Culture d’Etat

Tous les jours je mesure ma chance, celle d’habiter la France. Dans ce beau pays1, je bénéficie de services exceptionnels! Je prends le RER2 tous les matins, grâce à la RATP3 et à la SNCF4 , et je profite des grèves inpromptues, des retards dus à des incidents divers mais tous les jours renouvelés, tout cela pour un prix dérisoire: 100 euros5 par mois environ. D’autres services me seraient d’une utilité plus grande encore, si mon état de santé me permettait d’en profiter. Mais je suis en pleine santé, alors je paye en vain la Sécurité Sociale. Propagande sur les ondes

Autant je reconnais que dans l’ensemble la RATP fonctionne «plutôt bien»6 , autant certains «services publics» me sont réellement insupportables, et c’est le cas notamment de l’audiovisuel public. Le contenu y est particulièrement indigeste et pour tout dire franchement anti-libéral, tout le temps dans une ligne gauche toute, gauche-caviar certes avec Drucker, Ruquier ou Ardisson7, mais définitivement anti-libérale. Même les émissions «scientifiques» ne sont pas exemptes de propagande: un reportage sur les inondations dans le sud de la France? Passées les explications sur la formation des nuages, voilà tout de suite brandi le «réchauffement planétaire» et l’impérieuse nécessité d’appliquer le protocole de Kyoto…

A la radio ce n’est pas mieux: entre France Culture, France Infos et Radio France Internationale, il n’y a rien à sauver. A tel point que je ne peux plus écouter France Infos. Quand je dis insupportable, cela revêt un sens quasi-physique: entendre parler des résistants palestiniens quand un taré se fait sauter au milieu d’écoliers, de la débacle des néo-libéraux du FMI (sic) à propos de l’Argentine (où sévit la faim désormais) et de la victoire du capitalisme sauvage en Russie parce que les mafias y font la loi…. tout cela me fait hurler, au sens propre du terme!

Le mode de financement de ce secteur public est à la mesure des inepties qu’il nous sert. Pourtant, une bonne partie des radios et télés publiques sont financées par… la publicité! France Infos fait beaucoup d’audience par exemple, et les chaînes de télés ont tout de même une puissance non-négligeable: 3 sur 6 hertziennes, 3 sur 5 en non crypté (France2, 3 et 5). Elles sont donc tout de même vues et écoutées, il n’y a aucun doute là-dessus, mais quel dommage puisqu’elles peuvent ainsi distiller leur propagande.

Financé par vos impôts

Une autre partie du financement revient à la «redevance télé»: un impôt forfaitaire8 assis sur le fait de posséder une télé dans un foyer donné. N’oubliez pas de déclarer votre télé, et si vous le faites, ne vous abonnez pas au satellite ou à une chaine cryptée: le fisc consulte les fichiers d’abonnement et envoie des lettres aux abonnés. Quand à la télé de votre maison de campagne, que vous ne pouvez en tout état de cause pas regarder en même temps que celle de votre domicile principal, payez tout de même!

Malgré la profonde absurdité de cette taxe et son coût de recouvrement très élevé (1500 personnes pour 1,5 milliard d’euros prélevés) elle perdure. Sa remise en cause perpétuelle, budget après budget, ne l’inquiète jamais: elle donne lieu à de grandes crises de larmes sur la nécessité de maintenir un «service public audiovisuel» fort, pour que la culture ne soit pas marchandise et que sais-je encore.

Avec un gouvernement dit «de droite», on aurait pu attendre un mieux, un répit à défaut d’une décrue. Que nenni, Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture9 a demandé un rapport à Catherine Clément10 , écrivain, sur l’état de la culture dans l’audiovisuel public. Sans même poser un diagnostic ou établir des faits, l’introduction du rapport préconise d’inscrire dans la Constitution l’obligation pour l’Etat d’entretenir un secteur public audiovisuel! Au nom de quoi? Tenez vous bien: de «l’efficacité symbolique»!

Pas de répit en vue: l’audiovisuel public résiste à tous les gouvernements

Dans son rapport elle se plaint aussi des chaînes spécialisées dans la culture: Arte/France511 par exemple réalise des audiences extrêmement basses. Elles sont qualifiées de «ghetto culturel». Quoi de plus normal cependant que des programmes nécessitant une forte culture générale, une capacité de raisonnement au-dessus de la moyenne, et un intérêt certain pour des sujets à priori abscons soient peu regardés? Finalement ces «ghettos culturels» sont surtout des ghettos à bobos, les «bourgeois bohêmes», qui financent ainsi leurs passions sur le dos des autres. Vouloir saupoudrer cette culture souvent insipide sur les autres chaînes, et vous gâterez immanquablement leurs programmes. Sans compter que le positionnement thématique serait perdu, rendant illisible l’orientation des chaînes «généralistes» (propagande tout azimuth devrait-on dire).

La solution ici est évidente: de même qu’il existe des chaînes documentaires, d’autres de foot, de pêche à la ligne et des pornographiques en veux-tu en voilà, pourquoi n’y aurait-il pas une chaîne culturelle? Mais peut-être que seul l’Etat peut définir ce qu’est la culture?

Il semblerait que oui, et même au-delà: il serait du devoir de lÂ’Etat que de la dispenser12. Si la télévision était un simple vecteur de divertissements, mais non, elle est bien plus, il faut donc que lÂ’Etat la contrôle. Sans Etat, point de culture, les gens sont inertes, le peuple est idiot, il faut l’éduquer. Il faut le guider par des signes forts, et au besoin lui imposer la «culture» avec son propre argent! Porter la télévision à la Constitution cÂ’est «l’élever à la dignité quÂ’elle mérite»13. Il faudrait même lÂ’y inscrire pour la «sacraliser», la rendre intouchable, certainement aussi incritiquable et inamovible, comme lÂ’Education Nationale, autre pierre angulaire de l’endoctrinement par l’Etat.

L’Etat nous impose sa culture

Evidemment, il en serait terminé de l’horrible «course à l’audience», obligeant les chaînes publiques à abaisser le niveau «culturel» de leurs programmes. Evidemment les recettes publicitaires, déjà maigres par rapport au privé, baisseraient d’autant. Mais qu’importe, la culture, la vraie, celle des lobbyistes infatigables et des amis des hommes de l’Etat, et des ministres eux-mêmes serait enfin «garantie»!

Inévitablement le rapport se termine par un appel voilé à la taxation: «Sans financement suffisant, tout le monde le sait, Monsieur le Président [nda : de la République], l’audiovisuel public aura du mal à suivre». Après avoir détruit lÂ’audience, il faudra en effet trouver dÂ’autres ressources que publicitaires! Quel aveu d’ailleurs: le secteur public ne peut pas suivre le privé, preuve s’il en était besoin que celui-ci répond parfaitement à la demande et n’a pas besoin de l’Etat pour satisfaire ses clients.

Bien qu’à l’heure actuelle aucune des préconisations du rapport et le brouhaha médiatique résultant n’ait été suivi d’effet, il est possible qu’un jour le service public audiovisuel soit inscrit dans la Constitution. Mais cela n’empêche pas que je doive quoiqu’il arrive le financer. Au moins les chaînes privées ne me forcent pas à les payer quand je ne les regarde pas, et je finance uniquement ce que je veux voir. La culture? Pas d’inquiétude, j’ai déjà trouvé ma chaîne culturelle, qui correspond à ma définition toute particulière de la culture: GameOne. 1 Comment appeler un territoire donné ? Dire « notre pays» équivaut à le collectiviser, « mon pays » à me l’approprier. Voir à ce sujet « Le socialisme ultime » de Marc Grunert.
2 Réseau Express Régional
3 Régie Autonome des Transports Parisiens
4 Société Nationale des Chemins de Fer
5 mais pour savoir ce que ça coûte réellement il faudrait aller plus loin que mon calcul : coût réel = taxe transport sur le salaire + prix de la carte – subvention de l’entreprise, car je ne connais pas le montant des subventions de l’Etat à la RATP et encore moins celles à la SNCF !
6 comme diraient les sondeurs : « bien », « plutôt bien », « moyen », « plutôt mal », « mal ».
7 tous trois animateurs sur France 2, et donnant complaisamment la parole à Bové, Laguillier, et toute l’intelligentsia de gauche, dont Gerard Miller, un maoïste jamais repenti, toujours campé dans sa rigueur idéologique…
8 plus de 110 euros, avec de multiples exemptionsÂ…
9 nous aussi on en a un, depuis le général de Gaulle, grand homme (1m90) dit de «droite»
10 rapport disponible ici : documentation française
11 une seule et même chaîne, mais émettant sur des créneaux horaires différents.
12 Cf cet article du Monde : « Inscrire la télévsin publique dans la Constitution » Le Monde
13 idem
14 Le Monde : « privatiser ce n’est pas une bonne idée » Le Monde

Unanimité antiraciste

Une nouvelle loi «antiraciste» vient d’être votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale. Pour une fois nos maîtres sont d’accord sur un point: il faut moraliser le peuple français, limiter sa liberté d’expression, piétiner les droits de propriété lorsque nos maîtres ont décidé qu’ils étaient mal employés.
Une succession de lois « antiracistes »

De quoi sÂ’agit-il exactement? Dans un article du Monde (1) on apprend que «La proposition de loi Lellouche entend mieux sanctionner le racisme et l’antisémitisme. Pour lutter contre ces fléaux qui rongent la société française, les dispositifs législatifs se sont lentement et tardivement construits.» Du délit spécifique dÂ’injure et de diffamation raciales (1939, abrogé sous Vichy puis rétabli) on est passé en 1972 au délit dÂ’opinion avec la loi Pleven. «Ce texte créait l’incrimination de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » raciale et punissait plus sévèrement la diffamation et l’injure raciale. Il permettait aux associations de se porter partie civile.» (le Monde)

Enfin, dans les années 80 il sÂ’agissait de bâillonner les négationnistes qui prétendaient prouver que les chambres à gaz nÂ’ont jamais existé. Nouveau renforcement des lois antiracistes: «Jean-Claude Gayssot et Charles Lederman, alors parlementaires communistes, ont déposé en 1990 une proposition de loi renforçant la loi Pleven en créant une infraction spécifique de contestation de l’existence d’un ou de plusieurs crimes contre l’humanité. Le texte, voté à l’unanimité et désormais appelé loi Gayssot, vise à interdire, et sanctionner, l’expression publique des discours négationnistes.» (Le Monde)

Ce texte, lui aussi voté à l’unanimité par nos maîtres à penser, prétend donc que la conscience et la raison ne sont pas suffisamment ancrées en l’homme pour qu’il puisse en disposer librement. Nos maîtres nous considéreraient-ils comme des victimes passives de la psychologie des foules, de simples pions déposés là où il faut par les stratèges de la propagande? L’idée sous-jacente est évidente: puisque les hommes sont influencés par la propagande, nos maîtres s’arrogent le monopole de la propagande afin que seule la propagande d’Etat parvienne jusqu’à nos esprits passifs et avides de gober n’importe quoi. Eh oui, nos maîtres nous protègent comme leurs enfants. Doit-on encore une fois évoquer la figure symbolique de BIG BROTHER ?

Une loi raciste

Puis voilà la belle unanimité du 10 décembre qui avalise à lÂ’Assemblée nationale le projet de loi Lellouche. Cette loi renforce bien évidemment lÂ’arsenal juridique antiraciste. Ses préoccupations sont en premier lieu d’établir un critère raciste dans la définition des agressions. On peut donc paradoxalement parler de loi raciste. En effet «le texte revient sur la nécessité d’adapter la loi en introduisant dans le code pénal le principe d’une circonstance aggravante nouvelle, permettant de mieux poursuivre les actes commis contre les personnes et les biens en raison de l’appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion. C’est le sens de la proposition de loi Lellouche adoptée mardi.» (Le Monde).

Une agression est une agression, quelle quÂ’en soit lÂ’intention. Se focaliser sur les agressions prétendument racistes cÂ’est oublier que lÂ’Etat ne fait pas son travail dans la liquidation de lÂ’insécurité qui mine le pays et qui n’est pas la moindre des causes dans ce que l’on qualifie de gangrène raciste.

Simultanément le ministre de la Justice veut sÂ’attaquer à «la discrimination à lÂ’embauche». «Le deuxième changement que désire introduire M. Perben dans le code pénal concerne la peine encourue pour discrimination, qui pourrait être « aggravée » lorsque « l’infraction a été commise par une personne physique ou morale exploitant une activité ouverte au public ». En clair, ces cas concerneraient les entreprises pratiquant la discrimination à l’embauche, les agences immobilières refusant une location aux étrangers, ou une administration refusant un service à un étranger en raison de son extranéité.» (2)

Remettre les choses à l’endroit

Sur tout cela il y aurait beaucoup à dire pour remettre les choses à l’endroit. En premier lieu, le racisme comme opinion ne doit pas être combattu autrement que par des mots. La liberté d’expression est à ce prix et il n’y a aucune raison que les universitaires négationnistes obscurs gagnent l’opinion publique si les idées peuvent circuler librement. En revanche, pénaliser une opinion, l’interdire, c’est le meilleur moyen de nourrir le soupçon qu’il y a quelque vérité dans celle-ci. De plus chaque individu est propriétaire de sa conscience et ce qu’il dit n’a pas à être jugé par quelqu’un d’autre que le propriétaire du lieu où ces paroles sont prononcées. Or nos maîtres ne sont pas propriétaires du territoire français, même s’ils agissent comme si c’était le cas.

En second lieu, la loi Lellouche est une loi discriminatoire et raciste. Elle aggrave des délits et des agressions sur des critères de races.

En troisième lieu, la discrimination à l’embauche est un usage parfaitement légitime des propriétaires d’entreprises. On discrimine sur la base de nombreux critères, c’est inévitable. Et ce n’est pas à nos maîtres de définir ces critères. Alors existe-t-il une discrimination justifiée à l’embauche ou à l’entrée dans une boîte de nuit? Je prétends que oui.

Le vrai raciste, il en existe, a une répugnance épidermique à l’égard des noirs, des asiatiques etc. C’est une passion des plus condamnables moralement mais qui ne conduit pas nécessairement à un vrai délit ou à une agression. Si tel devait être le cas l’agression devrait être traitée comme une agression, ni plus ni moins.

S’agissant de la discrimination pseudo-raciste à l’embauche ou à l’entrée en discothèque elle est justifiée dans la mesure où elle n’est pas sans raison. Nous savons de quoi est capable une certaine racaille des quartiers. Les propriétaires des discothèques connaissent leur comportement agressif, ils ne font que protéger à la fois leur propriété et la pérénité de leur entreprise.

Il en va de même pour la discrimination à l’embauche. Les patrons ne recrutent pas au faciès sans raison car le faciès renvoie au comportement peu fiable d’un groupe auquel l’individu appartient. Etant donné les lois sur le licenciement qui protègent outrageusement l’employé, l’employeur ne peut pas prendre le risque d’engager une personne qui présente toutes les caractéristiques d’un groupe qui s’est signalé par des actes d’agression et de vandalisme.

En conclusion, l’Assemblée nationale a voulu prêcher la bonne parole dans une unanimité touchante. Mais encore une fois, elle tente vainement et au prix du sacrifice de la liberté d’expression et des droits de propriété d’éteindre l’incendie que les gouvernements successifs ont allumé en ne s’assurant aucune maîtrise sur la qualité et la quantité de l’immigration, en maintenant un droit du sol qui équivaut à une invasion pure et simple. (3)
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(1) Un arsenal législatif souvent renforcé, mais à l’efficacité limitée, Sylvia Zappi
• ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 11.12.02
(2) La discrimination raciale devrait être plus lourdement sanctionnée, Sylvia Zappi
• ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 12.12.02
(3) voir sur cette question le texte de Hoppe, Liberté d’immigre ou intégration forcée, http://www.hanshoppe.com/publications/Immigration.pdf

Nos agriculteurs

On lit un peu tout et n’importe quoi sur l’agriculture, les agriculteurs en France et leurs « motivations ».
Petite piqûre de rappel… Je vais commencer par le démontage du Mac Do de Millau, NON il ne s’agissait pas d’une action pacifiste, NON il ne s’agissait pas de défendre l’agriculture.
A l’époque, les USA venaient d’augmenter les taxes sur les produits importés de France, notamment sur le roquefort.
Et comment appelle t’on une taxe à l’importation ? Une mesure protectionniste.
La confédération paysanne a donc « démonté » les locaux d’une SA Française car les USA étaient trop protectionnistes à leur gout.

Je ris à gorge déployée quand j’entend ces même « paysans » manifester pour qu’on taxe – ou qu’on interdise – les produits importés des USA..
Que diraient-ils si des agriculteurs Américains venaient à « démonter » un restaurant Français ?

Rions encore (jaune pour pas changer):
Un autre combat de nos agriculteurs, les AOC – Appelation d’Origine Contrôlée.
Impossible de fabriquer un Roquefort hors de la zone définie, impossible d’appeler un fromage de chèvre « Pélardon » si celui-ci ne répond pas aux critères, notamment géographiques, du cahier des charges..
Normal, me direz-vous.

Pourtant, une fois de plus, la contradiction des agriculteurs est flagrante, voire inquiétante : En ce moment même, ils se battent pour empecher l’AOC « Féta », demandée par les Grecs.

Protégeons donc les interets des Français mais pas ceux des Grecs… N’est ce pas ce qu’on appelle le nationalisme ?

Continuons sur la FNSEA, cette horde d’agriculteurs violents, qui n’hésitent pas à saccager de la nourriture, qui empechent les Bretons de manifester pour de l’eau propre, qui bloquent les usines de traitement des déchets ménagers pour que la population prenne en charge LEUR pollution, et j’en passe…
Qu’on ne vienne pas me dire qu’ils ont raison !

Evidemment que les agriculteurs productivistes réclament des subventions.. Qui serait assez con pour payer à son juste prix une viande dégueulasse, bourrée d’antibiotiques, élevée dans une cage en fer, nourrie à la farine animale ?
Sans subventions ces mecs chercheront un autre job. Tant mieux pour nos papilles (et notre santé au passage :)

A ce titre, pourquoi les Français, les Européens que dis-je, devraient-ils financer ce genre d’agriculture ? Pour le plaisir ? Pour sauver les agriculteurs ?
Mais quels agriculteurs ? Les productivistes pollueurs ? Sympa la PAC…

Bien evidemment, tous les agriculteurs ne sont pas syndiqués, et tous les agriculteurs ne sont pas subventionnés..
Si on y regarde bien, ce sont les véritables « paysans », ceux qui aiment la terre, la travaillent, la chérissent, respectent les animaux et leur fonctionnement biologique (filer de la viande à une vache, quand même !) qui représentent ces agriculteurs « silencieux ».

Je me rassure… Oui, il existe un vrai « marché » agricole au sein duquel les paysans respectent certaines valeurs, vendent leurs produits tout seul comme des grands, trouvent des clients parce qu’ils font tout simplement des bons produits.. Un marché libre quoi !

Mais les médias n’ont aucun interet à vous les montrer. Un paysan, un vrai, n’a rien de sensationnel. C’est un homme, comme vous et moi, qui aime son travail et qui le fait bien.. Pas de quoi fouetter un chat..
Non, les médias aiment les histoires « craquantes », José Bové qui casse du Mac Do, ça c’est bien et c’est anti-libéral, ça plait à tout le monde…

Et hop ! Je vais faire mon marché – libre SVP :)

La gauche contre le long terme

Dans ma ville, Genève, il y a une pénurie de logements de plus en plus grave. Heureusement, la gauche, au pouvoir pendant les 10 dernières années et qui donc n’a certainement aucune responsabilité dans la situation (sisi y’en a qui y croient), se propose de nous sauver ! Comment ? Selon, la Tribune de Genève: « Les deux partis (Socialistes et Verts) prônent un Etat plus répressif et plus interventionniste ».

Que propose la droite genevoise ? Guère mieux: déclasser 1% de la zone agricole ! Un seul malheureux pourcent ! Alors que la ville même de Genève est entourée par des zones agicoles d’une surface énorme, ce qui est totalement absurde pour une ville comme Genève et que donc il faudrait déclasser 100 % de la zone agricole ! Dans les cités, on a des vaches sous les fenêtres, des vaches au bord de la route ! L’autre jour j’ai même vu un pré avec des vaches en plein milieu de la ville (à Nyon, près de Genève). Au prix du terrain, pas étonnant que le lait coûte si cher ! (cf. ProLibertate.org )

Mais ce 1%, c’est déjà trop pour la gauche ! Elle reproche à la droite de faire du long terme! Selon un de ses députés: « ce n’est pas en prônant des solutions à long terme qu’on résoudra la pénurie actuelle ». La gauche contre le développement durable ! Elle préfére en effet des solutions à court terme, comme par exemple les squats, qu’elle encourage ouvertement !

Ainsi, la gauche fait quatre mouches d’un coup: la crise du logement se perpétue et s’aggrave, le commerce des produits agricoles est entravé, empêchant le développent des pays pauvres (faut bien qu’ils restent pauvres non ?), le prix des produits laitiers et agricoles est surélévé, et les prix du logement explose, ce qui pérpétue la pauvreté de vie des gens ce qui avantage d’autant plus la gauche, puisque dès que les gens vivent mieux ils cessent de voter pour elle !

Mais voilà que la gauche propose encore d’autres solutions: tout d’abord, exproprier certains propriétaires, à commencer par ceux qui possédent des logements inoccupés, et réquisitionner ces logements. Ensuite, l’étatisation du sol ! Confisquer des terres par l’Etat, et y construire des « logements sociaux ». Ces propositions ne m’araient guère étonnées de la part du tout nouveau parti genevois, « Les Communistes » , lequel colle des affiches « proprios, les prolos auront votre peau ! » partout dans la ville (je vous rappelle que le communisme est une idéologie totalement non-violente, bien entendu), mais de la part de la gauche non-extrême, ça fait quand même très peur…

Droit de porter des armes

Le débat est récurrent sur certains sites US, plus rarement sur Slashdot. Raison de plus pour en profiter, et c’est ici que ça se passe: unbiased analysis of gun crime vs gun control ?

Un livre

Ce matin une personne à côté de moi dans le RER lisait un livre.
Dans ce livre il est écrit que je dois mourir, tué des mains du lecteur, qui le récitait en le lisant.
Il portait une longue barbe et un « machin » sur le crâne, avec une espère de longue toge noire, enfin, pas une toge, mais pas une robe de bure non plus.
De temps en temps il parlait dans un téléphone cellulaire, l’un de ceux avec les casques sans-fils qui s’accrochent directement sur l’oreille. Un téléphone qui doit couter un RMI.
Comme quoi, être un pieu musulman ça nourrit son homme.
Personnellement, je me demandais quand il ferait sauter sa bombe. Je suis peut-être parano, mais ce matin j’ai été « tolérant ».
Un jour je serai tolérant et mort si un de ses amis porte une bombe.

Lueur

A propos de l’émission « C’ Dans L’Air » diffusée en direct le jeudi 5 décembre 2002 à 18h06 sur France 5 (rediffusé le soir) :
France5 Pour la toute première fois de ma « carrière » de téléspectateur j’ai vu une émission de télévision grand-public (ou semi-grand-public étant donné sa diffusion exclusive sur le cable,) qui disait une bonne partie de la vérité sur la *guerre d’Algérie* – en tout cas ce que j’en sais de source fiable (voir par exemple l’article récent de Guy Millière dans les 4 Vérités « Algérie. Pas de quoi être fier »).

Il faut savoir qu’Yves Calvi (le matin sur Europe 1 et l’après-midi sur France 5) est à ma connaissance le meilleur – ou le moins mauvais – des journalistes français grand-public et sans doute aussi le moins à gauche (ceci expliquant cela…), même si sur certains sujets il reste dans le politiquement correct, comme a pu le constater Bertrand Lemennicier qui était invité il y a quelques semaines (cela dit sur France 5, je viens de m’apercevoir qu’ils renvoyaient en lien au site de B.L. et à Libres, et ça c’est assez exceptionnel !).

Quoi qu’il en soit cette émission sur la guerre d’Algérie en particulier était excellente et on ne sera pas surpris que le plus net et le direct dans la relation des événèments a été le harki Mohand Hamoumou, Fondateur de l’Association Justice Information et Réparation pour les harkis (AJIR), qui a dénoncé courtoisement mais fermement les gangsters du FLN.

Certes le reportage sur les jeunes « beurs » filles et garçons – enfants d’immigrés, pas de harkis – de je-ne-sais-plus quelle banlieue parisienne, étudiants à l’Université, était effrayant tant leurs propos trahissent leur abrutissement par la propagande victimaire, tiers-mondiste et anti-française (en gros c’est « nous ne pouvons pas nous intégrer parce que la France a torturé et massacré nos parents, refuse de le reconnaître et est toujours majoritairement aussi raciste »…). Mais, encore une fois et exceptionnellement (par rapport à d’innombrables autres émissions du même genre sur France 2, France 3, Arte, France-Inter, France-Culture etc.), les intervenants sur le plateau ont – à défaut de parler d’« abrutissement »… – clairement corrigé et contredit ces propos absurdes et imbéciles. Par ailleurs un autre reportage montrait de jeunes étudiants en Algérie et eux tout ce qu’ils disaient c’était : 1) « ici c’est l’enfer, on est coincé entre les islamistes et les apparatchiks » 2) « on ne pourra rien changer dans un futur proche » 3) « tout ce que nous espérons c’est nous tirer d’ici pour aller en France ou ailleurs ». CQFD. P.S. : encore une fois il n’est pas parfait mais en supplément au crédit du sus-nommé Yves Calvi, je me souviens que dans une émission post-élections présidentielles il avait vigoureusement remis en place Noël Mamère qui se plaignait que les reportages télés sur l’insécurité avaient « fait le jeu de Le Pen »…

Hans-Hermann HOPPE

«Les libertariens doivent développer une conscience de classe marquée, non pas dans le sens marxiste du terme, mais dans le sens de reconnaître qu’il existe une nette distinction entre ceux qui paient les impôts (les exploités) et ceux qui les consomment (les exploiteurs.»

Ainsi s’exprime celui que l’on doit considérer comme l’héritier de Rothbard et sans le moindre doute comme l’un des plus grands philosophes politiques de notre temps.
Hans-Hermann Hoppe (HansHoppe.com) est un économiste de l’École autrichienne et un philosophe libertarien, théoricien de l’anarcho-capitalisme. Il enseigne à l’Université du Nevada à Las Vegas, est Senior Fellow à l’Institut Ludwig von Mises et éditeur du Journal of Libertarian Studies.

HHH m’a accordé cet entretien pour être publié dans le Québécois libre
(L’entretien était en anglais, il a été traduit par Martin Masse, directeur du QL, je l’en remercie vivement) Québécois Libre: Que pensez-vous de la « guerre au terrorisme » menée par le gouvernement américain? Croyez-vous qu’une attaque contre l’Irak soit justifiée?

Hans-Hermann Hoppe: En premier lieu, il est important de noter que le gouvernement américain n’est pas tout à fait innocent dans cette histoire. Par leur politique étrangère interventionniste, et en particulier leur appui presque aveugle à l’État d’Israël, on peut dire que les États-Unis ont incité des gens à commettre des actes terroristes. Si vous vous mêlez des affaires d’autres pays, vous ne devez pas vous surprendre si, en plus de quelques amis, vous vous faites également plusieurs ennemis.

Par ailleurs, c’est le gouvernement américain qui, en empêchant les pilotes et les passagers d’être armés, a permis à des gens d’infliger de tels dommages [le 11 septembre 2001] au moyen de petits couteaux. En outre, la politique d’immigration antidiscriminatoire des États-Unis et d’autres pays occidentaux au cours des dernières décennies a fait en sorte que des gens qui sont étrangers ou même hostiles aux valeurs occidentales ont pu facilement s’établir dans ces pays et les infiltrer.

La menace que laisser planer l’Irak (et Saddam Hussein) n’est pas pire que celle de bien d’autres pays. L’Irak n’a apparemment commis aucune agression étrangère et ses liens avec Al-Quaeda ne sont que des rumeurs sans fondement. Une guerre contre l’Irak serait donc une attaque purement préventive et établirait un précédent extrêmement dangereux. À la lumière de ces faits, il est difficile de dissiper les soupçons selon lesquels des questions de pipeline et de concessions pétrolières (plutôt que des préoccupations humanitaires) jouent ou ont joué un rôle prédominant autant dans la guerre contre les Talibans que dans celle contre Saddam Hussein.

D’ailleurs, on peut se demander si ce ne sont pas les États-Unis (et Bush) qui constituent le plus grand danger à la paix dans le monde. Les États-Unis contrôlent plus d’armes de destruction massive que n’importe qui; ils n’ont pas hésité à utiliser des gaz contre leur propre population (à Waco); ils imposent des embargos économiques (contre Cuba ainsi que l’Irak) qui affectent particulièrement les populations civiles et qui, à cause de cela, ont traditionnellement été considérés comme des moyens particulièrement odieux de faire la guerre. Les États-Unis, incités en cela par les néoconservateurs et les fondamentalistes évangéliques, sont motivés par une ferveur quasi religieuse – et empreinte de suffisance – à concrétiser le vieux rêve wilsonien et à répandre la démocratie dans le monde.

QL: Peut-on lutter efficacement contre le terrorisme tout en préservant les droits individuels?

H.-H. H.: Ce qui se passe aujourd’hui aux États-Unis est quelque chose de très familier. Les gouvernements raffolent des crises – d’ailleurs, ils les provoquent ou contribuent souvent à les aggraver. Elles leur permettent en effet d’accroître leur pouvoir. Regardez seulement ce qui est arrivé avec la prise en charge de la sécurité aéroportuaire par l’État, la mise sur pied d’un ministère de la Sécurité intérieure (n’est-ce pas là le rôle du ministère de la Défense? Et sinon, ne serait-il pas plus approprié d’appeler le ministère de la Défense ministère de la Guerre?), ou encore le projet du gouvernement américain de mettre en place un système presque universel de surveillance électronique de ses propres citoyens.

Si nous voulons combattre le terrorisme, il est nécessaire de pratiquer une politique étrangère non interventionniste, d’avoir une population civile fortement armée – plus il y a d’armes à feu, moins il y a de crimes. Il faut aussi aborder le problème du terrorisme de façon réaliste: non pas comme une attaque conventionnelle par les forces armées d’un autre État, mais comme des complots et des crimes essentiellement privés qui doivent être combattus en conséquence, c’est-à-dire par des opérations policières, des actions menées par des mercenaires engagés, des corsaires, des commandos d’assassins et des tueurs à gages.

QL: Les « libéraux classiques » en France s’opposent aux libertariens américains et à ce qu’ils appellent leur « propagande pacifiste ». Vous considérez-vous comme un « pacifiste »?

H.-H. H.: En général, les libertariens (y compris moi) ne sont pas pacifistes. Au contraire, ils soutiennent le droit à l’auto-défense. Ils s’opposent cependant à l’usage initial de la violence, c’est-à-dire à l’agression. Il existe des guerres « justes », comme par exemple la guerre d’indépendance américaine et la guerre d’indépendance des États du Sud. Toutefois, pour être considérée comme juste, une guerre doit être de nature défensive, et une distinction nette doit être faite entre les combattants et les non-combattants.

QL: La révolution épistémologique que vous avez réalisée, qui consiste en une justification a priori de l’axiome de non-agression, place-t-elle les libéraux contemporains dans une position intellectuelle intenable?

H.-H. H.: Oui, j’ai montré dans mon livre Democracy: the God That Failed que le libéralisme classique est une position incohérente et donc intenable. À partir du moment où vous admettez que l’État – en tant que monopoleur territorial doté d’un pouvoir de taxation et apte à prendre les décisions ultimes – est quelque chose de nécessaire, vous n’avez aucun moyen de limiter son pouvoir pour qu’il reste un État minimal. En présumant simplement que les dirigeants ont tendance à promouvoir leurs propres intérêts, on constate que tout État minimal a tendance à devenir un État maximal, nonobstant les dispositions constitutionelles qui s’y opposent. Après tout, la constitution doit être interprétée, et elle l’est par une cour suprême, c’est-à-dire par une branche du même gouvernement dont c’est dans l’intérêt d’élargir le pouvoir de l’État, et par le fait même son propre pouvoir.

En outre, dès qu’on admet que les États (et les impôts) sont nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité sur le plan domestique, il faut aller jusqu’au bout de son raisonnement et accepter que seul un État mondial serait capable de produire une paix et une sécurité universelles, à l’échelle internationale. Et pourtant, un État mondial constituerait la plus grave menace à la liberté individuelle, parce qu’il n’existerait plus de voie de sortie. C’est-à-dire que les gens ne pourraient plus voter avec leurs jambes contre leur gouvernement, puisque la même structure fiscale et réglementaire s’appliquerait où qu’ils aillent.

QL: Assiste-t-on réellement à une « guerre de civilisations » entre l’Occident et le monde musulman, comme le soutiennent avec véhémence de nombreux libéraux français? Croyez-vous que les sociétés majoritairement musulmanes resteront toujours hostiles à l’économie de marché et aux droits individuels?

H.-H. H.: Si vous voulez profiter des bienfaits de la vie occidentale et que vous aspirez à un niveau de vie comparable à celui des Occidentaux – ce qui me semble être le désir de la très grande majorité des musulmans –, vous n’avez pas le choix d’adopter un système capitaliste fondé sur la propriété privée, l’économie de marché et les droits individuels. Le fondamentalisme religieux, dans ses variantes musulmane, juive ou chrétienne, peut difficilement être concilié avec le capitalisme.

D’un point de vue historique, les musulmans ont eu moins de temps pour se débarrasser de leurs éléments fondamentalistes que, par exemple, les chrétiens. Toutefois, je ne vois aucune raison fondamentale qui empêcherait l’Islam de suivre le même type de purification doctrinale interne. Et je suis persuadé que des échanges commerciaux sans entraves avec le monde musulman est la façon la plus efficace d’affaiblir et finalement de dissoudre l’emprise que le fondamentalisme religieux maintient encore dans certaines parties du monde.

QL: Le mondialisme politique tend à favoriser l’émergence d’un État mondial. Ce phénomène est-il réversible? Comment pouvons-nous nous y opposer?

H.-H. H.: La compétition entre les États tend en effet à mener à la formation éventuelle d’un État mondial. Ce phénomène est toutefois réversible. Tout d’abord, il faut rappeler aux gens que c’est précisément la structure politique quasi anarchique de l’Europe, comparée à celle de la Chine par exemple, qui explique l’ascension du capitalisme. C’est ce qu’on considère communément comme le miracle économique européen: de petits États, en compétition directe les uns avec les autres, se doivent de traiter leur population avec modération de façon à ne pas perdre leurs citoyens les plus productifs.

Par exemple, les petits États sont obligés de pratiquer le libre-échange plutôt que le protectionnisme. Toute perturbation du commerce extérieur par les gouvernements limite l’éventail des échanges inter-territoriaux mutuellement bénéfiques et mène conséquemment à un appauvrissement aussi bien localement qu’à l’étranger. Cependant, plus un pays est petit, plus ces effets négatifs se feront sentir. Un pays de la taille des États-Unis pourrait sans doute atteindre un niveau de vie comparativement élevé même en renonçant à tout commerce avec l’étranger. Par contraste, si un territoire de la taille d’une ville ou d’un village décidait d’interdire les échanges avec l’extérieur, cela entraînerait probablement un désastre ou même la mort.

Il faut absolument qu’une vision alternative soit mise de l’avant et diffusée au sein de l’opinion publique si nous voulons renverser cette tendance vers la centralisation et la formation ultime d’un gouvernement mondial. Nous devons promouvoir l’idée de la sécession. Plus spécifiquement, nous devons promouvoir la conception d’un monde composé de dizaines de milliers de districts, régions et cantons distincts, et de centaines de milliers de cités libres indépendantes telles que les curiosités contemporaines que sont Monaco, Andorre, Saint-Marin, le Liechtenstein, Hong Kong et Singapour. Les possibilités de migration pour des motifs économiques en seraient grandement accrues, et le monde serait alors composé de petits États économiquement intégrés grâce au libre-échange et au partage d’une monnaie-marchandise comme l’or.

QL: D’un point de vue stratégique, que devraient faire les libertariens pour promouvoir la liberté?

H.-H. H.: Ils doivent d’abord développer une conscience de classe marquée, non pas dans le sens marxiste du terme, mais dans le sens de reconnaître qu’il existe une nette distinction entre ceux qui paient les impôts (les exploités) et ceux qui les consomment (les exploiteurs). En tant qu’agents de l’État, les politiciens vivent comme des parasites du travail des contribuables. En conséquence, au lieu de les admirer et de chercher à s’associer à eux, nous devrions les traiter avec mépris et en faire la cible des quolibets, les considérer comme des empereurs nus (et le faire d’autant plus qu’ils ont un poste élevé dans la hiérarchie étatique). La classe politique et ses gardes du corps intellectuels que sont les enseignants et les professeurs d’université doivent être délégitimés en tant qu’imposteurs préoccupés par leur propre intérêt. Il faudrait s’attaquer en particulier à la démocratie, un système par lequel les démunis votent pour s’approprier le bien de ceux qui ont acquis des richesses. L’activité politique, si elle doit avoir lieu, devrait être restreinte au niveau local et s’appuyer sur des objectifs de décentralisation ou, ce qui est même préférable, de sécession.

L’Etat addictif

«To alcohol! The cause of… and solution to all of life’s problems!»
Homer Simpson

Si Homer Simpson a un problème avec l’alcool, nos sociétés en ont un avec l’Etat, sauf que personne n’a reconnu en eux la cause de beaucoup de problèmes (1). Et de même qu’Homer préfère boire plutôt que de mettre un frein à sa consommation de bière «Duff», personne ne songerait à demander l’arrêt de l’intervention de l’Etat.
Il en va ainsi de l’industrie du disque: protégée par l’Etat grâce aux lois sur la propriété intellectuelle, elle lui doit en partie sa bonne santé. Le monopole de l’exploitation des droits d’auteur, au-delà même de la mort d’un auteur , permet de générer des profits sur des décennies, avec un coût marginal proche de zéro. Les auteurs eux-mêmes ne voient pas forcément la couleur de l’argent, car leur rémunération sur le prix de vente est minime, quelques pourcents tout au plus. Une toute petite poignée arrive à faire fortune, quand la majorité vivote, et le prix d’une œuvre sert avant tout à faire vivre les compagnies propriétaires des droits. Le but avoué de la protection des droits d’auteur était de faire fleurir les arts, elle aura surtout servi à enrichir les actionnaires et quelques mégastars.

Achetez des cds vierges, donnez de lÂ’argent aux majors!

Avec l’Internet, Napster et ses clones, et les mp3, les maisons d’édition réclament encore plus de protections légales. Par exemple, en France, l’argumentation a été la suivante: chaque CD vierge vendu dans le commerce permet de «voler» une œuvre (ou plus, avec les mp3), il faut donc compenser le manque à gagner par une taxe… Et arriva ce qui devait arriver: les CDs vierges sont taxés à hauteur de 56 centimes d’euros chacun! Achetez en 100, 56 euros de taxes, 12euros de CD, et encore 2.4 de TVA: enrichissez des gens dont vous ne connaissez pas l’existence, ou dont vous possédez déjà les oeuvres. L’an dernier ce sont pas moins de 95 millions d’euros, l’an prochain 150 qui partiront ainsi dans les coffres des majors. 25% iront financer les «nouveaux talents», le reste pour les «ayants-droits» (2). Oui, mais lesquels: puisqu’ils sont piratés, comment répartir l’argent?

La commission Brun Buisson (3) , responsable de cette première taxe, en prépare d’autres: sur les PC, sur les mémoires diverses: compact flash, disques durs, memory stick et j’en passe… Où est donc passée la présomption d’innocence dont on nous rebat les oreilles dès qu’il s’agit d’un politicien pris la main dans le sac? Les consommateurs de CD vierges seraient-ils tous de vilains copieurs? Quand aux groupes qui utilisent le Net comme moyen de diffusion, et utilisent fréquemment des cds vierges pour éditer des séries de 50 ou 100 CDs, les voilà qui financent Johnny Halliday et Jean-Jacques Goldman!

Quand aux maisons de disques, elles sont bien incapables de protéger durablement les œuvres qu’elles diffusent: comment empêcher de copier le flux audio analogique et de le renumériser, moyennant une perte minimale avec un bon matériel? L’expérience du DVD montre aussi que la protection numérique est illusoire: il aura fallu quelques années, même moins, pour que le Content Scramble System (4) soit complètement obsolète. Un norvégien de 16 ans (5) a trouvé la clé du CSS, permettant la lecture des données et donc leur copie. Ensuite un format de compression, le Div-X (6) a permis la réduction des données du DVD à la taille de celle d’un CD: les films sont copiés des DVD à des CDs! Quel que soit le procédé choisi, il est donc certain qu’il sera cassé aussitôt.

LÂ’impossible protection des oeuvres

Les éditeurs ont compris qu’il est fondamentalement impossible de protéger les œuvres. Alors ils ont choisi une autre voie: celle de l’Etat. Le dernier épisode en date est un avant projet de loi «relatif aux droits d’auteurs et aux droits voisins dans la société de l’information». Ce texte ressemble, pour les connaisseurs, au Digital Millenium Copyright Act (7) américain: il interdit de contourner un dispositif de protection des droits d’auteurs, mais aussi d’en discuter entre amis, ou entre chercheurs universitaires.

La loi tient compte du fait qu’il n’existe aucun mécanisme de protection assez fort pour résister durablement à l’ingéniosité d’une personne douée. Elle n’empêchera jamais, bien évidemment, que les œuvres soient copiées, mais elle empêchera par contre le public non informé d’avoir accès aux copies. Quand la chaîne hifi ou l’autoradio ne pourront plus lire de CD gravés, ou qu’il deviendra impossible même de copier le CD sans appareillage ou logiciel spécial, les copies privées, autorisées sous le régime du copyright, deviendront tout bonnement impossible: exercer le droit reconnu par la loi deviendra illégal par la nouvelle loi…

Mais il n’y a pas que la musique qui soit copiée: comme je le disais dans un précédent paragraphe les films le sont de plus en plus. Vous voulez le dernier Harry Potter, tout juste sorti en salles en France ? Rien de plus simple, lancez Kazaa (8) , en dix minutes vous trouvez, avec du haut débit vous aurez votre film dans les heures qui suivent. Pareil pour les jeux vidéos: Warcraft3 ? The Sims ? Ils sont là, pour ceux qui ont un peu de patience. Et la loi, elle prévoit quoi pour eux ? Rien, bien entendu! Les cinéastes français ont déjà leurs aides, quand aux concepteurs de jeux, ils sont si peu nombreux en France…

Les majors subventionnés, des consommateurs floués

Bien évidemment il y a une partie flouée: les consommateurs. Ils payaient déjà les disques à des prix prohibitfs, entre la TVA et les taxes spéciales pour financer la «culture française» (9) , voilà que maintenant ils devront aussi payer deux fois avec les cds vierges, et encore avec les cassettes vidéos, demain avec tous les appareils susceptibles d’enregistrer un son! On imagine aussi que l’application va être problématique: va-t-il y avoir une police des droits d’auteur ? Les fournisseurs d’accès à Internet devront-ils surveiller leurs clients?

Les maisons de disque pourraient tout aussi bien tirer la leçon de Napster et des baisses importantes des ventes enregistrées partout dans le monde, sauf en France (10) d’ailleurs. La façon de vendre les artistes ne correspond plus aux attentes, les modes passent trop vite, les styles se ressemblent tous… Vendre des CD moins chers, dénicher de nouveaux artistes au succès certes moindre que Britney Spears, mais sachant développer une communauté autour d’eux, de fidèles qui achèteront quoiqu’il arrive, dans des packagings adaptés, avec un lien étroit avec les artistes. Mais quand on a trouvé un allié aussi puissant que l’Etat, pourquoi changer de business model ?

Les lois sur la propriété intellectuelle finiront tout de même par perdre totalement leur sens, si jamais elles en ont eu un autre qu’une protection artificielle et inutile des artistes, ou le risque est d’aller vers toujours plus de lois tatillonnes, de taxes pour les pauvres majors dont les taux de rentabilité baissent, et finalement un jour de subventions directes!

152 ans après la création de la Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM), il serait temps que les maisons de disques commencent une cure de désintoxication. Le dégrisement risque d’être rude, mais il ne peut être que salutaire.
1 Sans aller jusqu’à attribuer à l’Etat la cause de tout problème
2 70 ans après la mort de l’auteur + 1 an par année de guerre. Sont libres de droit les musiques dont les auteurs sont morts avant 1926 !
3 voir le site http://www.vachealait.com/ pour plus dÂ’infos sur cette commission.
4 littéralement : « système de cryptage du contenu », algorithme de cryptage empêchant la lecture des DVD sans licence.
5 Procès dans les jours prochains : http://yro.slashdot.org/article.pl?sid=02/12/06/1526233&mode=nested&tid=123
6 http://www.divx.com
7 Cas Sklyarov : un informaticien russe a donné une conférence sur un mécanisme de protection du format PDF, à la fin de laquelle il a été tout simplement arrêté par le FBI. Des professeurs d’université ont renoncé à publier des travaux de recherche sur des algorithmes de décodage aussi, etc… rechercher DMCA sur http://slashdot.org pour en apprendre plus.
8 http://www.kazaa.com
9 c’est pas dans le programme du Front National qu’on trouve la préférence nationale ?
10 raison de plus pour compenser les pertes dûes au piratage par la taxe sur les CD vierges, c’est préventif !

2ème Marche pour le Capitalisme

Dimanche dernier a eu lieu à Paris la seconde marche mondiale pour le capitalisme, seule manifestation qui vante ouvertement les bienfaits de ce système politique que nous défendons.
Ce fut l’occasion de nous retrouver, mais aussi de faire entendre nos idées, malgré le temps pour le moins maussade.
Les photos de ce moment inoubliable ont été immortalisées sur le site des 4 vérités.
A l’année prochaine, en espérant voir toujours plus de participants !