Turquie, c’est non !

Guy Millière dit « Oui » à la Turquie dans l’Union européenne. Moi je dis « NON ». Note: Ceci n’est qu’un commentaire en prélude à l’idée générale de Hayek en fin de page.

J’ai lu dans le très instructif livre de Guy Millière, Qui a peur de l’Islam:

La vérité est que l’Islam militant qui monte dans le monde musulman, avec la complicité consciente ou inconsciente des Européens, s’exporte en Europe et s’y dissémine, avec exactement la même complicité consciente ou inconsciente des Européens.

J’ai également lu que:

Un musulman ne peut en aucun cas et en aucune façon condamner un autre musulman et donner raison à un infidèle.

Mais cela n’empêche pas Guy Millière de plaider pour l’entrée de la Turquie dans l’UE dans un article (la Turquie doit entrer dans l’Europe, « les 4 vérités » N°476) des 4 vérités.

Ses arguments sont discutables. Et quand on sait que la Turquie est un pays qui se trouve au bord d’un islamisme qui attend son heure, avec une population musulmane versatile, c’est jouer un peu facilement au poker de l’histoire que de plaider aussi bruyamment pour l’entrée de la Turquie dans l’UE.

Qui plus est, l’intégration forcée d’une population musulmane nombreuse dans une Europe politisée, où la majorité peut imposer sa loi, conduira immanquablement à ce que Guy Millière redoute, la disparition de la France, c’est-à-dire de la France comme pays où ce n’est pas la religion qui fait la loi, où les valeurs occidentales de liberté individuelle et de droit, fussent-elles bafouées par nos politiciens, existent encore.

Enfin, il y a un « argument » de Guy Millière qui est plutôt paradoxal:

Si nous voulons une Europe puissance politique, l’entrée de la Turquie est inconcevable. La Turquie deviendra effectivement le pays prééminent et dominant de cette Europe. La dissolution de l’Europe sera un risque clair. Si nous voulons une Europe grand marché, l’entrée de la Turquie ne pose aucun problème. La Turquie est déjà, depuis 1996, partie intégrante du marché européen. Le désir d’Europe de la Turquie l’ancre dans la démocratie et dans le respect du droit qui ont fait, en quelques années, des progrès considérables.

Il n’y a pas de troisième voie en effet. Centralisation politique ou liberté. Or Millière ne s’aperçoit-il pas que la voie qui a été choisie par nos dirigeants est celle d’une Union politique centralisée, d’une Europe puissance politique ? Bien entendu, oui, cette construction politique se fait dans le dos des citoyens, mais elle a lieu. Par conséquent plaider pour l’entrée de la Turquie dans l’UE est soit naïf (compte tenu de ce qu’écrit Millière) soit vouloir secrètement la dissolution de l’UE. Comme Millière n’est pas naïf, j’en déduis qu’il souhaite la désintégration de l’UE telle qu’elle existe et se construit. A vrai dire moi aussi. Mais je ne souhaite pas la politique du pire. Une invasion musulmane pour désintégrer l’UE, c’est tuer une mouche avec un marteau. Marteau qui nous écrasera ensuite comme des punaises (rappelez-vous Théo van Gogh).

Ces intellectuels qui, en géopoliticiens, jouent aux dés avec l’histoire (ou plutôt l’avenir) me font froid dans le dos.

Mais, de mon point de vue, le véritable ennemi est l’UE, l’intégration politique européenne, le gouvernement européen, la politisation centralisée de l’Europe. Il me semble qu’il ne faut pas avancer dans cette voie mais choisir clairement la voie du libéralisme où la tyrannie politique est clairement combattue, où chacun retrouve ses Droits.

Car ainsi que l’a écrit Friedrich Hayek:

Il serait difficile de contester que d’une façon très générale la politique a pris une place trop importante, qu’elle est devenue trop coûteuse et nuisible, absorbant beaucoup trop d’énergie mentale et de ressources matérielles; et que parallèlement elle perd de plus en plus le respect et l’appui sympathique du grand public, qui en est venu à la considérer comme un mal nécessaire mais incurable qu’il faut bien endurer. Or, l’énormité de l’appareil politique, son éloignement des citoyens dont il envahit cependant toute l’existence, ne sont pas choses que les hommes ont choisies de leur plein gré, mais la conséquence d’un mécanisme animé d’une dynamique distincte qu’ils ont instauré sans en prévoir les effets.

(…) Nous devrions en savoir assez long, pour éviter de détruire notre civilisation en étouffant le processus spontané de l’interaction des individus, en chargeant une quelconque autorité de le diriger. Mais pour ne pas tomber dans cette faute, nous devons rejeter l’illusion d’être capables de délibérément « créer l’avenir de l’humanité » -comme l’a dit récemment, avec une démesure d’orgueil caractéristique, un sociologue socialiste(1) (Hayek, Droit, législation et liberté, PUF, tome 3)

(1) Le sociologue en question est Torgny F. Segerstedt

La réalité des principes des libéraux

En 123 ans, le monde a-t-il changé dans le sens que laissaient présager les libéraux, alors au début de la période, ou bien dans le sens qu’ont tenté de lui donner en permanence, par la suite, les non libéraux ?
Force est de constater que le sens dans lequel le monde a changé au XXè siècle n’est pas celui que les non libéraux ont tenté de lui donner, moyennant un coût incommensurable supporté par chaque être humain et lié aux destructions pharaoniques qu’ils lui ont infligées, mais le sens qu’avaient subodoré les libéraux, une fois leur découverte des principes de la réalité comprise.
Et on ne peut que s’étonner qu’en dépit de tout cela, les non libéraux aient encore une « opinion publique » majoritaire avec eux.
Avec la nouvelle année, tous les espoirs sont néanmoins permis : aussi, je souhaiterais pour ma part qu’il y ait enfin en 2005 un basculement et que l’opinion publique majoritaire devienne libérale.

Il y a 123 ans, on pouvait lire dans Le Journal des Economistes sous la plume de Gustave de Molinari, les lignes qui suivent :

Année 1881.
« L’année qui [se termine] a été marquée par divers événements importants, au point de vue de la transformation progressive de l’industrie et du développement des relations Â… du monde. L’asservissement des grandes forces de la nature à la satisfaction des besoins de l’homme, la création d’un nouvel outillage, d’une puissance extraordinaire, qui exonère la multitude de l’écrasant et abrutissant fardeau du labeur matériel, en réservant l’ouvrier les fonctions productives qui exigent le concours de l’intelligence et en élevant par là même la valeur de son travail, resteront, n’en déplaise aux grands hommes attardés de la politique et de la guerre, les oeuvres solides et durable de notre siècle. Les noms des artisans de conquêtes et de révolution seront oubliés, ou tout au moins ne laisseront que le souvenir d’une activité bruyante et néfaste. On n’oubliera point les hommes qui ont consacré leur vie à l’amélioration du sort de leurs semblables, soit en perfectionnant le matériel de la production, soit en travaillant à rapprocher les différents membres de la grande famille humaine, et à établir entre eux une pacifique et féconde communauté d’intérêts.
L’application de l’électricité au transport de la pensée date à peine d’un demi-siècle, et déjà le réseau des communications télégraphiques enveloppe le globe entier, en resserrant chaque jour ses mailles, en sorte que nous pouvons avoir des nouvelles de la santé de nos parents ou de nos amis et de l’état du marché de San Francisco ou de Calcutta en moins de temps que nous n’en recevions autrefois de Fontainebleau ou de Versailles. Les applications de l’électricité au transport du son, de la lumière et de la force ne seront, selon toute apparence, guère moins féconde en merveilles utiles. Qui sait si la puissance des marées de l’Océan ne sera pas mise quelque jour au service de l’industrie et transportée jusqu’au centre de notre continent ?
Qui sait si les « forces perdues », en comparaison desquelles les forces utilisées ne forment encore qu’une fraction infinitésimale ne seront pas successivement captées, asservies et employées économiquement à multiplier la richesse au profit de toutes les classes de la société, et en particulier de celle qui a été jusqu’à présent le moins favorisée dans la distribution des biens de ce monde ? Voilà les conquêtes qui seront la véritable gloire de notre temps et qui feront du XIXè siècle une époque de l’histoire de l’humanité.

Malheureusement, les arts qui dérivent des sciences morales et politiques sont loin de réaliser des progrès analogues à ceux des industries qui procèdent des sciences physiques et naturelles. Les institutions politiques et économiques se modifient sans doute, mais est-ce toujours dans le sens du progrès ?
Dans ce demi-siècle qui a vu naître la locomotion à la vapeur avec la télégraphie électrique, se multiplier les valeurs mobilières qui font descendre la propriété jusque dans les couches les plus basses de la société, et décupler le commerce international,
les guerres et les révolutions ont plus que jamais troublé et ralenti le développement de la richesse, tout en ravivant les inimitiés nationales et les haines de classes.
A mesure que la science et l’industrie rapprochaient les nations, une politique d’un autre âge s’appliquait à les diviser davantage. Au lieu de désarmer, les peuples de notre continent ont augmenté successivement leurs effectifs en se laissant imposer le service militaire universel, et toutes les frontières, ouvertes par les chemins de fer, se sont garnies de forteresses et de camps retranchés.
D’un autre côté, à mesure que le progrès des moyens de communication favorisait l’accroissement des relations commerciales, l’esprit de monopole s’efforçait de neutraliser ce progrès en maintenant et même en exhaussant les barrières douanières.
A mesure enfin que le développement de la concurrence entamait les monopoles intérieurs, en rendant inutile l’intervention du gouvernement pour protéger le consommateur, et que la création d’entreprises colossales par l’association de capitaux, en coupures à la portée des plus modestes épargnes, attestait la puissance croissante de l’industrie privée, les gouvernements s’efforçaient à l’envi d’empiéter surle domaine légitime de l’activité individuelle ou de l’association libre, et d’entraver par une réglementation suranée l’action bienfaisante de la concurrence.

C’est en Allemagne [Â…][on retiendra que Bismarck veut placer sous la dépendance directe ou indirecte de l’Etat toutes les classes de la société, soit en réduisant leurs membres à la condition de fonctionnaires, soit en les protégeant d’une manière ou d’une autre : a été mise à l’ordre du jour l’institution par l’Etat d’une assurance obligatoire contre les accidents et les maladies][Â…]

En Russie [Â…][on retiendra qu’il y a eu émancipation des serfs du monopole seigneurial, mais sous prétexte de les rendre propriétaires, on les a rendus serfs de la commune et de l’administration, on n’a pas manqué de rendre la liberté responsable des crimes des nihilistes, il est admis que les erreurs du gouvernement dans toutes les réformes entreprises sont à imputer à l’opinion publique, cette maîtresse ignorante et infatuée de son ignorance][Â…].

L’Angleterre [Â…][on retiendra qu’il y a le retour offensif du protectionnisme sous le pseudonyme de fair trade [en Français 2004, « commerce équitable »] – et que les hommes de l’Etat succombent à la tentation d’attribuer à l’Etat, partant à eux-mêmes, le rôle de Providence : il a confisqué le télégraphe qu’il a annexé au monopole postal, il intervient de plus en plus dans l’industrie de l’enseignement pour ne pas parler du Land act qu’il a décidé d’appliquer en Irlande][Â…]

En France [Â…][on retiendra la protection de la marine marchande par le nouveau tarif général des douanes ; sous le prétexte de simplifier le travail de la douane et d’éviter la fraude, on a transformé les droits à la valeur en droits au poids ; les traités de commerce ont remis à l’ordre du jour le sophisme de la réciprocité que Bastiat se flattait d’avoir démoli ; nous avons copié la politique économique de Bismarck]Â… Aux Etats-Unis, l’industrie privée a construit et mis en exploitation, dans le courant de l’année 1881, plus de 12000 kilomètres de chemin de fer, près de la moitié de notre réseau en exploitation. Pourquoi l’industrie libre ne se montrerait-elle pas en France aussi active et aussi féconde ? Nous ne manquons pas d’esprit d’entreprise, et la France est au premier rang des producteurs de capitaux. Qu’en fait-elle ? Elle est réduite à en chercher l’emploi à l’étranger; ou à les livrer à la spéculation, au risque d’aboutir à un Krach. « Verrait-on, dit un écrivain spécial, M. Alfred Neymarck, autant de capitalistes, autant d’industries et de commerçants s’adonner aux opérations de bourse s’ils trouvaient dans de bonnes entreprises l’emploi régulier et fructueux de leurs fonds? ».[Â…]

L’émigration aux Etats-Unis qui s’était ralentie à la suite de la crise de 1873 a repris une nouvelle activité… Ce flot d’émigrants ne manquera pas de grossir encore lorsque l’esprit d’entreprise et les capitaux interviendront suffisamment pour faciliter l’émigration, aujourd’hui presque abandonnée à elle-même.
Alors qui sait ? Peut-être les gouvernements de la vieille Europe commenceront-ils à comprendre la nécessité de retenir une clientèle qui leur échappe, en lui rendant de meilleurs services et en les faisant payer moins cher […].

L’histoire de la science [Molinari ne fait pas de différence entre science et science économique] [Â…]pendant ces quarante dernières années [1841-81][Â…] des attaques incessantes auxquelles la tradition des fondateurs de la science a été en butte de la part de ces « monopoleurs furieux » dont parlait Adam Smith, qu’elle dérangeait dans leur exploitation malfaisante, ou bien encore de la part de ces utopistes non moins furibonds, socialistes, communistes, collectivistes, anarchistes, nihilistes, dont elle démolissait impitoyablement les théories creuses.
Dans cette double lutte que les économistes ont soutenue, qu’ils soutiennent encore sans paix ni trêve, ils n’ont jamais eu, sauf en Angleterre dans la lutte contre les lois céréales, la faveur publique. Tout en inspirant une méfiance invincible aux intérêts conservateurs qu’ils défendaient contre le socialisme, mais ne leur pardonnaient point leur goût pour la liberté, les économistes étaient signalés par les socialistes comme des serviteurs à gage du « capitalisme » et des malthusiens sans entrailles : pour les conservateurs protectionnistes et gouvernementalistes, l’économie politique était la plus ennuyeuse et peut-être la plus commode des littératures ; pour les socialistes cette « science officielle » préposée à la défense de la « vieille société » était infailliblement destinée à périr avec elle. Faut-il s’étonner si cette impopularité de la science, telle qu’elle est sortie des mains des fondateurs, a suggéré à quelques-uns de ceux qui s’attribuaient les titres nécessaires pour leur succéder l’idée de réformer leurs doctrines et de les approprier au goût du jour ?
Les uns s’évertuaient à réconcilier l’économie politique avec le socialisme, en faisant bon marché de la propriété et de la concurrence, les autres s’appliquaient à lui donner les allures d’une science d’Etat, en la subordonnant à la politique. Une école dite des socialistes de la chaire, combinant ces deux tendances, a entrepris de réhabiliter la tutelle de l’Etat, et de confier au gouvernement la mission de résoudre la « question sociale ». Cette école a fait, comme chacun sait, de nombreux prosélytes en Allemagne, où elle tient, en ce moment, le haut du pavé [Â…]

[Mais l’économie politique n’est pas une science arrêtée et fermée, ni même à refaire.]
La société est naturellement organisée et cette organisation, dont les inventeurs de « systèmes » ignorent ou méconnaissent les lois, va se développant. Le meilleur service que les gouvernements puissent rendre à la cause du progrès est d’abandonner les intérêts à eux-mêmes, en se bornant à garantir, au meilleur marché possible, la sécurité des personnes et des propriétés, et en s’abstenant d’entraver la liberté. Au besoin, l’expérience de ces quarante années -1841-81 – marquées par tant de découvertes et d’inventions qui sont en train de changer la face du monde, ne viendrait-elle pas apporter une confirmation éclatante à ces vérités mises au jour par les maîtres de la science ? N’est-ce pas dans les pays où la sécurité des personnes et des choses est le mieux garantie, où le travail, l’association, le crédit et l’échange son le moins chargés d’entraves qu’on voit surtout la richesse se multiplier, le fardeau du travail matériel s’alléger et le bien–être se répandre jusque dans les couches les plus basses de la société ? Nous n’avons donc rien à changer à notre programme. N’en déplaise aux socialistes de la chaire ou des clubs, il continuera de se résumer dans cette devise des économistes du XVIIIè siècle : Laissez faire, laissez passer. »
(Fin du texte de Gustave de Molinari écrit, je le répète, en janvier 1882 dans Le Journal des Economistes pour faire le point sur l’année 1881).

123 annnées plus tard, cher lecteur de La Page Libérale, vous pouvez remarquer que ce texte est d’une actualité brûlante, tant par les phénomènes scientifiques évoqués qui n’ont jamais cessé d’être approfondis (nous sommes à l’aube de l’UMTS et autre CDMA permettant de recevoir internet et télévision sur un téléphone portable) ou les imaginés par Molinari qui ont été réalisés (comme, par exemple, l’usine marée motrice de la Rance) que par l’attitude bovine des hommes de l’Etat qui n’a pas changé d’un iota, même si le vocabulaire qu’ils emploient est parfois différent: c’est l’Etat-providence, le commerce équitable, l’égalité des chances, le développement durable qui ponctuent leurs propos.

Ce texte de Molinari est tout simplement révélateur du bien fondé des principes des libéraux que, par tous les moyens, mêmes les pires (l’intimidation ou le chantage, voire l’assassinat), les non libéraux, c’est-à-dire les socialo-communistes de tous poils, continuent inexorablement, dans le meilleur des cas, à chercher à faire ignorer. Dans le pire, ils inculquent à la place leurs faux principes catastrophiques.

La médecine dans la seringue

Depuis qu’en 1971, dans le cadre de la première convention médicale nationale, des médecins ont échangé le droit de pratiquer librement leur noble art contre un plat de lentilles, les choses se sont précipitées. La médecine avait certes été mise dans la seringue en 1945, mais l’application du principe de la convention allait activer cette dernière. La énième convention médicale nationale, conclue en décembre 2004, est à marquer d’une pierre blanche : les Français vont désormais devoir se lier, chacun, à un médecin dit « traitant » ou « correspondant », et un seul. Sinon, non seulement ils paieront plus que le « tarif », mais ils seront remboursés moins, avant selon toute vraisemblance de ne plus être remboursés du tout, telle est la seringue.
Si l’heure n’était pas grave, la situation serait risible
– quand on sait que ceux qui instaurent cette obligation supplémentaire tournent en dérision l’interdiction édictée par l’Eglise catholique de divorcer du conjoint choisi librement, et ont institué le divorce par consentement mutuel : répudier son conjoint oui, mais le médecin, désormais non ; ou bien
– quand on n’oublie pas que ce sont aussi les mêmes qui acceptent, sans le dire, la bigamie, voire la polygamie financée par la sécurité sociale: avoir plusieurs femmes forcées, oui, mais plusieurs médecins libres, non. Le Gouvernement et les deux chambres du Parlement vont, en 2005, infliger une nouvelle obligation aux Français : nous allons devoir nous lier irrévocablement à un médecin dit « traitant » ou « correspondant » si, en cas de « dépenses de soins maladie », nous voulons être remboursés de celles-ci, à des conditions équitables et non pas exorbitantes du droit commun, par l’organisation de sécurité sociale maladie qui nous est déjà imposée et sur les détails de laquelle jamais le moindre référendum n’a été organisé depuis le coup d’Etat socialo-communiste qui l’a instaurée en 1945.
Cette nouvelle obligation s’inscrit elle-même dans la nième convention médicale nationale, un document qui vient d’être signé entre un organisme de sécurité sociale, lui-même de création très récente (mi-2004), à savoir lÂ’ »Union nationale des caisses dÂ’Assurance-Maladie » (UNCAM), et les syndicats dits « représentatifs » des professions médicales.

Un peu d’histoire.
Le principe de la « Convention médicale nationale » a été avancé au début de la décennie 1970 pour faire face à la dérive des dépenses d’assurance maladie que connaissait la Sécurité sociale depuis que des chiffres étaient disponibles (1950).
La « convention médicale » se veut façonner les relations que les « professions de santé » qui ne sont pas exercées dans le secteur public, à savoir des professions de santé du secteur dit « libéral », et les Organismes de Sécurité sociale vont entretenir. Par exemple, l’ordonnance du 19 octobre 1945 avait institué ce qu’elle dénommait une « convention médicale départementale » entre les Organismes de Sécurité sociale et les syndicats de praticiens. La « convention » fixait les tarifs de remboursement. Ceux-ci étaient variables selon la nature de l’acte, la spécialité du praticien et quelques autres éléments . Et cela a conduit à une distinction entre départements « non conventionnés » et départements « conventionnés ». Dans le cas de ces derniers, les caisses régionales de Sécurité sociale et les syndicats de praticiens signaient entre eux des conventions qui n’en obligent pas moins tous les praticiens du département « conventionné », syndiqués ou non.
Cependant, à l’expérience, on s’est rendu compte que le principe d’une « convention » entre des « représentants » ne suffisait pas à définir toutes les relations entre les « Organismes du Régime Général » et les « professions de santé ». Aussi, par un décret du 12 mai 1960, le gouvernement a-t-il entrepris d’y mettre son « ordre ». Le décret a porté sur les rapports entre le « Régime Général » et les « professions de santé ». Il a règlementé, en particulier, l’application des tarifs de soins et le « conventionnement » des praticiens. Il a continué à présenter comme « contractuelles », les relations entre, d’une part, « le corps médical » et « les pharmaciens », et, d’autre parts les Caisses. De fait, elles restaient donc réglées par des « conventions » entre les syndicats professionnels et les caisses. Cependant, comme ce serait là par trop de liberté encore, il faudra que ces « conventions » se conforment à une « convention »-type. En outre, parce qu’il ne fallait pas laisser les gens faire n’importe quoi, les tarifs de soins ne deviendront applicables qu’après avoir été approuvés par une commission interministérielle.
Le décret a innové cependant en ce qu’à défaut de « convention », tout praticien pouvait adhérer individuellement à une « convention-type ». Fait inattendu à signaler, le décret laissait entendre qu’en définitive les relations entre les hommes de l’Etat national et ceux de la Sécurité sociale n’étaient pas, elles non plus, très claires.
Pour ce qui est des assurés sociaux, il ne semble pas excessif de dire qu’on ne leur demandait pas du tout leur avis, et qu’en fait, on ne les tenait même pas au courant de ces prétendues « conventions » qui pourtant les engagaient . Et cela, en dépit de l’ordonnance du 19 octobre 1945, qui énonçait le principe selon lequel le patient aurait le libre choix absolu du praticien, les honoraires de ce dernier étant fixés par entente directe avec le médecin ! De même, aux termes de l’article 257 du Code de la Sécurité sociale, l’assuré était censé choisir librement l’établissement hospitalier auquel il voulait avoir recours, le pharmacien et le centre d’appareillage (à condition que ces centres et établissements soient « agréés »).
Il est à souligner que, si le principe d’origine était que les professionnels de santé conserveraient leur liberté de prestations, rapprochés les uns des autres, les textes juridiques faisaient pparaître la volonté latente du législateur de se rendre maître de la liberté de certains d’entre eux pour ne pas dire de tous. La raison : l’augmentation des dépenses de santé, et par conséquent, l’augmentation des remboursements, indemnisations, réparations et autres expédients sociaux (RIRES). En effet, préoccupantes au début de la décennie 1950, les dépenses médicales le demeuraient à la fin de la décennie 1960, sans parler bien sûr de leurs perspectives d’évolution. Pour des commentateurs, l’application des principes de départ aboutissait à un échec d’autant que les dépenses-maladie ne faisaient que s’alourdir malgré les lois pour les encadrer. Cela a amené la « Confédération des Syndicats Médicaux Français et les « caisses nationales » compétentes des Régimes intéressés (Régime agricole, « Régime Général », Régime des non-salariés non agricoles) à s’accorder sur une nouvelle démarche fondé sur un nouveau principe, celui d’une « convention médicale » nationale en 1971 dont certains ont cru l’application désormais perpétuelle. Mais qui n’a eu qu’un temps.
Depuis lors, les conventions ont succédé aux conventions. Il est à remarquer en particulier que sur les cinq conventions nationales signées en 1971, 1976, 1980, 1985 et 1990, seule celle de 1985 n’a pas été frappée d’annulation de la part du Conseil d’Etat. Le Conseil d’Etat a, par exemple, annulé pour deux motifs la convention médicale de mars 1990 qui régit les relations entre les médecins et les caisses d’assurance-maladie et portent sur les tarifs, la formation continue, la prise en charge des « cotisations » sociales, la régulation des dépenses. Premier motif : l’arrêté d’approbation du ministre des Affaires sociales avait scindé le texte en deux, en n’approuvant que la première étape des hausses d’honoraires inscrites à l’annexe tarifaire. Second motif : le Conseil d’Etat à estimé que s’agissant d’une convention unique régissant les conditions d’activité des généralistes et des spécialistes, elle aurait du être signée par au moins deux syndicats médicaux représentatifs. Or seule la FMF représentant essentiellement des spécialistes avait signé le texte, les deux autres syndicats — CSMF majoritaire et généralistes de MG — ne s’y ralliant que plus tard.

La première Convention médicale nationale a couvert les années 1971-1975. Elle a été signée le 28 octobre 1971 entre la « Confédération des syndicats médicaux français » (CSMF) et les caisses nationales compétentes des Régimes intéressés (« Régime Général », Régime agricole, Régime des non-salariés non agricoles).
Au préalable, le gouvernement s’était engagé solennellement à garantir l’avenir de l’exercice de la médecine libérale et, en particulier, le paiement à l’acte. Une loi du 3 juillet 1971 avait fixé le cadre juridique où y sera incluse la « convention médicale » nationale.
La convention fixe les tarifs que les praticiens conventionnés ont le droit de pratiquer pour que les patients connaissent un remboursement digne de ce nom, mais aussi l’organisation des soins, la formation continue, et même la surveillance de la conduite des médecins. Autrement dit, tout se passe comme si certains médecins acceptaient le principe d’un contrôle de leur activité.
Les caisses de Sécurité sociale s’engagent à payer une partie des cotisations-maladie et -vieillesse des médecins qui choisissent d’être conventionnés.

De fait, comme le stigmatise en quelques lignes ci-dessous François Guillaumat, le financement public était un piège pour les professions libérales et voici comment les médecins ont échangé leur droit d’aînesse contre un plat de lentilles.
« Médecins, pharmaciens et autres professions de santé peuvent aujourd’hui se demander comment le financement public des dépenses médicales, système qui semblait si bien marcher au départ, échoue désormais à préserver leur revenu et se met à leur opposer des exigences de plus en plus contraignantes.
Quoi que puissent croire les adeptes de la religion démocrate-sociale, le fait est que la Sécurité sociale actuelle n’est pas un ordre viable mais un désordre à la dérive. Déréglée dès le départ, elle devait forcément conduire à l’excès de dépenses et aux velléités actuelles de rationnement brutal. Si nous ne réussissons pas à en chasser la décision publique, les hommes de l’Etat continueront à empêcher toute régulation, et ils réduiront tous les professionnels de la santé au statut sous-humain de fonctionnaires payés avec un lance-pierres.
a) Un paradis construit sur le vol ou « tout va tellement mieux quand on oublie que rien n’est gratuit ».
‹ L’Etat-Père Noël (selon Ludwig von Mises) : le métier des hommes de l’Etat est de distribuer l’argent de la manière la plus voyante et, comme ils ne distribuent rien qui soit à eux, de le voler de la manière le plus discrète possible.
‹ Chacun est confronté à des contraintes, souvent insupportables, surtout dans les domaines de la maladie et de la mort. L’Etat promet de desserrer cette contrainte, lui qui peut prendre sans risque aux autres (Frédéric Bastiat). Chacun croit que c’est son rêve particulier que les hommes de l’Etat vont exaucer (Friedrich Hayek : La Route de la servitude).
‹ Au départ, les « besoins » sont toujours bien limités et les décisions toujours raisonnables. C’est que les normes en la matière ont été dictées par la prise en compte scrupuleuse par les acteurs de l’universelle contrainte de rareté avant l’introduction de la contrainte étatique.
‹ L’institution de la pseudo-gratuité (et la croyance en la pseudo-gratuité) reposent sur un gisement d’illusion fiscale : les citoyens sous-estiment gravement ce que leur volent les hommes de l’Etat (qui usent de trois grands procédés pour la créer : la violence indirecte, la dispersion des charges et la concentration des bénéfices, la persécution ostensible et corruptrice).
‹ A l’abri de cette illusion fiscale, la médecine subventionnée prospère : « on » (c’est-à-dire les hommes de l’Etat) a « solvabilisé » la demande. les gens sont mieux soignés, le médecin change de voiture, s’achète une maison. Le rêve. Pourquoi ce rêve tourne-t-il au cauchemar ?
b) Qui paie commande
Les Américains disent « you can’t cheat an honest man » (on n’escroque pas un honnête homme). Lorsqu’on veut faire une dupe, il faut l’attirer avec un gain dont il sait bien au fond qu’il est anormal. Cette fameuse « gratuité » n’est évidemment qu’une pseudo-gratuité, et elle va se payer d’une manière ou d’une autre. Plus spécifiquement, l’aubaine que constitue le butin sera dispersée d’une manière ou d’une autre, dont la plus immédiatement imaginable (et la raison d’être de toute la manipulation) est un monstrueux transfert de pouvoir à la caste parasitaire des hommes de l’Etat.
La nature des actes qui constituent la subvention réalise d’emblée la confiscation du pouvoir. Les hommes de l’Etat volent des producteurs (essentiellement les salariés, par le biais des « cotisations » de « Sécurité sociale ») et distribuent le butin à d’autres producteurs (essentiellement les médecins, mais aussi les infirmières et laboratoires). Ils confisquent donc nécessairement à leur profit le pouvoir de décision et cela même si, au départ, l’état de l’opinion les contraint à se modérer. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’ils se mettent à l’exercer ensuite de plus en plus violemment, par l’accaparement des ressources et le vissage autoritaire, car ni les prétextes ni les moyens ne leur feront défaut.
c) L’accaparement des ressources
Les hommes de l’Etat commencent, disent-ils, par voler pour vous (ce n’est pas vrai si vous êtes salarié, vous aurez eu des raisons de le croire si vous êtes médecin). Seulement voilà : c’est lassant de voler pour les autres (et d’ailleurs, quand on passe tout son temps à le faire, il faut bien commencer à voler un peu pour soi-même. Sinon, de quoi vivrait-on ?) les hommes de l’Etat étant ce qu’ils sont, chacun essayera, à son petit niveau, de récupérer pour son propre compte la ressource prétendument « gratuite ».
D’où les traits caractéristiques du monopole « public » :
‹ Hauts fonctionnaires et élus deviennent les vrais clients. D’où service inadéquat et mépris croissant du client (réduit au statut d' »usager », de « cochon de payant »), dépenses de prestige (inaugurations superflues, haute technologie, laboratoires de recherche, matériel inutilement coûteux).
‹ Pour pallier le fait que l’argent est volé, et les décisions politico-administratives arbitraires, les hommes de l’Etat soumettent l’organisation à des règles bureaucratiques destinées à empêcher (partiellement) gaspillage et corruption et (faussement) censées servir d’Ersatz au Droit et à l’obligation naturelle de servir le public qu’imposerait le paiement direct. Ces règles entravent la recherche de modes d’organisation plus efficaces et découragent la prise de risques.
‹ Pour administrer ces règles bureaucratiques, il faut des bureaucrates : un fonctionnaire pour un vrai producteur (comme on dit qu’il y a en France un rat par habitant).
‹ Enfin, corruption et vols se développent à tous les niveaux.
Il s’ensuit que le système est déréglé à tous les niveaux.
d) J’m’en fous, c’est pas mon fric.
Il n’y a pas de limites aux extravagances dépensières à partir du moment où on interdit de tenir compte de la rareté universelle.
Le financement par le vol déresponsabilise forcément :
‹ celui qui paie, parce qu’il a perdu la faculté de refuser son argent,
‹ celui qui ordonne les dépenses, parce que son intérêt immédiat est de dépenser toujours davantage, et
‹ celui qui vole, parce que son pouvoir dépend de l’ampleur du butin (Je dépense, donc je suis).
L’habitude d’économiser se perd donc partout. Le seul qui aurait intérêt à faire des économies, celui qui paie, est privé du Droit de refuser son argent (et bien souvent empêché de savoir combien tout cela lui coûte).
Phénomène caractéristique, la hausse des coûts médicaux semble monter de partout et ne venir de nulle part, étant le produit du choix « rationnel » (conforme à la « logique » du rat dans un labyrinthe) de chacun [c’est aussi la raison de la hausse des coûts aux Etats-Unis, où déjà 40 % de l’argent dépensé pour la médecine est directement volé ‹ par Medicare et Medicaid, le reste étant privilégié par l’exemption d’impôt sur le revenu pour les primes d’assurance-maladie]. (Les hommes de l’Etat invoquent l’alibi du « progrès technique » ; or, celui-ci fait baisser les coûts).
e) Ca ne vaut rien, c’est gratuit.
En même temps, la valeur du service baisse aux yeux de ceux qui s’en servent. Bien sûr, les hommes de l’Etat font tout pour confisquer la rente à leur profit ; mais de toute façon, c’est une loi absolue de l’économie que la valeur perçue tend toujours vers le coût. Lorsqu’on reçoit un produit à bas prix, sa valeur perçue (et d’autant plus dans les générations montantes ; c’est le syndrome dit de l’enfant gâté, que l’on connaît bien en matière d’immigration) baisse jusqu’à ne plus représenter que le coût subi pour se le procurer. de sorte que :
‹ la valeur de la subvention disparaît aux yeux de l' »usager ». Phénomène bien connu dans l’enseignement, où par-dessus le marché la scolarité obligatoire donne une valeur négative aux « services » pour certains, mais qui explique en médecine qu’on finisse par trouver « normal » de la payer moins cher que les services d’artisans moins longuement formés. Ce qui ouvre la voie aux rémunérations de plus en plus misérables par quoi les hommes de l’Etat, acheteurs réels et monopolistiques des services, vont exploiter leurs fournisseurs.
‹ La demande n’est plus contrainte que par les coûts non pécuniaires qui sont les seuls perçus : coûts d’information, de transport, humiliations, souffrances, perte de temps, etc. Ce qui introduit la limitation de la demande par l’accroissement des coûts non-pécuniaires. Accroissement d’abord spontané, par l’évolution bureaucratique normale, puis délibéré par la politique de rationnement de la demande par l’offre (et l’organisation de pénuries).
‹ Lorsque l’illusion fiscale connaît de vraies pannes (on ne fait pas si facilement le « coup » de la violence indirecte aux entrepreneurs indépendants), comme on ne peut pas obtenir que les hommes de l’Etat cessent de vous voler, le seul moyen de récupérer son bien (tout en se vengeant de l’escroquerie pillarde dont on est victime) c’est de prendre les hommes de l’Etat au mot de leur prétendue « gratuité » et d’accroître systématiquement ses dépenses tout en offrant des services au noir pour éviter de payer (La Sécu ça craint, en abuser c’est bien).
La faillite, inscrite dans le système dès le début, commence à apparaître nettement dans les comptes. C’est alors que les hommes de l’Etat doivent faire acte de « courage » (= violer leurs engagements), faire preuve de « volonté politique » (= écraser les faibles, ménager les puissants), se montrer « audacieux » (= stupidement autoritaires).
f) Les hommes de l’Etat jettent le masque.
Il n’est bien sûr pas question de remettre en cause le principe du pillage politique (de la « solidarité ») : la raison d’être, la passion du pouvoir arbitraire des hommes de l’Etat, demeure et en outre, de plus en plus d’usagers, profiteurs et prébendiers dépendent du système et le maintiennent de leur masse stérile, parasitaire et revendicatrice. les hommes de l’Etat vont donc renier leurs engagements.
‹ Ils renient leurs engagements financiers : ils voleront toujours davantage aux contribuables pour leur fournir toujours moins de services. Le « service public » révèle sa vraie nature. C’est verbalement qu’il sert le public (la loi, les puissants le disent), mais il en est réellement dispensé (par les mêmes). Alors que le client de l’entreprise normale (privée et concurrentielle) est l’objet de tous ses soucis, l' »usager » du « service public n’est qu’un prétexte à recevoir des privilèges et l’idéal secret de ses administrateurs est qu’il disparaisse. (Avantage secondaire du retrait des services : une privatisation partielle de fait).
‹ les hommes de l’Etat trahissent leur engagement de payer correctement leurs fournisseurs. Etant l’acheteur dominant des services, ils se conduisent en monopole d’achat et imposent des rabais de plus en plus impudents, d’où la paupérisation et la tiers-mondisation des professions. Celles-ci se retrouvent moins bien payées qu’elles ne le seraient sur un marché libre et découvrent qu’en acceptant le financement public (= criminel) elles ont troqué leur droit d’aînesse contre un plat de lentilles.
Pour concrétiser ce pouvoir de monopole, aussi longtemps que demeure le principe de l’exercice « libéral », les hommes de l’Etat devront user de moyens de pression tels que le chantage à la suppression des remboursements, puis des autorisations d’exercer. Ils exploiteront d’abord les plus faibles (infirmières), puis les autres (médecins, chirurgiens) suivront. L’obligation de négocier avec eux développera des « organisations représentatives » dont ils essaieront d’acheter les dirigeants ou de manipuler la « représentativité ».
La contrainte autoritaire sur les quantités succède ensuite au contrôle des prix : « enveloppes de dépenses », quotas d’actes, en attendant la nationalisation complète des services.
‹ les hommes de l’Etat renient leur engagement de respecter la liberté des usagers : refusant de mettre en cause le principe de l’irresponsabilité institutionnelle (le socialisme) qui est la raison d’être du système, les hommes de l’Etat prétendront « responsabiliser » les acteurs en revenant au mode de régulation autoritaire de la société archaïque (mais avec bien moins de possibilités de « voter avec ses pieds »). Cette prétendue « responsabilisation » (encore un Ersatz) commence par des discours et des campagnes de propagande débile (la Sécu c’est bien…). Elle se terminera par le fichage de la population (carte à puces) et l’affectation autoritaire à un médecin ou à un centre de soins (Suède et Grande-Bretagne).
‹ les hommes de l’Etat renient leur engagement de développer les services : décrétant que les « besoins » sont « satisfaits » (et jamais à court d' »inégalités » à exhiber pour soi-disant « justifier » qu’ils refusent ici ce qu’ils se déclarent prêts à autoriser là ‹ s’il y avait une demande) les hommes de l’Etat vont refuser l’ouverture de nouveaux centres, fermer les anciens, supprimer les postes, etc. Dans la pseudo-gratuité, l’offre est le seul régulateur de la demande, ce qui veut dire que les hommes de l’Etat vont s’acharner à réduire l’offre.
S’impose alors un discours ahurissant, et qui serait impensable si le service était privé et concurrentiel, suivant lequel l’accroissement des dépenses serait un problème grave (imaginons les dirigeants de la chaussure française s’inquiétant de la progression « alarmante » de leur chiffre d’affaires). Le problème, bien sûr, tient exclusivement au financement criminel, à la séparation forcée de la fourniture du service et de la collecte du paiement.
‹ Ces mesures échouent à seulement freiner l’accroissement des dépenses aussi longtemps qu’une affectation strictement autoritaire des patients n’est pas imposée.
‹ En outre, elles multiplient des coûts qui, bien que très réels et de plus en plus douloureusement perçus par ceux qui les subissent, ne prennent pas toujours de forme pécuniaire et, n’étant pas mesurés, n’entrant pas dans les statistiques. Ce qui permet de faire croire à la réalité des économies : délais d’attente, traitement des « usagers » comme des porcs, longs déplacements (cas typique de la médecine d’Etat britannique, présentée comme « efficace », mais que ses « usagers », ô surprise, fuient dès qu’ils en ont le moyen).
‹ Police de l’URSSAF : Agents assermentés pour « constater les infractions ». Récemment pour les caisses indépendantes.
g) On ne peut pas laisser les gens faire n’importe quoi.
Le slogan autoritaire et arrogant des hommes de l’Etat pour justifier leur pouvoir est qu' »on ne peut pas laisser les gens faire n’importe quoi » (si on instituait le salaire direct, ils iraient le boire et deviendraient des miséreux à la charge de la société). Or, ces nuisibles-là, nous voyons bien que ce sont eux qui font n’importe quoi, et qui obligent les autres à faire n’importe quoi.
Le système est fondé sur l’irresponsabilité institutionnelle de tous, qui engendre l’irrationalité chez tous, et réduit donc tout le monde au statut de sous-hommes. Le socialisme fait des sous-hommes (ratoïdes : cf. Zinoviev, Homo Sovieticus) avec des êtres humains.
Reprenons le slogan à notre compte. Pour empêcher les gens (à commencer par les hommes de l’Etat) de faire n’importe quoi, c’est-à-dire pour revenir à une société normale et réglée, le seul moyen est d’éradiquer le principe de l’irresponsabilité institutionnelle, c’est-à-dire d’abolir les ingérences autoritaires de l’Etat dans l’organisation et le paiement.
 »

La convention de 1975, deuxième du nom, a repris pour l’essentiel les termes de la convention précédente. Si l’on en croit des commentateurs, elle a constitué le premier exemple d’un texte conventionnel qui a eu force de loi, mais qu’un ministre promit de ne jamais faire appliquer dans sa totalité.

La convention de 1981 comportait deux grandes innovations : l’idée d’une « enveloppe globale » et le « secteur II des honoraires libres ». Font partie du « secteur II des honoraires libres » les médecins qui demandent les honoraires qu’ils jugent bons, mais dont les patients sont remboursés sur la base du tarif de la Sécurité sociale. Mais, la convention supprime le droit à dépassement permanent octroyé dans le passé à certains praticiens en raison de leur notoriété, de leurs titres ou de leurs travaux particuliers. L’enveloppe globale (dont l’idée a été imputée à Jacques Barrot)ne sera en fait jamais appliquée. Les caisses ne parviendront même pas à réunir une seule fois la « commission économique nationale » qui était censée fixer annuellement les objectifs de dépenses de l’année.

La convention médicale nationale, quatrième du nom, a été signée le 1er juillet 1985, et pour la première fois, par l' »ensemble des partenaires », à savoir :
— la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés de l’industrie et du commerce (CNAM), la Caisse centrale de secours mutuels agricoles (CCSMA), la Caisse nationale d’assurance-maladie et maternité des travailleurs non salariés des professions non agricoles (CANAM) d’un côté, et, de l’autre,
— la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et la Fédération des médecins de France (FMF) .
Il est à remarquer que jusqu’à 1995, les praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés ont bénéficié d’un Régime dérogatoire en matière d’assurance maladie, maternité et décès puisqu’il s’agit du « Régime Général » . En matière d’assurance-vieillesse, ils relevaient de la « Caisse autonome de retraite des médecins français » (CARMF). Leur « cotisation » d’allocations familiales pouvait, en outre, être prise en charge partiellement par les caisses primaires d’assurance maladie.

La sixième convention nationale a été négociée en novembre 1993. Elle a été signée par deux des quatre syndicats médicaux (CSMF et SML), par la CNAM et par la MSA. Elle a été conclue pour une durée de quatre ans et agréée par les pouvoirs publics le 22 novembre 1993.
Plusieurs dispositions visant à la maîtrise des dépenses ont été prévues dans le texte de ce protocole :
— des références médicales opposables (RMO) aux médecins ont été définies pour vingt-quatre thèmes médicaux, avec « codage spécifique des actes médicaux » ; leur non respect par le praticien pourra conduire à une sanctionfinancière.
— la création d’un « dossier médical », regroupant auprès d’un même praticien les comptes rendus de tous les actes et prescriptions réalisés par divers intervenants sur une même personne, devra permettre d’éviter les redondances ainsi que les risques d’interactions médicamenteuses.
— le gel du secteur à honoraires libres est reconduit pour quatre ans ; la création d’un « secteur optionnel » permettra cependant, à certains praticiens, de dépasser les honoraires conventionnels.
— les tarifs de consultations (ou de visites à domicile) sont « revalorisés ».

Près de cinquante années après l’instauration de l’organisation de la sécurité sociale, dans la mesure où l’augmentation des dépenses de santé était présentée comme un échec, on pouvait dire que l’échec continuait en dépit des conventions signées périodiquement entre les hommes de l’Etat, les hommes de la Sécurité sociale et les représentants des syndicats médicaux.
Bien évidemment, il n’était toujours pas question de la « disparition de la liberté » des professions médicales ou de celle de leurs patients, mais il a été néanmoins question, et nommément, de « régulation des dépenses médicales », de « maîtrise » pour la raison que les « dépenses de santé » augmenteraient plus que le PIB en France ou qu’elles augmenteraient plus que les dépenses de santé dans les pays étrangers.
L’application du principe de la convention médicale nationale a soulevé des questions telles dans le domaine de l’assurance-maladie que les hommes de l’Etat ont franchit une nouvelle étape, celle de l' »objectif national des dépenses de santé » (ONDAM), nouvel euphémisme employé pour désigner la planification communiste dans le domaine.
Malgré l’assujettissement d’un nombre croissant d’individus, malgré son extension à presque toute la population, l’assurance-maladie connaissant toujours des dépenses d’un montant supérieur au montant des cotisations, l’assujettissement a été encore entrepris dans une direction restante : celle des personnes que la Sécurité sociale-maladie voudrait s’attacher comme fournisseurs, celle de ceux qui fournissent les « réparations-indemnisations-remboursements » de l’intégrité des malades, c’est-à-dire celle des professions de santé. De fait, l’assujettissement en question est un assujettissement aux volontés des gestionnaires des Organismes de la Sécurité sociale ou de leur tutelle, c’est-à-dire aux prix et quantités des produits que les hommes de l’Etat jugent justes.
Et l’évolution future était prévisible : c’était à terme l’assujettissement complet des professions de santé, la maîtrise totale….
La méthode que le législateur a utilisé, pour y parvenir, était également prévisible. Elle a plusieurs facettes : l’une consiste à monter de toutes pièces un tabou, une autre à trouver un bouc émissaire, une autre encore à calomnier ou jeter le discrédit sur des individus, des techniques.
Les hommes de l’Etat ont et auront recours à divers types d’instruments. Parmi les moins recommandables, on peut citer les jugements de valeur portés sur les professions de santé. Par exemple, les médecins prescriraient sans discernement. Les professions de santé vivraient aux dépens du système et scieraient la branche sur laquelle elles prospèrent, les unes et les autres mettant en danger la Sécurité sociale-maladie (ou -accident du travail).

L’efficacité des mesures était elle aussi prévisible : elle sera nulle.
Il fallait être Jacques Barrot, alors ministre du domaine (Gaymard étant son secrétaire d’état), pour déclarer dans Le Figaro du 3 septembre 1996 que :
« la réussite de notre politique ne se mesurera pas seulement au rythme de la réduction des déficits, mais aussi et peut-être surtout à l’amélioration des performances de notre système de santé » – aujourd’hui, décembre 2004, Barrot vient d’être nommé Commissaire chargé des transports à la Commission de Bruxelles et Gaymard, ministre de l’économie et des finances – Dans quel état est notre système de santé ! A quel niveau est le déficit !

A l’origine, en 1945, il y avait la reconnaissance et l’affirmation du principe de la liberté des « professions de santé » et des patients. Aujourd’hui, soixante années plus tard, où va entrer vigueur la dernière convention médicale nationale, la nième du nom, c’est, implicitement, un principe opposé qui va être appliqué.

Le médecin référent.
Déjà, en 1998, le gouvernement de Lionel Jospin avait lancé le dispositif du médecin référent où le médecin fait le choix de devenir médecin référent.
Formule d’abonnement volontaire (un an renouvelable) d’un patient chez le généraliste de son choix, l’option médecin référent lui permet de ne régler que la part de la consultation non remboursée par la Sécurité sociale (le tiers payant). Le patient s’engage à ne pas aller voir un autre généraliste (sauf en cas d’urgence ou lors des vacances du médecin référent) et à le consulter avant d’aller voir un spécialiste.
Très précisément, pour adhérer à l’option médecin référent, le médecin ne doit avoir subi aucune condamnation ordinale ou professionnelle dans les cinq années qui précèdent son adhésion et à titre de critère d’entrée dans l’option, attester d’une activité minimale fixée à 1500 actes en C+V (calculée sur l’année civile précédant son adhésion).
Le médecin peut à tout moment renoncer à l’option, en informant par écrit la CPAM praticien ou mettre fin au contrat de l’un ou l’autre de ses patients. Dans ce cas, le médecin doit l’en informer et en faire de même auprès de sa CPAM.
Les obligations du médecin référent sont multiples, voici quelques exemples (liste non exhaustive)
– Respecter un seuil maximal annuel d’activité fixé à 7 500 actes en C+V
– Faire bénéficier aux patients adhérents des tarifs conventionnels et de la procédure de dispense d’avance des frais
– Tenir pour le compte des patients un document médical personnel dans lequel le médecin fait figurer toute information utile concernant leur santé et en assurer une gestion informatisée
– Tenir régulièrement informer le patient de la mise sur le marché de médicaments génériques
– Participer aux actions de prévention et proposer aux patients un suivi adapté de dépistage et de prévention
– Intégrer les recommandations de bonne pratique en médecin générale et les référentiels élaborés notamment par l’ANAES et l’Agence du Médicament
– Participer à des actions de formation professionnelle conventionnelle et à des évaluations de connaissance et de pratique
En contrepartie des obligations contenues dans la charte de qualité, le médecin référent perçoit une rémunération forfaitaire annuelle par patient fixée à 45,73 euros.

Le médecin traitant ou correspondant.
Avec la nouvelle convention, ces forfaits n’existeront plus. Et les médecins référents voient d’un très mauvais œil la perte de ces revenus (les forfaits représentent en moyenne 7 070 euros par an soit 5,6 % de leurs honoraires). Mais ils n’ont pas le choix, tout comme leurs patients, qui vont perdre la possibilité du tiers payant.
La nouvelle convention institue le médecin traitant ou correspondant. Si le médecin référent était un système optionnel, le médecin traitant est un système obligatoire si les patients veulent être remboursés par la Sécurité sociale aux bonnes conditions. Le patient peut désigner son médecin référent pour qu’il devienne également son médecin traitant. Dans le cas où le patient ne choisit pas son médecin référent comme médecin traitant, il perdra alors tous les avantages prévus dans le cadre de ce dispositif, tout comme son médecin référent. De fait, le système du médecin référent sera supprimé d’ici à 2006. Plus d’un million de patients y adhèreraient aujourd’hui.
Pour devenir médecin traitant, il faut donc être choisi comme tel par son patient et accepter sa demande. Le patient se chargera par la suite d’en informer sa caisse d’assurance maladie. Il est admis a priori que le médecin traitant est celui qui connaît le mieux le patient, ce qui lui permettra d’appréhender, globalement, l’individu dans toutes ses dimensions. Il est admis que cette relation de confiance permettra d’orienter le patient, avec son accord, dans son parcours de soins et au mieux de ses besoins. Quid des gens qui n’ont pas de médecin ? On ne sait pas.
Alors que le médecin référent était obligatoirement un généraliste, le médecin traitant peut être un généraliste ou un spécialiste – dans ce dernier cas, on parlera davantage de médecin correspondant -, notamment pour les patients souffrant d’affection longue durée ou de maladie chronique.
Pour l’instant, la loi ne fixe pas d’obligations au médecin traitant pour autant que le Gouvernement a fait le choix de la confiance dans la relation qui lie un patient à son médecin. Néanmoins, il reviendra aux partenaires conventionnels de déterminer s’il est nécessaire de fixer des règles de pratique.

Dans ce dispositif, le patient a l’obligation de choisir un médecin traitant et un seul, ce dernier étant libre d’accepter ou pas.
Si le médecin, généraliste ou spécialiste, accède à la demande du patient, il jouera en tant que médecin traitant, un rôle de médecin pivot. Selon les besoins et l’historique de chacun des patients dont il aura la responsabilité, il pourra avec l’accord du patient, adresser ce dernier au professionnel de santé le plus apte à traiter sa situation spécifique.
Néanmoins, il convient de souligner que la réforme garantit le libre choix du patient comme celui du médecin traitant, ainsi le généraliste ou le spécialiste est libre de refuser à un patient qui le demanderait, de devenir son médecin traitant. Tout comme le patient peut modifier son choix à tout moment et librement en informant personnellement et par écrit son médecin traitant et sa caisse primaire d’assurance maladieA entendre ou lire les hommes de l’Etat, le principe du médecin traitant répond au besoin d’une nouvelle organisation des soins et d’une maîtrise médicalisée des dépenses.

La nouvelle convention médicale 2004/2005 oblige donc les professions de santé à respecter un écheveau de règles administratives qui va s’enrichir, à coup sûr, chaque jour qui passe ou presque, sous peine des pénalités de diverse nature édictées si les obligations ne sont pas respectées.
Et comment ne pas juger extraordinaire son arbitraire à l’égard des patients ? Changer de médecin ne vous interdira pas d’être remboursé mais vous devrez verser des honoraires supérieurs au « tarif » et ceux-ci seront l’objet d’un remboursement non pas nul, mais comparativement moindre ! A cause des faits rappelés ci-dessus, il faut s’attendre avec certitude à ce que le « remboursement moindre » soit progressivement réduit à zéro car la médecine est désormais dans la seringue.

Etant donné l’ignorance limitée de chaque être humain, une ignorance spécifique qu’aucun tiers ne saurait connaître, l’obligation supplémentaire de s’adresser au préalable obligatoirement et toujours à un même médecin, « généraliste traitant » ou « spécialiste correspondant », charge à la fois l’aspect « demande » et l’aspect « offre » du marché des soins.

Aspect « demande ».
Choisir entre plusieurs médecins, est une action certes coûteuse (à commencer par « le temps qu’elle prend », etc.), comme toute action humaine, mais elle l’est au patient, assuré social, et à personne d’autres, et elle lui procure un avantage : l’avantage est d’ailleurs plus grand que le coût sinon il ne la mènerait pas.
Choisir suppose de découvrir et de connaître. De tous temps, le patient a d’ailleurs fait des efforts dans ce sens. Qu’il les connaisse ou les découvre, il en informe ses semblables par le bouche à oreilles ou par la publicité (quand la publicité n’est pas interdite par le législateur qui déclare faire le bien de tous, médecins et patients confondus).
D’un instant à l’autre, certains goûts changent pour diverses raisons : « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », adage cher aux socialo-communistes. Et le choix qui s’ensuit est différent et le nouveau choix procure un avantage, net de coûts, positif.
Dans ce monde changeant, l’obligation nouvelle va interdire tout nouveau choix et changement au patient, assuré social, et chacun évaluera à sa façon, mais toujours coûteuse, cette impossibilité de changer.
Toute interdiction donnant lieu à marché noir, selon ses calculs, il fera partie ou non de ceux qui feront émerger et pérenniseront le marché noir des soins.
Pour faire face au marché noir des soins né des répressions de la demande, la bureaucratie mettra sur pied une police : il y avait déjà les médecins du travail, les médecins de la sécurité sociale, il y aura désormais, dans le meilleurs des cas, les médecins chargés de surveiller les médecins et leurs patients et, dans le pire, tout est imaginable ! Que de nouveaux coûts inutiles.

Aspect « offre ».
Les médecins ne tombent pas du ciel, un médecin est un être humain comme un autre mais qui a choisi de faire des études et des sacrifices pour parvenir à le devenir.
A l’instant t, il y a donc des médecins généralistes ou spécialistes qui ont choisi de soigner leurs semblables.
D’un instant à l’autre, des médecins disparaissent car ils deviennent trop coûteux (médecin inefficace ou « qui part à la retraite »), d’autres évoluent (le médecin qui vend son cabinet à un autre), d’autres enfin apparaissent car ils sont découverts (installation de médecin frais émoulu de l’université, créations de cabinet) et présentent chacun un avantage net de coûts. Il s’ensuit que varie pour le bien de tous l’éventail de choix de possibilités, une possibilité étant donc soit le médecin généraliste soit le cabinet de médecine généraliste (évaluée sur la base de la clientèle…).
Dans notre monde changeant, l’obligation nouvelle interdit a priori toute disparition libre et va ouvrir la porte à une bureaucratie chargée de se prononcer sur les causes de la disparition (retraite, vente, etc.). Elle interdit aussi a priori toute nouvelle possibilité et va ouvrir la porte à une bureaucratie, la même que précédemment ou une autre, chargée de se prononcer sur les caractéristiques de la nouveauté (création, achat, etc.). Chacun évaluera, à sa façon, c’est-à-dire coûteuses, ses impossibilités nouvelles de changer ou les actions nécessaires pour obtenir les autorisations nécessaires. Et en résultera nécessairement un marché noir des autorisations.

Pour faire face au marché noir des autorisations né des répressions de l’offre de soins, la bureaucratie mettra sur pied une police ! Que de coûts inutiles.

Vanitas vanitatum.
Dans ces conditions, comme les précédentes, la nouvelle convention médicale nationale ne sera en aucune façon l’économie de coûts qu’avancent la bureaucratie en place dans l’UNCAM et les hommes de l’Etat avec l’aide des médecins stipendiés.
Comment alors, me direz-vous, tout ce beau monde ose-t-il avancer, en particulier, que l’obligation supplémentaire que vont devoir supporter les patients, vous et moi, va contribuer à des économie de coûts significatives ? Par ignorance : une ignorance criminelle !

opération « testing »

LÂ’opération « testing » menée par SOS racisme est encore un mauvais coup porté aux droits de propriété et donc au droit d’exclure sans justification des clients indésirables, bref au droit individuel de discriminer.

(En pièce jointe plus bas, le communiqué de l’agence de presse AP.)

Il y aurait une vraie analyse à faire sur la confusion volontaire des gauchistes entre racisme et discrimination. Lorsque celle-ci est imposée par l’Etat la discrimination sur des bases ethniques n’est en effet rien d’autre que du racisme puisqu’elle réduit par la force de la loi l’individu à son identité ethnique pour lui accorder ou lui retirer des droits spécifiques. Mais la discrimination privée n’est que l’usage des droits légitimes de propriété, un usage non pas aveugle comme les lois « anti-discriminatoires » mais un usage raisonné et appliqué à des cas singuliers. La discrimination des individus avec lesquels on choisit dÂ’entrer ou non en relation implique aussi une connaissance que lÂ’Etat ne peut posséder puisquÂ’elle est liée à des situations particulières.

SOS-racisme, avec la complicité de la « loi », dépossède les propriétaires légaux pour s’ériger en « propriétaire » économique. On savait que les droits de propriété n’existaient plus réellement en France. En voici une preuve supplémentaire. La racaille « de couleur » pourra ainsi entrer par la force de la loi dans les boîtes de nuit et y semer le trouble. Quant à la racaille blanche (car il y en a aussi), celle-ci pourra être refoulée sans que SOS-racisme n’y voit rien. Les droits de propriété sont des coquilles vides si le droit de discriminer, cÂ’est-à-dire dÂ’exclure quelquÂ’un de lÂ’usage de sa propriété, nÂ’existe pas.

En général, ce ne sont pas la couleur ou l’origine ethnique que les propriétaires refoulent mais les comportements. S’il y a une corrélation entre l’origine ethnique et les comportements indésirables -c’est une hypothèse que font les propriétaires- ils ont sans doute de bonnes raisons pour cela. En l’espèce il n’y a pas de racisme mais simplement un jugement de cause à effet. Celui qui investit un capital dans une entreprise de service ne veut pas le voir saboté par des clients violents. Les sélections préventives effectuées à lÂ’entrée de boîtes de nuit sont le résultat de comportements indésirables qui sont, pour la majorité, le fait de ceux que SOS racistes veut protéger.

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PARIS, 19 déc (AP) — Pour lutter contre les discriminations à l’entrée des boîtes de nuit, SOS Racisme a organisé samedi soir sa quatrième édition de la « nuit du testing » avec ses militants dans une quinzaine de grandes villes de province et à Paris.

Dans un communiqué, SOS Racisme affirme que « des flagrants délits de discrimination ont été constatés (…) à l’entrée de 20 boîtes de nuit sur 65 testées, soit 31% », avec « en tête de classement: Strasbourg, Paris, Beauvais ».

Selon l’association, qui rappelle que « lors de la nuit du testing de 2001, la proportion de boîtes de nuit pratiquant la discrimination était de 42,11% pour Paris et 44% pour la Province », « il existe toujours des discriminations même si cette tendance diminue au niveau national »

Affirmant que sa campagne contre les discriminations menée « depuis octobre 1999 continue de porter ses fruits », SOS Racisme annonce que « la nuit du testing sera rééditée régulièrement jusqu’à ce que disparaissent définitivement ces pratiques discriminatoires ». AP

La lutte des idées

J’emprunte à Ludwig von Mises (1881-1973), économiste de l’école de pensée économique dite « autrichienne – école presque totalement ignorée par la grande majorité des économistes en France et a fortiori par les politiques et autres médiatiques -, les lignes que vous pouvez lire ci-dessous et qui portent sur la « lutte des idées ».

Les idées sont une considération qui semble dérisoire à beaucoup de libéraux si j’en juge par certains commentaires de La Page Libérale. Ils ont le sentiment que ce serait de la théorie même quand elles permettent d’expliquer l’actualité, qu’à ce titre, elles ne sont pas opérationnelles, une « arme » contre la force violente des non libéraux en place et qu’il faut trouver autre chose à leur opposer.

Ces lignes que Mises a écrites en 1938, expliquent pourquoi il faudrait penser le contraire, pourquoi les idées et la « lutte des idées » sont finalement des objets bien réels et, pour employer une expression à la mode, pourquoi les idées elles-mêmes sont une remarquable arme de destruction massive … de l’erreur et du mensonge.

J’espère qu’elles convaincront les lecteurs ou que, sinon, ils écriront pourquoi.
« La lutte des idées.

C’est une erreur de croire que les expériences malheureuses qu’on a faites du socialisme peuvent aider à les vaincre. Les faits en eux-mêmes ne suffisent pas à rien prouver ou réfuter ; tout dépend de l’interprétation qu’on en donne, c’est-à-dire des idées et des théories.

Les partisans du socialisme continueront à attribuer à la propriété privée tous les maux de ce monde et à attendre le salut du socialisme. Les échecs du bolchevisme russe [1] sont attribués par les socialistes à toutes les causes possibles, excepté à l’insuffisance du système. A leur point de vue le capitalisme seul est responsable de toutes les misères dont le monde a souffert au cours de ces dernières années. Ils ne voient que ce qu’ils veulent voir et feignent d’ignorer tout ce qui pourrait contredire leur théorie.

On ne peut vaincre des idées que par des idées. Seules les idées du capitalisme et du libéralisme peuvent triompher du socialisme. Seule la lutte des idées peut permettre d’aboutir à une décision.

Le libéralisme et le capitalisme s’adressent à la froide raison, et progressent selon la stricte logique, en écartant délibérément tout appel au sentiment. Le socialisme, au contraire, cherche à agir en suscitant des passions ; il essaie de faire violence à la réflexion logique en excitant le sens de l’intérêt personnel et de couvrir la voix de la raison en éveillant les instincts les plus primitifs.
Cette méthode semble déjà donner l’avantage au socialisme en ce qui concerne les hommes d’un niveau intellectuel supérieur, la minorité capable de réflexion personnelle. Vis-à-vis des autres, des masses incapables de pensée, sa position paraît inattaquable. L’orateur qui excite les passions des masses semble avoir plus de chances de succès que celui qui tente de s’adresser à leur raison. Aussi le libéralisme paraît-il avoir bien peu d’espoir de triompher dans la lutte contre le socialisme.

Mais ce point de vue pessimiste méconnaît entièrement l’influence que la réflexion calme et raisonnable peut exercer sur les masses ; il exagère énormément la part qui revient aux masses et par là même à la psychologie des foules dans la naissance et la formation des idées dominantes d’une époque.

C’est un fait exact que les masses ne pensent pas. Mais c’est là précisément la raison pour laquelle elles suivent ceux qui pensent. La direction spirituelle de l’humanité appartient au petit nombre d’hommes qui pensent par eux-mêmes ; ces hommes exercent d’abord leur action sur le cercle capable d’accueillir et de comprendre la pensée élaborée par d’autres ; par cette voie les idées se répandent dans les masses où elles se condensent peu à peu pour former l’opinion publique du temps. Le socialisme n’est pas devenu l’idée dominante de notre époque parce que les masses ont élaboré puis transmis aux couches intellectuelles supérieures l’idée de la socialisation des moyens de production ; le matérialisme historique lui-même, quelque imprégné qu’il soit de « l’esprit populaire » du romantisme et de l’école historique du droit, n’a jamais osé avancer une telle affirmation. L’âme des foules n’a jamais produit d’elle-même autre chose que des massacres collectifs, des actes de dévastation et de destruction. Or l’idée socialiste a beau n’aboutir dans ses effets qu’à la destruction, il n’en demeure pas moins que c’est une idée. Il a donc fallu que quelqu’un la conçoive, et ce n’a pu être l’oeuvre que de penseurs isolés.

Comme toute autre grande idée, le socialisme a pénétré dans les masses par l’intermédiaire de la classe intellectuelle moyenne. Ce n’est pas le peuple, ce ne sont pas le masses qui ont été gagnées les premières au socialisme et d’ailleurs même aujourd’hui les masses ne sont pas à proprement parler socialistes, elles sont socialistes agraires et syndicalistes. – : ce sont les intellectuels. Ce sont eux, et non les masses, qui sont les supports du socialisme. La puissance du socialisme est, comme toute autre puissance, d’ordre spirituel, et elle trouve son soutien dans des idées ; or les idées viennent toujours des chefs spirituels et ce sont ces derniers qui les transmettent au peuple. Si les intellectuels se détournaient du socialisme, c’en serait fait de sa puissance. Les masses sont incapables à la longue de résister aux idées des chefs. Il est certes des démagogues qui pour se pousser en avant sont prêts contrairement à leur propre conviction à présenter au peuple des idées qui flattent ses bas instincts et qui sont susceptibles par cela même d’être bien accueillies. Mais à la longue les prophètes qui au fond d’eux-mêmes sont conscients de leur fausseté sont incapables de résister aux attaques d’hommes sincèrement convaincus. Rien ne saurait corrompre les idées. Ni l’argent, ni aucune autre récompense ne peuvent recruter des mercenaires capables de lutter contre elles.
La société humaine est une construction de l’esprit. La coopération sociale est tout d’abord pensée et seulement ensuite voulue et réalisée en fait. Ce ne sont pas les forces productives matérielles, ces entités nébuleuses et mystiques du matérialisme historique, ce sont les idées qui font l’histoire. Si l’on pouvait vaincre l’idée du socialisme et amener l’humanité à comprendre la nécessité de la propriété privée des moyens de production, le socialisme serait contraint de disparaître. Tout le problème est là.

La victoire de l’idée socialiste sur l’idée libérale n’a été rendue possible que par la substitution à la conception sociale, qui considère la fonction sociale de chaque institution et le fonctionnement de l’ensemble de l’organisme social, une conception asociale qui en envisage séparément les diverses parties.

Le socialisme voit des affamés, des chômeurs, des riches, exerce une critique fragmentaire ; le libéralisme ne perd jamais de vue l’ensemble et l’interdépendance des phénomènes. Il sait fort bien que la propriété des moyens de production n’est pas capable de transformer le monde en un paradis. Il s’est toujours borné à affirmer que la société socialiste est irréalisable et par conséquent moins apte que la société capitaliste à assurer à tous le bien-être.

Personne n’a plus mal compris le libéralisme que ceux qui se sont prétendus libéraux au cours des dernières années [2]. Ils se sont crus obligés de combattre les « excroissances » du capitalisme, adoptant ainsi la conception sans scrupules, la conception asociale qui est propre au socialisme. Une organisation ne comporte pas d' »excroissance » qu’on puisse supprimer à son gré. Si un phénomène est la conséquence du fonctionnement du système social reposant sur la propriété privée des moyens de production, aucune considération morale ou esthétique ne permet de le condamner. La spéculation qui est inséparable de l’activité économique même dans une société socialiste ne saurait être condamnée sous la forme propre qu’elle revêt dans la société capitaliste parce que le moraliste méconnaît sa fonction sociale. Les disciples du libéralisme n’ont pas été plus heureux dans leurs critiques du système socialiste que dans leur étude de la nature de l’ordre social capitaliste. Ils n’ont pas cessé de déclarer que le socialisme est un idéal noble et élevé vers lequel on devrait tendre s’il était réalisable ; malheureusement il n’en est pas ainsi parce qu’ils ne le sont pas en réalité. On ne voit pas comment on peut affirmer que le socialisme ait une supériorité quelconque sur le capitalisme, si l’on n’est pas capable de montrer qu’il fonctionnerait mieux que le capitalisme en tant que système social. On pourrait tout aussi bien affirmer qu’une machine construite sur le principe du mouvement perpétuel serait meilleure qu’une machine fonctionnant selon les lois de la mécanique mais que par malheur une telle machine ne saurait exister.

Si la conception du système socialiste renferme une erreur qui l’empêche de produire ce qu’il est censé devoir produire, il n’est pas possible de comparer le socialisme au système capitaliste qui, lui, a fait ses preuves ; on n’a pas le droit dès lors de le qualifier de plus noble, plus beau ou plus juste.

Le socialisme n’est d’ailleurs pas irréalisable seulement parce qu’il exige des hommes plus nobles et moins égoïstes. [Â…] il manque à la communauté socialiste ce qui est avant tout indispensable à tout système économique complexe qui ne vit pas au jour le jour mais qui travaille selon les procédés complexes de la technique moderne : à savoir : la possibilité de compter, c’est-à-dire de procéder rationnellement. Si cette vérité était connue de tous, les idées socialistes disparaîtraient de l’esprit de tous les hommes raisonnables.

Nous avons montré [Â…] la fausseté de l’opinion selon laquelle l’avènement du socialisme serait inéluctable parce que l’évolution de la société y conduirait nécessairement. Si le monde s’achemine vers le socialisme, c’est parce que l’immense majorité des hommes le veulent ; et ils le veulent parce qu’ils considèrent le socialisme comme une forme d’organisation sociale assurant un bien-être supérieur. Que cette opinion vienne à se modifier et c’en sera fait du socialisme. »

(Fin du texte de Mises écrit, je le répète, en 1938 dans son livre intitulé Le socialisme, étude économique et sociologique )[3]

 [1] Je ne saurais trop attirer l’attention du lecteur sur ce propos de Mises qui avait expliqué par la logique et cela, depuis sa création par la violence (en 1917), que l’URSS était vouée à l’échec et son échec serait d’autant plus coûteux pour les gens y vivant que tout serait fait par les « dirigeants » pour tenter d’y surseoir.
Il faut avoir étudié la science économique dans les ouvrages de Paul Samuelson, premier prix Nobel de la discipline, qui prévoyait et enseignait au début de la décennie 1950 que, dans les dix années à venir, l’URSS aurait rejoint et même dépassé les Etats-Unis, pour avoir été surpris par son implosion en 1990.
Il faut être menteur né ou adepte du « politiquement correct » qui, entre autres partages dignes de ce nom, procède à celui de l’inculture entre politiques, médiatiques et bénévoles, pour affirmer que personne n’avait prévu la disparition de l’URSS. Mises, Hayek en particulier l’avaient prévu !
Etant donné la transposition du modèle de l’URSS qu’elle concrétise, et pour les mêmes raisons, ne soyons pas surpris du devenir de l’organisation para-étatique de la sécurité sociale obligatoire en France.

[2] Et il en a toujours été ainsi jusqu’à aujourd’hui. Espérons que cela va changer.

[3] Pour la traduction du livre, merci encore à Hervé de Quengo : cf. Le socialisme, étude économique et sociologique

Tour d’horizon

Il y a bien longtemps que l’actualité n’avait été aussi riche en conneries étatiques, en comportements prédateurs, en discours abrutis. En voici une sélection. La pénurie s’aggrave:
La Sécurité Sociale s’enfonce: comme tous les ans, elle va terminer en déficit, qui s’ajoutera à tous les déficits précédents, creusant encore un peu plus la « dette sociale », qui vous coûte 3% de vos revenus (CRDS: cotisation remboursement de la dette sociale). Alors que faire ? Simple: quand il y a trop de demande pour pas assez d’offre, on appelle ça une pénurie, et le gouvernement va gérer la pénurie: maintenant vous aurez un médecin « référent » (on parle aussi de médecin « traitant »Â : quelle est la différence ? il faut résolument être un technocrate pour le savoirÂ…). Que se passera-t-il quand vous irez voir un médecin sur votre lieu de vacances ? Ne me demandez pas. Il faudra présenter une pièce justificative peut-être ? Désolé, j’étais en congés. Interdiction d’aller voir un spécialiste avant d’avoir vu votre médecin référent aussi, sauf dans le cas de la gynécologie (enfin, peut-être) et de l’ophtalmologie. Quid des dentistes ? Plus important: quand cessera cette arnaque géante ?

Dépenser plus, à votre place:
La ville de Paris compte emprunter 1 milliard d’euros (sur 7 milliards de budget, un beau déficit!) pour « dépenser plus pour les habitants« . Merci M. Sautter, mais les habitants savent parfaitement comment ils ont envie ou non de dépenser leur argent. Mais rassurez vous, la mairie de Paris ne fait pas de folies: le ratio dette/habitant « ne devrait pas dépasser celui de la moyenne des villes de plus de 100.000 habitants« . Voilà de quoi réconforter les Parisiens: ils seront autant endettés que les autres désormais.

Drame du libéralisme: le Glaz’art menace de fermer ses portes:
Comme tout un tas d’autres salles mi-bar mi-salle de concert, le Glaz’Art menace de fermer, la faute, évidemment aux impôts, charges sociales, réglementations diverses et variées qui pèsent sur ce type d’activité encore plus que sur d’autres, mais aussi, évidemment, par manque de clients! Qu’à cela ne tienne: le patron du Glaz’Art entend les remplacer par une clientèle moins regardante: l’Etat.

Florent Pagny: encore un fraudeur néo-libéral!
Il a eu le tort d’oublier quelques euros (juste 540.000) à l’Etat, et quelques autres menues infractions au code des Impôts (48.000 euros de fraude à la TVA). Pour cela il écope de 8 mois de prison avec sursis, quand d’autres ont leur vie totalement ruinée. Je ne trouve pas cela injuste, mais lui le trouve: alors il fait appel. Une décision que 20 Minutes qualifie de « mauvais calcul« . Ils ont certainement raison…

58.000 pauvres dans le Val de Marne:
Si à Paris la mairie veut dépenser plus, elle n’a qu’à regarder du côté du département du Val de Marne: 58.000 pauvres vont recevoir des chèques cadeaux de 30 à 45 euros. Dans un département de 1,3 millions d’habitants, cela fait presque 5% des habitants qui vont y avoir droit. Décidément je découvre qu’il y a des pauvres partout… moi qui croyait naïvement que notre gentil Etat avait chassé la pauvreté… Si l’Etat envoyait des chèques cadeaux avec la même prodigalité, ce serait 3 millions de Français qui en recevraient. A 50 euros de moyenne (en comptant qu’une famille recevrait peut-être plus qu’un seul chèque), cela représente 150 millions d’euros… Une paille me direz-vous dans l’immensité des déficits!

La fin des ghettos à Paris:
La mairie du 20ème arrondissement a déclaré la guerre (encore une!) aux « ghettos« . Les tours, ex-gloires de l’urbanisme dirigiste, vont donc disparaître, sacrifiées sur l’autel de la mixité sociale: « il faut rétablir une mixité sociale et intervenir sur la carte scolaire pour rendre de nouveau attractifs ces quartiers » (dixit l’un des officiels de la mairie…)

Les viticulteurs veulent des subventions:
Mécontents des campagnes contre l’alcool subventionnées par l’Etat, les agriculteurs réclament le manque à gagner! Il fallait y penser. Au départ notez que si l’Etat dépense de l’argent pour réduire la consommation d’alcool c’est qu’elle coûterait cher à la Sécurité Sociale. Si les alcooliques (réels) supportaient la responsabilité de leurs actes, en serait-il ainsi ?

L’homme à l’origine des canicules:
C’est ni plus ni moins le titre d’un article de 20 Minutes dans sa page sciences du 8 décembre dernier. Des chercheurs britanniques, certainement en mal de subventions, ont donc « prouvé » que c’est la faute de l’homme si 15.000 personnes en France n’ont pas assez d’argent pour acheter des climatiseurs. Les résultats de l’étude ont été publiés dans Nature, qui avait rapporté il y a quelques temps les statistiques bidons sur les prétendues 100.000 victimes de la libération de l’Iraq. Décidément les revues scientifiques aujourd’hui ne valent pas plus que Libé…

Stationnement: il n’y a plus de parking à Paris
C’est fini: sous deux ans plus personne ne pourra se garer gratuitement dans Paris intra-muros. Pourquoi ne pas mettre aussi un péage à l’entrée, comme l’a fait le maire de Londres, dans un grand élan égalitariste qui réserve l’accès à Londres en voiture aux riches tant honnis ?

La SNCF mène une campagne de sensibilisation:
Trop souvent le signal d’alarme des trains de banlieue est tiré pour un motif futile, voire pour nuire. « c’est un problème de société » affirme le directeur de Transien (organisme de la SNCF). En effet. Le socialisme crée une société d’égoïstes, où chacun cherche à maximiser sa captation de l’argent « public » et à minimiser sa contribution. Prendre le train et tirer le signal d’alarme parce qu’on a raté son arrêt, c’est ce comportement à l’oeuvre.

Plus de flics!
Oui, mais seulement des Noirs et des Arabes, s’il vous plaît: un rapport présenté par Azouz Begag plaide l’embauche de policiers de « minorités visibles » (càd Noirs ou Maghrébins, encore que dans certains quartiers il faudrait embaucher des blonds aux yeux bleus…). Bien sûr ce n’est pas du racisme que de proposer d’embaucher de préférence des « jeunes issus de l’immigration », c’est simplement de la « discrimination positive ». Pourquoi ne pas plutôt proposer une privatisation de la police ? Les agences prendraient le personnel qu’elles souhaitent en fonction des besoins et désirs de leur clientèle, et non pas en fonction des modes politiques…

Je n’ai pas terminé, car il reste encore les 35h, le plan Borloo, la préparation de la candidature de Paris aux JO 2012 (qui ont déjà coûté plusieurs dizaines de millions d’euros!), et j’en passe et des meilleures. C’est ça le socialisme: la guerre de tous contre tous, au travers de l’Etat…

Soulte d’EDF : vous financerez !

Vous êtes sans doute au courant qu’EDF pour pouvoir transférer les engagements de retraites de ces agents au régime général doit lui verser une soulte d’environ 8 milliards d’euros (énorme en effet). Comment EDF, qui a déjà dilapidé beaucoup de ces ressources pour prendre des positions à l’étranger la financera t’il? Très simple une taxe sur le réseau de transport d’électricité sera instituée qui pourra être entièrement répercutée sur le consommateur final. Tout le monde paiera donc à l’exception des anciens et présents salariés d’EDF qui ne règlent que 10% de la facture…

De plus cette soulte viendra diminuer le déficit public en 2005 alors que son paiement sera étalé sur 20 ans et qu’elle ne constitue au final qu’un transfert de dette d’un organisme public à un autre (donc neutre). La comptabilité créative a de beaux jours devant elle…

Des pauvres en pagaille

J’ouvre 20 Minutes du Lundi 6 décembre et j’y lis encore une fois tout un tas d’horreurs sur la pauvreté, que je croyais réservé au pays du néo-libéralisme triomphant et aux pays ex-communistes ayant depuis sombrés dans le tout-marché… je déchante! Sur une double page s’étalent la réalité française, témoignages à la clé:

Dans l’entrepôt des Restos, la file d’attente pour les inscriptions ne cesse de s’allonger. Depuis une semaine, plusieurs centaines de personnes accourent pour être enregistrées en vue de la distribution de colis alimentaires

En France. Pas au Guatemala après un tremblement de terre. Pas au Bangladesh après les inondations. Pas au Congo entre deux massacres. En France.

Dans les rangs, Dominique, à la retraite, vient s’inscrire pour la première fois, la gorge serrée. « J’ai travaillé toute ma vie, mon mari aussi, mais comme il était artisan, il n’a pas de retraite. Nous vivons avec 525 euros par mois, je ne comprends pas qu’on soit tombés aussi bas. Avant c’était moi qui donnais aux Restos »

Ce brave homme a payé des cotisations sociales, croyant peut-être qu’il constituait une épargne (des « points » retraite, dont on a le décompte en fin d’année…). Peut-être la faiblesse de ses revenus combinée aux cotisations sociales l’a empêché d’investir et de se constituer une épargne. Toujours est-il que lui a cotisé, d’autres ont profité, et que maintenant le voilà sans rien. C’est la France égalitaire, où certains partent à 50 ans et d’autres font la queue aux Restos du Coeur. Bien sûr je ne vais pas prétendre que si chaque personne pouvait choisir de gérer sa retraite comme il l’entend tout le monde aurait une belle retraite dorée… non, certes non, car il y a toujours des irresponsables, des accidents, des catastrophes boursières, des imprudents, mais au moins on ne demandera plus à l’artisan de financer la retraite de l’inspecteur des impôts, et avec les économies sur les cotisations il pourra mettre de côté, et n’aura que lui à blâmer dans le cas contraire…

Pour Sinjh, marié et père de deux enfants, les colis seront une aide pour passer l’hiver. « Nous sommes arrivés d’Inde il y a quatre ans, nous savions que ce serait dur »

Arrivé dans un pays où le salaire minimum est tellement élevé, où la flexibilité du travail n’existe que dans le vocabulaire syndical, ce pauvre Sinjh est toujours, heh, pauvre 4 années après son arrivée en France. Combien sont-ils dans ce même cas, débarqués d’Afrique il y a 20 ans ? Comment s’intégrer économiquement (prélude à une intégration tout court) dans de telles conditions ? Je suis persuadé que Sinjh préfèrerait bosser, mais combien ont abdiqué et s’accomodent de l’aide sociale, privée et publique ?

« On voit beaucoup de personnes âgées depuis l’année dernière, ajoute Jacques […]. Des familles des pays de l’Est, aussi. Avant c’était surtout des SDF.

Les personnes âgées ? Faut prévenir les Restos du coeur: d’ici 20 ans ce sera leur principale « clientèle » hélas. Les familles de pays de l’Est ? Problème d’un pays figé, où les immigrés n’ont pas leur place. Notez tout de même l’évolution: les SDF sont un problème résiduel, quasi « normal » dans toute société: il y en a, inadaptés dépressifs, ermites, alcoolos, brisés. Maintenant ce sont les vieux et les immgrés. Déjà des SMICards y vont (même si l’article ne le mentionne pas) avec des familles un peu larges, des chômeurs en fin de droit, les femmes seules… Demain qui ira ? L’étudiant qui n’a plus rien à bouffer ? Quelques pages plus loin, je lis d’ailleurs ces mots du président des Restos du Coeur, Olivier Berthe: « la précarité a progressé. Les carences alimentaires les plus graves ont disparu, mais la pauvreté, elle, s’est développée« , et l’article ajoute que l’an dernier les demandes ont augmenté de 10%… comme le nombre de RMIstes sur l’ensemble de la France d’ailleurs.

La société française s’appauvrit. Dans ce genre de processus ce sont d’abord les catégories fragilisés qui trinquent. Puis au fur et à mesure tout le monde se découvre vulnérable. La société française s’effrite. Toutes les politiques gouvernementales n’y ont rien changé, et ont même aggravé les problèmes: en matière de retraite, de santé, de logement, de chômage. Pénurie de logement, de docteurs, de boulot, retraites de misère. Une société qui ne crée pas de richesse est condamnée à mourir. Et l’agonie est longue et douloureuse.

Non au progrès technologique!

La grêve! Partant en guerre contre le projet ITGV, des actions sont prévues demain mardi à la SNCF. Avec plusieurs métros (sic) de retard, les agents entendent dénoncer pêle-mêle une action de privatisation (Un TGV uniquement réservable depuis internet où est le rapport me direz vous? Personne ne le sait pas même ces pauvres cheminots je le crains… Ah ITGV est une filiale privée de la SNCF… donc publique?), la discrimination tarifaire (une bonne cause si il en est… n’est-ce pas les cartes 12-25, Senior: à bas le marketing!) et en plus internet met en péril les emplois de guichetiers (bon ils s’en étaient pas encore rendus compte avec Voyage SNCF.com apparemment…)

Terrible ces machines, les ordinateurs, qui remplacent les hommes : ah sans la révolution industrielle, sans l’ordinateur le monde aurait été meilleur, le plein emploi et patati et patata: les luddites sont de retour!

Prime de Noël pour tous

C’est malheureusement devenu une habitude: des associations de chômeurs (toutes à gauche de la gauche de la gauche…) réclament une « prime de Noël » de 500 euros contre 150 euros actuellement. Bien sûr tout un tas de gens au grand coeur s’empresseront d’appuyer leurs demandes, et dans un étalage de bonté Borloo cèdera, sous les applaudissements de la droite, les huées de la gauche. Pendant ce temps là, loin du brouhaha médiatique, d’autres se demanderont pourquoi ils payent autant d’impôts, pourquoi ils n’ont pas le temps de voir leurs enfants, pourquoi leur niveau de vie est constamment grignoté…