autant ses autres activités dans cette initiative. Il a aussi fait équipe avec Coca-Cola pour associer son capital de marque pour le café et le thé au système de distribution international de Coke.

Si l’indivisibilité des ressources et les différences culturelles contribuent à augmenter les coûts de transaction pour la société qui choisit la solution de l’acquisition plutôt que celle de l’alliance, la difficulté à digérer les actifs risqués d’avoir un autre effet important : elle rend plus difficile pour les acquéreurs de juger dès le départ la valeur de l’entité combinée. Cela nous amène aux problèmes d’évaluation dans le regroupement des ressources stratégiques.

L’information asymétrique, c’est à dire le cas où certaines parties en savent plus que d’autres, affectent de nombreuses transactions économiques. Ainsi, même avec la plus parfaite diligence, l’acquéreur peut encore avoir de grandes incertitudes sur la valeur réelle des actifs en jeu. Cela arrive notamment quand, par exemple, le vendeur et l’acheteur fabriquent des produits différents dans divers secteur d’activité, ou quand les actifs en jeu sont intégrés et répartis au sein de la société visée.

Les alliances peuvent atténuer ces problèmes d’évaluation en permettant aux sociétés d’associer des ressources complémentaires sur une base limitée. Effectivement, les entreprises finissent par avoir une meilleure idée de la vraie valeur des actifs en jeu, grâce à une interaction fréquente avec leur partenaire. Une fois que cet apprentissage est fait, la société peut renforcer son engagement ou sortir de l’alliance, selon le cas.

La société Whirlpool, par exemple, a crée un joint-venture avec Philips, qui souhaitait céder ses activités d’électroménager. Elle a obtenu une option d’achat sur cette entreprise, qu’elle a levée moins de trois ans après. Mais, pendant ce temps, elle a réussi à connaître la valeur réelle des activités en jeu; elle a reçu l’appui de Philips pour réaliser la transition; elle a acquis la conviction que cette acquisition pourrait créer de la valeur.

Les alliances sont donc un bon outil pour contourner les difficultés des acquisitions souvent destructrices mais l’inverse peut aussi être vrai. Nul doute qu’une part importante des échecs observés résultent d’un investissement dans une alliance alors qu’un investissement dans une acquisition aurait été préférable, et vice-versa. De plus, les décideurs ont intérêt à analyser en terme concrets, les avantages et les coûts d’une alliance par rapport à une acquisition. Il faut peser les risques afin de prendre la bonne décision. Cet exercice est souvent difficile. Quand une société est confrontée à de grandes incertitudes et que ses plus proches concurrents optent pour des acquisitions, ses dirigeants préfèrent leur emboîter le pas, plutôt que de sortir du rang.

Une stratégie de croissance bien gérée participe donc d’une stratégie de valeur. D’ailleurs, la théorie financière intègre depuis longtemps le paramètre croissance afin de valoriser une entreprise…

2-L’approche par les dividendes de Gordon

Aujourd’hui, la notion de création de valeur prédomine aussi bien dans le discours des investisseurs aussi bien que dans celui des dirigeants d’entreprises. Ce n’est pas pour autant qu’il faut renier les enseignements des approches précédentes.

Une stratégie de valeur consiste à maximiser le prix de l’action de la firme a un horizon temporel donné. En 1953, Gordon utilise la classique approche actuarielle de la théorie financière : le prix d’une action est égal à la somme actualisée des dividendes futurs qui seront servis.

n
PO = Somme Dt (1+k)-t + Pt (1+k)-n,
t=1

Où k est le taux de rendement exigé par les actionnaires, et Dt le dividende versé à la t-ième période.

Si l’on admet que le résultat de l’entreprise va croître au taux g ad vitam eternam et que le taux de distribution des bénéfices demeure constant, la valeur de l’action est

PO = D1/ (k-g)

Il existe un cas particulier, les sociétés en croissance ou qui ne distribuent pas de dividendes (g>k). Le modèle est alors tronqué. La phase de croissance n’étant pas infinie, il faut déterminer sa durée, puis appliquer le modèle de Gordon à la fin de cette phase de croissance de n années.

Ce modèle est certes très sensible aux hypothèses mais montre bien l’importance de la croissance dans une stratégie de valorisation de l’action « traditionnelle ».

L’approche Bates adaptée aux sociétés en forte croissance, intègre bien cette problématique de la croissance afin de valoriser une société. Il s’agit en fait d’un dérivé du modèle de Gordon, dans lequel on considère deux périodes : une phase de croissance forte qui dure n périodes, puis une phase de maturité. A la fin de sa phase de croissance, la société doit avoir retrouvé un PER (Price Earning Ratio qui correspond au multiple prix d’une action/ bénéfice par action(BPA)) normal. Si pendant la phase de croissance, le taux de distribution b est stable, et que les résultat net croît au taux g, on obtient la valeur de l’action.

PO = BPA0.PER0

PER0 = b(1+g)(1-A)/(k-g) + A. PERn, où A= (1+g)n/(1+k)n

La croissance est encore ici un élément déterminant afin de valoriser au mieux sa société. Certes la notion création de valeur avec des indicateurs comme l’EVA a été crée pour pallier les limites de ces modèles en terme de création de valeur actionnariale, mais l’importance de la croissance dans ces modèles tend à prouver qu’elle est bien un des déterminants essentiels d’une stratégie de valeur même si elle n’est pas le seul levier sur lequel l’entreprise peut agir. La question que l’on doit se poser est comment créer de la richesse? Que faut-il faire pour mettre en place une stratégie de valeur?

3-Comment organiser la création de richesse?

Organiser l’entreprise en vue de créer de la valeur actionnariale est plus facile à dire qu’à faire. Dans les entreprises qui se convertissent à la création de valeur, cela implique la prise en compte de nouvelle variable comme le coût du capital, la définition précise des capitaux investis, le découpage des activités de l’entreprise en business units clairement identifiables et même éventuellement leur introduction sur le marché.

-Les variables internes de la création de valeur

Il s’agit essentiellement du taux de marge opérationnelle (NOPAT (Net Operationnal Profit after Taxes) /CAHT), du taux de croissance à moyen et long terme de l’EBIT (Earning before interests and taxes) et du contrôle des capitaux investis (actifs immobilisés nets et besoins en fond de roulement). Le tableau montre comment une entreprise soucieuse de créer de la valeur peut agir :

LES VARIABLES D’ACTION INTERNE POUR LA CREATION DE VALEUR

1-Améliorer le taux de marge nette opérationnelle :
– agir sur les processus de production et réorganiser le travail;
– réduire les coûts de production et augmenter la flexibilité en utilisant la sous-traitance;
– centraliser les fonctions financières et administratives;
– utiliser les nouvelles technologies de l’information pour réduire les coûts administratifs et de production

2-Assurer une croissance à long terme des ventes :
– développer de nouveaux produits et activités;
– pénétrer de nouveaux marchés;
– internationaliser les activités;
– agir sur le marketing mix;
– rechercher systématiquement les avantages compétitifs

3-Contrôler les capitaux investis par activité
– minimiser les besoins en fond de roulement;
– évaluer la rentabilité des actifs immobilisés;
– recourir à la location plutôt qu’à l’achat pour les investissements non stratégiques
– désinvestir dans les activités non essentielles ou en dehors du core business

Mais de telles initiatives ne sont pas suffisantes pour créer de la valeur : encore faut-il que le marché les reconnaisse pour les valoriser à leur juste prix. D’où la nécessité pour les dirigeants de mettre en place une véritable politique de communication et d’écoute du marché financier. C’est pourquoi le marché préfère généralement les pure players au conglomérat : non seulement les investisseurs peuvent diversifier eux-mêmes leur portefeuille mais la lisibilité de l’action est bien meilleure.

-Les variables externes de création de valeur

Il s’agit essentiellement des exigences du marché financier qui s’exprime en terme de coût du capital et une augmentation de la lisibilité du cours de la firme. Le coût du capital Rc représente l’attente de rentabilité des bailleurs de fonds de l’entreprise : actionnaires et créanciers financiers. Avec les notations suivantes, il est égal à :

Avec : Rc = Ra / (1+Q) + Q.Rd (1-) / (1+Q)

Q = Dettes/fonds propres, soit le levier financier
 = taux d’imposition des bénéfices
Ra = coût des fonds propres
Rd = coût de la dette

Il est évident que plus le coût du capital est faible et plus, pour les mêmes free cash flows, la valeur de la firme est grande. L’évolution des taux d’intérêt, variable totalement exogène à l’action des dirigeants, a donc un impact sur la MVA (Market Value Added qui correspond à la valeur de la firme et qui représente la somme des EVA actualisées). Le coût des fonds propres, qui est un coût d’opportunité, peut être obtenu grâce à l’équation du modèle d’équilibre des actifs financiers (Medaf) qui nous enseigne que la rentabilité attendue par les actionnaires :

E (Ra) = Rf + (E (Rm) – Rf) 

Avec E (Rm) = taux de rentabilité espéré du marché des actions

Le coefficient bêta dépend à son tour du risque d’exploitation de l’entreprise et de son risque financier. Réduire le risque systématique revient donc à chercher à minimiser les coûts fixes pour abaisser le risque d’exploitation et à diminuer l’endettement pour réduire le risque financier. Notons que si la diminution de l’endettement réduit bien le risque financier et donc le coût des fonds propres, une telle politique fait perdre à l’entreprise l’avantage fiscal lié à la déductibilité des intérêts. Or, comme Modigliani et Miller l’ont montré, en l’absence de coût de faillite, la valeur de marché de la firme est une fonction croissante de son endettement. La création de valeur pour les actionnaires ne passerait donc pas automatiquement par une politique de désendettement.

L’investissement ainsi qu’un de ces modes de financement (l’endettement) peuvent être créateur de valeur pour la firme. Une stratégie de croissance participe d’une stratégie de valeur. La croissance est bien un des leviers de la création de valeur même si la croissance seule ne peut constituer une stratégie de valeur. L’endettement n’est pas un obstacle à cette stratégie. L’entreprise doit mettre en place une stratégie de croissance profitable synonyme de stratégie de valeur.

4-L’approche par les « options réelles »

Les approches fondées sur les cash flows futurs ignorent une donne essentielle dans de nouveaux projets : la flexibilité. Les approches classiques prennent en compte le risque, mais un entrepreneur ne se contente pas de subir ce risque : il est souvent en mesure de réagir aux événements. Il accroît ou limite ses investissements au fil du temps en fonction de l’évolution des perspectives de rentabilité

Dans la pratique, cela revient à détenir une option. Dans notre cas, elle est dite réelle, par opposition aux options sur actifs négociés sur les marchés. Naturellement, le projet, et les options réelles ne sont pas faciles à valoriser. Mais c’est une piste intéressante à étudier pour évaluer les « entreprises de la nouvelle économie. On peut donc dire globalement, que la valeur de l’entreprise est égale à la somme des cash flows futurs actualisés ainsi que des options réelles qui y sont rattachées.

-Comment valoriser les options réelles?

Détenir une option, c’est détenir le droit de faire quelque chose convenue d’avance (ou de ne pas le faire) à une échéance. A l’échéance, le détenteur de l’option exerce ou non, selon son intérêt. L’option existe donc en présence de trois éléments :

– Forte incertitude : plus il y a de risque plus l’option est valorisée
– Informations qui se révèlent au fil du temps : plus on avance dans le temps, et plus on voit clair
– Existence d’une opportunité à l’échéance

Une firme Internet ne connaît pas encore les possibilités de service et de produits possibles. Sa valeur comprend donc les anticipations classiques de son marché, plus les options de se développer sur les nouveaux marchés non encore identifiés. Le plus paradoxal est que plus il y d’incertitude sur son potentiel et plus les options prennent de la valeur. Cela pourrait expliquer la flambée des valeurs Internet en 1999.

Il faut noter que l’évaluation des options sur actifs financiers traditionnels a été modélisée depuis 1973, par Black&Sholes. Les résultats sont très sensibles à la mesure du risque, ou volatilité, introduits dans les modèles. La valeur de l’option dépend essentiellement de deux variables : fonction croissante du risque, et décroissante du temps.

On peut ainsi développer des modèles théoriques pour évaluer les sociétés Internet qui repose sur la croissance espérée des revenus et de la structure prévue des coûts de la firme. Comme ces prévisions varient dans le temps, la valorisation des entreprises par le modèle est soumise à une forte volatilité. Il permet néanmoins de faire apparaître les points cruciaux d’une évaluation.

On peut conclure de leurs travaux que la valorisation des sociétés Internet peut être rationnelle. Même si les risques de faillite sont importants, la forte croissance de départ et une volatilité importante peuvent amener à des valorisations étonnantes. Il faut toutefois signaler que le modèle est très sensible aux variations des paramètres. C’est pourquoi les actions de ces sociétés sont très changeantes.

On peut donc considérer que les stratégies de croissance rapide de ces sociétés participaient donc indirectement d’une stratégie de valeur : la valeur était en effet intégrée sous forme d’options, la croissance étant un paramètre important de la création de valeur. C’est l’échec à tenir ces prévisions de croissance et à les exploiter pour créer de la valeur qui laisse à première vue à penser que la stratégie de croissance employée est antinomique d’une stratégie de valeur. C’est justement parce que la croissance est un des déterminants essentiels de la création de valeur que les valorisations ont pu être si élevés. Le risque était très élevé mais les perspectives de rendement l’étaient aussi. C’est la croissance profitable qui crée la valeur même si l’entreprise peut agir, en particulier à court terme, sur d’autres leviers.

CONCLUSION

La stratégie de croissance d’une entreprise n’est donc pas l’ennemi d’une stratégie de valeur. Pour créer cette valeur, il faut que les projets d’investissements que sous-tend cette croissance et une rentabilité supérieure au coût du capital de la firme. Ainsi, l’effondrement des valeurs Internet ne vient pas d’une relation antinomique entre croissance et valeur mais plutôt de business plans aux objectifs trop ambitieux avec des investissements dans des projets à fonds perdus. Il n’y a donc pas eu création de valeur sur le long terme. A court terme, on peut expliquer l’envol des valorisations des « technologiques » grâce à la théorie des options réelles. Il existait un potentiel important avec une grande incertitude qui a fait que les actions de ce type de société avait tendance à se comporter comme des options. Bien sûr à court terme, les valorisations de ces sociétés ont explosé ce qui a bénéficié à beaucoup d’actionnaires quoiqu’il n’y est pas eu à proprement parler création de valeur. Mais la création de valeur se mesure sur un laps de temps assez long. En effet, beaucoup de projets d’investissements créateurs de valeur ne portent leurs fruits que quelques années plus tard. D’ailleurs, la valorisation des titres sur le marché est le résultat des anticipations sur la valeur future des titres.

La frénésie de fusion acquisition dont une grande majorité ont détruit de la valeur ne suffit pas à prouver qu’une stratégie de croissance externe soit le contraire d’une stratégie de valeur. Ces acquisitions sont d’ailleurs souvent justifiées par des soucis de création de valeur même si les résultats ne sont pas toujours ceux escomptés. Une acquisition doit résulter d’une stratégie bien réfléchie, toutes les possibilités doivent être étudiées : une simple alliance vaut parfois mieux qu’une acquisition fortement médiatique. La relation d’agence entre dirigeants et actionnaires peut aussi expliquer un certain nombre d’échecs d’opérations ambitieuses. Il est vrai que certains dirigeants peuvent adopter une attitude court termiste visant à maximiser la valeur crée par l’entreprise à un horizon le plus court possible. En effet, les indicateurs de création de valeur, comme l’EVA ne sont pas parfait. Les opérations de désinvestissement sont créatrices de valeur pour les actionnaires des entreprises qui la réalisent. Toutefois à force de désinvestir, on risque de perdre une partie des core competencies de l’entreprise et d’amputer la compétitivité de la firme. Ainsi la création de valeur à court terme peut se faire au détriment de la firme elle-même et de ses capacités à créer de la valeur sur le long terme. Il est évident qu’une stratégie de valeur qui passerait par le downsizing s’oppose à une stratégie de croissance. Une telle stratégie ne peut cependant durer qu’un temps car il ne peut y avoir de valeur sans entreprise.

Les approches financières « traditionnelles », telles que celle de Gordon Shapiro ou de Bates ont toujours intégré la croissance comme variable fondamentale afin de valoriser une entreprise. Il existe des entreprises qui n’ont plus de perspectives de croissance, ces entreprises deviennent alors des valeurs de rendements telle que Elf Gabon. L’étude des variables de la création de valeur montre bien que la croissance est un des leviers principaux de celle-ci même si la minimisation des coûts et du capital investi par activité en est une autre. Ces deux autres leviers permettent d’envisager une croissance profitable, dont l’entreprise pourra tirer le meilleur parti.

La cession des actifs non stratégiques et le recentrage sur le cœur de métier participe de cette logique : l’entreprise doit concentrer ces forces sur ces points forts afin de maximiser la création de valeur. C’est dans les activités où elle a des compétences fortes que l’entreprise doit investir et croître. Bien sûr, il est toujours possible d’acquérir de nouvelles compétences clés qui peuvent être un relais de croissance pour l’entreprise. Cette stratégie de croissance devra bien sûr être intégrée dans une stratégie de valeur car la croissance pour la croissance n’est pas une fin en soi.

La valeur actuelle nette des free cash flows dégagés doivent être positifs pour que le projet soit entrepris. Sous cette condition, stratégie de croissance et stratégie de valeur ne sont qu’une. Les allégations qui visent à associer marché financiers et licenciements sont donc infondées et purement rhétoriques, car c’est la croissance qui crée l’emploi comme on l’a vu en France ces dernières années (et non les politiques du gouvernement). L’argent à un coût et tout projet plus rentable que ce coût peut être entrepris car il est créateur de valeur. Cessons donc de brocarder les marchés…

Bibliographie

Albouy, M., » La valeur est-elle autre chose qu’un discours à la mode? », Revue Française de Gestion, Janvier-Février 1999

Marsh, P., » Marchés financiers : une vision à court terme? », Les Echos, L’Art de la Finance, n°6, 1998

Giunti, O. et Bousquié, B., » Quels leviers pour la création de valeur? », Les Echos, L’Art d’entreprendre, n°9, 1997

Bernard, L., « Rapprochements : les rendez-vous manqués », Les Echos, L’Art de la Stratégie, n°3, 2000

Gertner, R., « Fusions-acquisitions : le rôle du conseil d’administration « , Les Echos, L’Art de la Stratégie, n°2, 2000

Anand, J., « Combien d’unions sont idylliques », Les Echos, L’Art de la Stratégie, n°5, 2000

Rérolle, J.F., Quentin, F et Béghin, J.M., »La discipline de la valeur », Les Echos, L’Art de la finance n°7, 1998

Kay, J., »Le fantasme des grands projets », Les Echos, L’Art de la Stratégie n°1, 2000

Jacquin, J.B., » L’Expansion EVA/MVA 2000″, http://www.lexpansion.com/classement/eva/affichage.asp, 2000

Jasor, M., « Bipop-Carire paie cher sa politique de croissance tous azimuts », Les Echos, le 6 Aout 2001

Schwartz, E.S. et Moon, M., « Rational Pricing of Internet Compagnies », Financial Analysts Journal, vol 56, n°3, Mai-Juin 2000.

L’avenir de la france

Dans son billet bi hebdomadaire dans la gazette du nord pas de calais, Jean Jacques Jugié nous livre sa vision du futur de la France : un paradis pour retraités Dans cet article volontairement provocateur, l’auteur commente les résultats d’un sondage mondial. En effet, avec la mondialisation, il est de bon ton de prendre le poul de l’opinion mondiale. La France est, de loin, le pays où tous nos frères humains aimeraient prendre leur retraite. La France a en effet la réputation d’un pays où il fait bon vivre, enfin quand on y travaille pas. Que notre pays offre des atouts culturels, géographiques et climatiques, c’est indéniable et attesté par les flux touristiques.

Qu’il soit donc agréable de vivre en France ne fait donc pas de doute, mais alors, pourquoi les jeunes gens ne viennent pas s’y installer pour faire carrière, au lieu de s’expatrier en masse vers les états unis? Notre pays est ainsi perçu comme une maison de retraite idéale, ce qui n’est que modérément satisfaisant pour notre image et préoccupant pour notre avenir.

La mondialisation ayant pour effet d’accroître la division internationale du travail, on peut imaginer que notre bel hexagone sera demain spécialisé dans l’accueil des rentiers nomades du monde nouveau. Pourquoi pas? Le phénomène est déjà perceptible : de la côte d’opale au pays basque, des zones entières sont colonisés par les étrangers, la côte d’azur l’étant déjà depuis longtemps.

Dans un tel cas de figure, il faut se demander ce que les français feront après leur vie professionnelle. Au vu des maigres pensions qui leur sont promises, la Floride sera sûrement inaccessible. Autant donc préparer ces arrières des aujourd’hui : les cadres supérieures ont intérêt à acquérir une bicoque en Grèce. Les cadres moyens doivent consacrer leur prochain loisirs à bâtir eux mêmes leur résidence en Pologne, ou en Turquie pour les plus frileux… L’auteur recommande même de ne pas apprendre le russe pour ceux qui devront s’installer en tchétchénie…

Bien sûr l’auteur se veut volontairement provocateur pour faire réagir le lecteur. La question qu’il nous pose et celle de notre avenir. A constamment dévalorisé le travail (aides, 35H, propagande anti chef d’entreprise), à favoriser ceux qui ne prennent pas de responsabilité, que peuvent espérer les français? Pas grand chose assurément car on n’a rien sans rien. C’est cette logique que souhaite avec justesse dénoncer l’auteur. Il faut redonner au travail ces lettres de noblesse. Il faut récompenser ceux qui crée de la richesse au lieu d’appliquer une imposition punitive pour permettre à une partie de la population de vivre au crochet de l’autre. Qui peut encore être motivé à l’idée d’être exploiter par ceux qui se prétendent anticapitalistes? Gageons qu’ils seront de moins en moins nombreux et on le comprend.

C’est une autre vision des choses qu’il faut adopter pour obtenir de bons résultats sur le long terme.

Ecologie Fiscale

Lionel Jospin semble avoir enfin identifié quelques contradictions dans son discours notamment sur la baisse des impôts et l’écotaxe… En affirmant dans son intervention télévisée qu’il ne fallait pas donner le message d’augmentation de la fiscalité, Lionel Jospin a enterré un des plus grands projets devant amélioré notre environnement : l’Ecotaxe. Il est en effet scientifiquement prouver chez les écologistes qu’une hausse du prix des carburants favorise l’environnement. En fait, cette mesure vise à obliger les français à se déplacer autrement. Seulement les transports en commun ne vont pas partout, ils sont mal fréquentés et sont fréquemment perturbées par des grèves. De plus, on peut y perdre un temps important comme pour aller d’une banlieue à une autre.

C’est vrai que cette méthode et à la mode : en réduisant le nombre de voies pour les voitures à Paris, on crée plus d’embouteillages (plus de pollution) en pensant que les gens vont prendre les transports publics. Cette méthode avait été instauré à Lyon pour inciter les lyonnais à passer par Théo, un tronçon payant. Clientélisme ou écologie même méthode. La fiscalité écologique est donc repoussée à plus tard, après les élections sans que la position du gouvernement soit éclaircie.

Bercy se réfugie aujourd’hui derrière la recherche d’un système efficace de réductions des gazs s’appliquant aux entreprises, avec de lourdes amendes pour les contrevenants. Encore une fois, l’incertitude et l’arbitraire et une épée de Damoclès sur la tête des entreprises. Mieux vaudra encore être en bon terme avec l’administration pour les entreprises. De toutes façon, elles ne votent pas, autant taper sur ceux qui ne peuvent que difficilement riposter car dans les médias on a encore tendance à faire croire qu’elles ne sont là pour exploiter le peuple (C’est un peu exagéré mais pas si faux). Enfin, je croyais que c’était les automobiles qui représentaient la grande majorité des gazs polluants émis.

Il fallait bien faire quelque chose…

Une rentrée agitée

Plus les élections présidentielles approchent et plus les revendications de la gauche « plurielle » se font vindicatives et contradictoires. Sans parler du candidat des verts favorable à la libération d’assassins qui ont oeuvré pour une » bonne cause » et sèchement rappelé à l’ordre par ces « amis » verts, les propos d’une pertinence rare fuse. Yves cochet, ministre vert du gouvernement, se refusait à rouvrir le tunnel du Mont Blanc pour lutter contre le retour des camions dans la région. Le parti communiste, débordée sur sa gauche (tout arrive) essaye maintenant de riposter. Nul doute que de nouvelles contraintes réglementaires vont être réclamées pour améliorer la situation. Non au retour des camions dans la vallée du Mont Blanc! Yves Cochet est solidaire avec les riverains du tunnel à l’approche des élections. La protection de l’environnement est bien sûr sa préoccupation première : il faut en finir avec les camions. Le problème est que cette proposition est complètement stupide sauf à arrêter toutes les relations commerciales avec l’Italie, notre second partenaire commerciale ce qui ne semble pas avoir effleurer l’esprit de notre cher ministre de l’environnement.

De toute façon, les camions passent tous en ce moment par le tunnel du fréjus ce qui, ce tunnel étant plus éloigné de la majorité des régions exportatrices française cause à coup sûr une moindre pollution de l’air… De plus, il est impossible de faire transiter actuellement plus de un dixième du fret vers l’Italie par le ferroutage, les lignes n’existant pas et le service proposée par la SNCF étant peu flexible et donc pas assez adapté aux exigences des clients des transporteurs routiers, et donc un peu des nôtres, enfin pour ceux qui aiment trouver des produits dans les rayons de leur magasin.

Les nouvelles voies avec l’Italie n’étant pas prête d’être réalisée, Yves Cochet ne tente donc de s’attirer que la sympathie des électeurs sachant qu’il n’y a pas de meilleure solution que la réouverture du tunnel du Mont Blanc comme lui a bien expliqué le camarade Gayssot, réaliste pour une fois.

Bien sûr, le tunnel est loin d’être le seul problème. Il est de bon ton de vilipender les méchantes entreprises capitalistes qui licencient à tour de bras en exploitant les travailleurs, il faut restreindre leur liberté… Le discours de Lionel Jospin sur TF1 cette semaine qui prône un certain « réalisme » économique et à cet égard surprenant. Lionel Jospin reconnaît implicitement que les 35H sont inapplicables en l’état. Il ne pourra en tout cas pas compter sur ces amis de la gauche plurielle sur le terrain du réalisme économique.

On aura bien sûr relevé la perle de ce discours : en effet, si L. Jospin a bien reconnu un tassement de la croissance, il n’en a pas moins vanté ses mérites. Si la croissance a été plus forte en France, c’est grâce à sa politique qui a favorisée la consommation et réduit le chômage. La croissance y est en réalité pour beaucoup. La France est moins touché par le ralentissement américain tout simplement parce que l’on n’y vent plus grand chose depuis belle lurette, même le roquefort ne s’y vend plus en dépit des facéties de José Bové. Vendre n’est pas bien important, tant que l’on a des aides publiques…

Le professeur Jospin va avoir pas mal de travail, avec des alliés comme les siens, nul n’est besoin d’ennemis. Espérons que les français prennent conscience de ce petit manège et sanctionne ceux, qui par la démagogie et le populisme, veulent arriver au pouvoir, quitte à oublier quelques fondements même de l’économie et du libre arbitre de chacun.

Une bonne nouvelle, les baisse d’impôts vont se poursuivre, c’est pour cela qu’une hausse des taxes sur le gazole est prévu en janvier 2002. Mais non ce n’est pas une hausse d’impôt, c’est de l’écologie. On est rassuré…

Bavardages au PS

Alors que l’insécurité, qui n’est maintenant plus un fantasme, se répand, Jospin et ses acolytes tiennent des discours creux.
A quand l’action ? N’ont-ils pas la force de l’Etat pour faire régner un semblant d’ordre ? Malgré les témoignages de proches, malgré votre expérience douloureuse, vous pensiez être victimes non pas des délinquants et criminels, de la « racaille », mais de votre propre esprit.
Heureusement Jospin est venu vous rassurer: « L’idée que l’insécurité serait une impression est une idée qui ne m’a personnellement jamais habité ». Merci M. Jospin! Nous voilà soulagés!

C’était finalement peu de chose à dire, mais cela est déja un aveu énorme. Après avoir tenu le discours selon lequel les français étaient victimes d’une hallucination collective, il revient enfin dans la réalité: celle d’une criminalité réellement envahissante, oppressante. Peu importe qu’il se contredise, au moins il cesse d’insulter toutes les victimes.

Mais ce serait trop beau, alors il a réctifié le tir: « il y a une forme de démagogie qui consiste à ne pas dire aux Français ce qu’est la réalité c’est-à-dire que c’est la société qui est violente ». Il dénonce la démagogie mais déja il prend une position peu surprenante pour un socialiste: « c’est la société qui est violente ». Pas les assassins, les voleurs de voiture, les braqueurs de banque, les bandes de racketteurs…. Non, eux bien sûr ils sont innocents: c’est la société qui est coupable. Comme disait Rothbard, dans ce schéma, les seuls innocents sont ceux qui commettent les crimes.

Pourtant, il affirme que l’insécurité serait une priorité du gouvernement depuis son entrée en fonctions (1997). On a bien du mal à le croire quand il déclare: « dire que l’insécurité résulterait d’un manque de volonté politique de la part du gouvernement n’a pas de sens ». Je pensais qu’avec les moyens de l’Etat, peu de choses étaient impossibles: faire de nos rues des endroits sûrs est visiblement hors de portée d’un Etat qui dépense 2000 milliards de francs chaque année. « C’est la responsabilité de tous, c’est une lutte collective ».

Et les déclarations de l’université d’été du PS ont été du même ton: Daniel Vaillant, s’il n’a pas nié l’insécurité, a tout de même tenu à « relativiser ».
Il rappelle que « pour tout délit, il faut une privation de liberté, une privation de recommencer. L’impunité est insupportable pour les citoyens ». Si cela pouvait se traduire en mesures réelles…

Pendant ce temps là, un jeune de Béziers, Samir, a tiré à la roquette sur une voiture de police appelée pour une rixe entre gitans et beurs d’une cité. Alors si le discours de Daniel Vaillant pouvait entrer dans les faits au plus, parce que le temps presse. Si dans une cité sur dix il y a des kalachnikovs et un ou des lance-roquette, ce n’est plus de l’insécurité, terme déja insuffisant pour parler de la guérilla qui régnait, mais plutôt de la guerre civile qu’il faudra parler.
Messieurs les politiques, pour une fois, un peu de courage: utilisez à bon escient la force dont vous disposez

Marche pour le capitalisme

Le capitalisme est le seul système reconnaissant le droit qu’a chaque
individu à mener et choisir sa propre vie. Le capitalisme est le seul système
social permettant aux individus de poursuivre librement leurs propres
intérêts rationnels, de posséder des biens et de tirer profit de leurs
actions. Il protège les droits de l’individu dans le cadre d’un gouvernement
constitutionnel limité garant de la liberté politique, intellectuelle et
économique. Plus une culture est capitaliste, plus grande est sa liberté et sa prospérité

Voila le verdict de l’Histoire. En’l’espace de deux petits siècles, le capitalisme a élevé le niveau de vie de l’homme a des sommets inespérés durant l’ère pré-capitaliste. De nos jours, on’oublie fréquemment que l’Europe de l’Ouest -avant la révolution’capitaliste à la fin’du XVIIIe siecle – souffrant du joug de l’aristocratie féodale, représentait l’équivalent d’un’pays du Tiers-Monde: ruiné par la famine, des fléaux réguliers et une pauvreté indicible. Ceci n’est plus pensable désormais. Quand, pour la dernière fois une famine a-t-elle décimé une nation capitaliste – que ce soit en Europe de l’Ouest, en Amerique du Nord ou en Asie -? Les Etats-Unis n’ont jamais souffert d’une seule famine durant toute leur histoire. Le capitalisme a créé une incomparable abondance dans l’histoire de l’humanité, permettant à des centaines de millions d’hommes et de femmes de mener une vie bien meilleure que celle des rois d’hier.

Moins de capitalisme signifie plus de misère humaine

Mais les nations non-capitalistes – les tyrannies fascistes, socialistes, militaires ou théocratiques – assujettissent leurs propres populations et les condamnent a une misère insondable. Dans de nombreux pays africains le salaire moyen est de cent a deux cents dollars par an. En Corée du Nord, les gens meurent de faim par dizaines de milliers. A Cuba, ils se noient en essayant de rejoindre la liberté aux Etats-Unis. Des millions d’opprimés autour du globe désirent ardemment émigrer vers le Monde Libre. Mais qui parmi les nations capitalistes cherche à émigrer au Viêt-Nam ?

Quest-ce qui a rendu le succes eclatant du capitalisme possible?

Quels principes permettent d’expliquer le fait que les plus grandes inventions de l’humanité et ses plus grandes oeuvres d’art – ses plus grandes avancées matérielles et spirituelles : le moteur à vapeur, le cinéma, le télégraphe, le téléphone, la lumière éléctrique, le roman, l’automobile, la symphonie, l’avion, la radio, la télévision, l’ordinateur, l’Internet et d’innombrables remèdes médicaux- ont toutes été créées sous le capitalisme ? La reponse est simple: la liberté. Lorsque les hommes sont libres de poursuivre leurs propres buts rationnels, lorsqu’ils sont libres d’utiliser leurs esprits dans la quête du profit et d’améliorer leur vie, ils sont grandement créatifs et productifs. La liberté politique et économique du capitalisme emancipe les plus grands esprits et les plus ambitieux des hommes pour construire, créer, innover, inventer, pour faire avancer le bien-être et le bonheur humain. Le plus grand inventeur de l’humanité, Thomas Edison, dans son laboratoire à Menlo Park, a spécifiquement adapté ses projets dans le but de les rentabiliser. Cet homme et tant dautres parmi les grands inventeurs et industriels responsables de l’augmentation du niveau de vie de l’homme ont engendré et jouit de grandes richesses. Libres – sous le capitalisme – de créer, produire et construire pour leur propre profit personnel, ils ont – par conséquent- permis d’améliorer les conditions de vie de tous.

Un principe bien plus profond est impliqué dans tout ceci : le capitalisme est le système de l’esprit. L’esprit est l’instrument de survie fondamental de l’homme, tout comme les ailes sont celui de l’oiseau. L’homme ne peut améliorer ses conditions de vie et augmenter son espérance de vie que par le biais de sa pensée rationnelle et de son travail productif. Mais l’esprit ne fonctionne pas sous la contrainte. La coercition paralyse la créativité. L’esprit ne peut être asservi. Le capitalisme prospère car c’est l’unique système de la libre pensée, du libre arbitre et du libre-échange. Les plus grands penseurs et activistes de l’histoire d’Aristote à John Locke, de Thomas Jefferson à Adam Smith, Ludwig von Mises et Ayn Rand ont reconnu, se sont battus en faveur de la liberté de l’esprit humain et l’ont glorifié. Ils ont compris que lorsque les hommes sont opprimés, la raison humaine est etouffée et les ténèbres de la barbarie s’ensuivent. Mais lorsque les hommes sont libres de penser et d’agir selon leur raison, lorsque l’esprit est libéré, la Renaissance et les Lumières sont possibles. La liberté est la liberté de lesprit. L’Oppression est l’oppression de l’esprit.

Universel et inévitable

Ce n’est pas un hasard si les périodes de grande liberté humaine ont donné naissance à ses plus grandes réalisations. De l’Age d’Or d’Athènes à la Renaissance italienne et aux percées technologiques et industrielles des Etats-Unis, la liberté de l’esprit humain a conduit à de somptueuses avancées dans les domaines de la philosophie, des arts et de la science. Ceci est la promesse et la possibilité du capitalisme. Ceci est la Vision Capitaliste. Ceci est notre vision. Libérez l’esprit humain et observez le spectacle de sa progression. Jouissez de la beauté de ses sculptures, peintures et symphonies, envolez-vous avec les héros de ses romans, émerveillez-vous de ses avancées philosophiques, scientifiques et technologiques. l’Ouest a progressé culturellement et économiquement car il avait ne serait-ce qu’un peu d admiration pour l’esprit humain et les droits inaliénables de l’individu. Ce sont les conditions indéniables préalables à l’essor humain. Si nous désirons les effets de la Renaissance culturelle, nous devons appliquer la cause de la liberté politique/economique. La situation actuelle intenable des millions d’habitants du Tiers-Monde est identique à celle de l’Europe durant le Moyen-Age. Leur esprit et leur corps sont opprimés par des dictateurs politiques. Donnez-leur la liberté, donnez-leur la vie. Ils ont l’avantage d’observer ce que l’Ouest a accompli. Lorsqu’ils institueront la liberté, ils pourront reproduire les réalisations du capitalisme.

Votre vie, votre choix

Le capitalisme est le plus grand bienfaiteur que l’homme ait jamais eu. Il est grand temps pour les hommes et les femmes raisonnables de toutes les nations de reconnaitre ce fait et d’entièrement embrasser le système de l’esprit et des droits individuels. Hommes et femmes de tous pays unissez-vous dans votre soutien au capitalisme. Vous avez un monde de progrès radieux à y gagner.

Marche pour le capitalisme

Contre ATTAC!

L’Association pour une taxation des transactions financières pour l’aide aux citoyens, plus connue sous l’acronyme d’ATTAC, existe depuis quelques années déjà, mais l’ampleur qu’a pris cette association avec le décollage du mouvement antimondialisation en fait une vraie menace pour les Français. Au départ composée de soixante-huitards, elle a su se diversifier et toucher une clientèle plus jeune. Pour preuve la moyenne d’âge des participants à son université d’été est de 35 ans, sur 700 participants. Toutes les populations y sont représentées. On peut donc y trouver: des profs (20% des effectifs d’ATTAC!!), des paysans, des fonctionnaires en tout genre, bref, un vaste panel (de gauche) de la société française. Tous les secteurs administrés, réglementés, étouffés, y sont. Manquent à l’appel les personnels des directions financières et les agences bancaires! Pas étonnant puisque nombre des membres parmi les plus extrêmes leur promettent le pilori… au sens propre du terme.

La confusion des termes

Plus surprenant pour une association «apolitique», un grand nombre d’hommes politiques y sont tout à fait régulièrement inscrits et invités. J’y reviendrai. Le tout est mené par Bernard Cassen, directeur général du fameux «Monde Diplo»(docus ?), la Pravda à la française.

L’ennemi de ce rassemblement ? La mondialisation, Grand Satan de ces nouveaux ayatollahs. Bernard Cassen a donné en juin dernier les grandes lignes de l’organisation, dans un texte relayé par de nombreux journaux, y compris le «Figarose».

D’abord, il y a sa définition de la globalisation: la «corporate-led globalization». Notez au passage l’anglais, qui ici en France est la langue de l’ennemi Nord Américain qui refuse nos fromages et notre vache folle. Que lui reproche-t-il donc ? Et bien tout simplement d’être «impulsée par les transnationales et les marchés financiers, et à leur seul profit». Au passage vous me direz si vous n’avez pas trouvé profit à avoir une [remplacez par votre marque de véhicule] dans votre garage plutôt qu’une marque locale. Si tant est qu’il existe une marque locale (je pense ici à nos amis Québécois). Et vos Nike aux pieds ? Je n’en dis pas plus, cette «globalization», nous la vivons tous très bien, et le profit est déja partagé.

A noter aussi ce croustillant: «Les politiques néolibérales, promettant un avenir aussi «radieux» que celles menées autrefois par l’ex-«socialisme réel»». Faut-il croire que le sort resérvé aux peuples libérés ne fut pas si gai que cela ? Bernard Cassen renierait-il certains de ses engagements passés ? Sait-il qu’au sein d’ATTAC beaucoup sont aussi au Parti Communiste et à la Ligue Communiste Révolutionnaire ? Ou alors peut être croit-il que les «libéraux» dont il a si peur vont à leur tour construire des murs ? Beaucoup d’interrogations sans réponses, reste l’inversion des valeurs, l’assimilation du libéralisme à son contraire.

Et puis, comme d’habitude, dans le brouillard intellectuel l’amalgame est fait entre crise des systèmes étatiques et de marché libre: il confond la crise asiatique avec celle d’un marché. Comme si les prêts du FMI depuis des décennies avaient quoi que ce soit à voir avec un quelconque marché. La liberté d’échanger devient même une « liberté liberticide »!

Comme les futurs militants d’ATTAC ne sont pas tous motivés par l’amour indéfectible des pauvres, mais par leur propre enrichissement, voilà qu’il faut convaincre la clientèle possible d’ATTAC que l’échange n’est pas non plus profitable à nous autres, Occidentaux. Difficile exercice car comme je le disais au-dessus, il suffit de regarder autour de soi pour voir le triomphe du libre-échange. Mais il y a là un piège différent: échanger permettrait à certains de s’enrichir plus que d’autres! Quel maheur, des I-N-É-G-A-L-I-T-É-S!

Des débats faussés

Faut-il croire qu’ATTAC renonce à ramener la prospérité à la population? Tout de même pas: quelques statistiques hâtivement interprétées, comme par exemple celle des 2 millions de personnes en prison aux É.-U., reflet de l’efficacité de la police américaine à appliquer des lois prohibitionnistes sur les drogues, deviennent du « chômage camouflé ». Mais même ainsi modifié, le taux de chômage des Etats-Unis resterait toujours bien en dessous de la moyenne européenne (9%). Voilà de quoi convaincre les crédules que la liberté économique n’est pas le chemin à prendre pour assurer la prospérité.

Plus on lit les documents d’ATTAC, plus on est certain que Le Grand Fléau va tous nous précipiter dans l’abîme. ATTAC ne veut pas redonner à l’économie un « visage humain », comme autrefois on a pu entendre le « socialisme à visage humain ». ATTAC veut aller plus loin. Pour cela une entreprise de « changement des esprits, cette désintoxication nécessaire » est en marche, et leur université d’été en est le point d’orgue.

Au menu de cette « université », sise dans la Chambre de Commerce et d’Inustrie (sic) d’Arles: « De la monnaie à la Bourse et à l’emprise financière », « Del’emprise financière aux licenciements de convenance », « De l’emprise internationale du capital à la condition féminine dans le monde », ou encore « l’économie solidaire: illusion ou voie d’avenir », « Le clonage ou la marchandisation du vivant », « La criminalité financière et les paradis fiscaux ».
Notez que criminalité financière et paradis fiscaux sont associés: pour ATTAC, se soustraire aux impôts est criminel en soi, blanchiment d’argent «sale» ou pas.

Les interrogations des militants sont le reflet de ces débats faussés, où toute considération envers la liberté est définitivement abandonnée: « Avec l’appropriation des médias par les grands monopoles, comment préserver ses enfants des méfaits de la pensée unique? » La personne qui a écrit ceci doit ignorer les abonnements qui font vivre Le Monde, Le Figaro, et toutes les publicités des Conseils Régionaux dans les journaux locaux. Et puis quid des 3 chaînes publiques sur 6 chaînes hertziennes? Pire encore: « Quand je pousse mon Caddy dans un hyper, quels moyens ai-je de peser sur les pratiques néfastes de la grande distribution? »

Mais personne ne vous force. C’est un choix que d’aller dans un supermarché plutôt que dans des magasins « solidaires » ou « bios ». Car ils existent! C’est un de ces « miracles » de l’écologie économique que de pourvoir à toutes les niches possibles et imaginables. Pourquoi ATTAC ne cherche-t-elle pas à ouvrir des magasins de ce type? Peut-être tout simplement parce que de la même façon qu’il existe une loi de la gravité, il existe un certain nombres de lois économiques: il faut des capitaux, des clients, des patrons, des employés, des comptables, etc., pour faire un business indépendant de subventions.

Déjà qu’ATTAC veut interdire les licenciements dès lors qu’une entreprise fait un peu de profit, on imagine que tout le monde sera obligé de sombrer dans l’économie solidaire (entendez: économie de troc et de pénurie). Quant au rapport entre condition féminine et la finance… je reste songeur. J’avoue ne voir aucun lien entre les deux! En tout cas, eux l’ont trouvé, et certainement de nouveaux prétextes d’interdictions ou
d’obligations diverses avec! Le point focal de toutes les batailles d’ATTAC reste la taxe Tobin, symbole de la « lutte » contre la finance. A peine 0.5% sur toute transaction internationale! Pour les pays du Tiers Monde, cela signifierait la fin de l’accès au marché des capitaux, et pour les pays développés ce serait un repli qui contrasterait sévèrement avec la volonté affichée d’ATTAC d’aider le Tiers Monde, quand bien même le montant de la taxe serait reversé à ces pays. Et qui s’occuperait donc de cette taxe ? L’ONU bien sûr…

Droite gauchisée

Si les conférences de l’université ATTAC ont de quoi faire sourire, le mouvement revendique tout de même plus de 30 000 adhérents (loin des 100000 de Contribuables Associés!) et pas moins de 100 députés se sont associés dans un groupe ATTAC à l’Assemblée. Le contenu des discussions est donc on ne peut plus sérieux, et dès lors on perçoit nettement les menaces sur la liberté qu’elles font peser. La résonance politique d’ATTAC risque fort de peser sur la campagne présidentielle. Mais ce ne sont plus des hypothèses désormais. Nous en avons eu la confirmation de toutes parts.

Curieusement, c’est à droite d’abord que ce sont élevées des voix pour faire choeur avec celle d’ATTAC. Christine Boutin d’abord, après les affaires Danone, LU et autres, s’était rendue à la réunion organisée par le groupe ATTAC de l’Assemblée nationale. Et qu’y a-t-elle dit? « Le travail est une richesse ». Et moi qui croyait que le travail n’était pas une fin en soi, je me trompais. Voilà bien une inversion de toute logique que seuls des marxistes forcenés peuvent affirmer. Après tout, ils en vivent. Si les loisirs venaient à être trop importants, comment pourraient-ils crier à la lutte des classes?

D’après Mme Boutin, « on ne peut tolérer les licenciements pour des raisons financières ou boursières ». Elle ne doit à peu près rien connaître à la finance, mais elle l’affirme sans broncher. Elle espérait combien de voix pour cette déclaration? Peut-être était-elle en service commandé, sur ordre de Chirac? On ne le saura probablement jamais. Toujours est-il que la droite se gauchise nettement.

Bon, vous allez me dire, Christine Boutin, passe encore. Elle tient lieu d’épouvantail dans la « droite » française, tenant des positions très conservatrices sur nombre de points. Mais j’ai bien mieux que ça comme citation: Chirac lui-même a proféré ceci: « la spéculation frénétique est le sida de nos sociétés ». C’était en 1995!! Non, décidemment, cet homme a gardé ses convictions des premiers âges: c’est un communiste!

Gauche droitière

A gauche par contre, les socialistes sont méfiants. L’extrême gauche prend de plus d’ampleur et finalement pourrait devenir le « Front National » de Jospin. Ainsi pris en tenaille entre la droite qui reprend presque mot à mot les déclarations d’ATTAC, en adoptant tout y compris le vocabulaire (les médias aussi), et la gauche qui est à l’origine de ce chahut, le PS ne sait plus où se mettre. Alors pour l’instant, c’est le silence radio. Nul doute que Jospin devrait ressortir ses discours brésiliens, où il parlait de la nécessaire communion des peuples, du partage de la richesse et autres régulations nécessaires pour mettre tout le monde au pas. Quid de la création de richesse? Quid de la liberté nécessaire pour cette création et que beaucoup de pays du Sud réclament face au protectionnisme du Nord (ce fut l’un des thèmes de l’anti-Davos à Porto Alegre!)?

Les résultats les plus tangibles à court terme de cette agit-prop bien organisée, c’est qu’une partie de la campagne électorale va se jouer sur ces sujets. Exit le chômage toujours proche de 10% (taux d’activité: 50% de la population de 16-75 ans, contre 75% aux États-Unis), les retraites (qui ne seront pas versées car pas capitalisées), de la criminalité (notez l’évolution par rapport au 1er semestre 2000. Vols à main armée = Seine St-Denis: 65% / Yvelines: 68% / Hauts de Seine: 51%; en Seine St-Denis, 30% des auteurs interpellés sont des mineurs. Vols avec violence = Seine St-Denis: 39% / Paris: 42% / Hauts de Seine: 35%. En Seine St-Denis, 61% des auteurs interpellés sont des mineurs). Au fait: +7% d’augmentation sur 10 ans signifie un doublement. +60% pendant 10 ans ça donne quoi? N’y-a-t-il pas là matière à plus d’Etat justement ?

Cela n’aurait aucune importance en fait si les médias n’étaient pas dirigés eux-mêmes par les anciens camarades de lutte de Cassen etKrivine, car les élucubrations d’ATTAC n’auraient alors aucun écho. Mais le fait est que les médias ont adopté sans ciller le discours d’ATTAC, jusque dans les expressions « licenciements de convenance » ou du « capitalisme actionnarial » (contraire du capitalisme d’État sans doute?). Et l’éducation finit par payer: « Les Français souhaitent un contrôle plus étroit sur les multinationales et les marchés financiers ». Comme ça, les politiciens sont « légitimés »!

Mais le pire dans toute cette bouillie, c’est tout de même ce chiffre de 20% de professeurs dans les rangs d’ATTAC, soit pas loin de 8000 profs. Imaginez donc un peu les élèves quand une prof d’histoire géo déclare: « l’université va me servir pour mes cours, puisqu’on étudie la mondialisation et l’internationalisation des échanges en 3ième, 1ère et terminale depuis 1998! »

Vous êtes prévenus: ne laissez pas traîner vos enfants n’importe où!

SOURCES:
Quelle tactique pour ATTAC ? (tf1.fr)

Antimondialisation : le PS cherche le ton juste (le Figaro)

Passons à l’ATTAC (texte de Cassen):
(le Figaro)

Jacques Chirac: il faut humaniser la mondialisation (le Figaro)

ATTAC fait son université d’été (le figaro)

La mondialisation selon Jospin : interdépendance et volontarisme (discours du Brésil) (Le Monde)

Les Français souhaitent un contrôle plus étroit sur les multinationales et les marchés financiers (Le Monde)

Christine Boutin dit partager certaines analyses d’Attac (Le Monde)

ATTAC veut se donner une image de sérieux: (Le Figaro)

Le Monde Diplomatique

Site d’ATTAC
Le revenu d’existence
Les paradis fiscaux
Pour la réhabilittation de l’ONU

Gouvernement mondial:danger

l’Etat démocratique existe parce que toute sorte de clientèles offrent leur soutien en échange de privilèges appelés « droits sociaux ». Au niveau mondial s’ajoute un autre mécanisme de contrôle social qui renforce le pouvoir politique de l’Etat mondial en gestation: la gestion des « problèmes globaux », du type effet de serre. Toute une batterie de normes et objectifs planétaires écrasent les individus. « Winston se demanda vaguement combien il pouvait y en avoir comme elle dans la jeune génération,qui avait grandi dans le monde de la Révolution, qui ne connaissait rien d’autre, et acceptaient le Parti comme quelque chose d’inaltérable,comme le ciel. »
George Orwell, 1984

La mondialisation des échanges libres, la libre circulation des biens et des personnes, bref le capitalisme, c’est l’espoir d’une prospérité générale et stable, l’espoir de la liberté retrouvée par la dépolitisation des sociétés, tant pour les Occidendaux que pour le « tiers-monde ». Le théorème de l’avantage comparatif va pouvoir jouer à plein, au plus grand bénéfice des individus, l’éthique de la liberté renaîtra. Les individus seront responsables de leur destinée, la liberté aura un sens, celui que chacun lui donnera en poursuivant ses propres objectifs. On célébrera la « vertu d’indépendance » qui signifie « notre acceptation de la responsabilité de former nos propres jugements et de vivre du travail de notre propre esprit » (Ayn Rand, la vertu d’égoïsme). Ce beau scénario que Bastiat nous contait déjà en 1850 peut se réaliser. Mais le machiavélisme du pouvoir politique en fait une entité difficile à désintégrer tant le désir de contrôler la vie des autres pour améliorer la leur est ancré dans la nature parasitaire de beaucoup trop d’hommes. La mondialisation fait vivre un parasite de plus en plus avide: le mondialisme politique.

Toutes les conférences de l’ONU, de l’UNESCO, mais aussi le FMI, le G8, l’OMC sont les prémices d’un Etat mondial, ils sont l’Etat mondial. L’argument avancé par les fonctionnaires mondiaux et les chefs d’Etat réside dans la « nécessité de contrôler les excès de la mondialisation ». Ce n’est évidemment qu’un prétexte pour accroître la masse totale du pouvoir politique, assurer l’avenir de ceux qui se croient indispensables en parasitant la vie des autres. Quant à la pertinence du propos, c’est comme si un astrophysicien déclarait que l’univers, mal parti depuis le big bang, doit être ramené sur le bon chemin de l’évolution cosmique. Depuis Mises et Hayek, nous savons que les technocrates et les politiciens ne savent rien, et que lorsqu’ils interviennent en s’appuyant sur leur ignorance ils créent des déséquilibres qu’ils imputent ensuite au « dérèglement » du marché (je reconnais que l’astrophysicien réformiste imaginaire, lui, brasse dans le vide; il ne peut que constater les choses, pas les modifier).

Nous entendons beaucoup parler, du côté des libéraux, de subsidiarité et de décentralisation. Mais, ce qui doit nous alerter c’est que les politiciens et leurs penseurs en service commandé utilisent aussi ces concepts et prétendent en plus les mettre en application. Peu importe ce qu’est réellement la subsidiarité; le fait est qu’elle est devenue un argument pour hiérarchiser politiquement la société selon le principe suivant: l’échelon supérieur impose sa loi à l’échelon inférieur. C’est exactement le contraire de la véritable subsidiarité. Il en va de même avec la décentralisation: des potentats locaux dirigent les activités des individus, les collectivités locales sont manipulées par l’Etat central, lui-même aux ordres de l’Etat fédéral européen, qui obéit aux normes et aux objectifs négociés au sein de l’Etat mondial. Quant à la souveraineté de l’individu, elle a totalement fondu dans ce magma politique. Allons-nous continuer à accepter cela « comme quelque chose d’inaltérable, comme le ciel » ?

L’analyse du contrôle politique des individus, qui est l’autre face de l’illusion de la liberté (je peux aller où je veux, acheter mon pain, lire le journal, etc.), passe par une analyse de l’Etat et de la croissance du pouvoir politique par le marchandage perpétuel auquel se livre l’Etat démocratique pour obtenir l’adhésion des citoyens. Cette logique implacable a été démontée par Anthony de Jasay (L’Etat, Les Belles Lettres, coll. laissez-faire). On peut reprendre sa grille d’analyse pour expliquer comment l’ Etat mondial se constitue. « Pour l’Etat avec qui [le groupe d’intérêts] traite, promouvoir le parasitisme fait partie intégrante de la constitution de clientèles sur laquelle, à tort ou à raison, il a choisi de faire dépendre son pouvoir. La constitution d’une base d’adhésion au moyen de la redistribution politique est étroitement déterminée par les contraintes de la compétition électorale » (de Jasay). La logique de la croissance du pouvoir découle de cette quête d’adhésion: « De fait, plus l’Etat étend ses compétences, plus grand est en général le gain potentiel à solliciter son assistance, et par voie de conséquence l’avantage à former le groupe. »
Ainsi chaque fois que l’on entend parler de conférences de l’ONU sur « les réparations de l’esclavagisme », ou sur les « rapports Nord-Sud », ou d’un rendez-vous de chefs d’Etat sous l’égide du FMI pour discuter de « la diminution de la dette » des pays endettés, on peut être certain qu’il s’agit d’un acte fondateur d’un Etat mondial redistributeur, dont l’avenir consistera tout simplement à se structurer comme un Etat fédéral centralisé.

Je voudrais rendre compte d’un autre point de vue, fort pertinent lui aussi, qui s’appuie sur l’analyse des méthodes de contrôle social et de l’usage qu’en font les fabricants du pouvoir politique, et particulièrement les mondialistes. Il est dû à Pascal Bernardin. Son livre, L’empire écologique (Éditions Notre Dame des Grâces), démontre comment le prétexte d’un problème « global » permet aux instances politiques internationales d’imposer des objectifs collectifs et des valeurs aux nations et aux individus. Pour lui, il s’agit rien de moins que de réaliser ce qu’il appelle la Révolution, c’est-à-dire le collectivisme totalitaire pour lequel l’individu n’est pas une fin en soi mais le moyen pour réaliser une société « rationnelle ». Le communisme n’était qu’un moyen répressif pour réaliser la Révolution anti-libérale. L’Etat mondial agit par la définition consensuelle d’objectifs planétaires, « pour la survie de l’humanité », tels que la réduction de l’émission de gaz à effets de serre. La Révolution collectiviste peut se réaliser non par la répression, mais par l’engagement dans des voies dont les portes d’entrée semblent belles et « humanitaires » et dont l’issue, implacable mais trop lointaine, est le contrôle totalitaire de toutes les activités des individus.

La thèse du livre de Bernardin n’est pas loin de la théorie du complot mais il en évite les écueils en mettant en évidence une logique à laquelle obéissent les mondialistes sans avoir vraiment besoin de se concerter, même si « l’université des Nations Unis » ou le club de Rome sont des moyens de coordonner les actions de propagande. L’idée est que le mondialisme est programmé par les idéologues communistes depuis la mort de Staline. La perestroïka a été pensée bien avant Gorbatchev comme une période de transition au cours de laquelle la Révolution passerait d’une phase répressive qui a échoué à une phase non « aversive » où le contrôle de la société par le corps parasitaire des hommes de l’Etat résulterait d’une succession de choix irréversibles. Tous les obscurs penseurs qui travaillent à l’élaboration d’une société « rationnelle » sont inconnus du public et pourtant ils n’en influencent pas moins les orientations politiques de l’ONU ou de l’UNESCO. Leurs armes idéologiques résident dans l’usage de la théorie des systèmes. Cette théorie n’est que la nouvelle rhétorique scientifique des collectivistes. Il ne s’agit pas de préjuger de sa validité scientifique mais de montrer son usage à des fins totalitaires. Le totalitarisme repose toujours sur l’idée que rien n’existe indépendamment du Tout. Les parties n’existent que par les liens qu’elles ont entre elles, elles n’ont de valeur que par rapport au Tout qu’elles constituent. La théorie des systèmes est une sorte d’expression plus rationnelle de la dialectique hégélienne. Elle a l’avantage d’éviter « la ruse de la raison » qui justement consistait à donner à tous les hommes, y compris les chefs d’Etat ou les comploteurs, le statut de marionnettes de l’Histoire. La théorie des systèmes subdivise un système total, par exemple la planète, en sous-systèmes, les Nations par exemple, qui interagissent les uns avec les autres tout en ayant leurs objectifs propres. Les sous-systèmes eux-mêmes se subdivisent. La nature du système global dépend évidemment des objectifs que se donnent les sous-systèmes et réciproquement. Dans la réalité internationale tout se passe, en effet, comme si la théorie des systèmes était appliquées par les totalitaires. Au niveau du système global, les objectifs « supra-ordonnés » sont fixés et sont imposés aux sous-systèmes qui peuvent librement choisir leurs propres buts à la condition qu’ils soient compatibles avec les objectifs supra-ordonnés. Quant aux individus, derniers éléments du système global, ils sont écrasés par tous les objectifs sociaux qui s’imposent hiérarchiquement à eux. Ils sont libres d’acheter leur pain et leur journal, d’aller en vacances mais ils ne prendront plus la voiture parce que l’Etat leur offre une prime pour prendre le train, parce que l’Etat surtaxe l’essence pour respecter les quotas de consommation d’énergie, pour éviter d’accroître l’effet de serre.

L’écologisme est un des moyens de poser des « problèmes globaux » qui affectent l’état du système global Terre. Un des théorèmes de la théorie des systèmes, interprétée par les collectivistes, est que les problèmes globaux ne peuvent être résolus par les sous-systèmes indépendants. Il faut coordonner les actions des sous-systèmes. Les scientifiques-roi, les experts-politiciens, tous ces mondialistes vont réfléchir et définir consensuellement des objectifs supra-ordonnés: des quotas de production, des quotas de consommation d’énergie, des valeurs écologistes dont on va bourrer le crâne des écoliers ou des lycéens d’Etat.

Le cauchemar est déjà entrain de se réaliser. Les individus doivent s’aligner sur des valeurs et des objectifs imposés par chaque échelon politique. Le point de rationalité totale est au sommet. Et qui trouve-t-on au sommet? Des chefs d’Etat qui plaident pour la « survie de l’humanité » afin que leur pouvoir survive, des ONG qui rêvent encore du communisme et des fonctionnaires onusiens qui visent à se reproduire et à gérer le monde à leur profit. La Révolution socialiste n’a pas été anéantie. La chute du mur de Berlin n’était pas la victoire finale. Une nouvelle forme de « destructionisme »(Mises) vient s’ajouter à la classique social-démocratie. L’intégration politique finale, le totalitarisme ultime, l’Etat mondial: voilà concrètement la nouvelle menace. Si les Etats-Unis deviennent complices des mondialistes, à quoi bon avoir Thatcher à l’Elysée ? Le danger plane. Il faut réécrire 1984.