Avec les augmentations des policiers, les 45.000 infirmières, les augmentations aux gendarmes, le gouvernement a vidé les caisses. Et alors que 3.2 milliards devaient être distribués aux agriculteurs… il semblerait que ce ne soit plus à l’ordre du jour!
Déshabiller Pierre pour habiller Paul!
Les agriculteurs auront moins que prévu
Tolérance zéro
En France la sécurité est aux mains des hommes politiques. Je ne sais pas s’il est besoin de rappeler l’état sécuritaire de la France ? Impunité quasi-totale des criminels: en France, où le taux de criminalité en l’an 2000 a pour la première fois dépassé, de peu, celui des Etats-Unis, il y a 50.000 prisonniers. Il y en a 2.5 millions aux Etats-Unis, soit presque 10 fois plus qu’en France par rapport à la population.. Donc être criminel est dix fois moins dangereux en France qu’aux USA. Le nombre de crimes et délits commis en France serait de 16 millions par an. Et les chiffres égrénés de temps à autre ne démentent pas la tendance: aggravation à deux chiffres par an. Selon les catégories, de 10 à 100%, voire plus… La catastrophe est patente. Tous les jours l’horreur de la situation s’étale dans nos journaux. Même si beaucoup de politiciens et sociologues cherchent encore dans le prétendu « racisme » la cause de la violence et donc prétendent remédier au désastre en punissant les victimes, il y en a pour parler des solutions réelles. Et en celà l’exemple magnifique des Etats-Unis où la criminalité est en baisse continue depuis 10 ans.
La recette américaine est simple: un criminel n’accepte pas la vie en société. Il en défie les règles, au mépris du droit légitime de propriété des autres, sur leurs biens, sur leur personne. N’entrent pas dans la catégorie criminels pour les libertariens, je le fais remarquer, ni les drogués, ni les « traficants » de drogue. Ils ne commettent pas à proprement parler des crimes, puisqu’il n’y a pas de « victimes » lors d’un échange librement consenti [en savoir plus ici et ici ].
Le criminel est donc un individu qui ne respecte pas les règles de non violence imposées et acceptées par tous les autres: il faut donc le punir pour ce non respect. Là encore un libertarien y trouve à redire: pourquoi ne pas réparer le préjudice ? Pourquoi la prison plutôt que la réparation ? Mais au moins la solution tolérance zéro US a un mérite: elle éloigne, et souvent pour longtemps, les criminels des victimes potentielles. Elle permet aussi, par la certitude que tout acte sera remarqué et son auteur poursuivi, de montrer aux criminels que leurs forfaitures leur font courir un risque de punition fort. Voilà bien une doctrine que nul personne sensée ne remettrait en cause et pourtant… à écouter les politiciens on pourrait croire qu’il existe une exception française.
Le Front National a le premier parlé de tolérance zéro, au début des années 90. Il faut dire que la sécurité des citoyens ça n’intéresse personne, sauf la dite « extrême droite », qui doit cette appellation au lien que ses dirigeants ont osé faire entre l’immigration et la criminalité.
Il a fallu 10 ans, et un doublement ou un triplement du taux de criminalité, pour que le concept se diffuse ailleurs dans la classe politique. Jacques Chirac, lors de son discours du 14 Juillet, l’a évoqué. Las! Il a aussitôt déclaré que si « tout délit doit être sanctionné », l’exemple New Yorkais n’était pas à suivre!
Entretemps l’idée a voyagé dans les divers partis, et aussi instances politiques: RPR, UDF, PS… L’idée a été déformée, dénaturée pour finalement être détruite.
Pourtant une mission parlementaire avait décortiqué l’application à NYC de la tolérance zéro: évaluation des résultats par rapports à objectifs chiffrés, orientation des effectifs policiers vers la rue et non pas vers les tâches administratives et surtout une surveillance constante des rues (claim the streets), des comparutions immédiates, identification des points noirs etc…
Pourquoi n’est-elle pas applicable en France cette organisation ? Parce qu’ici les effectifs policiers sont divisés en deux catégories, dépendants de deux ministères, et non pas des maires! Je rappelle à ceux qui ne le sauraient pas que la police nationale est une création de Vichy, qu’avant 1940 la police était une affaire locale, ce qui est tout à fait logique: qui est mieux placé que le potentat local pour juger des besoins locaux ?
Pourtant quelques idées en vrac reprennent les bases de la tolérance zéro: Nicolas Sarkozy écrit « La première infraction doit être sanctionnée avec sévérité afin de décourager le prédélinquant de s’engager sur un chemin qui ne peut le conduire que vers des infractions de plus en plus graves ». Sauf qu’il oublie la définition d’un délinquant: un délinquant est quelqu’un qui a commis une infraction. Après c’est un délinquant récidiviste!
Mieux, à l’UDF sans remettre en cause le dogme de la police centralisée, on propose que le maire dipose d’une « police de proximité ». Toujours pour dépasser l’absurdité étatique qui fait vivre deux forces de polices côte à côte, sans toutefois les mettre en concurrence frontales, François Bayrou propose de fusionner les forces de police dans un seul ministère. Ce sera toujours quelques gaspillages de moins après tout.
Au PS par contre c’est toujours l’angélisme: Julien Dray propose: « un traitement systématique du premier délit par une mesure éducative ou de rappel à la loi ». Ah quel sens de l’humour. Toute la force du concept de tolérance zéro repose sur une sanction immédiate, et ferme. Pourquoi pas une petite dissertation pour un coup de pied dans la tête à un « flic » ? Voilà une mesure éducative! Ah mais je me trompe, ce genre de mesures existent déjà (cf libres.org!
Dans tous ces discours où est la tolérance zéro ? Où est la conscience de la criminalité qui ronge la vie de millions de personnes ? Où sont les victimes ? Pourquoi refuser systématiquement sous prétexte d’exception culturelle ?
La déliquescence actuelle viendra de toute façon mettre un terme aux atermoiements politiciens. La dénonciation du sécuritarisme, version moderne du fââchisme selon les bien pensants, fait florès au moindre signe d’application des lois, et même vient toujours en écho de tout discours dénonçant ma criminalité. Cela n’empêchera pas les personnes de mettre des systèmes d’alarme, de créer des « gated communities », où des vigiles et des caméras protègeront de l’ « extérieur ». Cela n’empêchera pas les plus fortunés de payer des gardes privés, les entreprises de sécuriser toujours plus leurs entrepôts. La police ? Déjà elle n’enregistre pas toutes les plaintes, alors assurer la sécurité des biens et personnes, n’y pensez pas! La sécurité privée va donc exploser… et déjà des signes encourageants pointent: il paraît que les créations de société dans le domaine de la sécurité sont nombreuses. Le marché fera le tri, et d’ici quelques années qui appellera encore le 112 pour appeler à l’aide ?
Démagogie « probable »
Le candidat « probable » Lionel Jospin a encore donner une bonne leçon de démagogie lors de son intervention télévisée. Ainsi, il se déclare près à réformer les retraites après l’élection. Pourquoi ne l’a t’il pas fait auparavant me direz-vous? C’est la faute de la droite qui avait braqué les fonctionnaires. Tout simplement. La vie est vraiment mal faite. Pauvre Monsieur Jospin!!!
l’individu souverain
Pierre Lemieux a lutté de manière héroïque contre les tyranneaux de la Sécurité du Québec pour défendre son statut d’individu souverain. Dans un article de 1945 george Orwell analysait le rôle de la « démocratisation » des armes. Il en faisait une condition de la protection des gens honnêtes contre le pouvoir absolutiste des hommes de l’Etat. lecture de Pierre LEMIEUX.
Je crois que tous les libertariens et libéraux conséquents français devraient se procurer le livre de Pierre Lemieux, « confessions d’un coureur des bois…hors la loi ». D’une part parce que si les individus qui croient en la liberté n’achètent pas les livres qui en font la promotion avec autant de talent il y aurait quelque chose de pourri dans le royaume des libertariens, d’autre part parce que cette oeuvre est d’une qualité exceptionnelle. Elle annonce à la fois la montée en puissance d’une bureaucratie sanitaire et le danger méconnu du désarmement général des individus sous le fallacieux prétexte de la protection des honnêtes gens. C’est en fait tout le contraire que nous décrit Pierre Lemieux au travers du compte rendu savoureux de ses démêlés invraisemblables et kafkaïens avec les tyranneaux de la Sûreté du Québec.
Le combat pour la liberté passe par une dénonciation du désarmement des citoyens car il profite aux vrais criminiels et criminalise les honnêtes gens désireux de se protéger contre les prédateurs et contre les déficiences de l’Etat en matière de sécurité. Mais il permet aussi d’asseoir l’absolutisme de l’Etat dont la Police, seule à pouvoir être armée, est d’abord la garde prétorienne.
Pierre Lemieux cite cette loi de Virginie incroyablement actuelle datée pourtant de 1785: « Nul esclave ne pourra détenir d’armes, ni en transporter si ce n’est avec une autorisation écrite de son maître ou employeur ou en sa compagnie. » Admettez les identités esclave=citoyen et maître=hommes de l’Etat et soudain vous prenez conscience de l’esclavage volontaire que les citoyens des pays démocratiques ont petit à petit accepté et même rationalisé, justifié, sous l’effet d’une propagande d’Etat contre les armes à feu.
Nous nous sommes habitués, sous les influences de la tradition libérale de l’Etat veilleur de nuit et plus encore de celle de l’Etat social, à penser l’Etat avec trop d’angélisme. Si l’Etat bienveillant garantit notre sécurité il faut lui accorder le monopole de la possession des armes, ainsi la sécurité publique sera-t-elle assurée au mieux. On voit bien aujourd’hui que cette mission de l’Etat est un échec retentissant. Si les honnêtes gens pouvaient défendre leur peau et assumer leur statut bafoué d’individu souverain, la criminalité n’atteindrait pas ces sommets. Car les lois prohibitionnistes profitent toujours aux vrais criminels, ceux qui agressent les droits des autres pour vivre.
Comme l’écrit Pierre Lemieux: « le hic est que les armes servent aussi à la légitime défense et à dissuader les agressions criminelles. Il n’est pas étonnant que des études crédibles montrent que la disponibilité des armes pour les honnêtes gens réduit le nombre net de crimes violents. » et l’auteur poursuit en posant une question vraiment cruciale: « Comment expliquer cette préférence perverse de l’Etat pour la sécurité des criminels plutôt que pour celle des honnêtes gens? »
La réponse est très grave et n’apparaît jamais à la surface du débat. Il faut vraiment remercier Pierre Lemieux de rappeler la raison profonde du désarmement des citoyens: écarter les risques de rébellion et garantir le pouvoir des hommes de l’Etat. « L’Etat déteste le sentiment de souveraineté individuelle que favorise la possession d’une arme. Et si l’Etat avait peur de ses sujets au début du 20e siècle, alors que les rumeurs de révolutions servirent de prétexte aux premiers contrôles généralisés, il les craint bien davantage à l’aube du 21e. Et pour cause, car une minorité n’aimera pas du tout ce qui s’en vient. »
Dans la « formation obligatoire » que Pierre Lemieux voudrait voir imposer aux candidats politiciens, « on raconterait aux élèves comment, en 1689, Jacques II, roi d’Angleterre, dut son salut à sa fuite en France après que lui et son prédécesseur eurent notamment désarmé leurs sujets sous prétexte de contrôler leurs droits de chasse. »
« Et ils ignorent que les épées sont données afin que personne ne soit esclave » (Lucain, De Bello Civili, cité par Pierre Lemieux)
lecture de GEORGE ORWELL
Le contrôle des armes c’est le contrôle des individus et le champ libre à la tyrannie étatique. Voilà en résumé ce que dit Pierre Lemieux. Eh bien j’ai été stupéfait de lire un article incroyablement perspicace de Orwell qui rejoint cette conclusion. Le dernier tome (IV) de la monumentale édition des « Essais, articles, lettres » de George Orwell vient de paraître aux éditions IVREA. Voici quelques extraits de l’article « la bombe atomique et vous » daté du 19 octobre 1945.
« […] C’est un lieu commun que d’affirmer que l’histoire de la civilisation est dans une large mesure celle des armes. (…) Les époques où l’arme dominante est coûteuse ou difficile à produire tendent à être des époques de despotisme, alors que, lorsque l’arme dominante est simple et peu coûteuse, les gens ordinaires ont leur chance. C’est ainsi, par exemple, que chars d’assaut, cuirassés et bombardiers sont par essence les armes d’une tyrannie, tandis que fusils, mousquets, arcs et grenades sont celles d’une démocratie. Une arme complexe renforce le pouvoir des puissants, alors qu’une arme simple permet aux plus faibles- aussi longtemps qu’elle est sans réplique- de se défendre bec et ongles.
(…) En 1939, il n’y avait déjà plus que cinq Etats capables de livrer une guerre à grande échelle, et il n’y en a maintenant plus que trois – et peut-être seulement deux en définitive. (…) Le seul élément qui pourrait inerser cette tendance serait la découverte d’une arme – ou, d’une façon plus générale, d’une méthode de combat – qui ne dépendrait pas d’une énorme concentration d’installations industrielles.
(…) Si la bombe atomique s’était révélée aussi peu onéreuse et aussi facile à produire qu’une bicyclette ou un réveil-matin, elle aurait fort bien pu nous replonger dans la barbarie, mais elle aurait pu tout aussi bien signifier la fin de la souveraineté nationale et de l’Etat policier hautement centralisé. Si elle est, comme il semble que ce soit le cas, un objet rare et coûteux aussi difficile à produire qu’un cuirassé, il est plus vraisemblable qu’elle ne mettra un terme aux conflits à grande échelle qu’en perpétuant indéfiniment une « paix qui n’est pas la paix » « .
Le siècle de l’Etat
C’est le dernier livre de Pierre Lemieux, à lire absolument ! On peut le commander à la librairie du Québec (liquebec@noos.fr).
« Confession d’un coureur des bois », Montréal, éditions Varia, 2001
EXTRAIT
« Si les tendances actuelles se maintiennent, si nous n’enchaînons pas les politiciens et les bureaucrates à leur niche, il est une prévision facile à faire pour le 21e siècle: la montée de la réglementation de la vie. Ce phénomène passe inaperçu parce que certaines formes de réglementation du commerce ont été supprimées à l’échelle internationale durant le dernier quart du 20e siècle (…) et parce que nous avons déjà commencé à nous habituer à ce que les activités de la vie courante tombent sous quelque réglementation ou contrôle. Le 20e siècle aura bien été, comme l’espérait Mussolini, « le siècle de l’Etat ». »
marchons, marchons !
rappel de dernière minute: il est enore temps de se décider à participer à la bataille pour la justice et le respect des droits individuels. Elle aura lieu demain 2 décembre à Paris et dans de nombreuses autres villes de la planète sous la forme d’une marche pacifique et civilisée. Rendez-vous à 14h devant l’opéra Bastille.
A demain, amis !
Lycéens politisés
Nous sommes en période d’élection des « délégués à la vie lycéenne », lycéens élus par leurs pairs et siégeant au CVL (conseil de la vie lycéenne). Le contenu strictement cognitif de l’enseignement s’efface de plus en plus pour un contenu « citoyen ». Comment préparer les lycéens à devenir les complices de la social-démocratie? Eh bien en jouant à la « démocratie »… Les organisations publiques, quelles qu’elles soient, succombent une à une à la « résistible ascension » du « tout-démocratique ». Depuis l’invention des « conseils de la vie lycéenne » par Claude Allègre , les lycées français, qui sont censés apporter une instruction à des jeunes de 15 à 18 ans, vivent actuellement une « révolution » institutionnelle similaire à celle qu’ont connue les universités dans les années 1970. Même si cette « démocratisation » des lycées ne suscite aucun engouement réel de la part des lycéens, elle permet aux plus activistes d’entre eux de politiser les prises de décisions des chefs d’établissements et des conseils d’établissement en constituant un véritable groupe de pression généralement manipulé par des syndicats d’extrême gauche sans scrupules. Quant à l’idée de « la participation des élèves à la vie de leur établissement » elle n’est pas sans faire écho à la « ferme des animaux » de George Orwell.
Cette démocratie représentative fonctionne à peu près de la manière suivante. Les lycéens élisent une assemblée représentative appelée « conseil de la vie lycéenne » (CVL) dont le rôle est purement consultatif mais qui peut discuter de tout et donner son avis sur tout. C’est le Proviseur qui, pour l’instant, est seul en droit de convoquer le CVL avec l’obligation de le faire deux fois par an. Le CVL élit en son sein des représentants qui siègeront au conseil académique qui fait de même pour le conseil national, au sommet de la pyramide.
Nous sommes actuellement en pleine période d’élections lycéennes et après une année d’expérience l’exacerbation des conflits, propre à la démocratie et à la prise de décision à la majorité, commence à produire ses effets. Ainsi s’exprime déjà la colère de certains lycéens avides de pouvoir: « Tout cela est hypocrite puisque le pouvoir reste aux mains des adultes », assène Nicolas Poillot, lycéen dans l’académie de Dijon (Le Monde interactif : La démocratie entre peu à peu dans les lycées ). Belle illustration du point de vue radical des lycéens les plus activistes et par conséquent les plus influents. On peut à ce sujet répéter mot pour mot ce qu’écrivait Pascal Salin dans un article du Monde à propos de la réforme des universités. « (…) Or que constate-t-on ? écrivait Salin. Tout simplement que le pouvoir est accaparé par quelques individus ou par quelques minorités organisées qui se préoccupent plus de la prise du pouvoir que de la qualité de produit, à savoir l’enseignement et la recherche. » (Les ruses de la démocratie représentatives, Le Monde du 8 juillet 1980).
Les lycéens les plus politisés, qui sont rarement les plus studieux et souvent les plus médiocres et les plus paresseux, veulent une part du pouvoir mais pour faire quoi ? Ils veulent être entendus mais pour dire quoi ? Bien trop souvent on s’aperçoit que ce qu’ils veulent faire et ce qu’ils ont à dire correspond en tous points aux revendications des centrales syndicales qui ont déjà pris soin de créer des antennes dans les lycées sous le vocable innocent de « syndicats lycéens ». Et du moment que c’est « lycéen » les portes leur sont ouvertes et les tableaux d’affichage sont à leur disposition. Il est proche le temps où les mots d’ordre de grève seront donnés par les élus des CVL. Ainsi on apprend aux lycéens à s’adapter à leur environnement. Or en France il vaut parfois mieux savoir faire une bonne grève, savoir choisir le groupe de pression le plus efficace que de développer ses qualifications et compétences personnelles.
J’ai assisté avec mépris à la grève des lycéens du mois de novembre. C’était consternant. Mais ceci n’est-il pas la conséquence logique de la « révolution pédagogique » que nous décrit Pascal Bernardin dans son livre « Machiavel pédagogue » (éditions Notre-Dame de Grâces, 1995) ? « Les enseignements formels, intellectuels, sont négligés, explique Bernardin, au profit d’un enseignement non cognitif et multidimensionnel, privilégiant le social. » L’endoctrinement « citoyen » que subissent les lycéens conduit indubitablement à des pratiques sociales collectivistes que leurs aînés leur donnent en exemple tous les jours. Ainsi est-il de règle d’exiger toujours plus de moyens, de manifester et de faire la grève pour obtenir satisfaction. J’ai bien tenté de convaincre mes élèves que donner plus de moyens à l’education nationale revenait à extorquer davantage d’impôts par la contrainte à des contribuables, et qu’en conséquence ces derniers étaient plus en droit de décider que des lycéens iresponsables. « Mais M’sieur, vous ne voulez pas être mieux payé » m’a-t-on répondu? Si bien-sûr mais pas de manière injuste, en profitant du pouvoir coercitif de l’Etat et en rançonnant les contribuables.
Maintenant plaçons-nous du point de vue des politiciens qui décrètent la « démocratisation » des lycées. Leur objectif à long terme est de politiser la société. Cette politisation est le gage de leur survie en tant qu’espèce. Installer le conflit au coeur de toutes les institutions est le meilleur moyen de justifier la nécessité d’un pouvoir politique représentatif. Collectiviser les décisions, les intérêts, la propriété, tout cela fait l’affaire de la classe intellectuelle improductive, de la bureaucratie, de la classe politique, des hauts-fonctionnaires…
On le voit bien: chaque institution soumise aux enjeux politiciens tend vers une forme politique « démocratique » où l’on perd de vue les buts de l’institution. Au contraire une entreprise est organisée autour de la production d’un service par le moyen d’un ensemble de contrats où le rôle de chacun est stipulé et accepté librement. Il n’est pas question de démocratie. La démocratie pouvait convenir pour limiter le pouvoir du gouvernement et garantir la liberté individuelle mais non pour imposer aux individus des buts qu’ils ne veulent pas poursuivre. Lorsque la démocratie se réduit à un mode de décision et un partage du pouvoir pour fixer des objectifs collectifs on obtient une tyrannie démocratique. En outre on ne comprend pas très bien pourquoi il y aurait lieu de modeler le fonctionnement d’un établissement scolaire selon les principes démocratiques sinon pour poursuivre ce bourrage de crâne « citoyen » et pour instiller les valeurs de la classe politique afin de faire de chaque lycéen un futur complice de la social-démocratie.
Tant qu’un établissement scolaire demeurera une parcelle d’espace public, l’éducation nationale et les lycées seront un champ de bataille politique où les buts politiciens prendront le pas sur les objectifs réels des individus; et voilà très exactement ce que veulent les hommes de l’Etat.
Au contraire, une entreprise privée qui fournit des services d’éducation doit satisfaire ses clients, et avoir une production de bonne qualité. Chacun sait ce qu’il a à faire: les enseignants enseignent et les élèves apprennent. Et,pourquoi pas, si un établissement privé propose une organisation démocratique où la voix d’un élève égale celle du directeur, chacun fera son choix. Et que le meilleur gagne !
Toulouse: les 1% tiennent la corde
A Toulouse, plus d’un mois après l’explosion, la thèse officielle du 99% accident est toujours soutenue. D’ailleurs, maintenant la priorité va aux « sans-fenêtres ». Pourtant sur le site de la Société Française de Chimie, Georges Guiochon déclare après analyse: « Cette explication entraîne la conclusion difficilement évitable que l’explosion de Toulouse ne peut guère être un accident ».
A lire de toute urgence: Ce qui a pu et n’a pas pu se passer à Toulouse
M6 obéit
La télé est aux ordres du pouvoir, je le répète sans cesse. La preuve dimanche prochain dans Capital, le magazine d’Emmanuel Chain qui sera amputé de deux séquences. Evidemment quand on parle de relations politiques/entreprise d’état, il ne fait pas bon soulever le voile!
A lire sur Le Monde l’article complet: Tensions autour d’un reportage consacré à l’affaire Elf sur M6
Forni et les longues peines
Le président Forni expose avec clarté la politique carcérale socialiste: la prison n’est pas une sanction mais une protection des criminels «victimes » de la société. Cette conception organiciste est à l’origine de la déresponsabilisation des individus, ainsi réduits au statut d’homme boulon. Le brassage à vide de l’idéologie n’a même plus les limites que le clientélisme démocratique impose généralement aux élus. Alors que l’insécurité est devenue une préoccupation majeure des électeurs, M. Forni se permet de disserter de manière philosophique et inactuelle sur la question des « longues peines ». Il est vrai que le président de l’assemblée nationale est d’abord l’élu de ses pairs, et doit donc rendre des comptes idéologiques aux députés socialistes en tout premier lieu.
En résumé, « le président de l’Assemblée nationale part en guerre contre les longues peines infligées aux détenus, contraires selon lui à la vocation première de la prison qu’est la réinsertion ». Incroyable mais vrai, la « peine » de prison n’est plus une peine mais une promesse de réinsertion. Vous vous sentez « marginalisé » alors commettez un crime pour que « la société » vous donne une « seconde chance » et vous permette de vous « réinsérer ». Un minimum de réflexion sur la rationalité de « l’action humaine » nous conduit à prendre en compte la fonction incitative des lois et des règles. Si le criminel ne risque plus rien d’autre qu’une promesse de réinsertion alors il n’y a plus qu’à compter sur l’hypothétique bonté de la nature humaine. Le criminel est bon, au fond, c’est la société qui l’a corrompu, on connait la musique.
Toutefois un problème interessant est posé par le président. « Supprimer les longues peines me paraît aussi répondre à un principe que je défends depuis longtemps et que l’on a peut-être un peu oublié : l’individualisation des peines. Ainsi, la peine applicable à Durand ne sera pas la même applicable à Dupont, parce qu’il y a deux hommes, deux personnalités, deux cultures… C’est par rapport à cet idéal que l’on est obligé de progresser sur un plan législatif. » L’argument semble juste mais la contradiction est flagrante. Comment le législateur peut-il prétendre en même temps adoucir uniformément le régime des peines et individualiser les peines ? Les étatistes veulent réaliser la quadrature du cercle. Uniformiser et différencier ? Est-ce bien raisonnable?
Cela conduit à penser encore une fois que seul le droit libertarien peut répondre de manière satisfaisante à la question des peines. Le principe général est que la violation des droits individuels exige une réparation. Or l’exigence et la nature de la réparation ne peuvent pas être décidées a priori et encore moins imposées par l’Etat. La réparation ne peut être réellement définie que par un processus contractuel libre dont les acteurs seraient les individus, des tribunaux privés, des assureurs, des agences de protection privées…
Pour finir, M. Forni demande carrément aux gens de faire le travail des politiciens à leur place et d’endosser leur responsabilité: « Il est, à mon sens, dit-il, un peu trop facile de se débarrasser de ces questions sur l’appareil d’Etat, l’administration, les politiques, qui ont le dos large. Le meilleur moyen de leur faire prendre conscience de leur nécessaire participation est de les mettre autour d’une table ronde. »
Et vive la démocratie paternaliste! M. Forni, en bon père de famille, veut nous éduquer. Ainsi, il ne faut pas tout demander à son papa, il faut apprendre à penser par soi-même, mais pas trop. Pas au point de se rebeller contre l’Etat, qui, comme un bon papa, a « le dos large ». Il est compréhensif. Mais Il nous donne les repères qui vont nous guider dans la vie.
Les machiavéliens modernes sont des éducateurs-rois.
Après avoir lutter pour supprimer la peine de mort, les socialistes s’attaquent aux peines longues. Jusqu’où ira ce mouvement ? La transformation des prisons en hôpitaux psychiatriques où seront accueillis non plus les criminels seulement mais aussi les déviants, les auteurs des crimepensées racistes, sexistes ou simplement anti-étatiques.
Peut-être peut-on rajouter ce point complémentaire à l’excellente réflexion de Hervé Duray sur la France de 2020.